Rencontre blogueuses au Festival Rue des Livres

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Samedi 16 mars, j’étais à Rennes pour le Festival Rue des Livres et surtout la traditionnelle rencontre des blogueurs de l’ouest…
Je retrouve à la gare de Rennes Gambadou et nous prenons le bus pour les Cadets de Bretagne.

En attendant l’arrivée de tous, nous assistons à une première conférence : « Coups de cœurs Rue des livres » avec la présentation et lecture de textes de Gilles Cervera (Les Mourettes) et Louise Sebillet (Hurler contre le vent, Prix du roman non publié 2023).
Géraldine vient nous rejoindre pour la conférence suivante « Les racines de Sophie Tal Men ». 

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Midi, nous retrouvons Antigone, Sylire, Philisine et nous partons ensemble déjeuner et papoter tranquillement, sans oublier Hilde qui nous rejoindra directement à la crêperie.

Retour au Salon avec un petit tour à l’exposition « Voyage au cœur des solitudes » de Lomig puis nous assistons ensemble à la conférence « Immigration, entre récit intime et mémoire collective » très intéressante avec Dorothée Myriam Kellou (Nancy-Kabylie) et Mahir Guven (Rien de personnel).

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Je poursuis avec la conférence « Nos racines paysannes » avec Sylvain Levey (La Fête à venir), Yannick Bigouin (Ce que je leur dois) et Anne Lecourt (Paysannes)

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Nous terminons la journée avec la conférence « Transmettre. Le pouvoir des mots » avec Marc Alexandre Oho Bambe (Souviens-toi de ne pas mourir sans avoir aimé) et Maggyd Cherfi (La vie de ma mère !)

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Pour terminer, voici mes achats, trois tomes de la série Une Bretagne par les contours, carnet de voyage sur le GR34 (blog de l’auteur), le premier roman de Louise Sebillet (Hurler contre le vent) et
le marque-page du Festival Rue des livres.

Merci à Gambadou pour l’organisation, à Géraldine pour le retour à la gare en voiture.
Merci à toutes pour cette journée bien sympathique et riche en échanges.

Passer à l’ouest – Julien Solé

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81zgWQlgJbL._SL1500_ Locus Solus – octobre 2023 – 48 pages

Quatrième de couverture :
Est-ce le vaudou breton ?
Le climat qui change Brest en Californie ?
Le parler local et les insultes du cru ?
Les clichés à la dent dure
(et au taux d’alcool élevé) ?
On ne sait ce qui a décidé Julien Solé et sa famille à un jour quitter le 9-3 pour le Finistère. Mais ce transfert hautement diplomatique vers l’Ouest leur a ouvert des perspectives insoupçonnées. Sans parler des phénomènes croisés sur place, et du dragon des monts d’Arrée…

Auteur : Né en 1971, Julien Solé s’oriente jeune vers la bande dessinée. Il réalise des illustrations (aussi sous le nom Julien/CDM), des dessins animés, des fresques, des pochettes de disques, des créations visuelles pour une compagnie de théâtre ou de cirque et travaille aussi sur des planches de BD. Il s’approche de la rédaction du mensuel Fluide Glacial, magazine pour lequel il signera l’un de ses succès : les aventures de « Cosmik Roger ». Dessinateur obsessionnel de requins, il en tire un volume pour « La petite bédéthèque des savoirs » (2016). Au rayon documentaire, il illustre L’argent fou de la Françafrique, Benalla et moi (2020). Il poursuit Sœur Marie-Thérèse avec son créateur Maëster (2019) et réunit ses chroniques illustrées Zéropédia avec Fabcaro pour Sciences&Vie Junior (2018, 2022).

Mon avis : (lu en janvier 2024)
En 2016, Julien Solé, sa compagne et ses enfants ont décidé de quitter la région parisienne (Sevran, dans le 9-3), direction l’ouest et Brest. Évidement, ses amis évoquent ce bout du monde avec les clichés habituels, la pluie… Bien décidé à découvrir sa nouvelle terre d’accueil, l’auteur utilise l’humour, l’autodérision et tous les clichés autour de Brest et des Bretons pour nous raconter son expatriation.
Les premières histoires (une vingtaine de pages) ont été initialement publiées la revue brestoise de BD Casier[s].
Avec sa petite famille, Julien Solé se met en scène pour analyser et décrypter les coutumes des lieux. Il est question d’alcool, du climat avec de la grisaille, de la pluie et du vent, du téléphérique de Brest régulièrement en panne, de légendes bretonnes, des expressions locales, de la langue bretonne…
L’auteur nous montre également les bons côtés et les charmes de la Bretagne.

Le dessin est en noir et blanc, mais, pour moi, la densité des détails nuit à la lisibilité de l’ensemble.
J’ai moyennement aimé cette BD, je l’ai lu assez facilement malgré son côté un peu brouillon. On ne visite pas tant que cela la ville de Brest… J’ai trouvé les histoires assez inégales avec souvent un manque de fluidités et je n’ai pas toujours les références pour comprendre le comique de certaine situation.

