Le royaume désuni – Jonathan Coe

71r4NHhsmFL Gallimard – novembre 2022 – 496 pages

traduit de l’anglais par Marguerite Capelle

Titre original : Bournville, 2022

Quatrième de couverture :
Bienvenue à Bournville, charmante bourgade proche de Birmingham connue pour sa célèbre chocolaterie. C’est à l’occasion de la victoire de mai 1945 que nous y rencontrons la petite Mary Clarke, émerveillée par les festivités organisées autour de sa maison. Elle y croise alors le chemin d’un certain Geoffrey Lamb, fils d’un collègue de son père travaillant aussi dans l’usine de chocolat. Nous retrouvons Mary et Geoffrey en 1953, fiancés et fascinés par le couronnement de la reine Élisabeth II que leurs familles respectives regardent ensemble sur le premier poste de télévision de Bournville. Treize ans plus tard, le couple a trois fils épris de football, qui s’extasient devant le match opposant les Anglais aux Allemands lors de la Coupe du monde de 1966. Nous les verrons à leur tour grandir et tracer leurs routes au fil de l’investiture du prince de Galles, du mariage de Charles et Diana, de la mort de cette dernière, de l’arrivée de Boris Johnson en politique, pour finalement retrouver Mary lors du 75ᵉ anniversaire de la Victoire, en plein confinement.En sept parties scandant les sept temps majeurs de l’histoire de l’Angleterre moderne, Le royaume désuni mêle brillamment les destins d’un pays dysfonctionnel, d’une irrésistible famille anglaise et d’une chocolaterie. Jonathan Coe signe ici un roman de grande ampleur dans la lignée si charming et piquante de Testament à l’anglaise et du Cœur de l’Angleterre.

Auteur : Jonathan Coe est né en 1961 à Birmingham. Après des études à Trinity College (Cambridge) et un doctorat à l’université de Warwick, il devient professeur de littérature. Son roman, « Testament à l’anglaise », le propulse sur la scène internationale. En 1998, il reçoit le prix Médicis étranger pour « La Maison du sommeil ». « Le miroir brisé » est son premier ouvrage pour la jeunesse. C’est confesse-t-il, »l’un de mes livres les plus politiques même si je lui ai donné la forme d’un conte de fées ».

Mon avis : (lu en mars 2023)
Dans ce roman,  Jonathan Coe raconte avec humour et tendresse l’histoire d’une petite famille anglaise durant plus de 75 ans. Le lecteur suit les membres de la famille à l’occasion de sept événements historiques comme la Victoire du 8 mai 1945, le couronnement d’Elisabeth II, la coupe du Monde de football de 66, le couronnement du prince de Galles, le mariage de Charles et Diana, les funérailles de Diana et le 75ème anniversaire de la Victoire de 1945.
Le personnage central de cette histoire, c’est Marie Lamb, lors du prologue, situé à la veille de la pandémie, alors que l’Europe se confine pays après pays, Marie est une octogénaire veuve, mais entourée par ses enfants et petits-enfants.
En 1945, elle avait 11 ans, avec ses parents, ils vivaient à Bournville, petite ville proche de Birmingham, siège de la chocolaterie Cadbury. En 1958, pour le couronnement d’Elisabeth II, Marie et Geoffrey sont de jeunes fiancés, c’est également l’arrivée du premier téléviseur dans le quartier… En 1966, Marie et Goeffrey sont parents de trois garçons, l’aîné est passionné de football. Toute la famille est en vacances dans la campagne galloise lors de l’investiture du prince de Galles…
Il est question de l’ascension de Boris Johnson qui apparaît d’abord comme journaliste écrivant des articles plutôt mordants sur l’Union européenne. Il y a également quelques passages savoureux autour de la Guerre du chocolat qui pendant une trentaine d’années a opposé la Commission européenne aux lobbyistes britanniques. Jusqu’en 2003, l’importation du chocolat en provenance du Royaume-Uni était interdit à cause de son adjonction de matières grasses végétales, le nom « chocolat » était même contesté.
Un roman plein de charme où Jonathan Coe parvient à raconter l’histoire de son pays avec de l’autodérision, de l’humour, un soupçon de férocité. J’ai dévoré ce livre avec beaucoup de plaisir.

Extrait : (début du livre)
Il y avait si peu de monde dans le hall des arrivées de l’aéroport de Vienne que Lorna n’eut aucun mal à la repérer, bien que ce soit la première fois qu’elles se rencontraient. Elle avait des cheveux bruns et courts, une silhouette juvénile et des yeux marron qui s’éclairèrent quand Lorna passa la tête derrière le gigantesque étui de son instrument et dit :
« Susanne, c’est bien ça ?
— Bonjour, répondit cette dernière en étirant le mot avec un accent chantant, et puis, après un instant d’hésitation, elle serra Lorna dans ses bras en guise de bienvenue. On a encore le droit de faire ça, hein ?
— Bien sûr qu’on a le droit.
— Je suis tellement contente que tu sois enfin là.
— Moi aussi », lui retourna Lorna, par automatisme. Mais c’était la vérité.
« Le vol s’est bien passé ?
— Très bien. Pas grand monde.
— J’ai pris ma voiture. » Elle regarda avec une appréhension soudaine l’étui d’un noir luisant qui contenait la contrebasse de Lorna, et ajouta : « J’espère qu’elle sera assez grande. »
Dehors, il faisait presque assez froid pour qu’il neige, et les couronnes orangées des réverbères émaillaient sporadiquement l’air nocturne. Tandis qu’elles marchaient jusqu’au parking, Susanne posa d’autres questions à Lorna sur son vol (ils ont pris votre température, à l’aéroport ?), lui demanda si elle avait faim (non) et lui expliqua quelques détails concernant l’organisation des prochains jours. Lorna et Mark seraient logés au même hôtel, mais lui arrivait d’Édimbourg, et ne serait pas à Vienne avant le lendemain matin. Leur concert devait démarrer vers vingt et une heures, et le jour suivant ils prendraient le train pour Munich.
« Je ne peux pas vous accompagner pour les concerts en Allemagne, regretta-t-elle. Même si j’aimerais beaucoup. Simplement la maison de disques n’a pas le budget pour me payer le voyage. On fait tout avec très peu de moyens. C’est pour ça que tu as droit à ça, plutôt qu’à une limousine. »

voisinsvoisines2023
Angleterre

Déjà lu du même auteur :

la_pluie_avant_qu_elle_tombe La pluie, avant qu’elle tombe 81I0Gc0to8L Le cœur de l’Angleterre

