La pluie attendra – Carole Duplessy-Rousée

MasseCritiquesept2022

71FFx0w60WL Éditions du 123 – février 2022 – 362 pages

Quatrième de couverture :
Sur la côte bretonne, deux familles frappées par une malédiction : malheur à celui qui se rapprochera du clan ennemi. Alors qu’un drame vient de toucher les deux patriarches, Florence, l’une des filles de la lignée Auray, fait son retour aux Pierres-Noires pour enquêter. Entre secrets familiaux et légendes celtiques, elle fera la lumière sur un passé trouble…
Florence Auray vit au Conquet et mène une existence simple et heureuse, partageant son temps entre ses activités de pigiste pour les journaux locaux et la photographie, une passion nourrie par les somptueux paysages côtiers de l’Iroise et l’île d’Ouessant où elle aime aller se ressourcer.
À quelques kilomètres dans les terres, ses deux sœurs travaillent à la ferme familiale et supportent la lourde charge d’un père handicapé, veuf, et d’une grand-mère vieillissante. Florence vient parfois leur prêter main forte, pas assez, cependant, au goût de Margot, sa sœur aînée. Une dispute éclate entre elles quand Florence évoque le flirt caché de Sissi, la cadette, avec Arnaud Kerhuel, leur plus proche voisin. La grand-mère Sidonie s’en mêle. Jamais une Auray n’épousera un Kerhuel ! L’accident qui a tué Louis, le père d’Arnaud, et cloué Charles Auray dans un fauteuil n’a-t-il pas servi de leçon ? Faut-il que la malédiction frappe encore les deux familles ? Une malédiction… Laquelle ? Intriguée, Florence fouille, interroge, se heurtant au silence de son entourage et aux menaces de Célestin, l’aîné des enfants Kerhuel. Mais, qu’importe le prix à payer, elle est prête à tout pour connaître la vérité…

Auteure : Géographe de formation, Carole Duplessy est professeur de lycée à Rouen. Présidente de la Société des auteurs de Normandie et du jury du Prix des romancières, elle a publié une quinzaine de romans, comédies féminines et sagas grand public. Au fil des années, elle a réussi à fidéliser toujours plus de lecteurs et connaît un succès croissant. Livre après livre, elle explore des univers différents avec beaucoup de justesse, donnant vie à des personnages qui nous emportent dans le tourbillon de la vie.

Mon avis : (lu en octobre 2022)
C’est l’histoire de deux familles voisines, les Auray et les Kerhuel. Les anciens de la famille racontent qu’une malédiction existe entre les deux familles… Comme suite à la terrible tempête qui a tué Louis Kerhuel et qui a rendu Charles Auray mutique dans un fauteuil roulant…
Après ce drame, Florence, l’une des filles de la famille Auray, revient plus souvent aux Pierres-Noires et veut comprendre ses histoires de querelles et de malédiction, auxquelles elle ne croit pas. Elle décide de s’intéresser au passé, en particulier à l’époque où sa mère a rencontré son père. Celle-ci est décédée en mettant au monde sa jeune sœur Sissi, Florence n’avait alors que six ans et Margot, l’aînée, 10 ans.
J’ai choisi de recevoir ce livre essentiellement parce que l’intrigue se passait en Bretagne, sur le côte du Finistère. Et je n’ai pas été déçue par les nombreuses descriptions des splendides paysages côtiers du Finistère et de l’île d’Ouessant que Florence arpente et photographie souvent pour son plaisir ou pour son travail de pigiste pour les journaux locaux. Le personnage de Florence est très attachant, elle est déterminée avec du caractère, elle ne lâchera rien avant de connaître la vérité.

Merci Babelio et les éditions du 123 pour ce roman palpitant, avec de nombreux rebondissements parfois inattendus autour des secrets de famille. 

