La longue marche des dindes – Léonie Bischoff, Kathleen Karr

81LB+w24qbL  Rue de Sèvres – septembre 2022 – 144 pages

Prix Jeunesse Angoulême 2023

Quatrième de couverture :
Missouri, été 1860. Après avoir quadruplé son CE1 à 15 ans, Simon diplômé d’office par Miss Rogers se voit refuser l’entrée en CE2 et doit gentiment déployer ses ailes. Aussi, le soir même de cette mauvaise nouvelle, lorsqu’il apprend que les dindes sur pattes valent 20 fois plus à Denver que chez lui, il décide d’acquérir 1000 têtes pour les convoyer sur 1000 kilomètres et prouver ainsi qu’il a le sens des affaires. Il recrute pour l’escorter une équipe improbable avec laquelle il va devoir traverser le désert, affronter les rocheuses et négocier avec les Indiens ! Ces derniers accepteront ils de laisser passer cette étrange caravane qui doit atteindre Denver pour y faire fortune ? Le magnifique roman de Kathleen Karr adapté par l’autrice du brillant Anaïs Nin : sur la mer des mensonges, Léonie Bischoff, qui signe son premier titre jeunesse.

Auteures : Après l’obtention d’un diplôme en bande dessinée de l’Institut Saint-Luc de Bruxelles, Léonie Bischoff est libraire et travaille pour Manolosanctis : en 2010 sort Princesse Suplex, l’histoire d’une femme employée de bureau la semaine et catcheuse le week-end. Léonie Bischoff publie ensuite Hoodoo Darlin’ ainsi que trois adaptations de polars suédois de Camilla Läckberg, cosignées avec Olivier Bocquet. En 2018, elle signe, avec Thomas Römer, le numéro de « La petite Bédéthèque des Savoirs » consacré à la Bible. En 2020 paraît un one-shot inspiré de la vie de la diariste et romancière Anaïs Nin. Elle réalise en 2022 son premier album jeunesse, La longue marche des dindes, adapté du roman du même nom de Kathleen Karr.
Kathleen Karr a grandi dans une ferme à Dorothy (New Jersey). Après des études en littérature anglaise, elle a travaillé dans le milieu du cinéma. Elle se lance dans l’écriture sous l’influence de son mari et en 1990, ses enfants lui demandent d’écrire pour eux. Elle rédige alors « It Ain’t Always Easy » (« C’est la vie ») et découvre qu’elle aime beaucoup écrire pour la jeunesse. Ses romans ont été récompensés par plusieurs prix, aux États-Unis et au-delà.

Mon avis : (lu en janvier 2023)
Cette bande dessinée est une adaptation du roman jeunesse « La longue marche des dindes » de Kathleen Karr que je n’ai pas lu.

Simon Green est un orphelin maltraité par son oncle, sa tante et ses cousins qui l’ont recueilli et considéré comme un idiot par les habitants de son village. Encouragé par son institutrice, il décide de prendre son destin en main.
A quinze ans, quittant l’école diplômé d’office, après avoir quadruplé son CE1, Simon se lance dans le projet un peu fou, conduire un convoi de mille dindes jusqu’à Denver à pied.
Au Missouri, dans les années 1860, les dindes ont tellement pondu qu’elles ne valent plus rien. Alors qu’à 1000 km de là, à Denver, les dindes se vendent au moins cinq dollars pièce.
Simon va recruter un conducteur de mules, Peece, l’ivrogne du village et son chien, Emmett, préparer son trajet qui doit passer sur les territoires des Indiens. C’est le début d’une grande aventure à travers les Grandes Plaines jusqu’aux Rocheuses. Le Far West lui réserve de l’aventure et des rencontres inoubliables, comme Jo, esclave en fuite, des indiens et Lizzie…
Simon est plus intelligent qu’il n’y paraît. Il a un grand cœur.

Les dessins sont très doux, les paysages magnifiques. Une histoire belle et positive.

Extrait : (début de la BD)

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Petit bac 2023(1) Animal

Déjà lu du même auteure :

71obyfaCCyL Anaïs Nin : Sur la mer des mensonges

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Film : Petit Pays – Eric Barbier

Date de sortie : 27 août 2020

Réalisé par : Eric Barbier

d’après le livre Petit Pays de Gaël Faye

Acteurs : Jean-Paul Rouve, Djibril Vancoppenolle, Dayla De Medina, Isabelle Kabano

Durée : 1h53

Synopsis : Dans les années 1990, un petit garçon vit au Burundi avec son père, un entrepreneur français, sa mère rwandaise et sa petite sœur. Il passe son temps à faire les quatre cents coups avec ses copains de classe jusqu’à ce que la guerre civile éclate mettant une fin à l’innocence de son enfance.

