Simone, tome 1 : Obéir c’est trahir, désobéir c’est servir – Jean-David Morvan, David Evrard

81vcOw6rKQL Glénat – mars 2022 – 72 pages

Quatrième de couverture :
Simone Lagrange est arrêtée par la Gestapo le 6 juin 1944. Elle a 13 ans. Lors de ses interrogatoires par Klaus Barbie, elle refuse catégoriquement de répondre à ses questions. Exaspéré par sa résistance, le chef de la Gestapo lyonnaise la fait déporter à Auschwitch-Birkenau.
Lors du procès du Boucher de Lyon, 43 ans plus tard, Simone Lagrange se dressera de nouveau contre Klaus Barbie, pour témoigner sur les atrocités qu’il a commises. La petite Simy est revenue des camps et a tenu promesse faite à ses camarades, qui lui demandaient avant de tomber : « Si tu rentres, n’oublie pas d’en parler. » Simone raconte l’histoire d’une femme dont la volonté n’a d’égale que la résilience, d’une petite fille qui a toujours refusé d’accepter que ses origines l’aient fait naître coupable.

Auteurs : Né en 1969, Jean-David Morvan est l’un des scénaristes de BD les plus prolifiques de sa génération. Il s’est d’abord essayé au dessin mais abandonne les études pour devenir scénariste. Il publie ses premiers textes dans un fanzine où il rencontre Yann Le Gall avec qui il écrira en 2001 la série Zorn et Dirna. En 1994, il publie Nomad avec Sylvain Savoia. La série Sillage, commencée en 1998 avec Buchet au dessin, remporte un succès immédiat. Il est également l’auteur des séries Troll, HK, Al Togo, Reality Show et Je suis morte. En 2009 il remporte un Silver Award au Prix international du manga pour l’album Zaya.
En 2013, il donne une suite à la série Nomad avec un second cycle qu’il intitule Nomad 2.0 avec, cette fois-ci, Julien Carette au dessin. L’année suivante, il scénarise : Sherlock Fox (dessin de Du Yu), SpyGames (dessin de Jung-Gi Kim) et l’album de la collection « Ils ont fait l’Histoire » consacré à Jaurès.
E411 (David Evrard) est né à Cologne en Allemagne, le 6 juillet 1971. Ses premiers dessins sont édités par l’O.N.E. (Office de la Naissance et de l’Enfance, en Belgique). Ils sont suivis par d’autres pour la revue Bonjour pour lesquelles il créera la BD jeunesse Max et Bouzouki avec Falzar au scénario. Max et Bouzouki ont leur propre mensuel éponyme depuis 2004. À partir de 1995, sur des scénarii de Fauche et Adam, E411 a réalisé de nombreuses BD de communication pour, entre autres le groupe Accor (Alph-art de la communication à Angoulême en 1996), Hewlett Packard, Laroche-Posay, etc. Parallèlement, il participe activement à l’animation du journal Spirou avec « Les Couvertures que vous ne deviez pas voir ». En 2009, les éditions Vents d’Ouest éditent sa série Edwin et les Twins (2 tomes parus, scénario de Falzar). En octobre 2009, Edwin et les Twins reçoit le Grand Prix des Lecteurs du Journal de Mickey. En 2011, les éditions Sandawe éditent Maître Corbaque (scénario de Zidrou), qui a la particularité d´être la première BD mondiale financée par des internautes. Également avec Zidrou, il crée la série Schumi (Prix Escapade 2013), bientôt adaptée en dessin animé sous le nom Will sur France TV (2016). Avec Morvan et Tréfouël, il publie en 2017 le poignant Irena ayant pour toile de fond le ghetto de Varsovie qui s’achève après 5 tomes. Réside en Belgique.

Mon avis : (lu en juillet 2022)
Après la série « Irina », les même auteurs nous raconte ici l’histoire de Simone Lagrange qui en 1972, a reconnu à la télévision  Klaus Barbie, le tortionnaire nazi. Elle avait été arrêtée à Lyon par la Gestapo en 1944, alors qu’elle avait à peine 13 ans et cet homme est celui qui l’a torturée. En 1939, Simone s’appelle alors Simy Kadosche, elle fait partie d’une famille juive française. Elle s’engage dans la Résistance, à Lyon, comme agent de liaison.
Dans ce premier tome, l’histoire se déroule entre 1972 avec les hésitations de Simone à témoigner, et la période de l’Occupation, où Simone et ses amis entrent dans la Résistance, alors que le danger devient plus pressant pour les Juifs. Malgré sa jeunesse, Simone distribue des tracts, fait passer des messages… elle fait preuve d’un grand courage et résistera face à Barbie malgré la torture.
Le dessin « enfantin » aux couleurs pastels contraste avec l’horreur de la guerre. La grande Histoire fait écho avec le quotidien de Simone et sa famille.
Il est prévu 3 tomes pour raconter l’histoire de cette résistante française, déportée à Birkenau qui témoignera lors du procès Barbie
. Et bien sûr, je les attends avec impatience.