Extrait : (début du livre)
Florence Auray contemplait ses pieds, se demandant pourquoi elle était là. « Parce que c’est ton devoir ! murmura une petite voix dans sa tête. Parce que tu connais cet homme depuis toujours et que tu veux partager le chagrin de sa famille. Parce que sa mort est indissociable des souffrances endurées par ton propre père. Elles sont issues du même drame. Un drame qui a changé ta vie pour toujours… »
Dans la chambre aux volets fermés et éclairée par quelques bougies, l’atmosphère était pesante. Florence releva la tête et appuya son dos au mur, espérant se détendre. Elle jeta un œil sur le côté. Margot et Sissi, ses sœurs, étaient immobiles, figées comme des statues. Ni l’une ni l’autre ne paraissaient trouver le temps long. Elles entouraient leur père Charles, recroquevillé dans son fauteuil roulant, et leur grand-mère Sidonie, assise sur une chaise parce qu’elle ne tenait pas longtemps debout. Près du lit, Anne Kerhuel, la femme du défunt, avait les mains jointes et marmonnait des prières.
À ses côtés, Arnaud, son fils cadet, essuyait de temps en temps une larme sur sa joue. Plus loin, Célestin, l’aîné, se tenait droit, impassible, presque sans expression. D’ailleurs, avait-il jamais manifesté un sentiment ? pensa Florence qui ne se souvenait pas de lui autrement que les mâchoires serrées. Il ne lui avait jamais adressé la parole. Elle ne savait même pas si elle l’avait déjà vu rire ou au moins sourire. Il avait toujours eu ce masque imperméable aux émotions qui ne donnait aucune envie de l’aborder, de lui parler. Gosse, il était déjà comme ça, et Florence ne l’avait jamais apprécié. Il avait bien des copains, des gars du village avec lesquels il traînait, mais elle n’avait jamais noué de lien avec eux. Sans doute était-elle trop jeune pour faire partie de la bande. Ils devaient être cinq ou six ans plus vieux qu’elle. Une éternité, lorsqu’on est adolescent…
Une bourrasque fit craquer la charpente, et Florence en profita pour bouger un peu. La tempête allait-elle souffler de nouveau ? La météo avait annoncé quelques coups de vent. Rien de comparable avec le déchaînement des éléments qui avaient ravagé la pointe bretonne un mois plus tôt et expliquait pourquoi ils se retrouvaient autour de la dépouille de Louis Kerhuel reposant dans des draps d’un blanc immaculé.

Petit bac 2022
(6) Verbe

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Mon rond-point dans ta gueule, portraits de gilets jaunes – Sandrine Kerion

81DqsNwQFZL La Boîte à Bulles – octobre 2021 – 144 pages

Quatrième de couverture :
Le 17 novembre 2018, un mouvement non structuré ébranle la France et son gouvernement, l’émanation d’un ras-le-bol collectif qui pousse des centaines de milliers de personnes à protester ensemble contre la vie chère, les inégalités grandissantes, le manque de démocratie… Des groupes de Gilets jaunes campent durablement sur des ronds-points stratégiques, bloquant le pays pour faire entendre leur colère.
Sandrine Kerion était l’une d’entre eux. Afin de mieux rendre la réalité et la complexité de ce mouvement, elle a interrogé plusieurs de ses compagnons de lutte  afin de retranscrire leurs témoignages en BD. Sans émettre de jugement sur leur discours, elle les écoute et les laisse s’exprimer, eux qui considèrent s’être tus trop longtemps et ont vu dans ce mouvement de «  la France d’en bas  » l’occasion de faire bouger les choses. Avec espoir puis, souvent, avec désillusion.
Le projet de l’autrice vise notamment à contrer les représentations – trop souvent caricaturales – des Gilets jaunes dans les média. Ces portraits rendent compte la de diversité des profils de ces personnes mais aussi des combats chers à chacun de ces Gilets jaunes. Une diversité qui faisait sa richesse mais qui a également causé son incapacité à se structurer…

Auteur : Née en 1979, et résidant en Bretagne, Sandrine Kerion est dessinatrice et scénariste de bande dessinée autodidacte. Ces dernières années, elle s’est orientée vers la BD documentaire et de reportage, avec une sensibilité particulière pour les sujets liés à l’actualité sociale. En 2020, elle a élaboré une BD reportage sur l’accès à l’IVG durant le confinement, en collaboration avec la journaliste Isabelle Halliez, parue dans la revue rennaise La Vilaine. En 2021, paraît ses deux premiers ouvrages édités : J’ai Vu les Soucoupes et Mon rond-point dans ta gueule, un portrait de militants gilets jaunes, qu’elle réalise depuis 2018 et publié dans un premier temps via un blog sur le site de Mediapart.

