Heureux qui comme Explore…. 10 contes – Antoane, Cécile Peltier

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71UywwMHc-L._SL1240_ Locus Solus – mars 2024 – 128 pages

Quatrième de couverture :
Heureux qui comme Explore a fait un beau voyage et puis est retourné, plein d’usage et raison, transmettre l’héritage de ses explorations…
Le héros de cette histoire est un bateau vraiment pas comme les autres. Un jour, loin des sirènes de la compétition, il part à la rencontre d’équipages en quête de solutions pour la planète : réduire les déchets plastiques dans l’océan, plonger pour la science, révéler la biodiversité ou encore étudier les “low-tech” sur les côtes du monde entier…
Plongez dans ces 10 contes pédagogiques et divertissants, qui se lisent à tout âge. Ils parlent de femmes et d’hommes bien réels, engagés vers un futur durable, pour que le monde tourne rond.
Le Fonds Explore a été créé par Roland Jourdain, double vainqueur de la Route du Rhum, et Sophie Jourdain Vercelletto en 2013 à Concarneau. Il soutient et diffuse des solutions pour engager notre société dans un nouveau modèle, plus respectueux de la nature, en mer comme sur terre. Ce livre retrace la quête de ces passionnés et leurs épopées.

Mon avis : (lu en mars 2024)
Roland Jourdain, double vainqueur de la Route du Rhum, et Sophie Jourdain Vercelletto créent, en 2013, Le Fonds Explore à Concarneau. Il a pour but de soutenir et de diffuser des solutions pour devenir plus respectueux de la nature en mer et sur la terre. Ce livre de 10 contes est là pour raconter et rendre-compte au grand public les explorations et les expériences vécues depuis dix années.
Le premier conte évoque la surpêche et la disparition de certaines espèces de poissons si on ne laisse pas au poisson le temps de se reproduire…
Dans les deuxième et troisième contes, c’est la naissance du bateau We Explore, un catamaran construit avec des matériaux biodégradables, la fibre de lin et la course de Roland Jourdain qui va le mener sur le podium de la Route du Rhum en 2022.
Le quatrième conte nous invite à expérimenter le low-tech avec le Nomade des mers et ainsi prendre le temps de regarder l’océan autrement.
Avec le conte suivant nous partons explorer sous la mer… à la rencontre de la goélette Why et de sa station sous-marine Under the Pole dans les mers turquoises de la Polynésie.
Puis nous découvrons l’histoire d’un enfant curieux qui devenu adulte organisa la formidable épopée du bateau Captain Darwin : cinq années autour du monde sur les traces de l’illustre Charles Darwin pour retrouver les espèces observées des siècles auparavant et voir comment elles avaient évolué dans leur environnement.
Puis, c’est le plaidoyer de la méduse, la leçon du sac plastique avec le catamaran laboratoire Plastic Odyssey… Sans oublier pour épilogue, un album photos des explorations et des expériences évoquées dans les 10 contes.
Il y a de la poésie, parfois un peu de surnaturel et beaucoup d’informations et de matières à réflexions sur notre monde qui ne tourne pas toujours bien rond, dans chacun de ses contes.
Merci Babelio et les éditions Locus Solus pour cette jolie découverte qui invite à expérimenter et qui donne des pistes d’espoir pour changer notre façon d’appréhender un futur plus durable !

Pour en savoir plus : Site de We Explore

Extrait :

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Et vous passerez comme des vents fous – Clara Arnaud

Collaboration commerciale : livre offert gratuitement,
je ne suis pas rémunérée pour en parler.

Lu en partenariat avec Babelio et Actes Sud

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Quatrième de couverture :
Au cours d’une saison d’estive, les attaques répétées d’une ourse ravivent les tensions dans une vallée pyrénéenne. Tentant de s’abstraire des débats, Alma, une éthologue, et Gaspard, un berger, communient avec la montagne, mêlent leur existence à celles des bêtes. Sur ces terres où l’homme et l’animal sont intimement liés, l’histoire d’un jeune montreur d’ours parti faire fortune à New York, un siècle plus tôt, résonne tragiquement avec le présent.

Autrice : Clara Arnaud, née en 1986, est l’autrice d’un premier roman, « L’Orage », publié aux éditions Gaïa en 2015, et de deux récits de voyage. Elle travaille depuis dix ans dans le domaine de la coopération et a vécu en Chine, en République démocratique du Congo et au Honduras.
Après « La Verticale du fleuve » (2021), « Et vous passerez comme des vents fous » (2023) est son deuxième roman.