Extrait :

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Petit bac 2023(1) Prénom

Déjà lu des mêmes auteurs :

91sYNAhtwWL Irena – tome 1 : Le ghetto  91dLnOPDZ-L Irena – tome 2 : Les justes

51RBT9XNMpL  Irena – tome 3 : Varso-Vie

81zW7nPj1WL Irena – tome 4 : Je suis fier de toi 81mxFi0ucQL Irena, tome 5 : La vie, après

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La longue marche des dindes – Léonie Bischoff, Kathleen Karr

81LB+w24qbL  Rue de Sèvres – septembre 2022 – 144 pages

Prix Jeunesse Angoulême 2023

Quatrième de couverture :
Missouri, été 1860. Après avoir quadruplé son CE1 à 15 ans, Simon diplômé d’office par Miss Rogers se voit refuser l’entrée en CE2 et doit gentiment déployer ses ailes. Aussi, le soir même de cette mauvaise nouvelle, lorsqu’il apprend que les dindes sur pattes valent 20 fois plus à Denver que chez lui, il décide d’acquérir 1000 têtes pour les convoyer sur 1000 kilomètres et prouver ainsi qu’il a le sens des affaires. Il recrute pour l’escorter une équipe improbable avec laquelle il va devoir traverser le désert, affronter les rocheuses et négocier avec les Indiens ! Ces derniers accepteront ils de laisser passer cette étrange caravane qui doit atteindre Denver pour y faire fortune ? Le magnifique roman de Kathleen Karr adapté par l’autrice du brillant Anaïs Nin : sur la mer des mensonges, Léonie Bischoff, qui signe son premier titre jeunesse.

Auteures : Après l’obtention d’un diplôme en bande dessinée de l’Institut Saint-Luc de Bruxelles, Léonie Bischoff est libraire et travaille pour Manolosanctis : en 2010 sort Princesse Suplex, l’histoire d’une femme employée de bureau la semaine et catcheuse le week-end. Léonie Bischoff publie ensuite Hoodoo Darlin’ ainsi que trois adaptations de polars suédois de Camilla Läckberg, cosignées avec Olivier Bocquet. En 2018, elle signe, avec Thomas Römer, le numéro de « La petite Bédéthèque des Savoirs » consacré à la Bible. En 2020 paraît un one-shot inspiré de la vie de la diariste et romancière Anaïs Nin. Elle réalise en 2022 son premier album jeunesse, La longue marche des dindes, adapté du roman du même nom de Kathleen Karr.
Kathleen Karr a grandi dans une ferme à Dorothy (New Jersey). Après des études en littérature anglaise, elle a travaillé dans le milieu du cinéma. Elle se lance dans l’écriture sous l’influence de son mari et en 1990, ses enfants lui demandent d’écrire pour eux. Elle rédige alors « It Ain’t Always Easy » (« C’est la vie ») et découvre qu’elle aime beaucoup écrire pour la jeunesse. Ses romans ont été récompensés par plusieurs prix, aux États-Unis et au-delà.

Mon avis : (lu en janvier 2023)
Cette bande dessinée est une adaptation du roman jeunesse « La longue marche des dindes » de Kathleen Karr que je n’ai pas lu.

Simon Green est un orphelin maltraité par son oncle, sa tante et ses cousins qui l’ont recueilli et considéré comme un idiot par les habitants de son village. Encouragé par son institutrice, il décide de prendre son destin en main.
A quinze ans, quittant l’école diplômé d’office, après avoir quadruplé son CE1, Simon se lance dans le projet un peu fou, conduire un convoi de mille dindes jusqu’à Denver à pied.
Au Missouri, dans les années 1860, les dindes ont tellement pondu qu’elles ne valent plus rien. Alors qu’à 1000 km de là, à Denver, les dindes se vendent au moins cinq dollars pièce.
Simon va recruter un conducteur de mules, Peece, l’ivrogne du village et son chien, Emmett, préparer son trajet qui doit passer sur les territoires des Indiens. C’est le début d’une grande aventure à travers les Grandes Plaines jusqu’aux Rocheuses. Le Far West lui réserve de l’aventure et des rencontres inoubliables, comme Jo, esclave en fuite, des indiens et Lizzie…
Simon est plus intelligent qu’il n’y paraît. Il a un grand cœur.

Les dessins sont très doux, les paysages magnifiques. Une histoire belle et positive.

Extrait : (début de la BD)

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Petit bac 2023(1) Animal

Déjà lu du même auteure :

71obyfaCCyL Anaïs Nin : Sur la mer des mensonges

520 km – Max de Radiguès

81WoCJbtypL Sarbacane – août 2012 – 60 pages

Quatrième de couverture :
Simon a 14 ans, il est en vacances à Arcachon avec sa mère. Il découvre sur Facebook que sa petite amie, Louise, a changé son statut de « en couple » à « célibataire ». C’est à cause du père de Louise: il trouve qu’elle est trop jeune pour être amoureuse. Simon ne peut pas l’accepter et décide de fuguer – en stop – pour rejoindre Louise, sa Louise, à Montpellier où elle est en vacances.
Le voyage ne sera pas aussi simple que Simon l’avait imaginé.