Mon avis : (lu en décembre 2021)
En novembre 2018, Sandrine Kérion se reconnaissait pour la première fois dans un mouvement social, et elle a enfilé son gilet jaune. Sandrine a participé à des rassemblements sur les ronds-points des Côtes d’Armor, elle y a rencontré des gens et discuté avec eux.
« En novembre 2018, il y avait une forme d’enthousiasme. On se disait que quelque chose était possible, que les choses allaient pouvoir changer.   Je me suis aperçue que c’était des gens, comme moi, dont on ne parlait jamais, des gens qui n’intéressaient personne. Alors qu’en fait, ils représentent la majorité des habitants. Ceux que pendant la crise du Covid, on a appelé les premières lignes, les aides-soignantes, les salariés de l’agroalimentaire, les routiers, les agents de sécurité.  C’est eux qui font tourner le pays.  » 
Sandrine s’est rendue compte que dans les reportages dans les journaux ou à la télé, les gilets jaunes n’avaient pas vraiment la parole, pas le temps de s’exprimer ou alors que leurs actions étaient mal interprétées… Elle a donc décidé d’aller interviewer longuement et à plusieurs reprises une dizaine de gilets jaunes rencontrés sur les ronds-points costarmoricains, et elle en a fait les portraits.
« C’était important de comprendre leurs parcours, leurs valeurs, leurs revendications. Je voulais faire un état des lieux de la situation. Il fallait pour cela prendre du recul. « 
Elles et ils sont : Dany 47 ans ambulancière, Alexandre 34 ans magasinier, Benjamin 38 ans employé de la fonction public, Barbara 69 ans retraitée de la fonction publique, Michel 63 ans retraité, Gilles 59 ans chauffeur routier en invalidité, Bris 81 ans retraité, Mathieu 40 ans plombier électricien autoentrepreneur, écologiste solidaire et Céline 58 ans femme au foyer.
« Sur les ronds-points, les gens ont pris conscience de beaucoup de choses. Ils ont eu l’impression de grandir, d’apprendre beaucoup de choses. C’étaient des espaces d’échanges, de parole. Chacun faisait part de ses difficultés mais réfléchissait aussi à trouver des solutions. »
« Un an après, les gens étaient dans un état d’esprit différent. Il y avait beaucoup de désillusions, d’interrogations sur l’avenir. Ils avaient surtout l’impression que rien n’avait changé. »
A l’automne 2021, des gilets jaunes sont revenus sur les ronds-points car « Rien n’a été résolu. Le prix de l’essence flambe à nouveau, comme celui des matières premières. Pour les gilets jaunes de 2018, la situation est encore pire maintenant. »  « Pourtant, ils avaient vu juste. Les moyens pour l’hôpital, les services publics, c’étaient les revendications des ronds-points. On a vu avec le coronavirus combien c’est important. »
Pour le titre, Sandrine a repris un slogan affiché sur le gilet d’un anonyme.  Elle a dessiné cette aventure humaine et sociale en blanc, gris et en jaune pour frapper le regard du lecteur.
Un roman graphique intéressant et très instructif à lire et à faire lire.

Extrait :

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Déjà lu du même auteur :

81qpXcBE-wL J’ai vu les soucoupes

Petit bac 2022
(1) Couleur

Les coquelicots de Penn ar Bed – Emmanuelle Dupinoat

Lus en partenariat avec l’auteure

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tome 1 : L’étonnante musique de la porcelaine

Edilivre – janvier 2017 – 252 pages

Olivia, à presque trente ans, se sent transparente au sein d’une famille fragilisée par une succession. Elle s’ouvre au monde en écoutant les confidences d’auditeurs sur les ondes radiophoniques. La Bretagne est son point d’ancrage le plus solide comme ses souvenirs avec sa grand-mère disparue. Son horizon va s’élargir peu à peu et sa vie prendre un sens inattendu…

tome 2 : Le malicieux parfum du kouign amann

Edilivre – janvier 2017 – 252 pages

Olivia n’est plus seule désormais et s’étonne d’être aimée par ce compagnon si bienveillant. Elle demeure toujours en proie à beaucoup de doutes ; le Finistère n’est pourtant pas un frein entre eux deux. Les événements vont s’enchaîner, la forçant à aller de l’avant et à taire ces peurs tapies en elle qui ne font que ralentir son épanouissement. Peu à peu, sa timidité s’effacera pour laisser place à une vraie détermination et l’horizon s’ouvrira sur un avenir plein de promesses…

tome 3 : Les frêles coquelicots de Penn ar Bed 

Edilivre – décembre 2016 – 336 pages

Olivia a largement dépassé la trentaine et s’occupe de son foyer, de sa famille recomposée. Son quotidien manque beaucoup de fantaisie et ses racines bretonnes la poussent irrésistiblement vers le Finistère. Les vicissitudes de l’existence doublées des affres de l’adolescence viennent semer la zizanie au sein de sa tribu et de son couple. L’amitié sera une précieuse bouée pour tenir dans la tempête et les coquelicots, jamais loin, sa source lumineuse d’espérance.