Merci Babelio et Locus Solus pour cette découverte et cet encouragement à découvrir par moi-même la ville de Brest !

Extrait : (début de la BD)
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Rencontre Café Noir à la Bibliothèque

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Fin octobre 2023, j’assistais à la rencontre Rencontre Café Noir à la Bibliothèque pour une présentation du festival NOIR SUR LA VILLE qui aura lieu ce week-end à Lamballe (Côtes-d’Armor)
Deux personnes de l’association du festival sont venues nous présenter leurs coups de cœur.

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Une rencontre très sympathique et intéressante qui m’a donné de découvrir de nouveaux auteurs et de nouvelles idées de lectures noires !

Sur la dalle – Fred Vargas

61i+beqAXuL Flammarion – mai 2023 – 512 pages

Quatrième de couverture :
– Le dolmen dont tu m’as parlé, Johan, il est bien sur la route du petit pont ?
– À deux kilomètres après le petit pont, ne te trompe pas. Sur ta gauche, tu ne peux pas le manquer. Il est splendide, toutes ses pierres sont encore debout.
– Ça date de quand, un dolmen ?
– Environ quatre mille ans.
– Donc des pierres pénétrées par les siècles. C’est parfait pour moi.
– Mais parfait pour quoi ?
– Et cela servait à quoi, ces dolmens ? demanda Adamsberg sans répondre.
– Ce sont des monuments funéraires. Des tombes, si tu préfères, faites de pierres dressées recouvertes par de grandes dalles. J’espère que cela ne te gêne pas.
– En rien. C’est là que je vais aller m’allonger, en hauteur sur la dalle, sous le soleil.
– Et qu’est-ce que tu vas foutre là-dessus ?
– Je ne sais pas, Johan.

Auteure : Fred Vargas est née en 1957. Médiéviste et titulaire d’un doctorat d’Histoire, elle est chercheur en Histoire et Archéologie au CNRS. La quasi-totalité de son œuvre – les « rompols » comme elle appelle ses textes policiers – est publiée aux Éditions Viviane Hamy. Primés à plusieurs reprises, adaptés au cinéma – Pars vite et reviens tard – et à la télévision, traduits dans plus de 40 langues, ses livres sont des best-sellers en France comme en Allemagne et en Italie.

Mon avis : (lu en mai 2023)
Quelle plaisir de retrouver le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg et son équipe pour une nouvelle enquête, la douzième ! L’attention d’Adamsberg est attirée par un meurtre survenu dans un village breton, Louviec (nom fictif), juste à côté de Combourg et de son château, en Ille-et-Vilaine. Lors d’une récente enquête, il s’était bien entendu avec le commissaire Matthieu, un homme d’action rationnel. Tout semble désigner 
Josselin, descendant de François-René de Chateaubriand, comme le principal suspect : l’arme du crime est son couteau, les derniers mots de la victime… Mais Jean-Baptiste Adamsberg n’y croit pas et comme d’habitude il va s’attacher à de petits détails comme des piqûres de puces…
Le titre « Sous la dalle » fait référence au dolmen sur laquelle Jean Baptiste Adamsberg vient s’allonger pour se ressourcer afin de mettre de l’ordre dans ses idées et faire remonter toutes les petites bulles qui circulent dans la vase de son cerveau.
L’intrigue sinueuse nous réserve de multiples fausses pistes, quelques personnages hauts en couleurs comme Josselin de Chateaubriand, qui cultive sa ressemblance avec son illustre ancêtre à la demande du maire afin d’appâter les touristes, Jonathan le propriétaire de L’Auberge des Deux Écus, le fantôme boiteux qui hante le château de Combourg et vient tourmenter les villageois, la nuit, en cognant sa jambe de bois sur les pavés… Et parmi l’équipe d’Adamsberg venu prêter main forte au commissaire Matthieu, Violette Retancourt nous réserve quelques moments de bravoures. A cette sombre histoire de vengeance, Fred Vargas y ajoute quelques éléments folkloriques et de vieilles croyances bretonnes.
J’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture palpitante.