Auteur : Né en Belgique en 1982, Max de Radiguès est auteur de bande dessinée et éditeur à l’employé du Moi. Il écrit et dessine pour la jeunesse et les adultes. Ses livres chez Sarbacane, Frangins et 520km, lui valent plusieurs sélections et récompenses .
En septembre 2009, il était invité pour un an de résidence au prestigieux Center for Cartoon Studies, à White River Junction – Vermont, au côté notamment de James Sturm et Jason Lutes. Il a raconté son année de résidence dans son livre Pendant ce temps à White River Junction paru chez Six Pieds sous Terre qui faisait partie de la sélection officielle du festival international de la bande dessinée d’Angoulême 2012.
Il a depuis multiplié les résidences à Montréal et à Bordeaux entre autres.
En plus de ses livres, il multiplie les expériences par la publication en ligne et le fanzinat. Ses projets comme l’âge dur et Moose, paraissent en fanzines mensuels envoyés par la poste aux lecteurs avant de devenir des livres.
En 2018, il reçoit le Prix Polar SNCF et le Prix des Lycéens du Festival d’Angoulême pour son livre Bâtard.

Mon avis : (lu en septembre 2022)
Voilà une BD trouvée à la Bibliothèque et lue cette été. 
Simon a 14 ans, il est en vacances d’été à Arcachon avec sa mère et quelle est sa surprise lorsqu’il découvre sur les réseaux sociaux que le statut de sa copine Louise est passé  de « en couple » à « célibataire »… Il décide donc de partir la rejoindre à Montpellier… en faisant de l’autostop. Entre Arcachon et Montpellier, il y a « 520 km » de route, à parcourir et c’est cette road-story que nous raconte cette bande dessinée. Simon part sans informer sa mère, il va faire des rencontres plus ou moins sympathiques et après deux jours de voyage, Simon arrivera à Montpellier…
A travers les yeux d’un adolescent, ce périple sur les routes françaises, fait découvrir au lecteur le monde de l’auto-stop, et des rencontres qui font grandir. Le dessin est simple mais efficace.
Il y a une suite publiée en 2014 : « Un été en apnée » et un album regroupant les albums « 520 km » et « Un été en apnée »  disponible dans la version intégrale « Simon et Louise ».

Extrait :

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Petit bac 2022
(6) Chiffre

Déjà lu du même auteur :

Orignal Orignal 9782203141414 Bâtard

Pico Bogue – tome 13 – Sur le chemin – Alexis Dormal et Dominique Roques

91p5yfyBx0L Dargaud – septembre 2021 – 48 pages

Présentation :
Pico et ses copains vont devoir réfléchir à la question de la violence. Comment l’éviter, lui faire face, et finir par en rire… Le treizième album de notre petit héros, toujours aussi drôle, tendre et malin !

Auteurs : Alexis Dormal est né en 1977 à Bruxelles. Après des études de réalisation cinématographique, il s’oriente vers le dessin et l’écriture. Dominique Roques, sa mère scénariste, et lui-même créent les personnages Pico Bogue et d’Ana Ana.
Dominique Roques est née en 1948 à Casablanca. Quelques années plus tard, en Belgique, elle a deux fils qui partagent son goût pour la bande dessinée humoristique. L’aîné de ses fils, Alexis Dormal, dessine depuis toujours des personnages pleins de vie. Si pleins de vie qu’il est vite devenu insupportable à Dominique de les abandonner à peine nés. Elle décide donc de leur faire des « transfusions » d’histoires, trouvant les donneurs… en elle et tout autour d’elle. Ainsi tchatchent, galopent et dévorent Pico, Ana Ana et les autres.

Mon avis : (lu en octobre 2021)
J’ai toujours beaucoup de plaisir à
retrouver Pico Bogue, ses copains et sa sœur Ana Ana.  La thématique principale de cet album, c’est la violence. C’est Barnabé qui veut faire un exposé sur la violence, voilà pour la bande de copains l’occasion de réfléchir à la question : quelles sont les différentes violences, comment y faire face, comment l’éviter… Grâce aux mots, à l’humour Pico Bogue nous invite à maitriser nos pulsions violentes…
Les dialogues sont toujours aussi savoureux et l’humour rafraîchissant.
Le dessin aquarelle est très expressif et plein de poésie.
Je suis une inconditionnelle !

Extrait :

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Petit Bac 2021
(9) Voyage

Déjà lu des même auteurs :

picobogue  Pico Bogue tome 1 : La vie et moi

pico_bogue_T2  Pico Bogue tome 2 : Situations critiques

pico_bogue_T3 Pico Bogue tome 3 : Question d’équilibre

5468  Pico Bogue, Tome 4 : Pico love

9782205068153_150 Pico Bogue, Tome 5 : Légère contrariété

92114288 Pico Bogue, Tome 6 : Restons calme

100514223 Pico Bogue – tome 7 – Cadence infernale

113716430 Pico Bogue – tome 9 – Carnet de bord

91ZOJyIEOcL Pico Bogue, Tome 10 : L’amour de l’art

91F8+-gZMYL Pico Bogue, tome 11 : L’heure est grave

Ne m’oublie pas – Alix Garin

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Lombard – janvier 2021 – 224 pages

Quatrième de couverture :
La grand-mère de Clémence souffre de la maladie d’Alzheimer. Face à son désespoir, elle prend la décision de l’enlever de la maison de retraite et de prendre la route en quête de l’hypothétique maison d’enfance de sa mamie. Une fuite, une quête, un égarement, l’occasion de se retrouver ? À moins que ce ne soit plutôt des adieux…

Auteure : Alix Garin est née en 1997 en Belgique. Sa vocation pour la bande-dessinée se révèle très jeune, et c’est sans hésitation qu’après son bac elle entame des études de BD à l’école supérieure de Arts Saint Luc à Liège. En 2017, elle est la lauréate du prix Jeunes Talents du festival Quai des Bulles, à Saint Malo. En 2018, fraîchement diplômée, elle déménage à Bruxelles, est embauchée par l’agence Cartoonbase et entame en parallèle l’écriture de Ne M’oublie pas, un récit très personnel. Elle vit et travaille actuellement à Bruxelles. 

