Nikolski – Nicolas Dickner

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Alto – septembre 2005 – 328 pages

Denoël – février 2007 – 304 pages

Libretto – mai 2015 – 256 pages

Quatrième de couverture :
Canada, printemps 1989. Trois personnages à l’aube de leurs vingt ans ont quitté le lieu de leur enfance pour entamer une longue migration. Né quelque part au Manitoba, Noah Riel a appris à lire avec les cartes routières. Joyce Doucet, elle, a vu le jour à Tête-à-la-Baleine, et caresse des rêves de flibustier moderne. Quant au narrateur, il quitte le bungalow maternel pour voyager dans les livres, qu’il vend dans une bouquinerie de Montréal, et ne se sépare jamais d’un compas-boussole déréglé qui s’obstine à pointer la direction de l’îlot de Nikolski, dans le Pacifique Nord. Au terme d’une migration réelle ou symbolique qui s’achève en décembre 1999, « quelques heures avant la fin du monde », les membres de cette étrange trinité auront tant bien que mal compris ce qui les rassemble. Best-seller au Canada, couronné en 2006 par le prix des Libraires du Québec, Nikolski est l’un des romans les plus originaux et les plus talentueux de sa génération. Une impossible recherche des origines racontée avec bonheur et humour.

Auteur : Nicolas Dickner est né en 1972 au Québec. Il a étudié les arts plastiques et la littérature et, après avoir voyagé partout dans le monde, s’est installé à Montréal où il vit désormais avec sa famille. Nikolski, son premier roman, a connu un énorme succès aussi bien commercial que d’estime. Ont suivi un roman, des nouvelles et un ovni littéraire qui a pris la forme d’un almanach composé à quatre mains avec Dominique Fortier, auteure, entre autres, du roman Du bon usage des étoiles.

Mon avis : (lu en novembre 2021)
Ce roman « cartographique » québécois est une invitation au voyage. Le lecteur découvre trois personnages très différents en quête de leurs origines.
Le narrateur est anonyme, il travaille comme libraire dans une boutique de livres d’occasion à Montréal, il n’a jamais voyagé que par les livres et les guides de voyages. Il porte autour de son cou, un compas-boussole déréglé qui est un cadeau de son père. Ce compas-boussole, sans aucune valeur, s’obstine à pointer en direction de l’îlot de Nikolski, à la pointe sud de l’Alaska, un bout de l’océan Pacifique Nord. Un minuscule village habité par 36 personnes, 5 000 moutons et un nombre indéterminé de chiens.
Originaire du Saskatchewan, Noah a grandi dans une roulotte avec une mère qui a passé sa vie à traverser le pays dans tous les sens. Descendant d’Indien chipeweyan, il est né sur la route, il a appris à lire sur les cartes routières et il possède un livre difforme, sans couverture, le « Livre sans visage » que son père a laissé à sa mère. Noah rêve de quitter la route et il part pour Montréal faire des études. Noah veut devenir archéologue et se spécialise dans l’histoire étrange des poubelles. 
Enfin Joyce, elle a grandie dans le village de pêcheurs de Tête-à-la-Baleine, dans le Golfe du Saint-Laurent, et elle ne rêve que de s’en échapper. Arrière-petite-fille de pirates, elle est décidée à se montrer digne de ses ancêtres. Elle part à Montréal et devient une pirate informatique. Elle construit et bricole des ordinateurs avec des vieilles machines et accessoires récupérés dans les poubelles de la ville.
Nos trois protagonistes ont des points en communs et vont se croiser de près ou de loin…
Un vrai roman d’aventure original, intelligent et plein de fraîcheur…
J’ai beaucoup aimé malgré une conclusion ouverte.

Extrait : (début du livre)
Mon nom n’a pas d’importance.
Tout débute au mois de septembre 1989, vers sept heures du matin.
Je dors encore, recroquevillé dans mon sac de couchage, étendu à même le plancher du salon. Autour de moi s’entassent les boîtes de carton, les tapis enroulés, les meubles à moitié démontés et les coffres à outils. Plus rien sur les murs, que les taches claires laissées par des cadres suspendus là de trop nombreuses années.
Par la fenêtre, on entend le rythme monotone des vagues qui déferlent sur les galets.
Chaque plage possède une signature acoustique particulière, qui varie selon la force et la longueur des vagues, la nature du sol, la morphologie du paysage, les vents dominants et le taux d’humidité dans l’air. Impossible de confondre le murmure feutré de Mallorca, le roulement sonore des cailloux préhistoriques du Groenland, la musique des plages coralliennes du Belize ou le grondement sourd des côtes irlandaises.
Or, le ressac que j’entends ce matin est aisément identifiable. Cette rumeur grave, un peu grossière, le son cristallin des galets volcaniques, le retour de vague légèrement asymétrique, l’eau riche en matières nutritives – il s’agit de l’inimitable ressac des îles Aléoutiennes.
J’entrouvre l’œil gauche en maugréant. D’où provient cet invraisemblable bruit ? L’océan le plus proche se trouve à plus de mille kilomètres d’ici. D’ailleurs, je n’ai jamais mis les pieds sur une plage.
Je m’extirpe du sac de couchage et titube jusqu’à la fenêtre. Accroché aux rideaux, je regarde la benne à ordures s’arrêter devant notre bungalow dans un couinement d’air comprimé. Depuis quand les moteurs diesels imitent-ils le ressac ?
Douteuse poésie de banlieue.