tome 4 : Les douces lumières de Penn ar Bed 

Edilivre – juillet 2020 – 358 pages

Olivia et Emmanuel sont les heureux parents de cinq enfants dont les caractères s’affirment au fil du temps. Au cœur de ce foyer pétillant de vie, chaque jour apporte son lot de joies, de questions, d’obstacles et les rivalités fraternelles viennent animer le quotidien. Le profond attachement à la famille, au Finistère et la foi en Dieu serviront de boussole à chacun pour garder le cap durant ces années pleines de péripéties, savourer Les douces lumières de Penn ar Bed.

Auteur : Emmanuelle Dupinoat écrit pour colorer d’imaginaire le présent et partager ses interrogations sur la vie. Biologiste de formation et mère de famille, elle vit en Bretagne depuis plus de vingt-cinq ans, région qui est aussi sa source d’inspiration.

Mon avis : (tome 1, lu en 2017, tomes 2 et 3 lus en 2019 et tome 4 lu et relu en 2020)
Faire un billet sur cette série de livres est un peu particulier pour moi… En effet, je connais très bien l’auteur et j’ai participé en partie à la relecture du tome 4…
Lorsque l’auteur a commencé à écrire l’histoire d’Olivia, elle n’imaginait pas que cela devienne une « saga » familiale en 4 tomes, mais en terminant le premier roman, elle n’a pas voulu quitter son héroïne et s’est laissée entraîner pour de nouvelles aventures…
L’auteure a imaginé une histoire de famille sur plusieurs décennies où l’on voit évoluer les personnages, grandir la tribu d’enfants et de cousin.e.s avec comme point d’ancrage la Bretagne, et plus particulièrement le Finistère.
L’inspiration est-elle venue de lieux et de situations vécus, de mots d’enfants et de lectures comme L’esprit de famille de Janine Boissard ? Et pourquoi pas un peu tout cela à la fois…

Extrait : (début du tome 4)
La journée de dimanche est déjà bien entamée lorsqu’Alban entre en coup de vent dans la cuisine et s’exclame :
— On mange quoi au dîner?
— Des briques à la sauce caillou, lui rétorqué-je par réflexe.
— Ah, ah… mais vraiment?
— Riz, tomates, saucisses, plat familial par excellence qui fait plaisir en général à nos convives du dimanche soir.
— Combien serons-nous?
— Une douzaine…
À Montilly, une semaine sur deux, nous réunissons neveux ou enfants d’amis, seuls à Paris. Ils partagent notre dîner dans une atmosphère familiale, histoire de finir le
week-end agréablement et démarrer la nouvelle semaine de bonne humeur. L’idée est venue d’Emmanuel qui a toujours vu ses parents organiser ce genre de réunion. Au cœur du Quartier latin, l’appartement Lagrange devenait un repère sympathique pour la fin du week-end. Le temps de l’exil de l’un ou l’autre de sa région d’origine, il était plaisant d’arriver dans une maison ouverte où l’accueil était chaleureux.
Certains cousins d’Emmanuel m’ont raconté combien ces soirées dominicales avaient compté durant leurs études ou leurs premiers pas à Paris comme jeune actif. Moi, j’ai
pensé à ma mère qui soignait particulièrement le dîner du dimanche. Je revois ce plat ovale fleuri où gratinaient ses chefs-d’œuvre ; je l’avais surnommé « le plat du bonheur ».
L’initiative est donc née en rapprochant les deux coutumes bretonne et bourguignonne. Et la sauce a pris !