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Noir comme neige – Peter Robinson

71CAVRYo2aL Livre de Poche – février 2008 – 480 pages

traduit de l’anglais par Jean Esch

Titre original : Past Reason Hated,1991

Quatrième de couverture :
La petite ville d’Eastvale, dans le Yorkshire, s’apprête à fêter Noël dans une ambiance et un décor de carte postale. D’autant que la neige est au rendez-vous. Hélas, cette atmosphère idyllique est endeuillée par le meurtre sauvage d’une jeune femme, Caroline Hartley, retrouvée nue au pied de son sapin, poignardée. Les soupçons sont nombreux – et se portent d’abord sur la compagne homosexuelle de Caroline – , mais les indices sont rares et ils mènent tous à des impasses car Caroline Hartley avait fait du secret son mode de vie… jusque dans sa mort. C’est le début d’une nouvelle enquête pour l’inspecteur divisionnaire Banks, secondé par le sergent Richmond et la détective Susan Gray, nouvellement promue, et, comme souvent chez Peter Robinson, sous le vernis des apparences, tout le monde a quelque chose à cacher…

Auteur : Auteur canadien d’origine anglaise, Peter Robinson est né en 1950 dans le Yorkshire. Il commence une carrière d’enseignant puis écrit, à partir de 1987, les premières enquêtes de l’inspecteur Alan Banks. En 2000, Saison sèche obtient le prestigieux Anthony Award et, en France, le Grand Prix de littérature policière. Peter Robinson a également reçu à six reprises le Arthur Ellis Award, prix du meilleur roman policier canadien. 

Mon avis : (lu en juillet 2022)
C’est la cinquième enquête de l’inspecteur Banks. Quelques jours avant Noël, Caroline Hartley est retrouvée poignardée à son domicile. Une jeune femme magnifique dont la vie personnelle était plutôt mystérieuse. Elle vivait avec une femme et jouait dans la troupe de théâtre amateur d’Eastvale dans le Yorkshire. L’inspecteur divisionnaire Banks et son équipe constituée par le sergent Richmond et la nouvelle détective Susan Gray vont mener cette enquête en explorant de nombreuses pistes, il est question de musique, de théâtre, de relations sexuelles… Une intrigue bien construite, des personnages intéressants ou attachants et une écriture agréable. Je passe toujours un moment de lecture plaisant avec cette série au rythme lent et au charme anglais…

Extrait : (début du livre)
La neige tomba sur Swainsdale pour la première fois de l’année quelques jours avant Noël. Là-bas dans la vallée, dans les fermes et les hameaux les plus éloignés, les gens du coin allaient pester. Une abondante chute de neige pouvait être synonyme de moutons égarés et de routes bloquées. Par le passé, certains endroits étaient restés isolés pendant cinq semaines. Mais à Eastvale, la plupart des personnes qui traversaient la place du marché en ce soir du 22 décembre se réjouissaient de voir ces gros flocons scintiller dans la lueur des lampadaires et former un tapis blanc grumeleux sur les pavés.

L’inspectrice Susan Gay, qui revenait du kiosque à journaux, s’arrêta sur le chemin du poste de police. Devant l’église romane se dressait un immense sapin, cadeau de la ville norvégienne avec laquelle Eastvale était jumelée. Les guirlandes clignotaient et ses branches effilées ployaient sous le poids d’un centimètre de neige. Au pied du sapin, un groupe d’enfants en tuniques rouges de choristes chantait : « Once in Royal David’s City ». Leurs voix d’alto, fragiles, mais claires, semblaient particulièrement adaptées à cette belle soirée d’hiver.
Susan renversa la tête en arrière et laissa les flocons fondre sur ses paupières. Quinze jours plus tôt, jamais elle ne se serait permis un geste aussi spontané et frivole. Mais maintenant qu’elle était l’inspectrice Gay, elle pouvait se permettre de se détendre un peu. Elle en avait terminé avec les cours et les examens, du moins jusqu’à ce qu’elle postule au grade de sergent. Finies les disputes avec David Craig pour savoir qui ferait le café. Finies également les patrouilles et la régulation de la circulation les jours de marché.
La musique l’accompagna, tandis qu’elle repartait vers le poste de police :
Et Il conduit Ses enfants
Là où Il s’en est allé.

Droit devant elle, la nouvelle lampe bleue était suspendue telle une enseigne de magasin au-dessus de l’entrée du poste de police à la façade de style Tudor. Pour tenter d’améliorer l’image de la police aux yeux de la population, ternie par des émeutes raciales, des scandales sexuels et des accusations de corruption à haut niveau, le gouvernement s’était tourné vers le passé ; plus précisément vers les années 1950. Ainsi, cette lampe sortait tout droit d’un vieux feuilleton télé en noir et blanc. L’image du vieux flic débonnaire qui patrouille dans son quartier avait fait beaucoup rire au siège de la police régionale d’Eastvale. Ah, si la vie était aussi simple que ça, avaient-ils soupiré.