Petit Bac 2021
(9) Lieu
 

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Kukum – Michel Jean

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Libre Expression – septembre 2019 – 224 pages

Éditions Dépaysage – janvier 2020 – 296 pages

Quatrième de couverture :
Au soir de sa vie, grand-mère (kukum, en langue innue) depuis longtemps déjà, Almanda Siméon se retourne sur son passé et nous livre son histoire, celle d’une orpheline québécoise qui tombe amoureuse d’un jeune Amérindien puis partage la vie des Innus de Pekuakami (l’immense lac Saint-Jean), apprenant l’existence nomade et brisant les barrières imposées aux femmes autochtones. Centré sur le destin singulier d’une femme éprise de liberté, ce roman relate, sur un ton intimiste, la fin du mode de vie traditionnel des peuples nomades du nord-est de l’Amérique et les conséquences, encore actuelles, de la sédentarisation forcée. Son auteur Michel Jean, descendant direct d’Almanda Siméon, est un journaliste reconnu au Québec.

Auteur : Écrivain, journaliste à Montréal, Michel Jean est issu de la communauté innue de Mashteuiatsh.

Mon avis : (lu en novembre 2021)
La narratrice de ce roman est l’arrière-grand-mère de l’auteur.
Née en Irlande, Almanda émigre avec ses parents au Canada, orpheline à 3 ans, elle est recueillie par un couple chrétien de paysans pauvres installé à Saint-Prime près du Lac Saint-Jean. A quinze ans, Almanda rencontre Thomas Siméon, un jeune Indien Innu qui chassait près de la ferme. Le coup foudre est réciproque. Almanda rêve depuis toujours de liberté et elle décide d’épouser Thomas et de partir avec lui. Elle va découvrir la vie nomade des Innus, l’été au bord de Pekuakami (le lac Saint-Jean), puis à l’automne la transhumance en canoë sur la Péribonka vers le nord, puis à pieds jusqu’au territoire de chasse du clan Siméon,

les campements dans le bois l’hiver, la chasse, la pêche, les peaux que l’on vend au magasin de la Compagnie de la Baie d’Hudson… Mais un jour les bûcherons s’approprieront la forêt et les draves, puis des barrages hydrauliques rendront les rivières impraticables. Les Innus n’ayant plus accès à leurs territoires de chasse, sont parqués dans la réserve. Ils n’ont plus de travail, ils sont sédentarisés, l’alcool fait des ravages. Le gouvernement force leurs enfants à être scolarisés dans de lointains internats. C’est la fin de la culture innue… Almanda se sent impuissante face à des décisions prises loin de sa terre mais cette femme courageuse ne baissera jamais les bras. Elle a même refusé de faire déplacer sa maison pour laisser passer le chemin de fer…
Ce livre plein de poésie et d’humour dénonce la sédentarisation forcée des Autochtones.
C’est un témoignage indispensable pour comprendre la souffrance de ces hommes, femmes et enfants des Premières Nations. En quelques décennies, les communautés autochtones du Canada ont été impunément dépossédés de leur territoire ancestral !

Extrait : (début du livre)
Une mer au milieu des arbres. De l’eau à perte de vue, grise ou bleue selon les humeurs du ciel, traversée de courants glacés. Ce lac est à la fois beau et effrayant. Démesuré. Et la vie y est aussi fragile qu’ardente.