Trois éclats blancs – Bruno Le Floc’h

51W1JWNX4SL Delcourt – octobre 2004 – 95 pages

Quatrième de couverture :
1911. Un port de pêche au bord de l’océan. Il fait très beau quand arrive l’ingénieur chargé de diriger la construction d’un phare en mer. L’inexpérimenté jeune homme est enthousiaste, enorgueilli de son savoir et de son statut. Il ne doute pas que l’édification de son premier ouvrage ira bon train. Mais il se heurte à l’indifférence farouche des autochtones, et subit les éléments dont il ignore tout des rythmes et de la puissance dévastatrice. Les travaux s’éternisent. Sa détermination se délite au gré des mauvaises saisons d’ennui et de solitude, alors qu’au large, les coups de boutoir de la mer et du vent sapent l’ébauche du phare…

Auteur : L’univers de Bruno Le Floc’h (1957 – 2012) porte les traces d’influences très variées : découvrant la bande dessinée avec la génération Pilote, mais sensible à des personnalités telles que Gotlib ou Brétécher, il est aussi inspiré par le personnage de Corto Maltese d’Hugo Pratt. Ses origines – Bruno Le Floch est né à Pont L’Abbé en 1957 – ajouteront à ces premières sources d’inspiration le goût pour la peinture et l’illustration bretonne du début du XXe siècle avec des artistes comme Mathurin Méheut ou Henri Rivère.

Mon avis : (lu en décembre 2019)
Les « trois éclats blancs » sont les signaux lumineux envoyés par le phare d’Ar-Men, ce monument mythique situé au large de l’île de Sein.
Cette histoire s’inspire de la construction de ce phare,
à l’ouest de la Pointe du Raz entre 1867 et 1881. L’histoire situe cette construction à la veille de la première guerre mondiale, dans un village de bord de mer typiquement breton. C’est l’histoire de la rencontre entre un ingénieur venu de Paris avec les plans du phare et les maçons et les marins bretons qui vont le construire.
Le lieu choisi pour édifier le monument est difficile d’accès puisqu’il n’émerge que lors des plus basses marées. Les tempêtes sont fréquentes et elles rendent difficiles l’avancement du chantier…
Le dessin a un effet ancien, les couleurs vives et contrastées me plaisent beaucoup.

Extrait :

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(2) Couleur

Déjà lu autour du phare d’Ar-Men :

ar-men Ar-Men – Emmanuel Lepage

81qhPPJgnnL Sang de Sein – Patrick Weber et Nicoby

Algues vertes, l’histoire interdite – Ines Leraud, Pierre Van Hove

81QpkUxp-CL Delcourt – juin 2019 – 160 pages

Quatrième de couverture : Des échantillons qui disparaissent dans les laboratoires, des corps enterrés avant d’être autopsiés, des jeux d’influence, des pressions et un silence de plomb. L’intrigue a pour décor le littoral breton et elle se joue depuis des dizaines d’années. Inès Léraud et Pierre van Hove proposent une enquête sans précédent, faisant intervenir lanceurs d’alerte, scientifiques, agriculteurs et politiques.

Auteurs : Inès Léraud s’est formée au documentaire à la Fémis et à l’école Louis Lumière. Dès 2008, elle réalise des reportages axés sur des enjeux écologiques (métaux lourds, amiante, nucléaire, pesticides…). En 2015, elle quitte Paris et s’installe en Centre-Bretagne pour approfondir ses enquêtes sur l’agriculture. Son « Journal breton », diffusé sur France Culture de 2016 à 2018, relate son quotidien dans l’une des premières régions agro-alimentaires d’Europe. Il connaît une belle notoriété et des mobilisations naîtront en Bretagne suite à ses révélations. Elle est membre du média d’investigation Disclose. Pierre Van Hove est né à Angoulême au milieu des années 70. Dessinateur autodidacte, il se consacre depuis quelques années à l’activité d’illustrateur pour la presse, l’édition jeunesse et la bande dessinée. Intéressé par une approche collaborative et critique avec des auteurs venant ou non du champ de la bande dessinée, il a publié avec Alessandro Iota Le Voleur de livres en 2015. Il vit et travaille à Paris. 