Extrait : (début du livre)
Le gardien du commissariat du 13e arrondissement de Paris, Gardon, pointilleux jusqu’à la maniaquerie, était à son poste à sept heures trente pile, la tête penchée vers le ventilateur de son bureau pour sécher ses cheveux, selon son habitude, ce qui lui permit d’apercevoir de loin le commissaire Adamsberg approcher à pas très lents, portant sur ses avant-bras un objet non identifié, les paumes tournées vers le ciel, avec autant de précautions que s’il tenait un vase de cristal. Gardon – nom tant approprié à sa fonction qu’il lui avait valu force blagues avant qu’on ne s’en lasse –, n’était pas réputé pour sa vivacité d’esprit mais accomplissait sa mission avec un zèle presque excessif. Mission qui consistait à repérer toute étrangeté en approche, si minime fût-elle, et à en protéger le commissariat. Et pour cette tâche, il excellait, tant par son coup d’œil exercé par des années de service que par la vitesse inattendue de ses réflexes. N’entrait pas qui voulait dans ce saint des saints qu’était la Brigade criminelle, et il fallait que la patte fût plus blanche que neige pour que ce cerbère des lieux – qui était tout sauf impressionnant – acceptât de lever la grille de protection qui fermait l’entrée. Mais nul n’aurait critiqué l’obsession soupçonneuse de Gardon qui avait plus d’une fois décelé les renflements à peine visibles d’armes enfouies sous des vêtements ou douté d’allures trop onctueuses pour lui paraître naturelles et stoppé net les velléités des agresseurs. Le plus souvent, il s’était agi de libérer un prisonnier en détention provisoire, mais parfois de crever la peau d’Adamsberg, ni plus ni moins, et ces alertes devenaient plus nombreuses. Deux tentatives en vingt-cinq mois. Au fil des années et des réussites du commissaire dans les enquêtes les plus tortueuses, sa réputation s’était affermie en même temps que les menaces contre sa vie.

Danger dont Adamsberg ne se souciait en rien, persistant de sorte à venir à pied depuis chez lui jusqu’à la Brigade, tant il était habité par sa nonchalance innée, semblant souvent toucher à de la négligence, voire de l’indifférence, particularité de sa nature qui, si blindés que fussent ses équipiers, les désorientait ou parfois les exaspérait, tout en laissant nombre de ses succès inexpliqués. Succès fréquemment obtenus via des méthodes opaques, si tant est qu’on puisse parler de « méthode » dans le cas d’Adamsberg, et par des chemins détournés où peu parvenaient à le suivre. Au long de ces ramifications inintelligibles de ses enquêtes, qui semblaient parfois tourner le dos à l’objectif, force était pourtant de l’accompagner sans toujours comprendre. Quand ses adjoints – et particulièrement le premier d’entre eux, le commandant Danglard – lui reprochaient cette brume dans laquelle il les laissait se débattre, il écartait les bras en un geste d’impuissance, car il n’était pas rare qu’il ne puisse s’expliquer sa propre démarche à lui-même. Adamsberg suivait son propre vent.

Déjà lu du même auteur :

Ceux_qui_vont_mourir_te_saluent Ceux qui vont mourir te saluent l_homme_aux_cercles_bleus L’Homme aux cercles bleus

Debout_les_mort Debout les morts Un_peu_plus_loin_sur_la_droite Un peu plus loin sur la droite

sans_feu_ni_lieu Sans feu ni lieu l_homme___l_envers L’Homme à l’envers

Pars_vite_et_reviens_tard Pars vite et reviens tard sous_les_vents_de_neptune  Sous les vents de Neptune

Dans_les_bois__ternels Dans les bois éternels un_lieu_incertain Un lieu incertain

les_quatre_fleuves Les Quatre fleuves (BD) vargas L’Armée furieuse 

temps glacières Temps glaciaires 116246279 Quand sort la recluse (papier)

9782367625454-001-T Quand sort la recluse (audio)

Petit bac 2023(2) Bâtiment

La pluie attendra – Carole Duplessy-Rousée

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71FFx0w60WL Éditions du 123 – février 2022 – 362 pages

Quatrième de couverture :
Sur la côte bretonne, deux familles frappées par une malédiction : malheur à celui qui se rapprochera du clan ennemi. Alors qu’un drame vient de toucher les deux patriarches, Florence, l’une des filles de la lignée Auray, fait son retour aux Pierres-Noires pour enquêter. Entre secrets familiaux et légendes celtiques, elle fera la lumière sur un passé trouble…
Florence Auray vit au Conquet et mène une existence simple et heureuse, partageant son temps entre ses activités de pigiste pour les journaux locaux et la photographie, une passion nourrie par les somptueux paysages côtiers de l’Iroise et l’île d’Ouessant où elle aime aller se ressourcer.
À quelques kilomètres dans les terres, ses deux sœurs travaillent à la ferme familiale et supportent la lourde charge d’un père handicapé, veuf, et d’une grand-mère vieillissante. Florence vient parfois leur prêter main forte, pas assez, cependant, au goût de Margot, sa sœur aînée. Une dispute éclate entre elles quand Florence évoque le flirt caché de Sissi, la cadette, avec Arnaud Kerhuel, leur plus proche voisin. La grand-mère Sidonie s’en mêle. Jamais une Auray n’épousera un Kerhuel ! L’accident qui a tué Louis, le père d’Arnaud, et cloué Charles Auray dans un fauteuil n’a-t-il pas servi de leçon ? Faut-il que la malédiction frappe encore les deux familles ? Une malédiction… Laquelle ? Intriguée, Florence fouille, interroge, se heurtant au silence de son entourage et aux menaces de Célestin, l’aîné des enfants Kerhuel. Mais, qu’importe le prix à payer, elle est prête à tout pour connaître la vérité…

Auteure : Géographe de formation, Carole Duplessy est professeur de lycée à Rouen. Présidente de la Société des auteurs de Normandie et du jury du Prix des romancières, elle a publié une quinzaine de romans, comédies féminines et sagas grand public. Au fil des années, elle a réussi à fidéliser toujours plus de lecteurs et connaît un succès croissant. Livre après livre, elle explore des univers différents avec beaucoup de justesse, donnant vie à des personnages qui nous emportent dans le tourbillon de la vie.