Le soleil monte dans la brume du matin, mais le sable reste encore imprégné de la fraîcheur de la nuit. Depuis combien de temps suis-je assise face à Pekuakami ?
Mille taches sombres dansent entre les vagues et cancanent avec insolence. La forêt est un univers de dissimulation et de silences. Proies et prédateurs y rivalisent d’habileté pour se fondre dans le décor. Pourtant, le vent porte le vacarme des oiseaux migrateurs bien avant qu’ils se montrent dans le ciel, et rien ne semble pouvoir contenir leurs jacassements.
Ces outardes apparaissent au début de mes souvenirs avec Thomas. Nous étions partis depuis trois jours, ramant vers le nord-est sans nous éloigner de la sécurité des berges. À droite, l’eau. À gauche, une ligne de sable et des rochers se dressant devant la forêt. J’évoluais entre deux mondes, plongée dans une griserie que je n’avais jamais éprouvée.
Quand le soleil déclinait, nous accostions dans une baie abritée du vent. Thomas montait le campement. Je l’aidais du mieux que je le pouvais en le mitraillant de questions, mais lui se contentait de sourire. Avec le temps, j’ai compris que pour apprendre, il fallait regarder et écouter. Rien ne servait de demander.
Ce soir-là, il s’est assis sur les talons et a placé l’oiseau qu’il venait d’abattre sur ses genoux, une bête bien grasse dont il a entrepris d’arracher les plumes en s’attaquant d’abord aux plus grosses. C’est un travail qui exige de la minutie, car si on se dépêche, le bout se casse et reste planté dans la chair. Prendre le temps. C’est souvent comme ça dans le bois.
Une fois l’animal débarrassé de son plumage, il l’a passé dans le feu pour brûler le duvet. Ensuite, avec la lame de son couteau il a gratté la peau, sans l’abîmer, elle et son précieux gras. Puis il a suspendu l’outarde au-dessus des flammes pour la faire cuire.
J’ai préparé du thé et nous avons mangé sur le sable face au lac noir sous un ciel étoilé. Je n’avais aucune idée de ce qui nous attendait. Mais, à ce moment précis, j’ai eu la conviction que tout irait bien, que j’avais eu raison de me fier à mon instinct.
Il parlait à peine le français et moi, pas encore l’innu-aimun. Mais ce soir-là, sur la plage, enveloppée des arômes de viande grillée, du haut de mes quinze ans, pour la première fois de mon existence je me sentais à ma place.
J’ignore comment l’histoire de notre peuple se terminera. Mais pour moi, elle commence par ce repas, entre la forêt et le lac.

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Après ma lecture, je suis tombée sur la vidéo de Karine…

Ghetto X – Martin Michaud

244587565_10158655591515678_1080343774914858784_nLu en partenariat avec Kennes éditions et Babelio

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Kennes – novembre 2019 – 522 pages

Libre Expression – août 2019 – 522 pages

Quatrième de couverture :
Ayant démissionné des crimes majeurs, Victor Lessard accepte de donner ses impressions à son ancienne partenaire, Jacinthe Taillon, sur la scène du meurtre d’un journaliste d’enquête. En parallèle, son mentor, Ted Rutherford, lui fait une révélation troublante à propos du passé de son père, Henri Lessard. Pris pour cible dans un attentat, Victor doit bientôt disparaître pour assurer sa sécurité et celle de ses proches. Jacinthe le rejoint en catimini et, ensemble, ils remontent une piste jusqu’à un obscur groupe armé d’extrême droite, lequel semble avoir été dans la mire du journaliste assassiné. Au péril de leur vie, ils tenteront de freiner les desseins meurtriers de ces extrémistes et ceux de l’homme mystérieux qu’ils protègent. Mais, pour Victor, un enjeu plus terrifiant se dessine : une descente au coeur de la faille qui a modifié la trajectoire de son existence afin de comprendre ce qui s’est réellement joué le jour du drame qui a causé la mort de sa mère et de ses frères.

Auteur : « Le maitre du polar québecois ». Né en 1970, établi à Montréal depuis plus de vingt ans, Martin Michaud a longuement pratiqué le métier d’avocat d’affaires avant de se consacrer pleinement à l’écriture. Reconnu par la critique comme le chef de file des écrivains de romans policiers québécois, il a obtenu un succès sans cesse grandissant avec ses sept thrillers, qui lui ont valu la reconnaissance du public et de nombreux prix littéraires. Il scénarise en outre d’après son œuvre une série télé intitulée Victor Lessard qui connaît un succès retentissant au Québec.