Mon avis : (lu en novembre 2019)
Pratiquant depuis ma plus tendre enfance les bords de mer breton, j’ai souvent entendu parler du problème des algues vertes… Cette BD documentaire vraiment très bien faite et très documentée m’appris beaucoup de choses sur le sujet. Cet album est le résultat de trois années d’enquête en immersion de la journaliste Inès Léraud. Ce travail sur les marées vertes a d’abord été présentée sous la forme d’un documentaire radiophonique sur France Inter.
Avec l’adoption de l’agriculture intensive, sur le modèle américain à la fin de guerre, arrive en 1971, la première marée verte et depuis la fin des années 80, au moins trois hommes et quarante animaux sont morts… Quand les algues vertes s’accumulent et se décomposent, elles émettent un gaz toxique et les vapeurs nocives peuvent entraîner un malaise, voire un arrêt cardiaque.
Depuis de nombreuses années, des professionnels de santé ont alerté les services sanitaires pour signaler les algues tueuses. Mais la DDASS ne répond pas.
En effet, pour préserver le tourisme et surtout les grands groupes agro-alimentaires qui pratiquent les élevages de masse, beaucoup d’hommes politiques n’écoutent que les puissants lobbies, ils sont dans le déni et mentent.
Et les lanceurs d’alerte, les écologistes, les scientifiques, les témoins subissent pressions, menaces et intimidations. Voilà un scandale sanitaire et environnemental que beaucoup veulent taire.
Cette enquête admirable, courageuse mais surtout révoltante est à lire et à partager sans modération !

Extrait :

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(1) Couleur

Sang de Sein – Patrick Weber et Nicoby

81qhPPJgnnL Vents d’Ouest – mai 2018 – 136 pages

Quatrième de couverture :
« Qui voit Sein, voit sa fin ! »
Le très médiatique écrivain Brieg Mahé décide d’écrire le roman policier ultime. Une énigme à huis clos à faire trembler Agatha Christie ! Et quel plus beau décor que le mythique phare d’Ar-Men, au large de l’île de Sein en Bretagne, pour lancer sa mécanique infernale ?
Au cœur des flots, la réalité va engloutir la fiction…

Auteurs : Patrick Weber est né le 10 mars 1966 à Bruxelles. Il vit aujourd’hui entre Bruxelles, Paris et Rome. Après des études d’histoires de l’art et d’archéologie, il se dirige vers une carrière de journaliste. Il collabore à nombre de magazines et de journaux pendant plusieurs années. Il se tourne ensuite vers la télévision avant de revenir à la presse écrite mais cette fois en tant que rédacteur en chef. Il dirige successivement « Média Marketing », « Flair », « Télé Moustique » et « Télé Pocket ». Il quitte ses fonctions pour devenir consultant éditorial pour le groupe Sanoma Magazines Belgium. Il crée sa société baptisée Mandala Productions. Parallèlement, il publie des romans historiques et scénarise des films et des bandes dessinées. Passionné depuis toujours par l’histoire royale, il devient chroniqueur royal. À ce titre, il publie des ouvrages, donne des conférences et des cours à l’université. Depuis 2011, il est le chroniqueur royal de RTL Belgium, en télé, en radio et sur le net. Il y présente notamment chaque jour l’émission « On refait le monde ».
Pur produit des années 1970, Nicoby a vite compris qu’il ne serait jamais avant-centre du Stade Rennais. Qu’à cela ne tienne, il décide de devenir auteur de bande dessinées. En quelques années, il a déjà publié une vingtaine de livres, multipliant les genres, les styles et les formats. Abordant aussi bien l’humour avec Chronique Layette (6 Pieds sous Terre) et Poète à Djibouti (Vide Cocagne), l’intimisme avec Vacances (Drugstore), l’aventure dans La Voix (Vents d’Ouest) ou la chronique sociale à travers 20 ans ferme (Futuropolis). En 2013, il signe chez Vents d’Ouest un touchant roman graphique sur un scénario de Patrick Weber : Ouessantines. Parallèlement, il entreprend de raconter la vie d’auteurs de BD en bande dessinées dans l’atelier de Fournier (Dupuis) et participe à l’innovante Revue dessinée. Il vit à la campagne retiré du monde et y organise des barbecues qui font la joie de ses amis.