Mon avis : (lu en octobre 2022)
C’est l’histoire de deux familles voisines, les Auray et les Kerhuel. Les anciens de la famille racontent qu’une malédiction existe entre les deux familles… Comme suite à la terrible tempête qui a tué Louis Kerhuel et qui a rendu Charles Auray mutique dans un fauteuil roulant…
Après ce drame, Florence, l’une des filles de la famille Auray, revient plus souvent aux Pierres-Noires et veut comprendre ses histoires de querelles et de malédiction, auxquelles elle ne croit pas. Elle décide de s’intéresser au passé, en particulier à l’époque où sa mère a rencontré son père. Celle-ci est décédée en mettant au monde sa jeune sœur Sissi, Florence n’avait alors que six ans et Margot, l’aînée, 10 ans.
J’ai choisi de recevoir ce livre essentiellement parce que l’intrigue se passait en Bretagne, sur le côte du Finistère. Et je n’ai pas été déçue par les nombreuses descriptions des splendides paysages côtiers du Finistère et de l’île d’Ouessant que Florence arpente et photographie souvent pour son plaisir ou pour son travail de pigiste pour les journaux locaux. Le personnage de Florence est très attachant, elle est déterminée avec du caractère, elle ne lâchera rien avant de connaître la vérité.

Merci Babelio et les éditions du 123 pour ce roman palpitant, avec de nombreux rebondissements parfois inattendus autour des secrets de famille. 

Extrait : (début du livre)
Florence Auray contemplait ses pieds, se demandant pourquoi elle était là. « Parce que c’est ton devoir ! murmura une petite voix dans sa tête. Parce que tu connais cet homme depuis toujours et que tu veux partager le chagrin de sa famille. Parce que sa mort est indissociable des souffrances endurées par ton propre père. Elles sont issues du même drame. Un drame qui a changé ta vie pour toujours… »
Dans la chambre aux volets fermés et éclairée par quelques bougies, l’atmosphère était pesante. Florence releva la tête et appuya son dos au mur, espérant se détendre. Elle jeta un œil sur le côté. Margot et Sissi, ses sœurs, étaient immobiles, figées comme des statues. Ni l’une ni l’autre ne paraissaient trouver le temps long. Elles entouraient leur père Charles, recroquevillé dans son fauteuil roulant, et leur grand-mère Sidonie, assise sur une chaise parce qu’elle ne tenait pas longtemps debout. Près du lit, Anne Kerhuel, la femme du défunt, avait les mains jointes et marmonnait des prières.
À ses côtés, Arnaud, son fils cadet, essuyait de temps en temps une larme sur sa joue. Plus loin, Célestin, l’aîné, se tenait droit, impassible, presque sans expression. D’ailleurs, avait-il jamais manifesté un sentiment ? pensa Florence qui ne se souvenait pas de lui autrement que les mâchoires serrées. Il ne lui avait jamais adressé la parole. Elle ne savait même pas si elle l’avait déjà vu rire ou au moins sourire. Il avait toujours eu ce masque imperméable aux émotions qui ne donnait aucune envie de l’aborder, de lui parler. Gosse, il était déjà comme ça, et Florence ne l’avait jamais apprécié. Il avait bien des copains, des gars du village avec lesquels il traînait, mais elle n’avait jamais noué de lien avec eux. Sans doute était-elle trop jeune pour faire partie de la bande. Ils devaient être cinq ou six ans plus vieux qu’elle. Une éternité, lorsqu’on est adolescent…
Une bourrasque fit craquer la charpente, et Florence en profita pour bouger un peu. La tempête allait-elle souffler de nouveau ? La météo avait annoncé quelques coups de vent. Rien de comparable avec le déchaînement des éléments qui avaient ravagé la pointe bretonne un mois plus tôt et expliquait pourquoi ils se retrouvaient autour de la dépouille de Louis Kerhuel reposant dans des draps d’un blanc immaculé.