Mon avis : (lu en novembre 2021)
Ghetto X est le 5ème tome de la série Victor Lessard et contrairement à ce que je croyais, ce n’est pas une nouveauté puisque le livre date de novembre 2019… Une nouvelle enquête est bien parue au Québec en octobre 2021 sous le nom de « Jusqu’au dernier cri ». Étant partie en congés avant que le livre arrive dans ma boîte aux lettres, j’ai pu me procurer une version numérique québécoise. J’ai donc pu constater que l’édition de Ghetto X, reçue, est une version « française », un peu retouchée par rapport à la version québécoise, les tournures de phrases propre au québécois ont été gommées, cependant quelques expressions fleuries de Jacinthe Taillon, la « partner » de Victor Lessard ont été gardées.
Après l’enquête précédente, Victor Lessard a quitté le SPVM (Service de Police de la Ville de Montréal) et travaille maintenant dans un casino. Mais lorsque Jacinthe appelle son ex-partenaire à venir sur une scène de crime, Victor accepte. Un journaliste a été abattu dans son appartement du 44e étage, depuis l’extérieur, seul un tireur d’élite peut avoir fait cela. En parallèle, Victor a des soucis personnels, son mentor est mourant et celui-ci lui communique des détails sur le drame de son enfance et Victor se décide enfin de mener son enquête sur la mort de toute sa famille, le laissant seul rescapé. Et voilà que Victor échappe à un attentat, il décide de disparaître pour sa sécurité. Ces deux affaires ont-elles un lien ? En marge de la police, Victor et Jacinthe vont suivre la piste de tueurs extrémistes… L’intrigue est rythmée, les pistes multiples et l’histoire dévoile enfin un peu du passé de Victor. Je suis devenue une inconditionnelle de ce duos atypiques qui se mettent dans des situations souvent périlleuses.

Merci à Babelio et aux éditions Kennes pour cette lecture palpitante.

Extrait : (début du livre)
Trente-cinq minutes après l’assaut des Forces spéciales contre Ghetto X

Une pièce rectangulaire sans fenêtre, aux murs lambrissés de bois, avec une table, une chaise droite et un fauteuil sur roulettes. La porte s’ouvre, livrant le passage à une femme dans la quarantaine. Grande, mince, peau foncée, elle est vêtue d’un tailleur marine ajusté, et ses cheveux noirs sont remontés en chignon. L’homme qui la suit s’arrête dans l’encadrement, où des mains retirent, dans son dos, les menottes qui l’entravent.
L’interrogatrice lui désigne la chaise.
— Je vous demanderais de vous asseoir.
L’homme s’exécute et, tandis qu’elle prend place dans le fauteuil, il masse ses poignets endoloris et passe ses paumes sur son visage.
La femme attend un instant avant de reprendre.
— Quelque chose à boire, à manger?
Elle pose ses mains devant elle. Il détaille ses longs doigts entrelacés, ses ongles vernis avec soin. Il examine ensuite ses mains à lui, couvertes de coupures et d’ecchymoses, et note que de la crasse s’est incrustée sous ses ongles.
L’homme relève la tête.
— Je prendrais un café. Et mes cigarettes.
Elle esquisse un sourire crispé.
— On va aussi vous apporter de quoi vous débarbouiller et vous changer.
Il acquiesce. La femme désigne une caméra sur trépied dans un coin, braquée sur eux. Il remarque un point lumineux vert sur l’appareil, comme un cyclope qui l’observe.
— J’attire votre attention sur le fait que notre conversation est enregistrée et filmée.
L’homme hoche la tête et pousse un soupir. La femme le dévisage.
— Pour les fins de l’enregistrement, je suis Claire Sondos, agente du Service canadien du renseignement de sécurité. Maintenant, je vais vous demander de vous identifier.
Il se carre dans sa chaise et la fixe droit dans les yeux.
— Je m’appelle Victor Lessard.

Déjà lu du même auteur :

Il ne faut pas parler dans l'ascenseur Il ne faut pas parler dans l’ascenseur

La-chorale-du-diable La chorale du diable 41XmwAq16zL Je me souviens

56786_aj_m_2455 Violence à l’origine

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Lac-Mégantic, la dernière nuit – Radio-Canada Estrie

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Radio-Canada – juin 2020

Présentation :
Le 6 juillet 2013, aux petites heures du matin, un train laissé sans surveillance sur une voie ferrée au Québec part à la dérive.
Le lourd convoi de 72 wagons de pétrole brut termine sa course folle en plein centre-ville de Lac-Mégantic, faisant 47 victimes. Récit de cette dernière nuit qui a marqué les gens de Lac-Mégantic à jamais.

Auteurs : Marie-Hélène Rousseau, journaliste
Marie Eve Lacas, journaliste-illustratrice
Myriam Roy, bédéiste

Mon avis : (lu en août 2021)
Cette BD reportage numérique rend hommage aux 47 victimes de la tragédie ferroviaire qui a eu lieu dans la nuit du 6 juillet 2013 à Lac-Mégantic, ville de la région d’Estrie, au Québec.
Cette tragédie est le pire incident de l’histoire du Canada impliquant des liquides inflammables. La ville de Lac-Mégantic a été construite autour de la voie ferrée et le déraillement du convoi a provoqué des explosions et un incendie qui ont détruit, dans le centre-ville, une quarantaine d’édifices dans une zone de 2 km2, tuant 47 personnes. Deux mille autres personnes ont dû être évacuées de leur domicile.