Mon avis : (lu en octobre 2021)
Une BD pleine de sensibilité et de sincérité
Marie-Louise, la grand-mère de Clémence, est atteinte d’Alzheimer, elle a été placée en maison de retraite. Mais régulièrement, Marie-Louise fugue… La seule solution proposée par les médecins, c’est de « droguer » la vieille dame pour son bien et pour la protéger.
Clémence refuse d’abandonner sa grand-mère et sur un coup de tête décide de la kidnapper pour prendre la route vers la maison d’enfance de Marie-Louise puisque les souvenirs qui lui restent sont ceux de quand elle était une petite fille…
Dès le début de la BD, le lecteur comprend que l’escapade aura une conclusion différente de ce que Clémence souhaitait. En effet, nous sommes témoins de son interrogatoire au poste de police. L’idée d’enlever sa grand-mère était puérile, mais ce voyage aura été riche en émotions, en rires, en larmes, en péripéties et surtout en souvenirs… Un voyage inoubliable qui permettra à Clémence d’en apprendre beaucoup sur sa grand-mère, sur sa mère et également sur elle-même. 
Un album touchant et plein de poésie sur le sujet difficile du grand âge et sur les relations inter-générationnelles avec un dessin tout en douceur et des couleurs pastels. Une très belle découverte !

Extrait : (début de la BD)

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Petit Bac 2021
(9) Voyage

Les Beaux Étés – tome 6 : Les Genêts – Zidrou et Jordi Lafebre

91LVbgJ-aeL Dargaud – juin 2021 – 56 pages

Quatrième de couverture :
Youpi, c’est les vacances ! Adieu Mons, bonjour le soleil ! Comme tous les ans, la tribu des Faldérault prend la direction du Sud à bord de Mam’Zelle Estérel, la 4L familiale. Pierre n’a pas terminé son album ? Pas grave, il bouclera les dernières planches au bord de la Méditerranée. Les voilà tous les cinq partis pour ne rien faire. Enfin, cinq et demi plutôt, puisque Mado est enceinte. Mais sur la route, patatras. Un camion les double, il perd son chargement et voilà le pare-brise d’Estérel qui vole en éclats. Plus de peur que de mal, mais impossible de continuer. Pendant que le garagiste répare la 4L, la famille est hébergée par Esther et Estelle, deux femmes charmantes qui tiennent la ferme « Les Genêts ». Tandis que Pierre se prend pour Cézanne et que Mado regarde le bébé pousser, les enfants aident à sortir les chèvres et découvrent les charmes de la campagne. Mais ils apprennent aussi les secrets de la vie… Sixième tome d’une série « feel good » qui nous embarque pour un voyage dans le temps, à la découverte du bonheur des vacances d’été en famille, des petites joies du quotidien et des plaisirs tout simples de la vie qui va.

Auteurs : Zidrou (Benoît Drousie) est né en 1962 à Bruxelles. D’abord instituteur, il se lance au début des années 1990 dans l’écriture de livres et de chansons pour enfants. En 1991, il rencontre le dessinateur Godi avec qui il crée L’Elève Ducobu. Sa carrière de scénariste de bande dessinée est lancée ! Il signe de nombreuses séries pour enfants et adolescents, des Crannibales à Tamara, de Scott Zombi à Sac à Puces, assure la reprise de La Ribambelle. Il est également l’auteur des plus réalistes, mais non moins sensibles, La Peau de l’ours, Lydie, Folies Bergères, La Mondaine, Les 3 Fruits. En 2015, Zidrou revient en force avec trois nouveaux albums : en août Le Bouffon avec Francis Porcel, en septembre, une nouvelle série familiale, Les Beaux Etés avec Jordi et en octobre, en duo avec P. Berthet, un polar dans les régions reculées de l’Australie, « Crime qui est le tien ». Pour 2016, l’auteur continue d’écrire les souvenirs de vacances de la famille Faldéraut dans « Les Beaux Étés » et proclame la fin de Venise dans « Marina ».

Jordi Lafebre est né en 1979 à Barcelone, où il étudie la bande dessinée et les beaux-arts avant d’effectuer ses premiers pas de dessinateur en 2001. Il est publié dans plusieurs magazines espagnols, notamment dans la revue pour la jeunesse Mister K, dans laquelle il signe El munda de judy (« le monde de Judy») en collaboration avec le scénariste Toni Front. Sa rencontre avec Zidrou est décisive: après quelques dessins dans l’hebdomadaire Spirou, il participe à un ouvrage collectif écrit par le scénariste de Ducobu, La vieille dame qui n’avait jamais joué au tennis et autres nouvelles qui font du bien, puis en 2010, il cosigne avec lui un album remarqué, Lydie. En 2014, toujours avec Zidrou, il sort La Mondaine, et continue sur sa lancée, en 2015, avec une nouvelle série Les Beaux Étés qui sortira en septembre. En 2016, le tome 2 des Beaux Étés sortira en juin 2016.