Déjà lu du même auteur :

81-pkeXoGWL Le Voyeur du Yorkshire PeterRobinson2 Le Rocher aux corbeaux

Matricule 1139  La Vallée des ténèbres

Petit bac 2022
(6) Couleur

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Angleterre

 

Seul le silence – Fabrice Colin, Richard Guérineau, RJ Ellory

7144HFgv3YL Philéas – octobre 2021 – 104 pages

Quatrième de couverture :
Joseph Vaughan, devenu écrivain à succès, revient sur des événements qui ont bouleversé son enfance et qui vont le hanter, le poursuivre toute sa vie d’adulte : des meurtres de jeunes filles perpétrés sur plusieurs décennies, dont il a été le témoin involontaire.
Joseph a douze ans lorsqu’il découvre dans son village de Géorgie le corps horriblement mutilé d’une fillette assassinée. La première victime d’une longue série qui laissera longtemps la police impuissante. Des années plus tard, lorsque l’affaire semble enfin élucidée, Joseph décide de changer de vie et de s’installer à New York pour oublier les séquelles de cette histoire qui l’a touché de trop près. Lorsqu’il comprend que le tueur est toujours à l’œuvre, il n’a d’autre solution pour échapper à ses démons, alors que les cadavres d’enfants se multiplient, que de reprendre une enquête qui le hante afin de démasquer le vrai coupable…
Joseph Vaughan, devenu écrivain à succès, tient en joue le tueur en série, dans l’ombre duquel il vit depuis bientôt trente ans.
Plus encore qu’un récit de serial killer à la mécanique parfaite et au suspense constant, Seul le silence a marqué une date dans l’histoire du thriller. Avec ce roman crépusculaire à la noirceur absolue, sans concession aucune, R. J. Ellory révèle la puissance de son écriture et la complexité des émotions qu’il met en jeu.

Auteurs : R.J. Ellory est né en 1965. Après avoir connu l’orphelinat et la prison, il devient guitariste dans un groupe de rock, avant de se tourner vers la photographie. Seul le silence est son premier roman publié en France.
Fabrice Colin : Quatre fois lauréat du Grand prix de l’Imaginaire, Fabrice Colin s’est d’abord fait connaître par ses textes relevant des littératures de l’imaginaire, fantasy et science-fiction, avant de se tourner vers le polar et la littérature générale.
Il est l’auteur de nombreux romans pour adultes, pour la jeunesse, nouvelles et scénarios de BD, ainsi que de dramatiques radiophoniques pour Radio France.
Il collabore au Canard enchaîné et au Nouveau Magazine littéraire.
Richard Guérineau rencontre Eric Corbeyran en 1991 : le duo crée, en 1994, L’As de Pique, puis, en 1997, Le Chant des Stryges. Pour cette série, il adapte son style graphique : son trait nerveux et ses cadrages serrés servent brillamment ce récit mené tambour battant. En 2008, il s’associe avec Henri Meunier pour le western Après la nuit, puis en 2010 sur le deuxième tome de la série Le Casse, Le Troisième jour. En 2012, il réalise un opus de la série XIII Mystery  avec Fabien Nury. Il enchaine l’adaptation du roman de Jean Teulé, Charly 9, où il est à la fois scénariste, dessinateur et coloriste, suivi de Henriquet, l’homme reine, puis Croke Park qui aborde la lutte sans merci que se livrent espions anglais et révolutionnaires irlandais à Dublin, dans les années de guerre civile irlandaise.

Mon avis : (lu en janvier 2022)
Cette BD est une adaptation très réussie du thriller « Seul le silence de RJ Ellory ».
C’est l’histoire de la vie de Joseph Vaughan, il perd son père à l’âge de 12 ans, il est donc élevé seul par sa mère à Augusta Falls, une petite ville de Géorgie. Son institutrice, Alexandra Webber, décèle chez lui le potentiel d’un futur écrivain. Tout bascule le jour où une petite fille est sauvagement assassinée. C’est la première victime d’une série de meurtres de petites filles. Avec ses copains, Joseph crée le groupe des Anges gardiens, ils se promettent de toujours veiller sur leurs petites voisines. Mais les meurtres continuent à se perpétuer.

Des années plus tard, Joseph est devenu écrivain et il vit à New York, il va malheureusement croiser à nouveau la route de l’assassin. Il va vouloir alors venger les petites filles qu’il n’a pas su protéger et retrouver cet assassin insaisissable depuis trente ans…
Tout est dans l’ambiance et l’atmosphère de cette histoire, et le dessin met en valeur l’Amérique rurale, mais également New York.
L’intrigue efficace nous incite à garder le livre en mains et l’on découvre seulement à la fin qui est ce terrible meurtrier. L’essentiel n’est pas l’intrigue policière, mais l’histoire de Joseph, ce jeune héros, écrivain en devenir, meurtri par la vie et bouleversé par les morts de ces petites filles. Aussi bien enfant qu’adulte, Joseph est terriblement attachant.
Avec cette bande dessinée, j’ai aimé me souvenir de la très belle découverte de ce grand roman.

Extrait : (début de la BD)

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Agatha Raisin, tome 13 : Chantage au presbytère – M.C. Beaton

814juHnbJ6L Albin Michel – octobre 2018 – 306 pages

traduit de l’anglais par Françoise Du Sorbier

Titre original : Agatha Raisin and the case of the curious curate, 2003

Quatrième de couverture :
Larguée (une fois de plus) par James Lacey, délaissée par son voisin en qui elle mettait ses derniers espoirs, Agatha Raisin déclare la guerre aux hommes en faisant vœu de chasteté… Jusqu’à sa rencontre avec le tout nouveau et très sexy vicaire de Carsely, qui fait l’effet d’une bombe au village : les femmes se bousculent à l’église. Quant à notre Agatha, elle retrouve aussitôt la foi… Mais, damned !, voilà que le corps sans vie du vicaire est découvert dans le bureau de l’église. Qui a pu commettre ce geste sacrilège ? Le clergyman était-il trop beau pour être honnête ? C’est ce que découvrira peut-être Agatha qui, sans le savoir, vient d’ouvrir une véritable boîte de Pandore…

Auteur : Née en 1936 à Glasgow, M.C. Beaton a été successivement libraire, critique de théâtre, journaliste et éditrice, avant de devenir un des auteurs de best-sellers les plus lus de Grande-Bretagne. Sa série Agatha Raisin a été adaptée à la télévision et a été diffusée en France en 2017.