Cette nuit tragique est racontée du point de vue de Pascal Charest, qui a perdu sa conjointe et ses enfants, de celui d’Isabelle Hallé, qui a perdu de nombreux amis, et de Colette Roy Laroche, l’ancienne mairesse de cette communauté.
Tout commence avec le 5 juillet, une belle journée d’été, Pascal, Talitha et leurs deux filles Alyssa et Bianca passent l’après-midi à la plage. Colette Roy Laroche fait visiter sa ville à sa famille.
Au Musi-Café c’est jour de fête : pour l’anniversaire de Stéphane, ces amis lui ont organisé une soirée surprise. Isabelle Hallé et son amoureux sont les premiers invités arrivés…
En parallèle, le lecteur suit le parcours du convoi de pétrole brut de 72 wagons formant un train de près d’1,5 km et 10290 tonnes et Thomas Harding, son mécanicien de locomotive depuis Farnham vers Nantes. Un voyage de 200 km qu’il fera seul tout en restant en étroite communication avec le contrôleur de Farnham.
Cette BD raconte les dernières heures avant la tragédie et  nous fait comprendre réellement ce qui s’est passé et comment l’enchaînement d’une multitude de facteurs plus ou moins importants a eu un effet affreusement dramatique…
Les auteures sont journalistes, elles se sont appuyées sur des témoignages et sur ce qui s’est dit au procès pour réaliser cette BD reportage bouleversante et pleine d’enseignement.

Extrait : (début de la BD)

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Déjà lu chez Radio-Canada

raifbadawi Raif Badawi, rêver de liberté

La fille dans l’écran – Manon Desveaux et Lou Lubie

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Quatrième de couverture :
Coline vit en France et rêve de devenir illustratrice. Ses recherches d’inspiration la conduisent à contacter Marley, une photographe installée à Montréal.
De son côté, Marley a abandonné sa passion pour la photo pour se laisser porter par une vie sociale trépidante : un job alimentaire, un amoureux québécois…
Les deux jeunes femmes que tout oppose vont tisser sur internet un lien plus fort que la distance et le décalage horaire, qui va grandir de façon troublante jusqu’à la rencontre…

Auteures : Lou Lubie écrit des livres depuis qu’elle a dix-huit ans. Ses cinq premiers ouvrages sont parus à l’île de La Réunion, où elle a grandi. En 2016, elle raconte avec humour sa vie de bipolaire dans Goupil ou face. Passionnée par l’interaction et le numérique, elle a fondé le Forum Dessiné.
Manon Desveaux est diplômée en storyboard de The Animation Workshop et travaille pour le cinéma d’animation. Même loin des écrans, elle garde toujours un carnet en poche pour croquer les petits éblouissements du quotidien !

Mon avis : (lu en août 2021)
Cette BD est née de la collaboration entre Lou Lubie et Manon Desvaux. Lou dessine en couleur l’histoire de Marley, photographe française vivant à Montréal et Manon donne vie en noir et blanc à Coline, illustratrice à Périgueux, en France.
Expatriée au Québec, Marley a mis de côté sa passion pour la photographie pour travailler dans un café. Un jour, elle reçoit un courriel de Coline qui lui donne le droit d’utiliser l’une de ses photos pour en faire une illustration. Et voilà que naît entre les deux jeunes femmes une correspondance amicale puis une complicité qui grandit au fil de leurs échanges virtuels. Elles se confient l’une à l’autre à propos des situations dont elles doivent faire face dans leurs vies personnelles et/ou professionnelles.
Quelques mois plus tard, lorsque Marley a l’occasion de revenir en France pour l’été, Coline et elle décident de se rencontrer, enfin, « en vrai ».
Cet album d’une grande sensibilité adopte un style graphique et narratif original. Page de gauche, la vie de Coline, illustrée en noir et blanc, c’est une jeune fille réservée, angoissée qui sort peu de chez elle. Page de droite, illustrée avec des couleurs vives, Marley est plus spontanée, elle a une vie plus extravertie…
Une jolie histoire pleine de sensibilité.

Extrait : (début de la BD)

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Petit Bac 2021
(8) Être humain ou Objet

Chroniques de jeunesse – Guy Delisle

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Quatrième de couverture :
Vous ne le saviez peut-être pas mais avant d’être un célèbre auteur de bandes dessinées, le jeune étudiant Guy Delisle a travaillé trois étés dans une usine à papier. À partir de cette expérience de jeunesse, il dresse un portrait drôle et tendre du monde du travail et questionne les relations qu’il entretient avec son père, lui-même salarié dans l’usine.