Mon avis : (lu en septembre 2023)
J’ai d’abord été attirée par la belle couverture de ce livre et son titre si poétique…
C’est une histoire d’ours, de femmes et d’hommes dans les Pyrénées.
Tout commence fin du 19e siècle avec Jules, qui capture une petite oursonne, il veut devenir montreur d’ours et partir faire fortune en Amérique. L’histoire de Jules revient en fil rouge tout au long du roman, mais de nos jours, ce Gaspard et Alma les personnages principaux de ce livre.
Gaspard est berger depuis 5 ans, il travaille pour un groupement d’éleveurs de la vallée en menant leurs troupeaux en estive pour tout l’été. Cela commence par la transhumance vers les cimes et les pâturages des Pyrénées avec les 800 bêtes qui lui sont confiées. Durant quatre mois, il sera seul pour vivre là-haut avec ses chiens pour surveiller brebis, agneaux et béliers. Mais cette année, Gaspard est particulièrement stressé par la présence de l’ours car il a toujours à l’esprit le drame qui s’est passé l’été précédent. Mais il aime tant son métier !
Alma est biologiste et éthologue, elle étudie le comportement des ours pour le Centre national pour la biodiversité (CNB). Passionnée, récemment arrivée dans les Pyrénées, grâce à ses observations sur le terrain, elle veut prouver que l’ours, les troupeaux et les humains peuvent vivre en harmonie dans la montagne. Alma s’intéresse particulièrement à une ourse majestueuse, La Négra, et ses deux oursons dont le territoire est dans le même périmètre que le troupeau de Gaspard.
Le lecteur va suivre, au plus près, tour à tour le quotidien de Gaspard et ses brebis et d’Alma explorant la montagne et découvrir tous les points de vue sur ce sujet complexe de la cohabitation de l’ours avec les troupeaux et les villageois.
J’ai beaucoup aimé ce roman très documenté qui nous plonge dans des univers passionnants. Il est question d’écologie, du réchauffement climatique, de la cohabitation entre les hommes et l’ours, de la montagne, de la vie sauvage… Les descriptions de la nature sont somptueuses et j’ai eu vraiment l’impression d’accompagner Gaspard et Alma et de ressentir avec eux leurs diverses émotions : émerveillement, peur, découragement, rage, plénitude…

Merci à Babelio et aux éditions Actes Sud pour ce très bel hommage à la nature et à l’ours.

Extrait : (début du livre)
Elle s’éloigne lentement, de ce pas suspendu, quelque peu léthargique de la sortie d’hibernation. Malgré les restrictions alimentaires et la perte de poids qu’impose le demi-sommeil hivernal, elle lui semble toujours aussi grande, aussi puissante que la première fois qu’il l’a vue, un an plus tôt, sa grosse tête balançant au rythme de ses pas, du mouvement de ses épaules ourlées de fourrure. Les premières semaines de printemps, ils sont encore faibles, peu réactifs, lui a expliqué Marcel, c’est le bon moment pour s’en approcher sans risque – et des ours, il en a chassé, il a l’habitude, le vieux. Elle dégage pourtant déjà une impression de grande force.
Et maintenant, Jules retient sa respiration, se concentre pour rester immobile, et il prie avec ardeur pour que son odeur soit suffisamment camouflée par celle de la terre, l’humus dans lequel il baigne, qu’elle ne le sente pas, il prie pour que tout se déroule comme dans ses plans, ses rêves. Il suffirait d’un souffle de vent mal orienté. Elle a disparu de son champ de vision, soudain. Il attend quelques minutes, seuls les oiseaux et une brise dans les feuilles, le craquement des branches sous son torse, à chacune de ses respirations, perturbent le silence.
Il attend, attend encore un peu, imaginant l’ourse s’éloigner nonchalamment, gratter le tronc d’un arbre mort, se plonger dans la dégustation de larves d’insectes avec délectation.
Puis vient le moment, il le sent. Il se redresse doucement, déplie son corps centimètre par centimètre, regarde de droite à gauche, et s’avance vers l’entrée de la tanière, comme si une force extérieure, un instinct l’y guidaient plus qu’une décision raisonnée. Il s’est imaginé tant de fois la scène, il lui semble qu’il l’a déjà vécue dans une existence antérieure et ne fait que la rejouer.
Une peur primitive l’étreint en entendant les feuilles crisser sous ses pas, et le chuintement du reste de neige molle dont les prémices du printemps ne sont pas encore venues à bout. Il a l’impression que chaque son se répercute à travers les bois, y retentit et va gagner l’oreille de l’ourse. Mais il ne faut pas trop réfléchir, agir plutôt, faire ce qu’il a maintes fois répété dans sa tête.
Il se trouve à l’entrée de la tanière, l’ourse en est sortie, c’est le moment, son moment, maintenant, ou jamais.
Allez, un peu de courage. Comme un grand vide dans le ventre soudain, le pouls qui s’emballe, les mains qui tremblent. Il respire à pleins poumons et il glisse d’un coup dans le goulot d’étranglement qui sert de couloir à l’animal, il rampe, le plus vite possible, s’aidant de ses coudes. Le souffle court, la conscience aiguë du danger. Et une excitation qu’il n’a jamais ressentie auparavant. Si elle revient trop vite, il est mort. Si elle revient. Il respire fort, se concentre. Quelques mètres à peine le séparent de la chambre de l’ourse, qui lui paraissent interminables. Sa chemise s’est déchirée, sa veste ouverte frotte, il sent la terre contre son ventre, les racines que l’animal a sectionnées pour ouvrir ce souterrain. Sa peau écorchée, la terre, l’odeur fauve, et lui, rampant comme la bête. Sauf qu’elle connaît l’intimité des lieux, lui a plongé dans l’inconnu. Son souffle s’accélère. Il n’entend plus que la friction de ses vêtements, son corps, contre ce boyau qui l’enserre et dans lequel il ne voit rien.

Jusqu’au dernier Ukrainien – Régis Le Sommier

Collaboration commerciale : livre offert gratuitement,
je ne suis pas rémunérée pour en parler.