Mon avis : (lu en décembre 2019)
Voilà une BD polar… Un huis clos hommage à Agatha Christie dans le lieu mythique du phare d’Ar-Men, situé au large de l’Île de Sein. C’est un peu grâce au dessin du phare d’Ar-Men de la couverture que j’ai eu envie de lire cette BD ! Brieg Mahé est un écrivain très aimé par le grand public et que l’on voit sur tous les plateaux des médias. Afin d’écrire le roman policier ultime, ce dernier invite quatre spécialistes du crime pour un séjour de trois jours à l’intérieur du phare d’Ar-men. Il y a Amélie Williams, grande réalisatrice, François Dulac, grand spécialiste d’Agatha Christie, Nathan Martel maître du suspens et le commissaire Gérard Morteau. Ils seront accompagnés de Yann le Ménec qui a été gardien de phare. Le séjour s’annonce mortel !
Une intrigue réussie, pleine de suspens, un dessin mettant parfaitement en scène les paysages bretons et son phare inquiétant. Je suis moins fan du dessin des personnages.

Extrait : (début de la BD)

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Les petites marées : Jules – Séverine Vidal et Israel Parada

Couv_253934 Les Enfants Rouges – octobre 2014 – 60 pages

Quatrième de couverture :
Jules, 15 ans, est en vacances sur l’île de Groix. Il s’ennuie avec ses parents et s’isole dès qu’il le peut. Héloïse, 16 ans, est la fille des hôteliers. De retour chez elle, elle a du mal à accepter le grave accident dont a été victime son frère. Peu à peu, les deux adolescents apprennent à se connaître.

Auteurs :  Séverine Vidal née en 1969, est une auteure jeunesse française. Après avoir été professeur des écoles, elle se consacre à l’écriture à temps plein depuis la rentrée 2011. Son premier livre à destination de la jeunesse a paru en mars 2010 aux éditions Talents Hauts. Elle écrit des romans pour adolescents, des albums Frimousse, des BD ou des séries. Son livre numérique « Conte du haut de mon crâne »a été particulièrement remarqué. Elle anime des ateliers d’écriture (écoles, collèges, lycée, centres sociaux, centres d’alphabétisation…).
Israel Parada est né a Barcelone un été de 1968. Il a étudié à l’École d’Arts et offices « Llotja » et est membre du Cercle Artístique de Sant LucIl à Barcelone. Israel Parada est professeur pour enfants et adolescents et travaille comme dessinateur de bandes dessinées dans un atelier dans son quartier de Sant Andreu. Les petites marées : Jules, est sa première bande dessinée publiée en France.

Mon avis : (lu en septembre 2018)
C’est le deuxième tome de la série « Les petites marées », les histoires sont indépendantes et peuvent être lu dans n’importe quel ordre.
Jules est un adolescent solitaire, il accompagne ses parents pour des vacances sur l’Île de Groix. Ils logent dans une chambre d’hôtes et Jules va peu à peu se rapprocher d’Héloïse, la fille de la maison, âgée de 16 ans. Héloïse est pensionnaire à Lorient, elle ne revient sur l’Île que le week-end et pendant les vacances. A la suite d’un accident, son petit frère, César, 14 ans, est à l’hôpital, dans le coma. Héloïse n’accepte pas cet accident et par peur n’arrive pas à rendre visite à son frère. Le temps des vacances, Jules et Héloïse vont apprendre à se connaître et s’aider mutuellement à traverser l’adolescence et leurs problèmes familiales…

Extrait :

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Déjà lu du même auteur :

71ZIHNN84NL Mona – Séverine Vidal et Mathieu Bertrand

 

Les petites marées : Mona – Séverine Vidal et Mathieu Bertrand

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Les Enfants Rouges – octobre 2014 – 60 pages

Quatrième de couverture :
Cet été, Mona voulait éviter les idées noires et se tenir loin des grandes marées. Loin de Saint-Malo et de ses souvenirs d’enfance. Loin de Gaël, son premier amour, son premier chagrin… Mais la mort de sa grand-mère change tout. Peu à peu, Mona apprend à trouver les petites marées au coeur des tempêtes…

Auteurs :  Séverine Vidal née en 1969, est une auteure jeunesse française. Après avoir été professeur des écoles, elle se consacre à l’écriture à temps plein depuis la rentrée 2011. Son premier livre à destination de la jeunesse a paru en mars 2010 aux éditions Talents Hauts. Elle écrit des romans pour adolescents, des albums Frimousse, des BD ou des séries. Son livre numérique « Conte du haut de mon crâne »a été particulièrement remarqué. Elle anime des ateliers d’écriture (écoles, collèges, lycée, centres sociaux, centres d’alphabétisation…). 
Mathieu Bertrand, né en 1987. C’est en passant son enfance en Bourgogne, entre prés et forêts qu’il se découvre une vocation pour le dessin. Ainsi, poussé par sa passion il se dirige vers Lyon afin de faire un bac Arts Appliqués. Il s’en suit une montée au pays du Mont d’or où il se forme au graphisme avec un BTS communication visuelle. Son diplôme en poche, il retourne à Lyon pour entrer dans l’école Émile Cohl afin de se perfectionner dans l’illustration, et la bande dessinée. Aujourd’hui il intervient sur des ateliers BD et des festivals pour transmettre sa passion aux plus jeunes, et réalise son rêve dans l’illustration et la bande dessinée.