Auteur : Guy Delisle est né en 1966 à Québec. Il suit des études d’arts plastiques et d’animation et embarque pour l’Europe en 1988. Il entame alors une carrière d’animateur, métier qu’il exercera pendant dix ans, avant de réaliser son propre court-métrage, Trois Petits Chats. Il publie ses premiers albums à l’Association : outre Shenzhen, un récit de voyage lié à son métier d’animateur, citons Aline et les autres, remarquable exercice de style, proche de son travail en animation, suivi en 2001 par Albert et les autres. Par ailleurs, Guy Delisle n’hésite pas à s’aventurer dans d’autres univers avec la série humoristique Inspecteur Moroni ou Louis à la plage et Louis au ski, deux récits autobiographiques pleins de charme et sans parole. Par son regard, à la fois acéré et bienveillant, sur une culture étrangère, Chroniques birmanes constitue le prolongement de la démarche initiée avec Shenzhen et Pyongyang et poursuit la série d’ouvrages que Guy Delisle a consacrés à ses voyages en Asie.

Mon avis : (lu en mars 2021)
Cette BD est autobiographique, Guy Delisle revient sur sa jeunesse comme l’indique le titre… Il raconte son expérience de son job d’été à partir de ses 16 ans et durant trois années dans une usine de ‘pâte et papier’ à Québec. Cette usine, il la connaît depuis toujours puisque son père fait parti des cadres.
Il découvre la dureté du travail d’ouvrier, il va apprendre à connaître les machines, à supporter le bruit, la chaleur, la fatigue et le travail de nuit. Il découvre également un monde d’adultes, exclusivement des hommes, aux plaisanteries souvent lourdes…
Guy va devoir s’adapter,il lui faut apprendre à manipuler la grue, à nettoyer l’allée de la machine avec un tuyau à l’air comprimé, à balayer le papier qui se casse dans le recyclage, situé sous la machine… Il découvre de nombreux gestes techniques qu’il va peu à peu acquérir pour couper le papier, le recycler tout en ménageant ses forces.
La semaine, c’est 4 jours de 12 heures de travail. Il ne sait jamais à l’avance s’il va être appelé pour la nuit ou la journée.
Guy se destine à faire des études d’arts plastiques. Lors de ses repos, il dessine déjà et découvre de nombreux auteurs de bande dessinée à la bibliothèque municipale.
Avec son sens de l’observation et l’art de raconter les histoires Guy Delisle nous emmène au pays des « Temps modernes » pour nous décrire l’usine et ses ouvriers aussi bien qu’il a su nous faire voyager en Israël, en Birmanie, en Chine ou en Corée du Nord !

Extrait :

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Déjà lu du même auteur : 

chroniques_de_J_rusalem Chroniques de Jérusalem shenzhen  Shenzhen

pyongyang Pyongyang  le_guide_du_mauvais_p_re Le Guide du Mauvais Père tome 1 71bYqARivUL Chroniques Birmanes 

louis au ski Louis au ski guide du mauvais père_t2 Le Guide du mauvais père tome 2

113165080 S’enfuir, récit d’un otage Comment ne rien faire

La recette québécoise

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Mes autres billets n’étant pas encore finalisés, je commence ce rendez-vous de « Québec en Novembre » avec les papilles…
Cette fois-ci, je m’y suis pris un peu plus en avance pour sélectionner la recette de la fameuse « Tarte au sucre » québécoise

Pour la réalisation, elle a été seulement faite la semaine dernière…

Pour la recette, une petite traduction s’impose pour la température en °F et pour les quantités en tasse et en cuillère à thé…
(un outil de conversions bien utile existe sur ce site !)

Ingrédients :

1 pâte brisée
1 tasse de cassonade   (ou 200 g)
1/4 de tasse de farine  (ou 30 g)
1 pincée de muscade
2 tasses de crème
  (ou 500 ml)
1 cuillère à thé d’essence d’érable (ou de vanille)   (ou 1 cuillère à café)
1/4 tasse de beurre  (ou 60 gr)
1 œuf

Étape 1 : Préchauffer le four à thermostat 7 (350 degrés Farenheit) —-> en France : 180°C (thermostat 6)

Étape 2 : Abaisser la pâte brisée dans un moule

Étape 3 :
Dans un bol, mélanger les ingrédients secs : la farine, la cassonade, la muscade. Verser sur la pâte brisée.

Étape 4 : Dans un bol, mélanger la crème, l’œuf et l’essence d’érable. Verser le mélange sur les ingrédients secs.

Étape 5 : Parsemer la tarte de noisettes de beurre.

Étape 6 : Cuire au four durant 45 à 50 minutes, jusqu’à ce que lorsque vous bouger légèrement la tarte, vous sentiez que le mélange ne bouge pratiquement plus.