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81pBPTShCML Max Milo – mars 2023 – 172 pages

Quatrième de couverture :
Grand reporter de guerre pendant 27 ans à Paris-Match, plusieurs fois récompensé par la profession, Régis Le Sommier a été le seul reporter de guerre à être allé des deux côtés du front avec l’armée ukrainienne et l’armée russe pendant un an. Kaliningrad, Odessa, Kherson, Zaporijjia, Marioupol, Donetsk, Lougansk, Donbass… ce reportage hors norme donne la vérité du terrain, loin des propagande des deux camps.
C’est un livre cru, un livre à hauteur d’hommes, loin des analyses fumeuses des chaînes d’infos, loin de ces spécialistes qui avant l’Ukraine vous parlaient du Covid avec le même ton péremptoire.  » Sortez de votre bureau ! « , lançait Tom Wolfe, à ses confrères. En nous faisant vivre ces scènes haletantes, Régis Le Sommier rappelle également ce que nous devons aux reporters qui risquent leur vie pour saisir la vérité du terrain.

Auteur : Régis Le Sommier est un journaliste et écrivain français. Il est connu pour ses reportages et analyses sur des événements internationaux, en particulier sur les conflits et les guerres. Il a travaillé pour le magazine Paris Match depuis le début des années 1990 et a couvert de nombreux événements majeurs dans le monde, notamment des guerres en Irak, en Afghanistan et en Syrie, ainsi que des conflits en Libye et en Ukraine. Grand reporter, chef du bureau du magazine aux États-Unis entre 2003 et 2009, basé à New York, il est spécialisé dans les questions américaines et militaires. Au cours de séjours en Irak et en Afghanistan entre 2006 et 2010, il a partagé le quotidien d’unités de l’US Army et des Marines et obtenu de nombreux accès à l’état-major. Il a couvert divers événements internationaux comme les Jeux Olympiques de Sydney en 2000 et des grandes crises comme l’attentat de Bali en 2002, l’épidémie de SARS en Chine en 2003, les attentats de Casablanca la même année et l’ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans en 2005. Il est également auteur de plusieurs enquêtes sur l’immigration vers les États-Unis aux frontières nord et sud du Mexique, ainsi que d’une dizaine de reportages sur les blessés de guerre.

Mon avis : (lu en juillet 2023)
Régis Le Sommier est un grand reporter français qui a travaillé durant 27 ans pour Paris-Match. Après un licenciement en juin 2021, il rejoint en septembre 2021 la rédaction de RT France comme grand reporter, il espère ainsi se faire ouvrir les portes du Nord de la Syrie, du Karabach, de l’Afrique, de la Turquie, de l’Iran, de la Chine, de nouveaux horizons à découvrir… RT France lui offrait un CDI et un salaire correct. C’était pour lui, une nouvelle aventure, une nouvelle expérience qui finalement ne dura que 6 mois !
Et pourtant, depuis le 24 février 2022 et l’invasion de l’Ukraine par l’armée Russe, il est souvent reproché à Régis Le Sommier d’être pro-russe et pro-Poutine… On l’accuse d’impartialité.
Avec ce récit d’un reporter de guerre, le journaliste pose les cartes sur la table : non seulement, il revient sur son expérience sur le terrain côté ukrainien comme côté russe mais il raconte sa courte aventure à RT France et analyse à froid les différents évènements de cette guerre.
Le livre est intéressant, bien écrit mais parfois brouillon à lire… En effet, le récit de reporter de guerre est entrecoupé de réflexions, de documentations et d’opinions sur le conflit. Seuls les chapitres 1, 6, 7, 9 et 14 à 21 (dernier chapitre) sont véritablement des témoignages du front ou de l’arrière. Les autres chapitres sont des digressions, qui même si elles sont souvent intéressantes, perdent ou lassent le lecteur.
Malgré tout, son retour sur ce qui se passe sur le terrain au plus près du front est très intéressant. Régis Le Sommier n’hésite pas à s’éloigner des opinions et avis entendus sur les plateaux des télévisions occidentales.
Merci Babelio pour ce partenariat instructif.

Extrait :

Le Club des anxieux qui se soignent – Frédéric Fanget, Catherine Meyer, Pauline Aubry

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61r9imcdXbL Les Arènes – mars 2023 – 125 pages

Quatrième de couverture :
Les mécanismes, les causes, les thérapies et tout ce qui peut vous aider à comprendre et à surmonter l’anxiété.
L’anxiété génère des scénarios catastrophe à répétition.  » Ça va mal se passer  » –  » On ne va pas y arriver  » –  » Je dois tout contrôler  » –  » Je vais mourir « … C’est épuisant (pour soi et pour l’entourage), inutile, parfois franchement ingérable.
La bonne nouvelle, c’est que ça se soigne. Il n’y a pas de fatalité : vous pouvez changer et  » décatastropher  » votre mental. Cette BD vous permet de dédramatiser et de comprendre en quoi consiste la thérapie de l’anxiété. Trois angoissés attachants et parfois drôles racontent le film de leur anxiété. Puis on les suit en thérapie, dans le cabinet du docteur Fanget, on découvre les outils comportementaux, cognitifs et émotionnels qui leur permettent de se libérer de la tyrannie de la pensée anxieuse.

Auteurs : Frédéric Fanget est médecin psychiatre à Lyon. Auteur de best-sellers (Oser. Thérapie de la confiance en soi, Affirmez-vous !, il est l’un des meilleurs experts de l’anxiété en France.
Catherine Meyer (scénariste) est éditrice dans le domaine de la psychologie depuis près de trente ans.
Pauline Aubry est l’autrice des Mutants, un peuple d’incompris.

