Oyana – Eric Plamondon

oyana Quidam éditeur – mars 2019 – 150 pages

Quatrième de couverture :
Elle a fait de son existence une digue pour retenir le passé. Jusqu’à la rupture. Elle est née au pays Basque et a vieilli à Montréal. Un soir de mai 2018, le hasard la ramène brutalement en arrière. Sans savoir encore jusqu’où les mots la mèneront, elle écrit à l’homme de sa vie pour tenter de s’expliquer et qu’il puisse comprendre. Il y a des choix qui changent des vies. Certains, plus définitivement que d’autres. Elle n’a que deux certitudes : elle s’appelle Oyana et l’ETA n’existe plus.

Auteur : Eric Plamondon est né à Québec en 1969 et vit dans la région de Bordeaux depuis une vingtaine d’années. Taqawan, son roman précédent, a reçu les éloges tant de la presse que des libraires et obtenu le Prix France-Québec 2018.

Mon avis : (lu en novembre 2020)
Une histoire percutante fait de chapitres courts entre le Québec et le Pays Basque.
Oyana vit à Montréal avec Xavier son conjoint depuis vingt-trois ans. Elle a laissé son passé derrière elle. Née au Pays Basque le 20 décembre 1973, le jour de l’attentat le plus spectaculaire organisé par ETA (Euskadi Ta Askatasuna, Pays Basque et Liberté), contre Carrero Blanco, le bras droit de Franco. Lorsque le 3 mai 2018, Oyana lit dans le journal l’annonce de la disparition de l’ETA, elle n’a qu’une envie, rentrer et revoir ses parents et son pays d’enfance…
Elle écrit donc une longue lettre à Xavier pour lui raconter la vérité et lui dévoiler sa véritable histoire. Elle n’est pas Nahia Sanchez (nouvelle identité qu’elle a prise) mais Oyana Etchebaster. Avec cette confession, le lecteur va découvrir les liens qui relient Oyana au Pays Basque, à l’ETA et comment elle est arrivée au Québec…
L’auteur québécois vit dans les environs de Bordeaux, donc très proche du Pays Basque. Avec ce roman, nous découvrons que le Québec et le Pays Basque se rejoignent sur plusieurs points, la pêche à la baleine et la lutte indépendantiste…
Un roman très bien documenté sur une région que j’ai la chance de connaître.

Extrait : (page 15)
Les trois hommes se relaient toutes les heures dans l’étroit conduit pour creuser. Au fond du trou, Iban pense à la femme qu’il a quittée pour venir ici se battre pour la cause. La femme est enceinte. Elle accouchera avant la fin de l’année. Lui doit creuser. Il faut que le tunnel atteigne le milieu de la rue Claudio Coello pour ensuite y entasser un maximum de dynamite, deux mètres sous la chaussée. Les trois hommes procèdent avec la plus grande prudence. L’opération dure depuis des mois mais on touche au but. On connaît l’emploi du temps du Premier ministre par cœur. Il emprunte cette rue chaque matin après une visite à l’église Saint- François-di-Borgia. Il commence toujours sa journée de travail par une prière. Le détonateur est connecté. Les trois hommes ont préparé leur fuite dans les moindres détails. Ils changeront de véhicule à mi-chemin pour semer d’éventuels poursuivants. C’est bientôt Noël. Mika, déguisé en électricien, tient le détonateur. Iban guette la rue, prêt à donner le signal. Jon au volant de la Fiat laisse tourner le moteur. La luxueuse Dodge Dart approche. Au moment où elle atteint la zone fatidique, Iban donne le signal, Mika active le détonateur et la force de l’explosion fait s’envoler vers le ciel le Premier ministre, son garde du corps et son chauffeur. Le souffle est si puissant que la voiture blindée est projetée à trente mètres dans les airs au-dessus d’un immeuble et s’écrase dans la cour intérieure du couvent voisin. La poussière n’est pas encore retombée que Jon, Mika et Iban sont déjà loin. Carrero Blanco agonise, le garde et le chauffeur sont morts.
Au même moment, alors qu’ETA vient de réaliser l’attentat le plus spectaculaire de son histoire, une femme donne naissance à une petite fille. Nous sommes le 20 décembre 1973. Oyana vient de voir la lumière au bout du tunnel.

121093083_10157772631766848_3830306120905934516_oPlace de la République – Coeur de pirate 
Un roman qui a traversé l’océan

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taqawan Taqawan

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