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Mon rond-point dans ta gueule, portraits de gilets jaunes – Sandrine Kerion

81DqsNwQFZL La Boîte à Bulles – octobre 2021 – 144 pages

Quatrième de couverture :
Le 17 novembre 2018, un mouvement non structuré ébranle la France et son gouvernement, l’émanation d’un ras-le-bol collectif qui pousse des centaines de milliers de personnes à protester ensemble contre la vie chère, les inégalités grandissantes, le manque de démocratie… Des groupes de Gilets jaunes campent durablement sur des ronds-points stratégiques, bloquant le pays pour faire entendre leur colère.
Sandrine Kerion était l’une d’entre eux. Afin de mieux rendre la réalité et la complexité de ce mouvement, elle a interrogé plusieurs de ses compagnons de lutte  afin de retranscrire leurs témoignages en BD. Sans émettre de jugement sur leur discours, elle les écoute et les laisse s’exprimer, eux qui considèrent s’être tus trop longtemps et ont vu dans ce mouvement de «  la France d’en bas  » l’occasion de faire bouger les choses. Avec espoir puis, souvent, avec désillusion.
Le projet de l’autrice vise notamment à contrer les représentations – trop souvent caricaturales – des Gilets jaunes dans les média. Ces portraits rendent compte la de diversité des profils de ces personnes mais aussi des combats chers à chacun de ces Gilets jaunes. Une diversité qui faisait sa richesse mais qui a également causé son incapacité à se structurer…

Auteur : Née en 1979, et résidant en Bretagne, Sandrine Kerion est dessinatrice et scénariste de bande dessinée autodidacte. Ces dernières années, elle s’est orientée vers la BD documentaire et de reportage, avec une sensibilité particulière pour les sujets liés à l’actualité sociale. En 2020, elle a élaboré une BD reportage sur l’accès à l’IVG durant le confinement, en collaboration avec la journaliste Isabelle Halliez, parue dans la revue rennaise La Vilaine. En 2021, paraît ses deux premiers ouvrages édités : J’ai Vu les Soucoupes et Mon rond-point dans ta gueule, un portrait de militants gilets jaunes, qu’elle réalise depuis 2018 et publié dans un premier temps via un blog sur le site de Mediapart.

Mon avis : (lu en décembre 2021)
En novembre 2018, Sandrine Kérion se reconnaissait pour la première fois dans un mouvement social, et elle a enfilé son gilet jaune. Sandrine a participé à des rassemblements sur les ronds-points des Côtes d’Armor, elle y a rencontré des gens et discuté avec eux.
« En novembre 2018, il y avait une forme d’enthousiasme. On se disait que quelque chose était possible, que les choses allaient pouvoir changer.   Je me suis aperçue que c’était des gens, comme moi, dont on ne parlait jamais, des gens qui n’intéressaient personne. Alors qu’en fait, ils représentent la majorité des habitants. Ceux que pendant la crise du Covid, on a appelé les premières lignes, les aides-soignantes, les salariés de l’agroalimentaire, les routiers, les agents de sécurité.  C’est eux qui font tourner le pays.  » 
Sandrine s’est rendue compte que dans les reportages dans les journaux ou à la télé, les gilets jaunes n’avaient pas vraiment la parole, pas le temps de s’exprimer ou alors que leurs actions étaient mal interprétées… Elle a donc décidé d’aller interviewer longuement et à plusieurs reprises une dizaine de gilets jaunes rencontrés sur les ronds-points costarmoricains, et elle en a fait les portraits.
« C’était important de comprendre leurs parcours, leurs valeurs, leurs revendications. Je voulais faire un état des lieux de la situation. Il fallait pour cela prendre du recul. « 
Elles et ils sont : Dany 47 ans ambulancière, Alexandre 34 ans magasinier, Benjamin 38 ans employé de la fonction public, Barbara 69 ans retraitée de la fonction publique, Michel 63 ans retraité, Gilles 59 ans chauffeur routier en invalidité, Bris 81 ans retraité, Mathieu 40 ans plombier électricien autoentrepreneur, écologiste solidaire et Céline 58 ans femme au foyer.
« Sur les ronds-points, les gens ont pris conscience de beaucoup de choses. Ils ont eu l’impression de grandir, d’apprendre beaucoup de choses. C’étaient des espaces d’échanges, de parole. Chacun faisait part de ses difficultés mais réfléchissait aussi à trouver des solutions. »
« Un an après, les gens étaient dans un état d’esprit différent. Il y avait beaucoup de désillusions, d’interrogations sur l’avenir. Ils avaient surtout l’impression que rien n’avait changé. »
A l’automne 2021, des gilets jaunes sont revenus sur les ronds-points car « Rien n’a été résolu. Le prix de l’essence flambe à nouveau, comme celui des matières premières. Pour les gilets jaunes de 2018, la situation est encore pire maintenant. »  « Pourtant, ils avaient vu juste. Les moyens pour l’hôpital, les services publics, c’étaient les revendications des ronds-points. On a vu avec le coronavirus combien c’est important. »
Pour le titre, Sandrine a repris un slogan affiché sur le gilet d’un anonyme.  Elle a dessiné cette aventure humaine et sociale en blanc, gris et en jaune pour frapper le regard du lecteur.
Un roman graphique intéressant et très instructif à lire et à faire lire.