Mon avis : (vu le 27 août 2020)
Petit Pays est l’adaptation du roman écrit par Gaël Faye et paru en août 2016.

En 1992, à Bujumbura, capitale d’alors du Burundi, Gabriel vit à 10 ans une enfance heureuse avec sa petite sœur Ana, son père français et sa mère rwandaise. Avec les copains, ils font les 400 coups… Ils volent des mangues dans les jardins pour les vendre à la sauvette, la carcasse d’une vieille voiture abandonnée, leur sert de refuge…
Mais bientôt c’est la guerre et le génocide et Gaby va devoir quitter son insouciance.
C’est à travers le regard d’enfant de Gaby, que le lecteur assiste en parallèle à l’embrasement de la situation politique et sociale du pays et au déchirement de sa famille.
L’ambiance est pesante, aussi bien dans le pays et les tensions ethniques que dans la famille.
Eric Barbier a adapté avec fidélité le roman à succès de Gaël Faye, il a donné une grande place au huis clos familial. Le film a été tourné au Rwanda et l’on ressent parfaitement la chaleur et les couleurs de l’Afrique.

J’ai bien aimé ce film qui m’a vraiment donné envie de relire le livre !

Bande-Annonce :

Livre dont le film a été adapté : 

Petit pays


Petit Pays – Gaël Faye

Matricule 1139 – Peter Robinson

81wkUXPfcDL Livre de Poche – octobre 2007 – 480 pages

traduit de l’anglais par Henri Yvinec

Titre original : A Necessary End, 1989

Quatrième de couverture :
Eastvale, Yorkshire. Lors d’une manifestation antinucléaire, la police charge violemment la foule, faisant plusieurs blessés. Mais, à l’issue des échauffourées, on découvre le corps de l’agent Gill, poignardé. Les suspects ne manquent pas et la tâche de l’inspecteur Banks s’avère particulièrement délicate. D’autant que débarque de Londres un collègue réputé pour son racisme, son machisme et sa brutalité. « Dirty Dick » Burgess va obliger Banks à suivre une voie qui pourrait bien lui coûter sa carrière… ou pire. Et, comme on s’en doute, une mort n’arrive jamais seule…

Auteur : Auteur canadien d’origine anglaise, Peter Robinson est né en 1950 dans le Yorkshire. Il commence une carrière d’enseignant puis écrit, à partir de 1987, les premières enquêtes de l’inspecteur Alan Banks. En 2000, Saison sèche obtient le prestigieux Anthony Award et, en France, le Grand Prix de littérature policière. Peter Robinson a également reçu à six reprises le Arthur Ellis Award, prix du meilleur roman policier canadien. 

Mon avis : (lu en juillet 2020)
Troisième enquête de l’inspecteur divisionnaire Banks dans la campagne des Yorkshire Dales. Une manifestation antinucléaire et pacifique désorganisée par une charge violente de la police et le corps sans vie de l’agent Gill (Matricule 1139) est retrouvé sur le pavé… Les suspects sont nombreux et l’enquête s’annonce difficile pour Banks et son équipe. Et voilà qu’on lui envoie de Londres un collègue, « Dirty Dick » Burgess, pour diriger l’enquête. Une ambiance très « british », des litres de bière bus, des personnages haut en couleurs et des échanges savoureux entre Banks et son supérieur Burgess à la réputation difficile… Une lecture sympathique.

Extrait : (début du livre)
Les manifestants se pressaient sous la bruine de mars devant le Centre culturel d’Eastvale. Certains brandissaient des pancartes de fortune, mais les slogans antinucléaires s’étaient brouillés sous la pluie, telles les lettres rouges que l’on voit dégouliner sur l’écran au début des films d’horreur. Il était difficile à présent d’y lire quoi que ce soit. À huit heures et demie, tous étaient trempés jusqu’aux os et en avaient assez. Aucune caméra de télévision ne filmait la scène et pas un seul reporter ne se mêlait à la foule. Les protestations n’étaient plus à la mode et les médias ne s’intéressaient qu’à ce qui se déroulait à l’intérieur du Centre. D’autant que le temps était froid et humide et que dehors il faisait noir.