Mon avis : (lu en août 2021)
Quelle plaisir de retrouver la famille Faldérault ! Été 1970 et comme chaque année, au moment de partir en vacances, Pierre, le père de famille et dessinateur de BD, doit terminer un travail tandis que Mado, la mère, et les trois enfants, Julie, Nicole et Louis sont impatients de monter à bord de « Mam’zelle Estérel », la 4L familiale, pour quitter la Belgique en direction du sud, du soleil et de la Méditerranée.
Mais durant le voyage, la voiture se fait doubler par un camion qui perd une partie de son chargement et fait exploser le pare-brise de « Mam’zelle Estérel »… La famille doit stopper son voyage et elle est gentiment hébergée dans la ferme « Les Genêts » tenue par deux charmantes femmes : Esther et Estelle.
De nouvelles vacances imprévues et inoubliables où les enfants découvrent
la vie à la campagne avec les animaux, la naissance des bébés de la chèvre…
Une série de BD attachante pleine d’humour, de bonne humeur, de tolérance que je prends toujours plaisir à lire !

Extrait : (début de la BD)

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Petit Bac 2021
(8) Météo

Déjà lu dans la série  :

108883254 Les beaux étés – 1 – Cap au Sud !

111573241  Les beaux étés – 2 – La Calanque

117361825 Les Beaux Étés – tome 3 – Mam’zelle Estérel

les beaux étés Les Beaux Étés – tome 4 – Le repos des guerriers

91mGsfjHXDL Les Beaux Étés – tome 5 : La Fugue

Toute la violence des hommes – Paul Colize

 HC éditions – mars 2020 – 317 pages

Prix Polar Michel Lebrun 2020
Prix des lecteurs 2020 du Festival du polar de Villeneuve-Lez-Avignon

Quatrième de  couverture :
L’histoire de Nikola Stankovic et celle de tout un pays détruit par la guerre.
Dans la banlieue de Bruxelles, une jeune femme est retrouvée sans vie dans son appartement, criblée de coups de couteau. Tout accuse Nikola Stankovic, dernière personne que la victime
a appelée avant sa mort. Il apparaît sur les caméras de surveillance juste après le meurtre, la police retrouve ses vêtements maculés de sang et découvre des croquis de la scène de crime dans son atelier d’artiste. Malgré ses airs d’enfant perdu, Niko est un graffeur de génie, que l’on surnomme
le Funambule et qui émaille les rues de Bruxelles de fresques ultra-violentes.
Muré dans le silence, le jeune homme nie tout en bloc et ne répète plus qu’une seule phrase :
c’est pas moi.
Si la force de Niko réside dans son mystère, les personnages clés de ce roman sont incarnés par Philippe Larivière, l’avocat de Nikola et Pauline Derval, la directrice de l’Établissement de défense sociale, qui va garder le jeune homme en observation pour quelques semaines. Ces deux professionnels rompus à l’exercice ont beau voir que tout accuse Niko, aucun des deux ne peut y croire. Ils vont devoir suivre leur instinct et laisser venir l’histoire. La vraie, celle de Niko et celle de tout un pays détruit par la guerre.

Auteur : Paul Colize est né en 1953 à Bruxelles, d’un père belge et d’une mère polonaise. Ses polars, à l’écriture aiguisée et au rythme singulier, sont toujours ancrés dans le réel et flirtent habilement avec la littérature générale.
Son œuvre a été récompensée par de nombreuses distinctions littéraires dont le prix Landerneau, le prix Polar pourpres, le prix Arsène Lupin, le prix Plume de Cristal et le prix Sang d’Encre des lecteurs.
Toute la violence des hommes est son quatorzième roman.

Mon avis : (lu en avril 2021)
A la recherche d’un livre d’un auteur belge pour espérer participer au challenge « Le Mois Belge », j’ai choisi la facilité en choisissant un livre d’un auteur que je connaissais déjà et que j’avais aimé ! Le livre a été terminé le 30/04 et grâce au prolongement jusqu’à ce soir du challenge, je suis tout juste dans les clous !