Mon avis : (lu en juin 2023)
Cette bande dessinée nous présente les différentes formes et les mécanismes de l’anxiété à travers trois exemples d’anxieux qui nous racontent le film de leurs angoisses. Ensuite, nous les accompagnons en thérapie où nous découvrons les différents outils qui vont leurs être utile à se libérer.
Pour commencer, les auteurs nous présentent les différents visages de l’anxiété et comment nous pouvons comprendre un anxieux maladif. En effet, nous sommes tous confrontés à des situations angoissantes ou qui génèrent un stress mais pour un malade anxieux, l’anxiété domine tout et cela se termine souvent par des crises de paniques.
Ensuite, nous découvrons trois cas pratiques : Ismaël et son angoisse des nuits blanches, Mona et sa difficulté de prendre le métro, enfin François souffrant de TAG (Troubles Anxieux Généralisé).
Les auteurs nous parlent ensuite des causes de l’anxiété : ses facteurs biologique, éducatif, traumatique et sa cause le plus profonde, la condition humaine.
Enfin, le lecteur accompagne en thérapie Ismaël, Mona et François.
En fin de bande dessinée, il y a une dizaine de pages « pour aller plus loin » très intéressantes qui renvoient le lecteur vers plus d’informations et en particulier comment choisir un bon psy…

C’est un sujet qui ne me concerne pas directement mais j’étais curieuse de le découvrir car proposé en bande dessinée. C’est très plaisant à lire et j’ai appris beaucoup choses utiles.

Merci à Babelio et aux éditions Les Arènes pour cette découverte instructive

Extrait :

Mediator, un crime chimiquement pur – Irène Frachon, Eric Giacometti, François Duprat

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Auteurs : Irène Frachon, née en 1963, est médecin des hôpitaux, spécialiste de pneumologie.
En poste au CHU de Brest, elle a notamment joué un rôle décisif dans l’affaire du benfluorex (ou Mediator), médicament utilisé comme coupe-faim, commercialisé en France par les laboratoires Servier de 1976 à 2009, et ayant provoqué la mort de nombreux patients jusqu’à son retrait en 2009.
Éric Giacometti est un écrivain de thrillers français. Il était auparavant journaliste dans la presse grand public jusqu’en 2013. Il a été chef de service au Parisien-Aujourd’hui en France dans les rubriques société puis économie/finances jusqu’à la fin 2012. Auparavant, toujours dans le même quotidien, il a été spécialisé dans l’investigation dans les milieux médicaux et pharmaceutiques (1997 à 2002).
François Duprat, né en 1976 à Toulouse, est dessinateur, scénariste et coloriste de bande dessinée. Il vit actuellement à Lille.

Mon avis : (lu en février 2023)
Médiator, le nom de ce médicament est connu par tous… Il est à l’origine du plus grand scandale médical de ces dernières années !
Un médicament destiné à lutter contre le diabète et qui a surtout été prescrit comme un coupe-faim alors que les effets secondaires étaient dévastateurs. Celle qui a mis toute son énergie à révéler la vérité c’est Irène Frachon, médecin pneumologue courageuse et tenace. Avec des collègues du CHU de Brest, la Presse et quelques informateurs à l’ARS et à la Sécurité Sociale, Irène Frachon a réussi à faire éclater le scandale puis à soutenir tous les malades qui ont été abusés par le laboratoire Servier.
Cette BD retrace la chronique de ce médicament et du scandale. Il y a le témoignage de victimes, l’histoire des laboratoires Servier, avec en amont l’invention de l’Isoméride, le personnage d’Hippocrate est là pour vulgariser les sujets plus médicaux ou techniques…
En 2007, les symptômes d’une malade du Docteur Irène Frachon atteinte de HTAP  (hypertension artérielle pulmonaire) et prenant du Médiator lui rappelle des malades, vus lors de son internat, traités à l’Isoméride, médicament aux propriétés anorexigènes finalement retiré du marché en 1997 simultanément aux États-Unis et en France. Comme ces deux médicaments viennent du même laboratoire, elle décide de s’intéresser de plus près au sujet et elle enquête à l’aide des publications médicales dont la revue indépendante Prescrire. Elle comprend assez vite qu’il y a un problème mais s’attaquer aux puissants laboratoires Servier ne va pas être facile… Il va lui falloir prouver ce que ses intuitions lui dictent et démontrer toute la responsabilité du laboratoire pour les milliers de victimes qui sont mortes ou devenues gravement handicapés.
Le Mediator a été interdit en 2009, le procès doit se tenir de à . Les débats durent six mois et sont interrompus par la pandémie de coronavirus. Le procès s’achève début juillet 2020. Le jugement est prononcé par le tribunal de Paris en . En janvier 2023 débute le procès en appel de cette affaire
Je connaissais le sujet pour avoir suivi ce scandale dans la presse et les interventions d’Irène Frachon à la télévision et j’avais également vu en 2016 et beaucoup aimé le film d’Emmanuelle Bercot « La fille de Brest » qui racontait le combat d’Irène. Avec cette BD, j’en ai appris encore plus sur le sujet. Cela se lit comme une enquête, c’est passionnant et très instructif.

A la fin de l’album, Irène Frachon nous invite à signer une pétition « Pour retirer à Jacques Servier la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur ! « , décoration qui lui a été donné en 2009.

Extrait : (début de la BD)
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Petit bac 2023(1) Maladie

No-code : Une nouvelle génération d’outils numériques – Alexis Kovalenko, Erwan Kezzar, Florian Reins

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je ne suis pas rémunérée pour en parler.