Malgré leur déception, les gens s’étaient jusque-là montrés patients. En dépit de la pluie qui leur plaquait les cheveux sur le crâne et leur coulait dans le cou, ils brandissaient leurs panneaux illisibles et dansaient d’un pied sur l’autre depuis une heure. Mais maintenant plusieurs d’entre eux commençaient à éprouver une sensation de claustrophobie. La North Market Street était étroite et seuls des réverbères à gaz à l’ancienne l’éclairaient. La foule était cernée de tous côtés par les forces de l’ordre, qui s’étaient tellement rapprochées qu’elle n’avait plus d’espace pour s’étaler. Un cordon supplémentaire de policiers montait la garde au sommet des marches, près des lourdes portes de chêne et, en face de la grande bâtisse, d’autres agents bloquaient les venelles qui menaient aux ruelles tortueuses et à la rase campagne, au-delà de Cardigan Drive.

 

parlement-europeen2020_600
Angleterre

Petit bac 2020a(6) Objet

Film : Police – Anne Fontaine

Date de sortie : 2 septembre 2020

Réalisé par : Anne Fontaine

d’après le livre Police d’Hugo Boris

Acteurs : Omar Sy, Virginie Efira, Grégory Gadebois, Payman Maadi

Durée : 1h39

Synopsis : Virginie, Erik et Aristide, trois flics parisiens, se voient obligés d’accepter une mission inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière. Sur le chemin de l’aéroport, Virginie comprend que leur prisonnier risque la mort s’il rentre dans son pays. Face à cet insoutenable cas de conscience, elle cherche à convaincre ses collègues de le laisser s’échapper.

Mon avis : (vu en avant-première le 14 août 2020)
Police est l’adaptation du roman écrit par Hugo Boris et paru en août 2016.
Après sa demande d’asile refusée, un migrant doit être conduit du centre de rétention à l’aéroport de Roissy, pour y prendre un avion vers son pays d’origine, le Tadjikistan. Cette mission a été confiée à trois policiers, Virginie, Aristide, Erik. Ce n’est pas un travail habituel pour eux trois.
Le film commence avec une présentation des protagonistes très originale : à travers plusieurs mêmes scènes vécues de points de vue différents par chacun des trois flics,
le spectateur découvre la vie, les soucis, les états d’âme, les traumatismes de Virginie, Aristide et Erik.
Puis commence le huis clos dans la voiture de police entre les trois policiers et le réfugié. Ce dernier est un homme calme, muet, sans réaction qui pleure en silence. Virginie va ouvrir le dossier du Tadjike et apprendre que l’expulsion de ce dernier vers son pays le condamne à mort. Que faire ? Obéir et faire docilement le travail ? Lui laisser une chance de s’échapper ?
Un film coup de poing qui évoque non seulement le sort des migrants mais aussi le quotidien des policiers, et qui interroge le spectateur dans le même cas de conscience.
L’adaptation est très réussite grâce à l’atmosphère de ce huis clos de plus en plus sombre et pesant et au jeu des acteurs où tout est dans les regards, les non-dits.

Bande-Annonce :

Livre dont le film a été adapté : 
9782367629384-001-T Police – Hugo Boris

Le Rocher aux corbeaux – Peter Robinson

PeterRobinson2 Livre de Poche – avril 2006 – 352 pages

traduit de l’anglais par Henri Yvinec

Titre original : A Dedicated Man, 1988

Quatrième de couverture :
Tout le monde aimait et appréciait Harry Steadman. Tout le monde respectait et admirait ce professeur d’université, spécialiste d’archéologie industrielle, qui vivait à Swainsdale et en était devenu l’historien local. Pourtant, quelqu’un lui a fracassé le crâne et a abandonné son corps dans cette campagne du Yorkshire qu’il aimait tant: exactement le genre de crime qui bouleverse une petite ville. Si quelqu’un d’aussi populaire peut être assassiné de sang-froid et avec une telle barbarie, chaque citoyen est potentiellement une victime… ou un meurtrier.
Et pour l’inspecteur divisionnaire Banks, qui a quitté Londres pour échapper à son climat de violence, les suspects ne manquent pas. Reste à savoir qui a été tué: le mari, l’ancien amant d’une chanteuse de pop, l’archéologue, l’historien ou – pourquoi pas ? – l’habitué du pub ?

Auteur : Auteur canadien d’origine anglaise, Peter Robinson est né en 1950 dans le Yorkshire. Il commence une carrière d’enseignant puis écrit, à partir de 1987, les premières enquêtes de l’inspecteur Alan Banks. En 2000, Saison sèche obtient le prestigieux Anthony Award et, en France, le Grand Prix de littérature policière. Peter Robinson a également reçu à six reprises le Arthur Ellis Award, prix du meilleur roman policier canadien. 