Mon avis : (lu en janvier 2021)
« Chantage au presbytère » est la treizième enquête d’Agatha Raisin.
L’histoire débute avec l’arrivé à Carsely d’un nouveau vicaire, venu suppléer Alf Bloxby, le pasteur. Tristan Delon, le nouvel arrivant est beau et jeune et voilà que toutes les dames du village se bousculent à l’église… y compris Agatha Raisin !

Mais un matin, il est retrouvé assassiné dans le presbytère et Mr Bloxby suspecté.
Évidement, pour aider son amie, Mrs Bloxby, à innocenter son mari, Agatha va s’intéresser à l’enquête. Elle fait donc équipe avec son nouveau voisin, John Armitage, auteur de romans policiers. Ils vont vite découvrir que derrière son visage angélique, ce vicaire à quelques affaires à se faire pardonner et donc plusieurs personnes pourraient bien s’en prendre à lui…
Comme d’habitude, c’est une lecture distrayante et facile dans une ambiance toute britannique !

Extrait : (début du livre)
Agatha Raisin commençait à se dire que jamais plus rien ne l’intéresserait. Elle avait adressé à un monastère en France une lettre à l’intention de son ex-mari, James Lacey, qui devait entrer dans les ordres, croyait-elle. Un mois plus tard, elle avait reçu une réponse : la communauté était sans nouvelles de Mr Lacey. Certes, il était parti en promettant de revenir, mais n’avait plus donné signe de vie depuis.

Et voilà, pensa-t-elle avec amertume. James en avait tout simplement eu assez d’elle et il avait utilisé le monastère pour s’affranchir de son mariage. Plus jamais, au grand jamais, elle ne tomberait sous le charme d’un homme, et cela valait notamment pour son voisin, John Armitage. Il lui avait fait des avances et elle l’avait éconduit, vexée qu’il ne professe ni admiration ni amour pour elle. Ils se parlaient de temps en temps, quand ils se rencontraient au village, mais Agatha avait décliné toutes ses invitations à dîner, si bien qu’il avait fini par renoncer.
Quand on apprit qu’Alf Bloxby, le pasteur, allait être assisté par un vicaire, les commentaires se déchaînèrent au village, mais la nouvelle laissa Agatha de marbre. Elle allait régulièrement à l’église par amitié pour la femme du pasteur, considérant cela plus comme un devoir que comme une source d’élévation morale. Et toujours par amitié pour Mrs Bloxby, elle se sentait obligée d’assister aux réunions de la Société des dames de Carsely, où les femmes du village discutaient des derniers projets de levées de fonds. Par une chaude soirée d’août, Agatha prit le chemin du presbytère avec des pieds de plomb. Une Agatha bien changée : aucun maquillage, de confortables sandales plates et une robe ample en coton.
La réunion se tenait dans le jardin des Bloxby. Miss Simms, la secrétaire de la Société, lut le procès-verbal de la réunion précédente. Agatha écoutait d’une oreille distraite, l’œil rivé sur les talons aiguilles de la secrétaire qui s’enfonçaient dangereusement dans l’herbe.

Petit Bac 2021(1) Prénom

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Écosse

Déjà lu du même auteur :

Série Agatha Raisin

111279972  tome 1 : La quiche fatale  112115556 tome 2 : Remède de cheval

511YgPvGkHL tome 4 : Randonnée mortelle 117060981 tome 3 : Pas de pot pour la jardinière 

Agatha_5 tome 5 : Pour le meilleur et pour le pire

51Pj39OW2mL tome 6 : Vacances tous risques : Bons baisers de Chypre

91fUANd3KcL tome 7 : A la claire fontaine  A1pFloaMoOL tome 8 : Coiffeur pour dames

91rBp5anMML tome 9 : Sale temps pour les sorcières 71noJFQhAiL  tome 10 : Panique au manoir 

51Vi5M8c4FL._SL500_ tome 11 : L’enfer de l’amour 81cUoHp2mUL tome 12 : Crime et déluge

Série Hamish MacBeth 

81OT4JnMMqL tome 1 : Qui prend la mouche 81UeE6xHi-L tome 2 : Qui va à la chasse

81gvCw2nhKL tome 3 : Qui s’y frotte s’y pique

Un peu de tarte aux épinards : 2. Les épinards sont éternels – Casado et Pelaez

81gwLcGq+0L Casterman – février 2020 – 48 pages

Quatrième de couverture :
Après avoir mis hors d’état de nuire une bande de trafiquants de drogue, Marie-Madeleine Madac-Miremont se voit recrutée par les services de renseignement français pour une opération délicate à Londres. Sans savoir parler un mot d’anglais, la fougueuse Française doit s’infiltrer dans un restaurant géorgien afin de surveiller un gang particulièrement dangereux. Elle sera aidée dans sa mission par un chauffeur de taxi belge azimuté et fan de Death Metal, et rejointe par sa fille Sarah qui devient l’objet d’un odieux chantage… Sur fond de coupe du monde de rugby, ce deuxième tome de la série persiste dans la veine de la comédie contemporaine, menée au rythme de situations cocasses et de jeux de mots désopilants…

Auteurs : Professeur d’anglais sur l’île de la Réunion, Philippe Pelaez, né en 1970, se lance dans l’écriture de scénarios un peu par hasard, et publie sa première bande dessinée en 2015, dans la maison d’édition réunionnaise Des Bulles dans l’Océan.
Javi S. Casado est né en 1979 à Barcelone. Après avoir travaillé en tant que graphiste, illustrateur et directeur artistique, il se consacre aujourd’hui pleinement à la bande dessinée. 