Extrait :

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Déjà lu du même auteur :

81qpXcBE-wL J’ai vu les soucoupes

Petit bac 2022
(1) Couleur

Les coquelicots de Penn ar Bed – Emmanuelle Dupinoat

Lus en partenariat avec l’auteure

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tome 1 : L’étonnante musique de la porcelaine

Edilivre – janvier 2017 – 252 pages

Olivia, à presque trente ans, se sent transparente au sein d’une famille fragilisée par une succession. Elle s’ouvre au monde en écoutant les confidences d’auditeurs sur les ondes radiophoniques. La Bretagne est son point d’ancrage le plus solide comme ses souvenirs avec sa grand-mère disparue. Son horizon va s’élargir peu à peu et sa vie prendre un sens inattendu…

tome 2 : Le malicieux parfum du kouign amann

Edilivre – janvier 2017 – 252 pages

Olivia n’est plus seule désormais et s’étonne d’être aimée par ce compagnon si bienveillant. Elle demeure toujours en proie à beaucoup de doutes ; le Finistère n’est pourtant pas un frein entre eux deux. Les événements vont s’enchaîner, la forçant à aller de l’avant et à taire ces peurs tapies en elle qui ne font que ralentir son épanouissement. Peu à peu, sa timidité s’effacera pour laisser place à une vraie détermination et l’horizon s’ouvrira sur un avenir plein de promesses…

tome 3 : Les frêles coquelicots de Penn ar Bed 

Edilivre – décembre 2016 – 336 pages

Olivia a largement dépassé la trentaine et s’occupe de son foyer, de sa famille recomposée. Son quotidien manque beaucoup de fantaisie et ses racines bretonnes la poussent irrésistiblement vers le Finistère. Les vicissitudes de l’existence doublées des affres de l’adolescence viennent semer la zizanie au sein de sa tribu et de son couple. L’amitié sera une précieuse bouée pour tenir dans la tempête et les coquelicots, jamais loin, sa source lumineuse d’espérance.

tome 4 : Les douces lumières de Penn ar Bed 

Edilivre – juillet 2020 – 358 pages

Olivia et Emmanuel sont les heureux parents de cinq enfants dont les caractères s’affirment au fil du temps. Au cœur de ce foyer pétillant de vie, chaque jour apporte son lot de joies, de questions, d’obstacles et les rivalités fraternelles viennent animer le quotidien. Le profond attachement à la famille, au Finistère et la foi en Dieu serviront de boussole à chacun pour garder le cap durant ces années pleines de péripéties, savourer Les douces lumières de Penn ar Bed.

Auteur : Emmanuelle Dupinoat écrit pour colorer d’imaginaire le présent et partager ses interrogations sur la vie. Biologiste de formation et mère de famille, elle vit en Bretagne depuis plus de vingt-cinq ans, région qui est aussi sa source d’inspiration.

Mon avis : (tome 1, lu en 2017, tomes 2 et 3 lus en 2019 et tome 4 lu et relu en 2020)
Faire un billet sur cette série de livres est un peu particulier pour moi… En effet, je connais très bien l’auteur et j’ai participé en partie à la relecture du tome 4…
Lorsque l’auteur a commencé à écrire l’histoire d’Olivia, elle n’imaginait pas que cela devienne une « saga » familiale en 4 tomes, mais en terminant le premier roman, elle n’a pas voulu quitter son héroïne et s’est laissée entraîner pour de nouvelles aventures…
L’auteure a imaginé une histoire de famille sur plusieurs décennies où l’on voit évoluer les personnages, grandir la tribu d’enfants et de cousin.e.s avec comme point d’ancrage la Bretagne, et plus particulièrement le Finistère.
L’inspiration est-elle venue de lieux et de situations vécus, de mots d’enfants et de lectures comme L’esprit de famille de Janine Boissard ? Et pourquoi pas un peu tout cela à la fois…

Extrait : (début du tome 4)
La journée de dimanche est déjà bien entamée lorsqu’Alban entre en coup de vent dans la cuisine et s’exclame :
— On mange quoi au dîner?
— Des briques à la sauce caillou, lui rétorqué-je par réflexe.
— Ah, ah… mais vraiment?
— Riz, tomates, saucisses, plat familial par excellence qui fait plaisir en général à nos convives du dimanche soir.
— Combien serons-nous?
— Une douzaine…
À Montilly, une semaine sur deux, nous réunissons neveux ou enfants d’amis, seuls à Paris. Ils partagent notre dîner dans une atmosphère familiale, histoire de finir le
week-end agréablement et démarrer la nouvelle semaine de bonne humeur. L’idée est venue d’Emmanuel qui a toujours vu ses parents organiser ce genre de réunion. Au cœur du Quartier latin, l’appartement Lagrange devenait un repère sympathique pour la fin du week-end. Le temps de l’exil de l’un ou l’autre de sa région d’origine, il était plaisant d’arriver dans une maison ouverte où l’accueil était chaleureux.
Certains cousins d’Emmanuel m’ont raconté combien ces soirées dominicales avaient compté durant leurs études ou leurs premiers pas à Paris comme jeune actif. Moi, j’ai
pensé à ma mère qui soignait particulièrement le dîner du dimanche. Je revois ce plat ovale fleuri où gratinaient ses chefs-d’œuvre ; je l’avais surnommé « le plat du bonheur ».
L’initiative est donc née en rapprochant les deux coutumes bretonne et bourguignonne. Et la sauce a pris !