Mon avis : (lu en juillet 2020)
Deuxième enquête de l’inspecteur divisionnaire Banks dans la campagne des Yorkshire Dales, une région qu’il ne connaît pas encore très bien, ayant lui-même longtemps travaillé à Londres.
Un éminent professeur universitaire a été retrouvé avec le crâne fracassé. Et pourtant, c’est un homme que tout le monde considère comme chaleureux et sans histoire… Banks va s’intéresser au passé de la victime et à ses proches.
Un polar très anglais où tout est dans l’atmosphère des lieux, dans l’analyse minutieuse des personnages… L’intrigue est menée plutôt classiquement, l’inspecteur et son équipe explorent de nombreuses pistes et peu à peu toutes les pièces du puzzle s’assemblent jusqu’à la résolution…
Une série que je vais peu à peu continuer à découvrir.

Extrait : (début du livre)
Quand le soleil fut assez haut pour répandre sa lumière sur les toits d’ardoises situés de l’autre côté de la rue, il s’infiltra par une fente à travers les rideaux de la chambre de Sally Lumb et darda ses rayons sur une mèche d’un blond doré, qui s’enroulait sur sa joue. La jeune fille rêvait. Minotaures, employés de bureau, gazelles et trolls s’ébattaient dans les granges, les appartements en duplex et les palais de style gothique qui peuplaient son sommeil. Mais quand elle se réveilla quelques heures plus tard, tout ce qui lui resta en mémoire, ce fut l’image troublante d’un chat qui marchait sur un grand mur hérissé de morceaux de verre brisé. Ah ! les rêves ! La plupart d’entre eux, elle les ignorait. Ils étaient totalement étrangers à ceux d’un autre genre, les plus importants, qu’elle faisait sans avoir besoin de s’endormir. Au cours de ceux-ci, elle était reçue à ses examens, elle était admise à la Marion Boyars Academy of Theater Arts. Sally y étudiait l’art dramatique, le travail de mannequin, les techniques du maquillage car elle était suffisamment réaliste pour se rendre compte que si elle n’avait pas le talent d’actrice d’une Kate Winslet ou d’une Gwyneth Paltrow, elle pourrait au moins travailler en marge de ce monde prestigieux.
Quand elle finit par se réveiller, le rai de lumière s’était déplacé et venait frapper le sol à proximité de son lit, barrant le tas de vêtements en désordre qu’elle y avait posé la veille au soir. Elle entendit le bruit des assiettes et des couverts dans la cuisine au rez-de-chaussée et le fumet du rosbif montait jusqu’à sa chambre. Elle se leva. C’était une bonne tactique, se dit-elle, que de descendre le plus vite possible et d’aider à préparer les légumes avant que sa mère l’appelle. « Le repas est servi ! » criait celle-ci de sa voix grinçante. En tout cas, en faisant preuve de bonne volonté, elle éviterait peut-être des questions trop précises sur son retard la veille au soir.

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Angleterre

Petit bac 2020a(6) Animal

Le Voyeur du Yorkshire – Peter Robinson

81-pkeXoGWL Livre de Poche – mars 2007 – 352 pages

traduit de l’anglais par Jean Esch

Titre original : Gallows View, 1987

Quatrième de couverture :
Eastvale, paisible petite ville du Yorkshire, au cadre idyllique. C’est là que vient d’être muté l’inspecteur Banks, qui a quitté sans regret Londres et son cortège de violences.
Mais, sous ce décor de carte postale, se cache une réalité beaucoup plus sombre, beaucoup plus dangereuse, incarnée
par un voyeur qui espionne les femmes la nuit dans leur chambre…
Le pervers ne choisit pas ses victimes au hasard : celles-ci semblent toutes avoir un point commun.
La tension monte d‘un cran dans la cité lorsqu’une vieille dame est retrouvée sauvagement assassinée.
Les deux affaires sont-elles liées ?
Et que penser de ces deux adolescents, petits délinquants passés du vol aux agressions ?
Banks va devoir faire preuve de perspicacité pour débusquer la vérité, au-delà des apparences.