Mon avis : (lu en décembre 2020)
Une nouvelle aventure rocambolesque pour Marie-Madeleine Madac Miremont, cette fois ci, de l’autre côté de la Manche… Elle a été recrutée par les services secrets français pour infiltrer la mafia géorgienne londonienne. Elle a décidé d’accepter la mission car elle est victime d’un maître chanteur à propos des origines de Sarah, sa fille dont elle est la plus proche… Laissant en France, toute sa famille haute en couleur, Marie-Madeleine part comme cuisinière à Londres sans savoir parler un mot d’anglais ! Elle va trouver une aide précieuse auprès de , un chauffeur de taxi belge, très original et fan de Death Metal…
Sur fond de Coupe du Monde de rugby, l’intrigue entraîne le lecteur dans une aventure jubilatoire, pleines de surprises et au rythme est effréné
Le dessin est expressif, le ton est plein d’humour et j’ai passé un aussi bon moment de lecture avec ce second tome de cette série !

Extrait : (début de la BD)

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Petit Bac 2021
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Matricule 1139 – Peter Robinson

81wkUXPfcDL Livre de Poche – octobre 2007 – 480 pages

traduit de l’anglais par Henri Yvinec

Titre original : A Necessary End, 1989

Quatrième de couverture :
Eastvale, Yorkshire. Lors d’une manifestation antinucléaire, la police charge violemment la foule, faisant plusieurs blessés. Mais, à l’issue des échauffourées, on découvre le corps de l’agent Gill, poignardé. Les suspects ne manquent pas et la tâche de l’inspecteur Banks s’avère particulièrement délicate. D’autant que débarque de Londres un collègue réputé pour son racisme, son machisme et sa brutalité. « Dirty Dick » Burgess va obliger Banks à suivre une voie qui pourrait bien lui coûter sa carrière… ou pire. Et, comme on s’en doute, une mort n’arrive jamais seule…

Auteur : Auteur canadien d’origine anglaise, Peter Robinson est né en 1950 dans le Yorkshire. Il commence une carrière d’enseignant puis écrit, à partir de 1987, les premières enquêtes de l’inspecteur Alan Banks. En 2000, Saison sèche obtient le prestigieux Anthony Award et, en France, le Grand Prix de littérature policière. Peter Robinson a également reçu à six reprises le Arthur Ellis Award, prix du meilleur roman policier canadien. 

Mon avis : (lu en juillet 2020)
Troisième enquête de l’inspecteur divisionnaire Banks dans la campagne des Yorkshire Dales. Une manifestation antinucléaire et pacifique désorganisée par une charge violente de la police et le corps sans vie de l’agent Gill (Matricule 1139) est retrouvé sur le pavé… Les suspects sont nombreux et l’enquête s’annonce difficile pour Banks et son équipe. Et voilà qu’on lui envoie de Londres un collègue, « Dirty Dick » Burgess, pour diriger l’enquête. Une ambiance très « british », des litres de bière bus, des personnages haut en couleurs et des échanges savoureux entre Banks et son supérieur Burgess à la réputation difficile… Une lecture sympathique.

Extrait : (début du livre)
Les manifestants se pressaient sous la bruine de mars devant le Centre culturel d’Eastvale. Certains brandissaient des pancartes de fortune, mais les slogans antinucléaires s’étaient brouillés sous la pluie, telles les lettres rouges que l’on voit dégouliner sur l’écran au début des films d’horreur. Il était difficile à présent d’y lire quoi que ce soit. À huit heures et demie, tous étaient trempés jusqu’aux os et en avaient assez. Aucune caméra de télévision ne filmait la scène et pas un seul reporter ne se mêlait à la foule. Les protestations n’étaient plus à la mode et les médias ne s’intéressaient qu’à ce qui se déroulait à l’intérieur du Centre. D’autant que le temps était froid et humide et que dehors il faisait noir.

Malgré leur déception, les gens s’étaient jusque-là montrés patients. En dépit de la pluie qui leur plaquait les cheveux sur le crâne et leur coulait dans le cou, ils brandissaient leurs panneaux illisibles et dansaient d’un pied sur l’autre depuis une heure. Mais maintenant plusieurs d’entre eux commençaient à éprouver une sensation de claustrophobie. La North Market Street était étroite et seuls des réverbères à gaz à l’ancienne l’éclairaient. La foule était cernée de tous côtés par les forces de l’ordre, qui s’étaient tellement rapprochées qu’elle n’avait plus d’espace pour s’étaler. Un cordon supplémentaire de policiers montait la garde au sommet des marches, près des lourdes portes de chêne et, en face de la grande bâtisse, d’autres agents bloquaient les venelles qui menaient aux ruelles tortueuses et à la rase campagne, au-delà de Cardigan Drive.

 

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Angleterre

Petit bac 2020a(6) Objet

Le Rocher aux corbeaux – Peter Robinson

PeterRobinson2 Livre de Poche – avril 2006 – 352 pages

traduit de l’anglais par Henri Yvinec

Titre original : A Dedicated Man, 1988

Quatrième de couverture :
Tout le monde aimait et appréciait Harry Steadman. Tout le monde respectait et admirait ce professeur d’université, spécialiste d’archéologie industrielle, qui vivait à Swainsdale et en était devenu l’historien local. Pourtant, quelqu’un lui a fracassé le crâne et a abandonné son corps dans cette campagne du Yorkshire qu’il aimait tant: exactement le genre de crime qui bouleverse une petite ville. Si quelqu’un d’aussi populaire peut être assassiné de sang-froid et avec une telle barbarie, chaque citoyen est potentiellement une victime… ou un meurtrier.
Et pour l’inspecteur divisionnaire Banks, qui a quitté Londres pour échapper à son climat de violence, les suspects ne manquent pas. Reste à savoir qui a été tué: le mari, l’ancien amant d’une chanteuse de pop, l’archéologue, l’historien ou – pourquoi pas ? – l’habitué du pub ?

Auteur : Auteur canadien d’origine anglaise, Peter Robinson est né en 1950 dans le Yorkshire. Il commence une carrière d’enseignant puis écrit, à partir de 1987, les premières enquêtes de l’inspecteur Alan Banks. En 2000, Saison sèche obtient le prestigieux Anthony Award et, en France, le Grand Prix de littérature policière. Peter Robinson a également reçu à six reprises le Arthur Ellis Award, prix du meilleur roman policier canadien. 