Trois éclats blancs – Bruno Le Floc’h

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Quatrième de couverture :
1911. Un port de pêche au bord de l’océan. Il fait très beau quand arrive l’ingénieur chargé de diriger la construction d’un phare en mer. L’inexpérimenté jeune homme est enthousiaste, enorgueilli de son savoir et de son statut. Il ne doute pas que l’édification de son premier ouvrage ira bon train. Mais il se heurte à l’indifférence farouche des autochtones, et subit les éléments dont il ignore tout des rythmes et de la puissance dévastatrice. Les travaux s’éternisent. Sa détermination se délite au gré des mauvaises saisons d’ennui et de solitude, alors qu’au large, les coups de boutoir de la mer et du vent sapent l’ébauche du phare…

Auteur : L’univers de Bruno Le Floc’h (1957 – 2012) porte les traces d’influences très variées : découvrant la bande dessinée avec la génération Pilote, mais sensible à des personnalités telles que Gotlib ou Brétécher, il est aussi inspiré par le personnage de Corto Maltese d’Hugo Pratt. Ses origines – Bruno Le Floch est né à Pont L’Abbé en 1957 – ajouteront à ces premières sources d’inspiration le goût pour la peinture et l’illustration bretonne du début du XXe siècle avec des artistes comme Mathurin Méheut ou Henri Rivère.

Mon avis : (lu en décembre 2019)
Les « trois éclats blancs » sont les signaux lumineux envoyés par le phare d’Ar-Men, ce monument mythique situé au large de l’île de Sein.
Cette histoire s’inspire de la construction de ce phare,
à l’ouest de la Pointe du Raz entre 1867 et 1881. L’histoire situe cette construction à la veille de la première guerre mondiale, dans un village de bord de mer typiquement breton. C’est l’histoire de la rencontre entre un ingénieur venu de Paris avec les plans du phare et les maçons et les marins bretons qui vont le construire.
Le lieu choisi pour édifier le monument est difficile d’accès puisqu’il n’émerge que lors des plus basses marées. Les tempêtes sont fréquentes et elles rendent difficiles l’avancement du chantier…
Le dessin a un effet ancien, les couleurs vives et contrastées me plaisent beaucoup.

Extrait :

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Petit bac 2020a
(2) Couleur

Déjà lu autour du phare d’Ar-Men :

ar-men Ar-Men – Emmanuel Lepage

81qhPPJgnnL Sang de Sein – Patrick Weber et Nicoby

Algues vertes, l’histoire interdite – Ines Leraud, Pierre Van Hove

81QpkUxp-CL Delcourt – juin 2019 – 160 pages

Quatrième de couverture : Des échantillons qui disparaissent dans les laboratoires, des corps enterrés avant d’être autopsiés, des jeux d’influence, des pressions et un silence de plomb. L’intrigue a pour décor le littoral breton et elle se joue depuis des dizaines d’années. Inès Léraud et Pierre van Hove proposent une enquête sans précédent, faisant intervenir lanceurs d’alerte, scientifiques, agriculteurs et politiques.

Auteurs : Inès Léraud s’est formée au documentaire à la Fémis et à l’école Louis Lumière. Dès 2008, elle réalise des reportages axés sur des enjeux écologiques (métaux lourds, amiante, nucléaire, pesticides…). En 2015, elle quitte Paris et s’installe en Centre-Bretagne pour approfondir ses enquêtes sur l’agriculture. Son « Journal breton », diffusé sur France Culture de 2016 à 2018, relate son quotidien dans l’une des premières régions agro-alimentaires d’Europe. Il connaît une belle notoriété et des mobilisations naîtront en Bretagne suite à ses révélations. Elle est membre du média d’investigation Disclose. Pierre Van Hove est né à Angoulême au milieu des années 70. Dessinateur autodidacte, il se consacre depuis quelques années à l’activité d’illustrateur pour la presse, l’édition jeunesse et la bande dessinée. Intéressé par une approche collaborative et critique avec des auteurs venant ou non du champ de la bande dessinée, il a publié avec Alessandro Iota Le Voleur de livres en 2015. Il vit et travaille à Paris. 