Auteur : Auteur canadien d’origine anglaise, Peter Robinson est né en 1950 dans le Yorkshire. Il commence une carrière d’enseignant puis écrit, à partir de 1987, les premières enquêtes de l’inspecteur Alan Banks. En 2000, Saison sèche obtient le prestigieux Anthony Award et, en France, le Grand Prix de littérature policière. Peter Robinson a également reçu à six reprises le Arthur Ellis Award, prix du meilleur roman policier canadien. 

Mon avis : (lu en juin 2020)
Après avoir découvert la série DCI Banks à la télévision, j’ai voulu retrouver l’inspecteur Alan Banks dans les romans policiers de Peter Robinson (il y en a environ 20 traduits en français). C’est donc premier tome d’une longue série sur l’inspecteur Banks, et le premier que je lis. L’intrigue se situe bien avant le début de la série télévisée qui commence avec le douzième roman, les intrigues 6, 7, 8 et 11 ayant été adaptées ultérieurement.
Policier londonien, l’inspecteur Alan Banks est arrivé depuis six mois dans la petite ville d’Eastvale dans le Nord du Yorkshire. Un voyeur sévit dans la ville, il épie les femmes le soir dans leur chambre, de nombreux cambriolages ont également lieu et plus grave, une vieille dame est assassinée… L’inspecteur Banks et son équipe ont de quoi faire, et ils ont également l’aide du Pr Jenny Fuller, de l’université de York, une psychologue engagée par la police pour construire l’ébauche d’un portrait du voyeur…
J’ai bien aimé l’atmosphère de ce roman anglais et le personnage de Banks, policier attachant. Je poursuivrais ma lecture de cette série avec plaisir.

Extrait : (début du livre)
La femme pénétra dans le cercle de lumière et commença à se déshabiller. Elle portait un chemisier argenté fermé par des dizaines de minuscules boutons nacrés. Elle le sortit de sa jupe noire mi-longue et commença à le déboutonner, par le bas, très lentement, en regardant dans le vide comme si elle se remémorait un souvenir lointain. D’un haussement d’épaules, elle se débarrassa du chemisier, en tirant sur la manche gauche restée collée à son poignet sous l’effet de l’électricité statique. Elle baissa ensuite la tête et tendit les bras dans le dos, comme deux ailes, pour détacher son soutien-gorge, en levant une épaule puis l’autre pour faire glisser les fines bretelles. Elle avait des seins épais et lourds aux pointes brunes dressées.
Elle abaissa la fermeture Éclair de sa jupe sur le côté gauche et la laissa glisser jusqu’au sol. Elle l’enjamba et, pliée en deux, elle la ramassa pour la déposer soigneusement sur le dossier d’une chaise. Elle fit rouler son collant sur ses hanches, ses fesses et ses cuisses, puis s’assit au bord du lit pour l’ôter, en prenant soin de ne pas filer la maille. Quand elle se pencha en avant, la peau ferme de son ventre forma un pli sombre, ses seins pendirent et les deux mamelons vinrent frôler ses genoux, tour à tour.
Se relevant, elle glissa les pouces sous l’élastique de sa culotte noire et se pencha de nouveau pour l’ôter, en douceur. Elle enjamba le petit bout de tissu et, avec la pointe de son pied gauche, elle attrapa l’élastique de la culotte et la lança dans le coin de la chambre, près de la penderie.
Totalement nue, elle rejeta eh arrière ses cheveux blonds ondulés et se dirigea vers la commode.
C’est à cet instant qu’elle jeta un regard en direction des rideaux entrebâillés. Tout le corps de l’homme fut parcouru de frissons lorsqu’il vit la stupeur s’imprimer dans le regard de la femme.

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Angleterre

Petit bac 2020a(7) Lieu

 

 

A la télé…

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Ce soir et jeudi prochain, « Dérapages », par Ziad Doueiri (« Baron Noir »)
série écrite par Pierre Lemaître d’après son roman « Cadres noirs »,
Diffusion : les jeudis 23 et 30 avril, à 20h55 sur Arte
L’intégralité de la série est en ligne du 16 avril au 13 mai

avec Éric Cantona, Suzanne Clément, Alex Lutz, Gustave Kervern, Alice de Lencquesaing, Louise Coldefy, Nicolas Martinez, Xavier Robic, Cyril Couton, Carlos Chahine

Un homme anéanti par le chômage, prêt à tout pour retrouver un emploi. Procès contre le système et le management déshumanisé, « Dérapages » est un thriller social haletant

 

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Dans les forêts de Sibérie – Virgile Dureuil, Sylvain Tesson

71tdjNrJ0kL Casterman – novembre 2019 – 96 pages

Quatrième de couverture :
Pendant quelques mois entre la fin de l’hiver et le début de l’été, Sylvain Tesson s’installe dans une cabane isolée au bord du Lac Baïkal. L’écrivain entreprend alors la plus riche des aventures : un voyage intérieur au bout du monde, dans les forêts de Sibérie.
Pour prolonger en images l’un de ses récits les plus personnels, Sylvain Tesson a choisi le dessinateur Virgile Dureuil, qui signe ici son premier livre.