Ce livre est un thriller psychologique captivant. Une jeune femme est retrouvée morte baignant dans son sang dans son appartement en banlieue de Bruxelles. Le coupable idéal, c’est Nikola Stankovic un artiste de street art anonyme surnommé le Funambule car il peint des fresques murales en hauteur sur des murs aveugles pratiquement inaccessibles. Il reproduit des scènes violentes souvent issues de tableaux célèbres. Mutique, il ne sait que dire : « C’est pas moi ». Pour déterminer s’il est oui ou non responsable de ses actes, il est mis en observation dans hôpital psychiatrique. Il pourra compter sur l’aide de Philippe Larivière, son avocat et de Pauline Derval, la directrice de l’hôpital psychiatrique  qui tous deux tenteront de le comprendre et de le disculper…
Paul Colize alterne les chapitres du présent et du passé, ces derniers reviennent sur des évènements des années 90, lorsque le conflit serbo-croate faisait rage à Vukovar. Petit à petit, le lecteur va découvrir des parties de la vie de Nikola qui avait huit ans à l’époque et qui a été le témoin d’événements atroces ce qui explique la violence des œuvres qu’il réalise.
Une lecture rythmée grâce à des chapitres courts et Nikola est un personnage à la fois mystérieux et attachant.
En bonus, à la fin du livre une interview très intéressante d’un artiste de street-art qui complète parfaitement ce que l’on comprend dans le roman policier…

Extrait : (début du livre)
L’homme posa les mains sur la table et le dévisagea.
— J’ai l’impression de parler à un mur.
Il ferma les yeux.
Un mur. Un mur lézardé, dont chaque brique était moulée dans les larmes, le sang, la violence et la haine. Les rares moments de répit n’en étaient que le ciment précaire.
L’homme tira une chaise à lui et s’assit.
— Bien. Reprenons depuis le début.
Il rouvrit les yeux, fixa un point devant lui.
De quel début parlait-il ?
Toute fin ramène au début. La mort ne survient que s’il y a eu naissance. Elle boucle la boucle. Einstein a dit que le temps n’est pas une ligne droite, Gaudi que rien n’est droit dans la nature. Ni l’eau, ni l’air, ni la terre, ni le feu. Pas même la ligne de l’horizon. Tout n’est que courbes et arabesques.
Un atoll volcanique dans l’immensité de l’océan ? Tout est dans le détail, pour ceux qui savent les observer.
L’homme reprit d’une voix monocorde.
— Vous vous appelez Nikola Stankovic, vous avez 35 ans, vous n’êtes pas marié, vous n’avez pas d’enfants.
Nikola ?
Ce prénom lui parut étranger.
Son père l’appelait Niko. Sa mère Dušo. Mon âme.
Elle lui ébouriffait les cheveux quand il passait à sa portée.Želim da te zagrlim. J’ai envie de te prendre dans mes bras.
Les parents dictent la norme. À ce moment, il croyait encore en leur pouvoir. À présent, il savait que le pouvoir appartient aux plus forts. La force permet d’imposer.
L’homme poursuivit.
— Vous êtes domicilié à Saint-Gilles, rue de la perche. Vous êtes artiste-peintre, vous n’avez pas de revenus fixes. Est-ce exact ?
Des revenus fixes ?
Les artistes n’ont pas de revenus fixes, sans quoi ils ne seraient pas des artistes. L’argent ne permet pas de réécrire le passé.
Une boule de feu parcourant le ciel ?
L’homme monta le ton.
— Est-ce exact, monsieur Stankovic ?
Il décela de l’impatience dans sa voix, une volonté d’en finir.
Le silence était son allié.
L’art ne dévoile ses secrets que dans le silence absolu. On devrait interdire aux gens de parler dans les musées. Le silence peut aussi être une arme. Il masque les mensonges, les aveux et les trahisons.
L’homme secoua la tête avec dépit.
— Vous ne m’aidez pas beaucoup, monsieur Stankovic.
Il se tut.
L’homme s’emporta.
— Vous pourriez au moins me regarder quand je vous parle.
Une coccinelle sur une toile de tente ?
Il releva la tête.
— Vous avez une tache sur votre chemise.

 

Petit Bac 2021
(4) Être humain

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Belgique

Déjà lu du même auteur :

97110746 Un long moment de silence

Pico Bogue – tome 12 – Inséparables – Alexis Dormal et Dominique Roques

91lQDMdWt4L Dargaud – septembre 2020 – 48 pages

Présentation :
Pico, Charlie, Ana Ana, Norma, et tous les autres. La bande de copains, dont certains sont frère et sœur, continue d’explorer l’immensité des possibles de la vie, du langage et du fait d’être ensemble. Le jardin dont Pico doit s’occuper occasionne découvertes et interrogations : faut-il le laisser sauvage ou pas ? Surtout, Charlie se dit un beau jour qu’il aimerait – qu’il devrait ! – avoir le sens de la répartie de son meilleur ami à tignasse. Mais comme le jardin, il faut cultiver son langage et la mise en pratique n’ira pas sans mal, ni fou rire…

Auteurs : Alexis Dormal est né en 1977 à Bruxelles. Après des études de réalisation cinématographique, il s’oriente vers le dessin et l’écriture. Dominique Roques, sa mère scénariste, et lui-même créent les personnages Pico Bogue et d’Ana Ana.
Dominique Roques est née en 1948 à Casablanca. Quelques années plus tard, en Belgique, elle a deux fils qui partagent son goût pour la bande dessinée humoristique. L’aîné de ses fils, Alexis Dormal, dessine depuis toujours des personnages pleins de vie. Si pleins de vie qu’il est vite devenu insupportable à Dominique de les abandonner à peine nés. Elle décide donc de leur faire des « transfusions » d’histoires, trouvant les donneurs… en elle et tout autour d’elle. Ainsi tchatchent, galopent et dévorent Pico, Ana Ana et les autres.