Mon avis : (lu en juillet 2020)
Deuxième enquête de l’inspecteur divisionnaire Banks dans la campagne des Yorkshire Dales, une région qu’il ne connaît pas encore très bien, ayant lui-même longtemps travaillé à Londres.
Un éminent professeur universitaire a été retrouvé avec le crâne fracassé. Et pourtant, c’est un homme que tout le monde considère comme chaleureux et sans histoire… Banks va s’intéresser au passé de la victime et à ses proches.
Un polar très anglais où tout est dans l’atmosphère des lieux, dans l’analyse minutieuse des personnages… L’intrigue est menée plutôt classiquement, l’inspecteur et son équipe explorent de nombreuses pistes et peu à peu toutes les pièces du puzzle s’assemblent jusqu’à la résolution…
Une série que je vais peu à peu continuer à découvrir.

Extrait : (début du livre)
Quand le soleil fut assez haut pour répandre sa lumière sur les toits d’ardoises situés de l’autre côté de la rue, il s’infiltra par une fente à travers les rideaux de la chambre de Sally Lumb et darda ses rayons sur une mèche d’un blond doré, qui s’enroulait sur sa joue. La jeune fille rêvait. Minotaures, employés de bureau, gazelles et trolls s’ébattaient dans les granges, les appartements en duplex et les palais de style gothique qui peuplaient son sommeil. Mais quand elle se réveilla quelques heures plus tard, tout ce qui lui resta en mémoire, ce fut l’image troublante d’un chat qui marchait sur un grand mur hérissé de morceaux de verre brisé. Ah ! les rêves ! La plupart d’entre eux, elle les ignorait. Ils étaient totalement étrangers à ceux d’un autre genre, les plus importants, qu’elle faisait sans avoir besoin de s’endormir. Au cours de ceux-ci, elle était reçue à ses examens, elle était admise à la Marion Boyars Academy of Theater Arts. Sally y étudiait l’art dramatique, le travail de mannequin, les techniques du maquillage car elle était suffisamment réaliste pour se rendre compte que si elle n’avait pas le talent d’actrice d’une Kate Winslet ou d’une Gwyneth Paltrow, elle pourrait au moins travailler en marge de ce monde prestigieux.
Quand elle finit par se réveiller, le rai de lumière s’était déplacé et venait frapper le sol à proximité de son lit, barrant le tas de vêtements en désordre qu’elle y avait posé la veille au soir. Elle entendit le bruit des assiettes et des couverts dans la cuisine au rez-de-chaussée et le fumet du rosbif montait jusqu’à sa chambre. Elle se leva. C’était une bonne tactique, se dit-elle, que de descendre le plus vite possible et d’aider à préparer les légumes avant que sa mère l’appelle. « Le repas est servi ! » criait celle-ci de sa voix grinçante. En tout cas, en faisant preuve de bonne volonté, elle éviterait peut-être des questions trop précises sur son retard la veille au soir.

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Angleterre

Petit bac 2020a(6) Animal

Le Voyeur du Yorkshire – Peter Robinson

81-pkeXoGWL Livre de Poche – mars 2007 – 352 pages

traduit de l’anglais par Jean Esch

Titre original : Gallows View, 1987

Quatrième de couverture :
Eastvale, paisible petite ville du Yorkshire, au cadre idyllique. C’est là que vient d’être muté l’inspecteur Banks, qui a quitté sans regret Londres et son cortège de violences.
Mais, sous ce décor de carte postale, se cache une réalité beaucoup plus sombre, beaucoup plus dangereuse, incarnée
par un voyeur qui espionne les femmes la nuit dans leur chambre…
Le pervers ne choisit pas ses victimes au hasard : celles-ci semblent toutes avoir un point commun.
La tension monte d‘un cran dans la cité lorsqu’une vieille dame est retrouvée sauvagement assassinée.
Les deux affaires sont-elles liées ?
Et que penser de ces deux adolescents, petits délinquants passés du vol aux agressions ?
Banks va devoir faire preuve de perspicacité pour débusquer la vérité, au-delà des apparences.

Auteur : Auteur canadien d’origine anglaise, Peter Robinson est né en 1950 dans le Yorkshire. Il commence une carrière d’enseignant puis écrit, à partir de 1987, les premières enquêtes de l’inspecteur Alan Banks. En 2000, Saison sèche obtient le prestigieux Anthony Award et, en France, le Grand Prix de littérature policière. Peter Robinson a également reçu à six reprises le Arthur Ellis Award, prix du meilleur roman policier canadien. 

Mon avis : (lu en juin 2020)
Après avoir découvert la série DCI Banks à la télévision, j’ai voulu retrouver l’inspecteur Alan Banks dans les romans policiers de Peter Robinson (il y en a environ 20 traduits en français). C’est donc premier tome d’une longue série sur l’inspecteur Banks, et le premier que je lis. L’intrigue se situe bien avant le début de la série télévisée qui commence avec le douzième roman, les intrigues 6, 7, 8 et 11 ayant été adaptées ultérieurement.
Policier londonien, l’inspecteur Alan Banks est arrivé depuis six mois dans la petite ville d’Eastvale dans le Nord du Yorkshire. Un voyeur sévit dans la ville, il épie les femmes le soir dans leur chambre, de nombreux cambriolages ont également lieu et plus grave, une vieille dame est assassinée… L’inspecteur Banks et son équipe ont de quoi faire, et ils ont également l’aide du Pr Jenny Fuller, de l’université de York, une psychologue engagée par la police pour construire l’ébauche d’un portrait du voyeur…
J’ai bien aimé l’atmosphère de ce roman anglais et le personnage de Banks, policier attachant. Je poursuivrais ma lecture de cette série avec plaisir.