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71V9Izaj6SL Eyrolles – décembre 2022 – 320 pages

Quatrième de couverture :
« Une bonne introduction pour comprendre ce que sont les outils no-code, mais aussi pour dépasser le simple exercice de définition, et ainsi s’imprégner de tous les phénomènes qui les entourent. »
Emmanuel Straschnov, fondateur et CEO de Bubble
L’avenir du code serait-il l’absence de code ? Steve Jobs, fondateur d’Apple, le suggérait dès 1997 et Chris Wanstrath, cofondateur de GitHub, l’affirmait avec force en 2017. Fabriquer des sites sans connaître les langages de programmation est possible depuis longtemps (l’éditeur visuel de Geocities date de 1998), mais c’est au tournant de 2020 qu’un nouveau terme s’est progressivement imposé. Désormais, on ne parlera plus de projets « réalisés sans code », mais « faits en no-code ».
Le no-code est plus qu’une évolution technique. Cette nouvelle génération d’outils numériques démocratise la création logicielle en rendant plus accessible la création de sites, apps, systèmes avancés ou automatisations. Des entreprises de toutes tailles, associations et indépendants optimisent leurs processus et leur productivité pour mieux se concentrer sur leur cœur d’activité. Le no-code représente aussi un sésame à l’entrepreneuriat numérique pour de nouvelles et nouveaux venu(e)s.

Auteurs : Alexis Kovalenko et Erwan Kezzar sont des figures de référence dans l’écosystème no-code français. Ils ont donné naissance à la communauté No-Code France en 2019, en même temps qu’ils ont créé Contournement. A travers des formations et un podcast dédié au sujet, Contournement participe activement à l’évangélisation du no-code. Florian Reins les rejoint en 2021, dans l’écriture de cet ouvrage, avec une carrière incluant start-up, agences et missions freelance, toujours dans les technologies du Web, et lui aussi passionné par l’émergence du no-code.

Mon avis : (feuilleté en février 2023)
J’ai découvert le no-code à l’occasion d’une présentation « Introduction au no-code » à laquelle j’ai assisté début janvier, dans le cadre de mon . Cet ouvrage étant proposé au dernier Masse Critique, je me suis dit que c’était l’occasion d’en découvrir un peu plus sur le sujet. Il s’agit d’un ouvrage technique, mais comme l’indique la quatrième de couverture, il s’adresse aussi bien aux personnes ayant un métier du web (développeurs…), qu’aux décideurs de PME et TPE ou aux étudiants. Évidemment, ce livre ne se lit pas comme un roman.
Comme il est précisé en quatrième de couverture, cet ouvrage théorique et pratique permet de découvrir :
l ‘histoire de projets concrets, et les parcours réels de no-codeuses et de no-codeurs ;

une définition de ces outils, avec leur socle commun (ex. programmation visuelle) et leur pluralité ;
une exploration des communautés no-code, pour saisir en quoi elles sont essentielles au mouvement ;
une réflexion sur l’état d’esprit typique au no-code, pour vous en approprier les clés rapidement ;
un guide pratique alliant conseils concrets et bonnes pratiques méthodologiques, pour bien débuter en no-code, lancer des projets et améliorer votre productivité grâce aux « no-code ops ».

« Laisser le numérique effectuer les tâches rébarbatives à sa place, pour se concentrer sur les aspects les plus créatifs et intéressants de son travail et de sa vie », cette phrase résume assez bien la philosophie de l’utilisateur du No-code.

Le no-code est un outil qui permet de créer rapidement des applications en quelques jours sans avoir à écrire de code.
Les fonctionnalités de ces outils sont innombrables et sont prêts à être assemblé par soi-même comme un jeu de briques de Lego.
Il y a différentes catégories de no-code : pour créer des sites web, des applications mobiles, gérer des bases de données, créer des formulaires, des chatbots, extraire automatiquement de données…
Les projets qui peuvent être réalisés sont variés, hétérogènes et originaux. Le No-code est également un état d’esprit, les créateurs étant un public élargi, cela donne une puissance créative infinie, on gagne également en autonomie et en liberté.
Malgré tout, il ne faut pas opposer no-code et code car tous les outils ou briques no-code sont fabriqués avec du code… Les outils no-code évoluent très rapidement avec des mise à jour de certains outils toutes les semaines ou 2 à 6 fois par mois.
La facilité de « programmation » c’est l’accès à des outils visuels que l’on utilise à travers son navigateur web sans avoir besoin d’expertise dans un langage de programmation.

J’ai trouvé très intéressant et complet cette ouvrage qui nous présente le No-code à travers d’exemples détaillés de projets, d’utilisateurs avec de nombreux renvois vers des sites internet pour nous inviter à pratiquer…