Mon avis : (lu en octobre 2020)
C’est toujours un plaisir de retrouver Pico Bogue et sa sœur Ana Ana. Les inséparables sont Pico et son ami Charlie et Ana Ana et sa copine Norma, toujours inventifs et pleins de bon sens.
Charlie aimerait avoir un sens de la répartie aussi percutant que celui de son meilleur ami. C’en est trop pour la maîtresse de ces deux chenapans !
Pico doit s’occuper du jardin,  il pense que c’est mieux de le laisser sauvage… mais son père n’est pas vraiment de cet avis…
Les dialogues sont toujours aussi savoureux et l’humour rafraîchissant.
Le dessin aquarelle est très expressif et plein de poésie.
Je suis une inconditionnelle !

Extrait : 

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Déjà lu des même auteurs :

picobogue  Pico Bogue tome 1 : La vie et moi

pico_bogue_T2  Pico Bogue tome 2 : Situations critiques

pico_bogue_T3 Pico Bogue tome 3 : Question d’équilibre

5468  Pico Bogue, Tome 4 : Pico love

9782205068153_150 Pico Bogue, Tome 5 : Légère contrariété

92114288 Pico Bogue, Tome 6 : Restons calme

100514223 Pico Bogue – tome 7 – Cadence infernale

113716430 Pico Bogue – tome 9 – Carnet de bord

91ZOJyIEOcL Pico Bogue, Tome 10 : L’amour de l’art

91F8+-gZMYL Pico Bogue, tome 11 : L’heure est grave

« Si je reviens un jour » – Les Lettres retrouvées de Louise Pikovsky – Stéphanie Trouillard et Thibaut Lambert

81ayShwIBzL Ronds dans L’O – mars 2020 – 112 pages

Quatrième de couverture :
En 2010, lors d’un déménagement au sein du lycée Jean de La Fontaine, dans le 16e arrondissement de Paris, des lettres et des photographies ont été trouvées dans une vieille armoire. Enfouis là depuis des dizaines d’années, ces documents appartenaient à une ancienne élève, Louise Pikovsky. Plusieurs mois durant, cette jeune lycéenne juive a correspondu avec sa professeure de lettres. Son dernier courrier date du 22 janvier 1944, jour où elle est arrêtée avec sa famille.

Auteurs : Stéphanie Trouillard, journaliste de France 24, a réalisé en 2017 un webdocumentaire en partenariat avec la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, sur l’histoire de Louise Pikovsky. À partir des documents de Louise, elle a pu retrouver des témoins, des cousins éloignés et des anciens élèves. Ce travail a rencontré un vif succès et a obtenu de nombreux prix en France et à l’étranger. Il est lauréat 2018 du prix Philippe Chaffanjon. En 2020, elle scénarise et réalise avec Thibaut Lambert aux dessins une adaptation en bande dessinée, « Si je reviens un jour… Les lettres retrouvées de Louise Pikovsky ».
Influencé par son pays natal la Belgique, Thibaut Lambert est comme né dans une bulle. Tout l’inspire, l’amour, les voyages, la maladie, les rencontres, … Après un passage à l’atelier BD de l’institut-Saint Luc à Bruxelles, il enchaine les petits boulots et réalise son premièr album BD : Al Zimmeur, un album pour enfant sur la maladie d’Alzheimer. Début 2008, lassé par la vie en ville, il lâche boulot et logement pour partir, avec sa compagne, un an sur les routes d’Amérique du Sud. Après de nombreuses péripéties, ils reviennent en Europe et posent leurs sacs à dos en Poitou-Charentes. Depuis, Thibaut participe à différents fanzines tout en continuant des projets plus personnels comme un carnet de voyage qu’il publie via le site Bibliocratie. Avec « Au coin d’une ride », il revient à la maladie d’Alzheimer dans une histoire pour adulte mettant en avant le rôle de l’aidant, membre de la famille ou proche, accompagnant un malade.

Mon avis : (lu en octobre 2020)
J’ai entendu parler de cette BD à la radio lors du printemps dernier, une BD devoir de mémoire qui raconte l’histoire de Louise, lycéenne au lycée Jean de La Fontaine de Paris pendant la Seconde Guerre Mondiale. Sa photo de classe ne le montre pas, mais elle porte l’étoile jaune sur sa veste. A partir de l’été 1942 et durant plusieurs mois, Louise échange des lettres avec sa professeure de lettres, Mademoiselle Malingrey. Elle parle de son quotidien et la précarité de sa situation, elle se questionne sur la disparition de plusieurs camarades de classe, elle raconte son père détenu à Drancy… Sa dernière lettre date du 22 janvier 1944, le jour de son arrestation avec sa famille. Mademoiselle Malingrey n’oubliera jamais son élève et gardera toute sa vie des photos et quelques lettres que Louise voulait retrouver si elle revenait… Toujours, elle continuera à évoquer la mémoire de la jeune fille auprès de ses élèves.
En 2010, c’est un peu par hasard que les lettres et photos de Louise Pikovsky sont retrouvées dans une vieille armoire du lycée.

A la fin de l’album, un dossier pédagogique avec les documents d’archives lettres et photos permet au lecteur de voir le vrai visage de Louise, de sa famille disparue et de Mademoiselle Malingrey.