Extrait : (début du livre)
La femme pénétra dans le cercle de lumière et commença à se déshabiller. Elle portait un chemisier argenté fermé par des dizaines de minuscules boutons nacrés. Elle le sortit de sa jupe noire mi-longue et commença à le déboutonner, par le bas, très lentement, en regardant dans le vide comme si elle se remémorait un souvenir lointain. D’un haussement d’épaules, elle se débarrassa du chemisier, en tirant sur la manche gauche restée collée à son poignet sous l’effet de l’électricité statique. Elle baissa ensuite la tête et tendit les bras dans le dos, comme deux ailes, pour détacher son soutien-gorge, en levant une épaule puis l’autre pour faire glisser les fines bretelles. Elle avait des seins épais et lourds aux pointes brunes dressées.
Elle abaissa la fermeture Éclair de sa jupe sur le côté gauche et la laissa glisser jusqu’au sol. Elle l’enjamba et, pliée en deux, elle la ramassa pour la déposer soigneusement sur le dossier d’une chaise. Elle fit rouler son collant sur ses hanches, ses fesses et ses cuisses, puis s’assit au bord du lit pour l’ôter, en prenant soin de ne pas filer la maille. Quand elle se pencha en avant, la peau ferme de son ventre forma un pli sombre, ses seins pendirent et les deux mamelons vinrent frôler ses genoux, tour à tour.
Se relevant, elle glissa les pouces sous l’élastique de sa culotte noire et se pencha de nouveau pour l’ôter, en douceur. Elle enjamba le petit bout de tissu et, avec la pointe de son pied gauche, elle attrapa l’élastique de la culotte et la lança dans le coin de la chambre, près de la penderie.
Totalement nue, elle rejeta eh arrière ses cheveux blonds ondulés et se dirigea vers la commode.
C’est à cet instant qu’elle jeta un regard en direction des rideaux entrebâillés. Tout le corps de l’homme fut parcouru de frissons lorsqu’il vit la stupeur s’imprimer dans le regard de la femme.

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Angleterre

Petit bac 2020a(7) Lieu

 

 

Agatha Raisin, tome 12 : Crime et déluge – M.C. Beaton

81cUoHp2mUL Albin Michel – juin 2018 – 324 pages

traduit de l’anglais par Sophie Alibert

Titre original : Agatha Raisin and the day the floods came, 2002

Quatrième de couverture :
Le bonheur conjugal est de courte durée pour Agatha, une fois de plus délaissée par son mari. Punition divine, un véritable déluge s’abat sur la région, plongeant le petit village de Carsley sous les eaux. C’est le moral dans les chaussettes et sous une pluie torrentielle qu’Agatha aperçoit le corps sans vie d’une jeune femme en robe de mariée, un bouquet à la main, flottant dans la rivière. Pour noyer son chagrin, Agatha n’a qu’une solution : se jeter à corps perdu dans une nouvelle enquête…
Avec plus de 450 000 exemplaires vendus, Agatha Raisin, l’héritière très spirituelle de Miss Marple version rock, a imposé sa personnalité loufoque et irrésistible. Vous reprendrez bien un peu de Worcestershire sauce dans votre thé ?

Auteur : Née en 1936 à Glasgow, M.C. Beaton a été successivement libraire, critique de théâtre, journaliste et éditrice, avant de devenir un des auteurs de best-sellers les plus lus de Grande-Bretagne. Sa série Agatha Raisin a été adaptée à la télévision et a été diffusée en France en 2017.

Mon avis : (lu en mai 2020)
Pour tourner la page avec son mariage avec James Lacey, ce dernier parti dans un monastère en France, Agatha part se ressourcer à l’autre bout du monde au Chili, sur l’île Robinson Crusoé.
A son retour, un déluge s’abat sur la région, et le village de Carsley est inondé. Agatha est témoin d’une scène irréelle, celle d’un corps sans vie d’une mariée, un bouquet à la main, flottant dans la rivière… Évidemment, Agatha va se lancer dans une enquête à sa façon… Ni James, ni Charles ne sont là pour la seconder. Elle pourra compter sur l’aide de Roy, son ami londonien, puis celle de son nouveau voisin, John Armitage, auteur de romans policiers à succès, venu chercher le calme dans ce pittoresque village anglais. Les pistes sont nombreuses tout comme les potentiel.le.s coupables…
C’est toujours pour moi, une lecture distrayante dans une ambiance toute britannique !

Extrait : (début du livre)
C’était l’une de ces journées de grisaille où la bruine colle aux pare-brise et où l’eau, comme autant de larmes versées sur l’été enfui, ruisselle tristement sur les branches des arbres dénudés par l’hiver pour finir en flaques sur la route.

Agatha Raisin activa le désembuage de la vitre avant de sa voiture. Cette lugubre journée comptait un allié de poids : le gouffre noir qui emplissait son âme. Tandis qu’elle filait sur la route droit vers l’agence de voyages d’Evesham, une idée fixe tournoyait dans son esprit : ficher le camp… ficher le camp… ficher le camp.
La pauvre Agatha se sentait rejetée par la terre entière. Son époux l’avait laissée tomber, et pas pour une autre femme, mais pour Dieu. Résolu à entrer dans les ordres, James Lacey était en effet parti en France, dans un monastère, pour se préparer à sa nouvelle existence. Sir Charles Fraith, le fidèle ami qui l’avait aidée lorsque James avait disparu, venait tout juste de se marier à Paris, et il ne l’avait même pas conviée. Il avait fallu qu’elle tombe sur une brève dans le magazine Hello pour apprendre la nouvelle. Cerise sur le gâteau : une photo accompagnait l’article, montrant Charles avec sa nouvelle épouse, une Française du nom d’Anne-Marie Duchenne, petite, menue et jeune. L’air sombre, Agatha la quinquagénaire dévala à toute allure Fish Hill en direction d’Evesham, déterminée à laisser derrière elle à la fois l’hiver, les Cotswolds, le village de Carsely où elle vivait, cet insupportable sentiment de rejet et son cœur brisé. Non, pas son cœur. Car c’était aux tripes que la douleur s’attaquait, et non au cœur contrairement au cliché.


