La 18ème Cérémonie de remise des PRIX SNCF DU POLAR, qui a eu lieu le 18 juin au soir, a été l’occasion de découvrir les Lauréats 2018 des catégories Roman, BD et Court Métrage :
Roman : Toutes les vagues de l’océan – de Víctor del Árbol (Actes Sud)
Quatrième de couverture :
May et son fils Eugene tracent la route, le coffre de leur voiture rempli de sacs de billets de banque. Ils viennent juste de participer à un » coup » exceptionnel : 52 hold-ups simultanés à la même heure, dans la même ville. La police n’a rien pu faire !
Commence alors la cavale musclée d’un surprenant duo de braqueurs.
Auteur : Né en Belgique en 1982, Max de Radiguès est auteur de bande dessinée et éditeur à l’employé du Moi. Il écrit et dessine pour la jeunesse et les adultes. Ses livres chez Sarbacane, Frangins et 520km, lui valent plusieurs sélections et récompenses . En septembre 2009, il était invité pour un an de résidence au prestigieux Center for Cartoon Studies, à White River Junction – Vermont, au côté notamment de James Sturm et Jason Lutes. Il a raconté son année de résidence dans son livre Pendant ce temps à White River Junction paru chez Six Pieds sous Terre qui faisait partie de la sélection officielle du festival international de la bande dessinée d’Angoulême 2012. Il a depuis multiplié les résidences à Montréal et à Bordeaux entre autres. En plus de ses livres, il multiplie les expériences par la publication en ligne et le fanzinat. Ses projets comme l’âge dur et Moose, paraissent en fanzines mensuels envoyés par la poste aux lecteurs avant de devenir des livres.
Mon avis : (lu en février 2018) J’avais commencé cette BD lors de ma journée au Festival de BD d’Angoulême. C’était la dernière BD de la sélection Prix SNCF du Polarque je n’avais pas encore lu. Cet album rassemble les 16 épisodes du feuilleton auto édité par l’auteur en 2014 et 2015. Même si le dessin semble « gentil », cette BD est un vrai thriller ! May est en cavale avec son fils Eugène, ils viennent de participer à un coup exceptionnel : 52 braquages en simultanés. Ils ont comme bagages de lourds sacs remplis de billets. Et la police à leurs trousses… mais pas seulement, certains gangsters ont voulu jouer solo… Le lecteur est embarqué dans un road-movie étonnant et original. Il y a de la tendresse, beaucoup de violence, des coups de théâtre. Un vrai page turner mêlant tour à tour tension et émotion. Nos deux héros, May et Eugène sont attachants et mystérieux… Une belle réussite !
Extrait :(cliquer sur les planches pour les agrandir)
Dans la nuit et le brouillard, je suis partie très tôt de chez moi, pour être au rendez-vous Gare Montparnasse à 8h…
Voyage en TGV très agréable, en 1ère, avec petit-déjeuner, c’est l’occasion de discuter avec les participants de la journée, blogueurs, journalistes de webmagazine, animateurs du Prix Polar SNCF, catégorie Court-Métrage et catégorie BD…
Les 2 heures de trajet sont passées très vite, nous voilà déjà à Angoulême !
Nous prenons alors une navette pour découvrir à la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image l’exposition Alix – L’art de Jacques Martin
Je connais de nom, le personnage d’Alix et son auteur Jacques Martin, mais je n’ai jamais lu d’album. Grâce à Dominique, notre guide passionné par le sujet, j’ai pu découvrir le personnage d’Alix, son univers, les inspirations de l’auteur, et apprécier les nombreuses planches originales révélant tout son travail de documentation et la précision de son trait.
Nous découvrons l’Espace Polar SNCF, où nous nous restaurons dans un cadre convivial. Nous y croisons, l’un des auteurs en lice pour le Fauve Polar SNCF :
Marco Martín (The Private Eye, avec Brian K. Vaughan (Urban Comics))
Et les auteurs gagnants de l’année dernière, Alexandre Clérisse et Thierry Smolderen (L’été Diabolik, Dargaud)
En début d’après-midi, nous rendons à l’Espace Franklin voir
l’exposition L’art de Naoki Urasawa
Notre guide, Marwan, a su nous faire partager ses connaissances et sa passion pour les mangas et en particulier pour Naoki Urasawa, le maître incontestable du manga de genre pour adultes.