Extrait : (début du livre)
Lorsque les éditions Eyrolles nous ont proposé d’écrire un livre sur le no-code, notre première réaction a été la réflexion suivante : « le » no-code est une expression qu’on entend souvent, mais en soi, ça n’existe pas vraiment en tant que tel. Il existe clairement un « mouvement no-code ». Cependant, celui-ci se fonde sur une multiplicité d’outils, tous étiquetés « no-code », mais en réalité très variés.
Déjà, ils ne servent pas à faire les mêmes choses. Ensuite, ce ne sont pas les
mêmes profils qui les utilisent, ne serait-ce que parce que certains sont très accessibles techniquement et d’autres moins. Enfin, l’éventail de leurs contextes d’utilisation est immense : créer soi-même, après quelques jours de formation, des outils internes en no-code pour sa petite PME ou dans un grand groupe,
cela n’a rien à voir avec la conception d’une app mobile qu’un porteur de projet
confie à une agence no-code !
Rapidement, nous nous sommes dit que si on écrivait ce livre, il faudrait vrai
ment bien cartographier toutes ces configurations afin de ne pas rester sur une définition un peu flottante et sans relief de notre sujet. Il ne faudrait pas non plus véhiculer une vision trop focalisée sur les lancements d’activités : « je veux lancer ma start-up : soit je fais mon app moi-même, soit je la fais faire par une
agence, pour plus vite et moins cher
». C’est souvent ce cas d’usage qui est placé sous le feu des projecteurs, mais comme nous aimons le répéter, cela ne représente que la partie émergée de l’iceberg no-code.
Nous nous sommes aussi immédiatement interrogés sur les
destinataires de cet ouvrage. Le no-code veut ouvrir l’accès à la programmation à toutes et à tous : voilà une « cible » qui a le mérite d’être aussi précise qu’imprécise, et surtout parfaitement « inactionnable »… Quid de notre livre ? Qui pourrait s’intéresser au no-code ? Nous avons listé des hypothèses variées :
des curieux qui ont été confrontés à ce drôle de mot, « no-code », que l’on voit et entend de plus en plus ;
des utilisateurs d’outils no-code qui se font déjà une idée du sujet et souhaitent l’approfondir ;
les développeurs, également, qui, dans leur veille permanente, ont envie de se faire leur propre idée du phénomène et de découvrir les outils, en dépassant les seuls discours publicitaires ;
tous les autres métiers du Web (ex. product managers, UX et UI designers, UX writers, data scientists, experts en référencement, en marketing ou en growth hacking). Chacune de ces spécialités réfléchit déjà constamment à ses outils de travail et méthodes de collaboration. Il est clair que le no-code regorge de promesses pouvant les inspirer ;
les solopreneurs, dont le cœur d’activité n’est pas forcément lié au numérique. Ils manquent souvent de temps pour s’informer sur les nouveaux outils, qui pourraient les seconder efficacement dans leurs tâches quotidiennes ;
des entrepreneurs découvrant des solutions d’une efficacité redoutable et utilisables sans être développeur. Ces-derniers étant si difficiles à recruter…
les décideurs de PME et TPE qui veulent optimiser leurs processus et outillage interne afin d’accroître leur productivité.

Une femme en contre-jour – Gaëlle Josse

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Les Éditions Noir Sur Blanc – mars 2019 – 153 pages

J’ai Lu – août 2020 – 160 pages

Quatrième de couverture :
« Raconter Vivian Maier, c’est raconter la vie d’une invisible, d’une effacée. Une nurse, une bonne d’enfants. Une photographe de génie qui n’a pas vu la plupart de ses propres photos. Une Américaine d’origine française, arpenteuse inlassable des rues de New York et de Chicago, nostalgique de ses années d’enfance heureuse dans la verte vallée des Hautes-Alpes où elle a rêvé de s’ancrer et de trouver une famille. Son œuvre, pleine d’humanité et d’attention envers les démunis, les perdants du rêve américain, a été retrouvée par hasard – une histoire digne des meilleurs romans – dans des cartons oubliés au fond d’un garde-meubles de la banlieue de Chicago. Vivian Maier venait alors de décéder, à quatre-vingt-trois ans, dans le plus grand anonymat. Elle n’aura pas connu la célébrité, ni l’engouement planétaire qui accompagne aujourd’hui son travail d’artiste. Une vie de solitude, de pauvreté, de lourds secrets familiaux et d’épreuves ; une personnalité complexe et parfois déroutante, un destin qui s’écrit entre la France et l’Amérique. L’histoire d’une femme libre, d’une perdante magnifique, qui a choisi de vivre les yeux grands ouverts. Je vais vous dire cette vie-là, et aussi tout ce qui me relie à elle, dans une troublante correspondance ressentie avec mon travail d’écrivain. »

Auteure : Gaëlle Josse est l’auteure des Heures silencieuses, Nos vies désaccordées (prix Alain-Fournier 2013), Noces de neige et Le dernier gardien d’Ellis Island, qui a reçu le prix de littérature de l’Union européenne en 2015 et qui a été traduit dans une dizaine de langues.

Mon avis : (lu en mai 2022)
Cela fait longtemps que je voulais lire ce livre racontant l’histoire de Vivian Maier, cette artiste découverte par hasard… J’avais entendu parler de cette « photographe de rues » autodidacte découverte après sa mort mais je m’y suis vraiment intéressée après avoir vu sur Arte, le film documentaire « À la recherche de Vivian Maier ».
Dans ce récit chronologique, Gaëlle Josse rend hommage à cette artiste pleine de mystère. Elle fait revivre Vivian Maier dans une biographie fidèle mais sobre. Elle revient sur sa jeunesse, ses origines françaises, ses allers-retours entre l’Europe et l’Amérique, sa famille défaillante… Puis ne quittant jamais son appareil-photo, Vivian devient bonne d’enfants. Elle a laissé des milliers de photographies, essentiellement en noir et blanc, dont beaucoup n’avaient jamais été développées. Des clichés pris sur le vif dans les rues de Chicago et New York qui témoignent de l’Amérique d’après-guerre.
Sa personnalité est déroutante, complexe, elle a mené une vie de solitude et de pauvreté. Elle a toujours voulu rester discrète, invisible et n’a jamais cherché à montrer son travail à quiconque et pourtant elle a réalisé une multitude d’autoportraits.
Dans un style sensible et élégant, l’auteure réussit à faire revivre cette femme et son histoire de manière vivante et crédible. Il restera pourtant à jamais de nombreuses interrogations sur cette artiste unique.
En bonus, je vous encourage à aller voir le site des photographies originales de Vivian Maier et mon billet sur la BD de Paulina Spucches, Vivian Maier à la surface d’un miroir.