Résultat : 

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Plutôt appétissant malgré une caramélisation un peu trop poussée ?
Gustativement, la tarte au sucre a été bien appréciée par mon mari et moi…
Une recette riche en calories et qui pourrait être bretonne !
Moins de beurre, plus de crème mais autant de sucre que pour un kouign-amann !

Mes variantes : Sachant que je ne sais pas suivre une recette à la lettre…
J’ai fait la recette avec l’option vanille, avec un sachet de sucre vanillé car impossible de trouver du sirop d’érable au supermarché de ma station balnéaire bretonne préférée…
Je n’ai mis que 400 ml de crème mais ajouté un œuf à la recette choisie… car d’autres recettes de tarte au sucre en mettait un et cela me semblait cohérent si je voulais que la tarte se tienne…

Écoutons la télé !


N’importe quoi – Éric Lapointe
Le titre dit tout

L’année dernière, j’avais déjà fait un article sur la Télévision Québécoise vue depuis la France grâce à TV5 MONDE

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Je continue toujours à regarder très régulièrement « Le journal de Radio-Canada« . C’est toujours intéressant de voir les nouvelles du monde avec un autre point de vue que celui de la France…
C’est également l’occasion de mieux découvrir un pays en étant sensibilisé à ses propres problématiques : cette année avec le Covid et plus récemment les élections américaines, c’est vraiment intéressant de confronter plusieurs médias…

Il y a une nouveauté cette année avec TV5 MONDE, depuis le 9 septembre 2020, c’est sa plateforme francophone gratuite de vidéo à la demande TV5MONDEplus

De nombreux films, séries, documentaires, programmes jeunesse, magazines et reportages qui sont le reflet de toute la diversité et créativité des cultures francophones à travers le monde.
TV5MONDEplus est la plateforme francophone mondiale de vidéos à la demande. Gratuite, cette offre de contenus exclusivement en français sous-titré a pour but de vous faire découvrir les programmes francophones et est disponible sur tous les supports web et mobiles.

Côté Québec, j’ai trouvé quelques séries comme Unité 9 (7 saisons), Faits Divers (3 saisons, en cours de visionnage), Les Pays d’en Haut (3 saisons, à découvrir), Au secours de Béatrice (5 saisons)
Une émission culinaire dans la catégorie « Culture et Art de vivre » Les chefs ! (malheureusement qu’une seule saison, la 8)

Le moteur de recherche n’est pas encore très efficace et c’est en fouillant et en explorant les diverses catégories que l’on trouvera son bonheur ou que l’on fera des découvertes inattendues : films, séries, documentaires, podcast, jeux, programmes jeunesse…
Beaucoup de belles choses à découvrir de la francophonie !

Oyana – Eric Plamondon

oyana Quidam éditeur – mars 2019 – 150 pages

Quatrième de couverture :
Elle a fait de son existence une digue pour retenir le passé. Jusqu’à la rupture. Elle est née au pays Basque et a vieilli à Montréal. Un soir de mai 2018, le hasard la ramène brutalement en arrière. Sans savoir encore jusqu’où les mots la mèneront, elle écrit à l’homme de sa vie pour tenter de s’expliquer et qu’il puisse comprendre. Il y a des choix qui changent des vies. Certains, plus définitivement que d’autres. Elle n’a que deux certitudes : elle s’appelle Oyana et l’ETA n’existe plus.

Auteur : Eric Plamondon est né à Québec en 1969 et vit dans la région de Bordeaux depuis une vingtaine d’années. Taqawan, son roman précédent, a reçu les éloges tant de la presse que des libraires et obtenu le Prix France-Québec 2018.

Mon avis : (lu en novembre 2020)
Une histoire percutante fait de chapitres courts entre le Québec et le Pays Basque.
Oyana vit à Montréal avec Xavier son conjoint depuis vingt-trois ans. Elle a laissé son passé derrière elle. Née au Pays Basque le 20 décembre 1973, le jour de l’attentat le plus spectaculaire organisé par ETA (Euskadi Ta Askatasuna, Pays Basque et Liberté), contre Carrero Blanco, le bras droit de Franco. Lorsque le 3 mai 2018, Oyana lit dans le journal l’annonce de la disparition de l’ETA, elle n’a qu’une envie, rentrer et revoir ses parents et son pays d’enfance…
Elle écrit donc une longue lettre à Xavier pour lui raconter la vérité et lui dévoiler sa véritable histoire. Elle n’est pas Nahia Sanchez (nouvelle identité qu’elle a prise) mais Oyana Etchebaster. Avec cette confession, le lecteur va découvrir les liens qui relient Oyana au Pays Basque, à l’ETA et comment elle est arrivée au Québec…
L’auteur québécois vit dans les environs de Bordeaux, donc très proche du Pays Basque. Avec ce roman, nous découvrons que le Québec et le Pays Basque se rejoignent sur plusieurs points, la pêche à la baleine et la lutte indépendantiste…
Un roman très bien documenté sur une région que j’ai la chance de connaître.