La lecture de la BD pourra être complétée par le webdocumentaire :
http://webdoc.france24.com/si-je-reviens-un-jour-louise-pikovsky/

Extrait : (début du livre)

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(6) Objet

Le garçon du sous-sol – Katherine Marsh

71vYP+VnC3L Robert Laffont – février 2020 – 450 pages

traduit de l’anglais (États-Unis) par Blandine Longre

Titre original : Nowhere boy, 2018

Quatrième de couverture :
Max, 13 ans, a quitté à contrecœur les États-Unis pour suivre sa famille à Bruxelles. Quand il découvre un jeune réfugié syrien, Ahmed, caché dans le sous-sol de sa nouvelle maison, il décide de l’aider sans en parler à ses parents.
L’amitié entre les deux garçons grandit au fil des jours, mais avec les attentats terroristes de 2015, les contrôles policiers sont renforcés et Ahmed risque à tout moment d’ être arrêté et renvoyé en Syrie. Avec l’aide de ses camarades, Max va tout faire pour éviter ce drame.

Auteure : Auteure de plusieurs romans jeunesse à succès, Katherine Marsh a notamment reçu le prestigieux Edgard Award. Après avoir habité plus d’un an à Bruxelles avec son mari et leurs deux enfants, elle s’est installée à Washington.

Mon avis : (lu en août 2020)
Ahmed est un Syrien de 14 ans sa mère et ses sœurs sont mortes sous un bombardement à Alep. Au début de cette histoire, il est avec son père et d’autres migrants sur un canot qui prend l’eau dans une mer très agitée, il fait nuit, le moteur stoppe et le père plonge pour de tirer le canot et une vague le fait disparaître. Ahmed se retrouve tout seul.
Max est un jeune américain de 13 ans, il a quitté les États-Unis avec sa famille, pour vivre à Bruxelles où son père doit travailler. Cela ne lui plaît pas du tout. Il doit apprendre le français, subir le climat pluvieux, écrire avec un stylo plume… Son intégration est difficile ! Aussi quand il découvre qu’Ahmed s’est caché dans le sous-sol de sa maison, il décide de ne rien dire à ses parents et de l’aider.
Peu à peu, les deux garçons vont s’apprivoiser, pour Ahmed, c’est la survie, il aménage sa cachette, se nourrit grâce à ce que Max lui apporte et occupe ses longues heures de solitude en s’occupant des plantes laissées à l’abandon à la cave, il doit rester le plus discret possible… Max prend son rôle très au sérieux et lui qui essuyait échec sur échec reprend confiance en lui et se doit d’aider son nouvel ami.
Une histoire palpitante sur l’amitié et la solidarité à lire par les adultes comme les adolescents. Belle découverte !

Extrait : (début du livre)
Ils avaient attendu exprès une nuit de juillet nuageuse et sans lune. Le risque que les gardes-côtes grecs les repèrent serait ainsi moins grand, avaient affirmé les passeurs.
Mais leur invisibilité posait à présent problème. Le rebord du canot pneumatique, ballotté sur la mer Égée, se trouvait à dix centimètres à peine au-dessus de l’eau, beaucoup plus bas que lorsqu’ils avaient embarqué. Il n’y avait aucune terre en vue. Le capitaine se démenait pour redémarrer le moteur, tandis que les silhouettes de dix-huit hommes, trois femmes et quatre enfants se blottissaient les unes contre les autres. Certains passagers portaient des gilets de sauvetage qui leur allaient mal ; seuls quelques-uns d’entre eux savaient nager.
– Si le moteur ne se remet pas en marche, nous nous noierons, déclara une femme dont la voix fluette, dans son affolement, monta dans les aigus.
Personne ne la contredit.
Ahmed Nasser serra contre lui son gilet de sauvetage, trop petit pour un adolescent de quatorze ans – de surcroît presque aussi grand que son père. Il se rappelait les histoires qu’il avait entendues en Turquie à propos de passeurs vendant des gilets de sauvetage défectueux qui faisaient couler les gens plutôt qu’ils ne les aidaient à flotter.
Une main se posa sur son épaule.
– Ahmed, mon âme, n’aie pas peur.
Le garçon leva les yeux vers son père, dont la large carrure était à l’étroit contre le bord du canot. Une chambre à air noire était passée à son épaule, et il souriait calmement, comme s’il savait que tout irait bien. Mais tout indiquait le contraire à Ahmed – l’odeur des corps sales et transpirants, les regards terrifiés, les vagues clapotantes qui donnaient la nausée.
– Cette dame a raison, murmura le garçon. Le bateau se dégonfle. Le moteur ne va pas redémarrer…
– Chut, fit son père.
Sa voix était autoritaire et pourtant douce, comme s’il cherchait à apaiser un enfant. Mais Ahmed était assez âgé pour savoir quelle impuissance celle-ci dissimulait. Il pensa à sa mère, à ses sœurs, à son grand-père – sa mort serait-elle pire que la leur ? Son père lui avait assuré qu’ils n’avaient pas souffert. Leur supplice avait en tout cas été moins long que ce qu’Ahmed vivait à présent. Ils n’avaient pas eu le temps d’échanger de fausses paroles de réconfort.