Extrait : (début du livre)

Chicago, Rogers Park, décembre 2008

Sous le ciel blanc de ces derniers jours de décembre, les goélands argentés et les canards cisaillent l’air en piaillant au-dessus du lac Michigan gelé. Une femme âgée, très âgée, les suit du regard. Elle est sortie malgré le froid, malgré la neige qui enserre la ville dans son emprise depuis de longues semaines. Elle est venue s’asseoir, comme chaque jour, sur ce banc, son banc, face au lac. Pas trop longtemps, impossible de rester immobile par un tel froid. Ses pensées sont emmêlées, agitées comme le vol des oiseaux au-dessus du lac gelé qui cherchent des eaux encore libres de glace. Ce lac, comme une mer. On ne voit pas l’autre rive. Et si c’était la mer ? Peut-être le souvenir de quelques bateaux lui revient-il fugitivement en mémoire. Mais comment savoir, car tout vacille.
La scène ressemble à une photo qu’elle aurait pu prendre. Composition parfaite. Le banc, avec ces deux arbres nus, de chaque côté, au garde-à-vous, figés dans l’engourdissement de l’hiver. Les lignes de fuite du lac en arrière-plan. Et cette vieille femme sur ce banc, dans son manteau informe, avec ses chaussures au cuir râpé, ce chapeau de feutre abîmé par trop de pluies, trop de saisons. À côté d’elle, une boîte de conserve, ouverte. La scène semble avoir été créée pour elle, en noir et blanc.
Cette photo-là, elle ne la prendra pas. Elle n’en prend plus depuis longtemps. Où sont-ils, que sont-ils devenus, d’ailleurs, tous ces clichés pris chaque jour pendant ces dizaines d’années, par milliers, par dizaines de milliers ? Elle n’en a pas vu beaucoup. Tout dort dans des boîtes, des cartons, des valises, au fond d’un garde-meuble qu’elle ne peut plus payer depuis des années, dont elle a oublié l’adresse. Tout a-t-il été jeté, vendu ? C’est sans importance, maintenant. C’est le passé. Un temps d’avant dont quelques fragments épars surnagent peut-être dans l’océan enténébré d’une mémoire oscillante, fugitivement embrasés, par instants, comme sous le faisceau d’un phare à éclats. Ses doigts raides, engourdis, ne presseront plus jamais le déclencheur, ses yeux fatigués ne feront plus la mise au point, il ne chercheront plus le cadrage, la composition, l’éclairage, le sujet, le détail, l’instant parfait qu’il faut saisir avant qu’il ne disparaisse.
Elle est lasse, transie, malgré cette envie qu’elle garde intacte d’être dehors, toujours, et d’aller devant elle. Plus de cinquante ans qu’elle vit ici. Avant, ce fut New York. Bien avant. Le froid, l’hiver, la neige, la glace, les ciels blancs, et les étés brûlants, dans leur éternel retour.

Petit bac 2022
(5) Famille

Déjà lu du même auteure :

Nos_vies_d_saccord_es Nos vies désaccordées

Chez nous… Paroles de réfugiés – Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso

91z8NcS03BL Futuropolis – février 2021 – 112 pages

traduit de l’italien par Hélène Dauniol – Remaud

Titre original : Feltrinelli Comics, 2019

Quatrième de couverture :
À la suite d’À bord de l’Aquarius, Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso se sont rendus en Calabre pour témoigner de l’accueil fait aux migrants en Italie. La Calabre est l’une des régions italiennes les plus touchées par le chômage mais également l’une des plus hospitalières pour les réfugiés.Les auteurs ont rencontré les humanitaires, les autochtones et les réfugiés. Ils racontent les tragédies liées à ces situations dramatiques, les cauchemars bureaucratiques et les horreurs quotidiennes.Ils témoignent aussi du succès de certaines politiques privilégiant un accueil digne et une volonté d’intégration de ces migrants. Une situation italienne qui fait écho à celle de la France.

Auteurs : Né en 1983, Marco Rizzo  est un scénariste de bande dessinée et journaliste italien, surtout connu pour ses reportages en bande dessinée.
Lelio Bonaccorso est dessinateur et enseignant de BD sicilien. Après plusieurs collaborations avec DC Comics et Marvel, le dessinateur fétiche de l’écrivain Marco Rizzo sera son binôme sur de nombreuses bandes dessinées politico-sociales italiennes 

Mon avis : (lu en avril 2022)
Après leur BD documentaire A bord de l’Aquarius, les deux auteurs italiens (un journaliste et un dessinateur) ont voulu découvrir le sort des réfugiés en Italie à travers plusieurs témoignages. Ils se sont rendus en Calabre, l’une des régions italiennes les plus touchées par le chômage mais également l’une des plus accueillantes pour les réfugiés. Les auteurs ont rencontrés des associations humanitaires, des réfugiés et des italiens autochtones.
Il existe des expérimentations d’intégration qui sont réussies. Mais la corruption et l’utilisation frauduleuse ou abusive des fonds de l’État donnent des situations difficiles aussi bien pour la population locale que pour les réfugiés… La complexité de la bureaucratie expose également certains réfugiés à des situations dramatiques…
Cette BD très documentée et instructive est une bonne synthèse de l’état des lieux de l’accueil réservé en Italie aux réfugiés, la situation est comparable à celle qui existe en France.