Les séries 20th Century Boys, Monster, Pluto, Master Keaton ou plus récemment Billy Bat sont régulièrement saluées pour le souffle épique de leur mise en scène, leur sens aiguisé du suspense et leur vaste galerie de personnages aux physiques très singuliers et aux visages extrêmement expressifs. Dans ses mangas, Naoki Urasawa installe en effet des atmosphères étouffantes et fascinantes, quelque part entre Alfred Hitchcock et Brian De Palma, entraînant les lecteurs dans des polars labyrinthiques, teintés de SF et habités d’une douce mélancolie…
L’exposition présentera de nombreux originaux, et reviendra sur les motifs de son œuvre : l’obsession d’un mal sans visage et sans nom, l’Art comme forme supérieure d’aspiration humaine, le dialogue entre l’Orient et l’Occident ou encore la crainte des résurgences de dictatures sanguinaires…
L’exposition L’art de Naoki Urasawa sera également visible à Paris,
à l’Hôtel de Ville du 23 février au 31 mars.
Puis, nous avons « quartier libre », je flâne donc en ville, c’est l’occasion de voir qu’Angoulême et la BD sont vraiment liées.
Un petit tour au Monde des Bulles, puis au Nouveau Monde.
Retour à l’Espace Polar SNCF, avant de prendre notre TGV pour Paris, nous recevons un sac avec l’une des BD en compétition pour le Fauve Polar SNCF 2018, un badge et une figurine du Fauve.
Pour ma part, le hasard à bien fait les choses, puisque j’ai reçu la BD gagnante : Jean Doux et le mystère de la disquette molle, Philippe Valette (Delcourt)
C’était ma première visite au Festival International de la BD d’Angoulême.
Merci Anne et le Prix Polar SNCF pour cette journée inoubliable !
(c) Photo SNCF
Mais nous avons raté la venue de Naoki Urasawa,
à l’Espace Polar SNCF, dans le décor de l’Orient d’Express…
Quatrième de couverture :
Le policier de la Lune arpente sans relâche la vaste étendue rocailleuse. À bord de sa navette à la pointe de la technologie, il patrouille pour protéger les braves citoyens de la colonie lunaire. Mais les tours à la machine à donuts et les conversations techniques avec son robot-compagnon sont les deux seules occupations qu’un insolent taux de criminalité de 0 % lui impose. Le dernier flic de la lune s’ennuie.
Sa solitude témoigne de l’échec de la plus ancienne colonie humaine dans l’espace. Partie à la conquête d’une nouvelle Terre Promise, la société pleine d’espoirs s’est pris les pieds dans le tapis gris à poils ras de la modernité…
Avec Police Lunaire, Tom Gauld propose un drame à rebours d’un film d’action qui montre que la conquête spatiale mène successivement à la désillusion, à la solitude et aux donuts. Après son truculent recueil Vous êtes tous jaloux de mon Jetpack et l’excellent Vers la ville, road-movie à la Beckett, Tom Gauld livre un nouveau récit drôle et mélancolique sur l’absurdité de nos civilisations technologiques.
Auteur : Tom Gauld est un illustrateur et un dessinateur de comix anglais. Il habite et travaille à Londres. Il a étudié l’illustration au College of Art d’Edinburgh ainsi qu’au Royal College of Art. Il édite des comix avec Cabanon Press qu’il dirige avec Simone Lia. Il a produit des comix pour le Guardian Newspaper et divers magazines.