Extrait : (page 15)
Les trois hommes se relaient toutes les heures dans l’étroit conduit pour creuser. Au fond du trou, Iban pense à la femme qu’il a quittée pour venir ici se battre pour la cause. La femme est enceinte. Elle accouchera avant la fin de l’année. Lui doit creuser. Il faut que le tunnel atteigne le milieu de la rue Claudio Coello pour ensuite y entasser un maximum de dynamite, deux mètres sous la chaussée. Les trois hommes procèdent avec la plus grande prudence. L’opération dure depuis des mois mais on touche au but. On connaît l’emploi du temps du Premier ministre par cœur. Il emprunte cette rue chaque matin après une visite à l’église Saint- François-di-Borgia. Il commence toujours sa journée de travail par une prière. Le détonateur est connecté. Les trois hommes ont préparé leur fuite dans les moindres détails. Ils changeront de véhicule à mi-chemin pour semer d’éventuels poursuivants. C’est bientôt Noël. Mika, déguisé en électricien, tient le détonateur. Iban guette la rue, prêt à donner le signal. Jon au volant de la Fiat laisse tourner le moteur. La luxueuse Dodge Dart approche. Au moment où elle atteint la zone fatidique, Iban donne le signal, Mika active le détonateur et la force de l’explosion fait s’envoler vers le ciel le Premier ministre, son garde du corps et son chauffeur. Le souffle est si puissant que la voiture blindée est projetée à trente mètres dans les airs au-dessus d’un immeuble et s’écrase dans la cour intérieure du couvent voisin. La poussière n’est pas encore retombée que Jon, Mika et Iban sont déjà loin. Carrero Blanco agonise, le garde et le chauffeur sont morts.
Au même moment, alors qu’ETA vient de réaliser l’attentat le plus spectaculaire de son histoire, une femme donne naissance à une petite fille. Nous sommes le 20 décembre 1973. Oyana vient de voir la lumière au bout du tunnel.

121093083_10157772631766848_3830306120905934516_oPlace de la République – Coeur de pirate 
Un roman qui a traversé l’océan

Déjà lu du même auteur :

taqawan Taqawan

Comment ne rien faire – Guy Delisle

41ybzkL6qGL Pastèque – août 2007 – 142 pages

Quatrième de couverture :
Comment ne Rien Faire regroupe les courts travaux de l’auteur québécois parus dans diverses revues comme Lapin ou Spoutnik. A travers ses courtes histoires, l’auteur trace une œuvre empreinte de finesse, d’humour et pose un regard incroyablement lucide sur ses contemporains et leurs défauts.

Auteur : Guy Delisle est né en 1966 à Québec. Il suit des études d’arts plastiques et d’animation et embarque pour l’Europe en 1988. Il entame alors une carrière d’animateur, métier qu’il exercera pendant dix ans, avant de réaliser son propre court-métrage, Trois Petits Chats. Il publie ses premiers albums à l’Association : outre Shenzhen, un récit de voyage lié à son métier d’animateur, citons Aline et les autres, remarquable exercice de style, proche de son travail en animation, suivi en 2001 par Albert et les autres. Par ailleurs, Guy Delisle n’hésite pas à s’aventurer dans d’autres univers avec la série humoristique Inspecteur Moroni ou Louis à la plage et Louis au ski, deux récits autobiographiques pleins de charme et sans parole. Par son regard, à la fois acéré et bienveillant, sur une culture étrangère, Chroniques birmanes constitue le prolongement de la démarche initiée avec Shenzhen et Pyongyang et poursuit la série d’ouvrages que Guy Delisle a consacrés à ses voyages en Asie.

Mon avis : (lu en novembre 2019)
J’ai trouvé cette BD à la Bibliothèque, à l’époque où l’on pouvait fouiller…
Cette BD regroupe 24 histoires courtes parues dans plusieurs revues comme Lapin et datant de la période de 1995 à 2006.
Le style du dessin et celui du fond est très différent suivant les histoires. Il y a de la poésie, de l’absurde, du vécu, du surréalisme, du léger, du profond, de l’humour, de l’émouvant…

Je regrette que les histoires n’ont pas été mises dans l’ordre chronologique pour pouvoir facilement se rendre compte de l’évolution du dessinateur…
Je n’ai pas été convaincu par cette BD un peu « fourre tout »…

Extrait :

aeroporte01aeroporte02 aeroporte03   aeroporte04 spaghetti01 spaghetti02

Déjà lu du même auteur : 

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