Extrait : (début de la BD)

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Petit bac 2022
(5) Ponctuation

Déjà lu des mêmes auteurs :

914E4BPV1wL A bord de l’Aquarius

Je peins à l’aquarelle – Sarah Van Der Linden

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81GpWQknYKL Mango – février 2022 – 96 pages

Quatrième de couverture :
Peindre à l’aquarelle, c’est apprivoiser l’eau : un vrai jeu d’enfant !
Tu verras qu’on obtient des effets magiques avec des moyens très simples. Ce livre t’explique tout : le matériel à choisir, le maniement du pinceau, puis les techniques essentielles de l’aquarelliste. Comment peindre un dégradé, obtenir des textures variées, flouter les couleurs, les fusionner, les superposer…Tous ces secrets sont à ta portée ! Tu pourras suivre les modèles étape par étape ou créer tes propres œuvres en utilisant tes techniques préférées.

Auteure : Mirglis est le jardin créatif de Sarah Van Der Linden, où fleurissent les tutoriels et les cours en vidéo qui ont fait sa notoriété. La nature, l’inspiration et l’imagination sont intimement liées pour cette aquarelliste au nom prédestiné (« du tilleul » en néerlandais). Son credo : il n’est jamais trop tard pour apprendre et le plus dur est de faire le premier pas.

Mon avis : (lu en juin 2022)
Voilà un très joli album destiné aux plus de 8 ans, enfants comme adultes, pour découvrir l’Aquarelle.
Un premier chapitre donne des conseils sur le matériel à utiliser : la boîte d’aquarelle, les pinceaux, le papier…
Un deuxième chapitre est consacré aux couleurs avec des petits exercices à faire : création d’un nuancier et d’une roue des couleurs.
Le chapitre suivant aborde quelques techniques de base avec des explications illustrées pas à pas, des modèles pour s’exercer et d’autres pour s’inspirer : comment manier le pinceau, peindre un lavis, peindre un dégradé, jouer avec les pigments.
Le dernier chapitre explique pas à pas comment réaliser cinq tableaux en utilisant d’autres techniques : utiliser une gomme de réserve pour garder blanc certaine partie du tableau, utiliser du sel sur la couleur, choisir les bonnes couleurs, utiliser un papier humidifié pour peindre ou humidifier le papier après avoir peint enfin jouer avec la transparence.
Pour chacun de ses exercices, des modèles inspirants sont également ajoutés.
Cet album ludique donne vraiment envie de commencer, et je me suis laissée tenter à essayer…
Ci-dessous, ma première page d’exercice sur les couleurs faite avec les moyens du bord, papier à dessin trop léger et de la gouache à la place d’aquarelle…

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Merci Masse Critique pour cette amusante découverte à tester avec un enfant ou soi-même…

Extrait :

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Petit bac 2022
(4) Objet

Celle qui nous colle aux bottes – Marine de Francqueville

Masse Critique
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71Y-jCdQBnL Rue de l’échiquier – avril 2021 – 200 pages

Quatrième de couverture :
– J’aimerais bien que tu me racontes ton histoire, pourquoi t’es devenu agriculture et tout ça… !
– Oh là là… mais c’est l’agriculture ton sujet, pas moi !
– Oui… enfin, c’est un peu les deux !

Auteur : Marine de Francqueville est une jeune illustratrice fraîchement diplômée de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs (EnsAD), section cinéma d’animation. Elle réalise des courts-métrages, des clips, des scénographies, des sculptures en argile ou en céramique, et prépare un festival artistique dans le village de son enfance, Trigny. Celle qui nous colle aux bottes est sa première bande dessinée publiée.

Mon avis : (lu en janvier 2022)
Une bande dessinée très documentée et très instructive sur l’agriculture d’aujourd’hui.
Marine est étudiante aux Arts Déco à Paris, son père est agriculteur dans la Marne. Pour son mémoire de fin d’études, elle décide de parler de l’agriculture et de l’environnement. Ainsi commence un dialogue entre le père et la fille. Elle a des convictions écologiques, elle vit maintenant à Paris, donc à la ville… Son père défend l’agriculture conventionnelle même s’il en connaît les défauts… Les échanges sont riches, parfois passionnés mais toujours affectueux… Marine et son père s’interrogent mutuellement, ils restent ouverts aux arguments de l’un et de l’autre, ils font progresser leur réflexion. Ce débat très actuel met en lumière les enjeux décisifs de l’agriculture de demain.
Au cours de son enquête, Marine rencontre de nombreux agriculteurs ayant des manières différentes de produire. Les mentalités changent avec la nouvelle génération. Il est question de bio, d’agroforesterie, d’ogm…  Avec elle, le lecteur découvre l’évolution de l’agriculture depuis ses origines et surtout depuis l’après Seconde Guerre Mondiale avec le remembrement du territoire, le productivisme… Les contraintes imposés aux agriculteurs pour voir toujours plus gros et les conséquences sur l’environnement.
Comme le montre la couverture, « Celle qui nous colle aux bottes » est aussi bien la boue que Marine !
Avec un dessin noir et blanc assez simple, cette bande dessinée, très complète sur le fond, nous fait nous interroger sur le futur de notre planète.

Extrait :

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Petit bac 2022
(1) Objet