Déjà lu du même auteur :

Série Agatha Raisin

111279972  tome 1 : La quiche fatale  112115556 tome 2 : Remède de cheval

511YgPvGkHL tome 4 : Randonnée mortelle 

117060981 tome 3 : Pas de pot pour la jardinière 

Agatha_5 tome 5 : Pour le meilleur et pour le pire

51Pj39OW2mL tome 6 : Vacances tous risques : Bons baisers de Chypre

91fUANd3KcL tome 7 : A la claire fontaine  A1pFloaMoOL tome 8 : Coiffeur pour dames

91rBp5anMML tome 9 : Sale temps pour les sorcières 

71noJFQhAiL  tome 10 : Panique au manoir 

51Vi5M8c4FL._SL500_ tome 11 : L’enfer de l’amour

Série Hamish MacBeth 

81OT4JnMMqL tome 1 : Qui prend la mouche 81UeE6xHi-L tome 2 : Qui va à la chasse

81gvCw2nhKL tome 3 : Qui s’y frotte s’y pique

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Écosse

Petit bac 2020a
(4) Crime et justice

Papa clown – Alan Durant

Lu en partenariat avec Flammarion jeunesse

612hbBwqLyL Flammarion jeunesse – février 2020 – 272 pages

traduit de l’anglais par Marie Hermet

Titre original : Clownfish, 2018

Quatrième de couverture :
– Papa ? Ça fait quoi, d’être un poisson ?
Mon père a sursauté, puis il a relevé la tête et s’est mis à nager vers moi. Sa petite bouche s’ouvrait et se fermait, comme s’il réfléchissait sérieusement à ma question. Finalement, il s’est décidé.
– C’est mouillé.
« Voilà comment tout a commencé : quelques jours après la mort de mon père, j’ai découvert qu’il était réapparu sous la forme d’un poisson-clown. C’est extraordinaire ! Mais je ne pense pas que maman soit prête à l’entendre. Tant pis ! Ce sera notre petit secret pour l’instant… »

Auteur : Alan Durant est l’auteur anglais de 40 livres pour enfants, des tout-petits aux adolescents. Ses livres ont été récompensés de plusieurs prix.
Alan Durant propose des ateliers d’écriture créative en prose et en poésie.
Alan a étudié la littérature anglaise à Oxford, Keble College.
Il a commencé par être journaliste, rédacteur pour une revue londonienne, avant d’être écrivain. Il teste ses nouveaux livres sur ses trois enfants.

Mon avis : (lu en février 2020)
Ce roman est une histoire émouvante sur le chagrin et l’amitié

Le père de Dak est mort depuis sept jours, quand soudain il réapparaît, réincarné en poisson-clown dans l’Aquarium de la ville. Dak est le seul à connaître ce secret… Il va donc se rendre tous les jours à l’Aquarium pour discuter et blaguer avec son « Papa-clown ». Dark va même travailler à l’Aquarium et y rencontrer Violet, la nièce du propriétaire. Violet a un caractère bien trempé et sa première rencontre avec Dark n’est pas des plus cordiale… Mais lorsque l’Aquarium sera en danger, Dark et Violet uniront leurs forces, leur énergie et leurs idées pour le sauver !
L’auteur a pris beaucoup de soin pour définir la psychologie et les personnalités des personnages que sont Dak et Violet. Ils sont tout les deux très différents mais aussi très attachants et avec un grand cœur.
Une belle histoire sur l’amour d’un garçon pour son père, sur le deuil mais aussi sur la famille et l’amitié.

Merci et les éditions Flammarion jeunesse pour ce beau roman poignant.

Extrait : (début du livre)
— Papa ? Ça fait quoi d’être un poisson ?
C’était une chose que j’avais envie de lui demander depuis longtemps ; pour une fois il se tenait tranquille, et l’aquarium était silencieux, alors ça semblait être le bon moment.
Mon père a sursauté, puis il a relevé la tête et s’est mis à nager vers moi. Sa petite bouche s’ouvrait et se fermait, comme s’il réfléchissait sérieusement à ma question. Finalement, il s’est décidé.
— C’est mouillé.
— Ah. Mais… C’est amusant ? Est-ce que tu es heureux ?
— Heureux ? Amusant ? Eh bien, c’est sûrement plus amusant que de s’occuper des poubelles de tout le monde, j’imagine. Et on est très occupé.
Avant de devenir un poisson, mon père travaillait au centre de tri des déchets.
— Très occupé ? Comment ? Qu’est-ce que tu fais toute la journée ?
Il a eu un mouvement de nageoire qui évoquait vrai-ment un haussement d’épaules.
— Oh, je nage tout autour de l’aquarium, je pour-suis la demoiselle bleue, je mange, je fais des bulles, je me repose au milieu de mon anémone de mer, je nage tout autour de l’aquarium…
— Oui, ça, tu l’as déjà dit.
Mon père a fait la moue.
— Ah bon ? Ma mémoire n’est plus ce qu’elle était…
— C’est parce que maintenant, tu es un poisson, papa, j’ai expliqué en riant. Ça doit être génial de vivre ici,dans l’aquarium, au milieu de toutes ces espèces fabuleuses. Et tous les matins, quand tu te réveilles, tu peux voir les raies.
Les raies, c’étaient nos préférées, avant. Elles ont cette manière bien à elles de nager à la surface en relevant leurs étranges têtes plates comme pour demander des caresses, avant de se retourner d’un bond. Certaines ont la peau rugueuse, d’autres sont visqueuses au toucher, et on peut pianoter sur les petites bosses de leur dos comme sur un instrument de musique.
— Oh, les raies ! s’est exclamé mon père d’un air dédaigneux. Des frimeuses, rien de plus. Ne perds pas ton temps avec elles.

 

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Petit bac 2020a(3) Animal (Titre original : Clownfish)