Mon avis : (lu en novembre 2019)
Pratiquant depuis ma plus tendre enfance les bords de mer breton, j’ai souvent entendu parler du problème des algues vertes… Cette BD documentaire vraiment très bien faite et très documentée m’appris beaucoup de choses sur le sujet. Cet album est le résultat de trois années d’enquête en immersion de la journaliste Inès Léraud. Ce travail sur les marées vertes a d’abord été présentée sous la forme d’un documentaire radiophonique sur France Inter.
Avec l’adoption de l’agriculture intensive, sur le modèle américain à la fin de guerre, arrive en 1971, la première marée verte et depuis la fin des années 80, au moins trois hommes et quarante animaux sont morts… Quand les algues vertes s’accumulent et se décomposent, elles émettent un gaz toxique et les vapeurs nocives peuvent entraîner un malaise, voire un arrêt cardiaque.
Depuis de nombreuses années, des professionnels de santé ont alerté les services sanitaires pour signaler les algues tueuses. Mais la DDASS ne répond pas.
En effet, pour préserver le tourisme et surtout les grands groupes agro-alimentaires qui pratiquent les élevages de masse, beaucoup d’hommes politiques n’écoutent que les puissants lobbies, ils sont dans le déni et mentent.
Et les lanceurs d’alerte, les écologistes, les scientifiques, les témoins subissent pressions, menaces et intimidations. Voilà un scandale sanitaire et environnemental que beaucoup veulent taire.
Cette enquête admirable, courageuse mais surtout révoltante est à lire et à partager sans modération !

Extrait :

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Petit bac 2020a
(1) Couleur

Sang de Sein – Patrick Weber et Nicoby

81qhPPJgnnL Vents d’Ouest – mai 2018 – 136 pages

Quatrième de couverture :
« Qui voit Sein, voit sa fin ! »
Le très médiatique écrivain Brieg Mahé décide d’écrire le roman policier ultime. Une énigme à huis clos à faire trembler Agatha Christie ! Et quel plus beau décor que le mythique phare d’Ar-Men, au large de l’île de Sein en Bretagne, pour lancer sa mécanique infernale ?
Au cœur des flots, la réalité va engloutir la fiction…

Auteurs : Patrick Weber est né le 10 mars 1966 à Bruxelles. Il vit aujourd’hui entre Bruxelles, Paris et Rome. Après des études d’histoires de l’art et d’archéologie, il se dirige vers une carrière de journaliste. Il collabore à nombre de magazines et de journaux pendant plusieurs années. Il se tourne ensuite vers la télévision avant de revenir à la presse écrite mais cette fois en tant que rédacteur en chef. Il dirige successivement « Média Marketing », « Flair », « Télé Moustique » et « Télé Pocket ». Il quitte ses fonctions pour devenir consultant éditorial pour le groupe Sanoma Magazines Belgium. Il crée sa société baptisée Mandala Productions. Parallèlement, il publie des romans historiques et scénarise des films et des bandes dessinées. Passionné depuis toujours par l’histoire royale, il devient chroniqueur royal. À ce titre, il publie des ouvrages, donne des conférences et des cours à l’université. Depuis 2011, il est le chroniqueur royal de RTL Belgium, en télé, en radio et sur le net. Il y présente notamment chaque jour l’émission « On refait le monde ».
Pur produit des années 1970, Nicoby a vite compris qu’il ne serait jamais avant-centre du Stade Rennais. Qu’à cela ne tienne, il décide de devenir auteur de bande dessinées. En quelques années, il a déjà publié une vingtaine de livres, multipliant les genres, les styles et les formats. Abordant aussi bien l’humour avec Chronique Layette (6 Pieds sous Terre) et Poète à Djibouti (Vide Cocagne), l’intimisme avec Vacances (Drugstore), l’aventure dans La Voix (Vents d’Ouest) ou la chronique sociale à travers 20 ans ferme (Futuropolis). En 2013, il signe chez Vents d’Ouest un touchant roman graphique sur un scénario de Patrick Weber : Ouessantines. Parallèlement, il entreprend de raconter la vie d’auteurs de BD en bande dessinées dans l’atelier de Fournier (Dupuis) et participe à l’innovante Revue dessinée. Il vit à la campagne retiré du monde et y organise des barbecues qui font la joie de ses amis.

Mon avis : (lu en décembre 2019)
Voilà une BD polar… Un huis clos hommage à Agatha Christie dans le lieu mythique du phare d’Ar-Men, situé au large de l’Île de Sein. C’est un peu grâce au dessin du phare d’Ar-Men de la couverture que j’ai eu envie de lire cette BD ! Brieg Mahé est un écrivain très aimé par le grand public et que l’on voit sur tous les plateaux des médias. Afin d’écrire le roman policier ultime, ce dernier invite quatre spécialistes du crime pour un séjour de trois jours à l’intérieur du phare d’Ar-men. Il y a Amélie Williams, grande réalisatrice, François Dulac, grand spécialiste d’Agatha Christie, Nathan Martel maître du suspens et le commissaire Gérard Morteau. Ils seront accompagnés de Yann le Ménec qui a été gardien de phare. Le séjour s’annonce mortel !
Une intrigue réussie, pleine de suspens, un dessin mettant parfaitement en scène les paysages bretons et son phare inquiétant. Je suis moins fan du dessin des personnages.

Extrait : (début de la BD)

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petit bac 2019(6) Partie du corps