Mon avis : (lu en janvier 2018) Contrairement au premier album que j’ai lu de Tom Gauld, Vous êtes tous jaloux de mon Jetpack, cette BD est une histoire complète. La lune a été colonisée par les hommes depuis un certain temps, un policier patrouille seul sur la Lune. Ses statistiques sont très bonnes : le taux de résolutions des crimes est à 100%, en effet pour les crimes signalés = 0, enquêtes en cours = 0, enquêtes résolus = 0. Le travail de notre policier se résume plutôt à raccompagner un enfant égaré, chercher un chien perdu, ramener un robot au musée… En effet, depuis peu les habitants quitte la colonie lunaire et le policier souhaite lui aussi être muté et revenir sur Terre… Dans un paysage bleu cobalt, gris et blanc, Tom Gauld imagine des étendues lunaires avec ses robots et les êtres vivants sous globe… Le récit est à la fois drôle, touchant, absurde et poétique, il dénonce avec une certaine mélancolie les dérives de notre civilisation technologique. J’ai beaucoup aimé cet album très original !
Invitée par la SNCF, je passe la journée à Angoulême !
LE PROGRAMME :
Départ de Paris par un TGV à 8h30, arrivée prévue à Angoulême à 10h30
Visite de l’exposition « Alix : L’Art de Jacques Martin », au Musée de la BD
Déjeuner sur l’Espace Polar SNCF
Visite de l’exposition « L’Art de Naoki Urasawa »
Visite du Monde des Bulles
Retour par le TGV de 17h30, arrivée prévue à Paris à 19h30
Fauve Polar SNCF 2018
Les 5 albums en compétitions :
Bâtard, Max de Radiguès (Casterman)
La Cité des trois saints, Lorenzo Bizzarri & Stefano Nardella (Sarbacane)
Jean Doux et le mystère de la disquette molle, Philippe Valette (Delcourt)
The Private Eye, Marcos Martin & Brian K. Vaughan (Urban Comics)
Le profil de Jean Melville, Robin Cousin (FLBLB)
(Edit du 27/01/2018 – 22:10)
Le gagnant du Fauve Polar SNCF
Jean Doux et le mystère de la disquette molle, Philippe Valette (Delcourt)
Quatrième de couverture :
Tu sais ce qu’on raconte…
Il paraît que…
Le fils Gabory…
Vous n’êtes pas au courant ?
Toute la ville ne parle que de ça.
Il est revenu.
Le môme qui… ?
Celui-là même.
Ben, il manque pas de culot !
Attends, c’est pas clair cette histoire.
Mais il veut quoi ?
Ah ça !
Les gendarmes le savent ?
Il faut faire quelque chose !
Auteurs :Gilles Rochier est né en 1968 à Ermont. Daniel Casanave est né à Charleville-Mézières et vit à Reims. Il dessine pour le journal de France Télévision de Champagne-Ardenne et participe, tous les deux ans, à L’Almanach des Ardennes.
Mon avis : (lu en janvier 2018)
Lorsque l’on ouvre cette BD, on ne la lâche pas…
Cette histoire est autour d’une rumeur… Il paraît que le fils Gabory est revenu. Tout le monde en parle, les éboueurs, le bistrotier, le couvreur, l’infirmière, le boucher… Dans le bus, au café, dans la rue, à la boucherie la rumeur se répand. Mais pourquoi ? Que vient-il faire ? Et que fait la police ? Toute la ville se souvient d’une vieille histoire qui n’est toujours pas claire : un accident de la route et la mort d’une jeune fille… Était-il coupable ? Chacun a son avis, la rumeur enfle au fil de la journée…
Je n’ai pas aimé le dessin de cette BD, mais la construction est très réussie, le personnage principal ne sera jamais représenté, à chaque case, un personnage différent qui raconte ce qu’il a entendu, la source principale n’est jamais entendue, les faits rapportés ne sont jamais vérifiés… C’est la démonstration comment, dans un village, peut se répandre une rumeur comme une traînée de poudre !
Le PRIX SNCF DU POLAR est un Prix 100% public. Des comités d’experts du monde du livre, de la BD et des films courts dévoilent en octobre une sélection de 5 romans, 5 BD et 7 courts métrages mais c’est bel et bien le public qui élit seul en mai ses lauréats en votant sur www.polar.sncf.com ou lors des événements dont SNCF est partenaire : Festival International de la BD d’Angoulême, les Quais du Polar…