Mon avis : (lu en juillet 2018)
J’ai pris cette BD un peu par hasard à la Bibliothèque, j’ai été attiré par le dessin de la couverture avec ce bord de mer agité et ses mouettes… Il y avait également les deux autres tomes de la série « Jules » et « Rose » sur l’étagère, et après lecture de ce 1er tome, je regrette de ne pas les avoir empruntés…
Mona a seize ans. Mona part pour Saint-Malo car sa grand-mère vient de mourir.  C’est un endroit où elle avait l’habitude de passer ses vacances… Elle retrouve son père, des proches de sa grand-mère et son ami d’enfance, Gaël. Une tranche de vie émouvante, car autrefois Mona avait maladroitement déclaré son amour pour Gaël e ce dernier l’avait gentiment éconduite… Ces deux-la se doivent donc une explication…
Un très jolie dessin, en particulier, les paysages de Saint-Malo, les bords de mer, les remparts… Les nuances de bleu d’eau conviennent à merveille au récit et se marient totalement avec ce décor marin comme avec cette ambiance de tristesse.
Une très jolie découverte !

Extrait :

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Petit bac 2018Prénom (5)

Ar-Men – Emmanuel Lepage

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ar-men Futuropolis – novembre 2017 – 96 pages

Quatrième de couverture :
La nouvelle bande dessinée d’Emmanuel Lepage : une plongée fantastique dans le plus mythique des phares, Ar-Men !
Ar-Men est le phare le plus exposé et le plus difficile d’accès de Bretagne, c’est-à-dire du monde. On le surnomme « l’enfer des enfers ». Mêlant fiction, documentaire et légendes, épopée autant que récit intimiste, Emmanuel Lepage livre un récit de forte intensité. Couleurs somptueuses, images à couper le souffle : Emmanuel Lepage au sommet de son art !

Auteur : Emmanuel Lepage est un dessinateur, scénariste et coloriste de bande dessinée, né en 1966 à Saint-Brieuc.

Mon avis : (relu en mars 2018)
Je suis une inconditionnelle des bandes dessinées d’Emmanuel Lepage et j’aime également beaucoup les phares et bien sûr la Bretagne. C’est donc naturellement que cette bande dessinée a fait partie des 3 choisies pour l’opération « La BD fait son festival » organisée par Priceminister.
Le phare d’Ar-Men est situé au large de l’île de Sein, c’est le plus exposé et le plus difficile d’accès de Bretagne. On le surnomme « l’Enfer des enfers ».
Dans cette BD, Emmanuel Lepage nous raconte ce phare mythique en mêlant fiction et réalité… Il nous raconte sa construction qui fût un exploit, en effet il a fallu 14 années pour parvenir à terminer le bâtiment. L’endroit choisit pour édifier ce phare à l’extrême ouest de la Bretagne ne se découvre que quelques heures par an et est battu par les tempêtes… Germain est l’un des derniers gardiens, il nous permet de découvrir son quotidien et son travail de veille et d’entretien sur Ar-Men. L’auteur évoque également les légendes de la ville d’Ys engloutie, du Bag Noz ou bateau fantôme…
Concernant le graphisme, c’est magnifique ! Le dessin est précis, les couleurs à l’aquarelle sont splendides, le ciel, la mer sont dans tous leurs états…
Une BD qui fait rêver, vibrer, s’émerveiller et voyager ! Un vrai coup de cœur !

Note : 20/20

Merci PriceMinister pour cette opération la BD fait son festival !

Extrait : (cliquer sur les planches pour les agrandir)

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Déjà lu du même auteur : 

1151_couv  Un Printemps à Tchernobyl 

 97888941 Voyage aux îles de la Désolation 

100314841 La Lune est blanche