Auteurs : Jeune auteur venu de la publicité, passionné par l’univers poétique de Sylvain Tesson, Virgile Dureuil a signé ici son premier livre de bande dessinée avec l’adaptation du récit Dans les forêts de Sibérie.
Né en 1972, Sylvain Tesson est membre de la Société des explorateurs français. Son recueil, Une vie à coucher dehors, a été récompensé du Goncourt de la nouvelle 2009. Il a également reçu pour son essai, Dans les forêts de Sibérie, le prix Médicis 2011.

Mon avis : (lu en mars 2020)
Cette bande dessinée est une adaptation du journal d’ermitage de Sylvain Tesson publié en 2011.
De février à juillet 2010, l’écrivain a choisi de vivre la fin de l’hiver et le printemps sibérien au bord du Lac Baïkal, seul dans une cabane. En silence, environné de livres, de vodka, de ses souvenirs et ses pensées Sylvain est un confiné volontaire… Il vit en accord avec la nature, au gré des saisons, il a la possibilité de s’éloigner de sa cabane et lorsque le temps le permet, il part explorer son environnement, il pêche, il chasse, il fait du patin à glace sur le lac et exceptionnellement il va même rendre visite à ses lointains voisins…
Avec cette adaptation BD très réussie, on retrouve les mots de Sylvain Tesson et le dessin de Virgile Dureuil illustre parfaitement les splendides paysages, ciels magnifiques de ce coin de Sibérie…
Je vous conseille également l’adaptation cinématographique réalisé en 2016 par Safy Nebbou, avec Raphaël Personnaz et avec la B.O d’Ibrahim Maalouf, un dépaysement garanti !

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Extrait : (début de la BD)

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Petit bac 2020a(5) Lieu

Déjà lu de Sylvain Tesson :

92853010 Dans les forêts de Sibérie 107399654 Berezina

Couleurs de l’incendie – Christian de Metter

91b1a+RPHbL Rue de Sèvres – décembre 2019 – 164 pages

Quatrième de couverture :
Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt. Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière, mais le destin en décide autrement. Son fils, Paul, d’un geste inattendu et tragique, va placer Madeleine sur le chemin de la ruine et du déclassement. Face à l’adversité des hommes, à la cupidité de son époque, à la corruption de son milieu et à l’ambition de son entourage, Madeleine devra déployer des trésors d’intelligence, d’énergie mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie.

Auteurs : Né en 1968, Christian de Metter est auteur de bandes dessinées. Il a notamment reçu, en 2004, le Prix du public au Festival d’Angoulême pour l’album Le Sang des Valentines, dessiné avec Catel, puis, en 2009, le Prix des Libraires de Bande Dessinée pour Shutter Island.
Né à Paris, Pierre Lemaitre a longtemps enseigné la littérature avant d’embrasser la carrière littéraire. Ses trois premiers romans, Travail soigné (prix du Premier roman de Cognac 2006), Robe de marié (prix du Meilleur polar francophone 2009) et Cadres Noirs (prix du Polar européen du Point 2010), lui ont valu un succès critique et public exceptionnel et l’ont révélé comme un maître du roman noir et du thriller. Ses romans sont traduits dans une quinzaine de langues et plusieurs sont en cours d’adaptation cinématographique.

Mon avis : (lu en mars 2020)
Quel plaisir de découvrir en BD la suite de la très belle adaptation du livre de Pierre Lemaitre « Au revoir là-haut ».
Madeleine Péricourt est le personnage principale de cette histoire qui commence en février 1927, lors des obsèques de Marcel Péricourt avec le geste spectaculaire de Paul, le fils de Madeleine âgé de sept ans… Madeleine se retrouve seule à la tête des affaires de son père, mais en tant que femme, elle n’a même pas le droit de signer un chèque. Elle est doit faire confiance aux banquiers proche de son père. Malheureusement, ceux-ci vont profiter de sa naïveté et rapidement elle sera trahie et perdra toute sa fortune. Lorsqu’elle va comprendre comment et par qui elle a été bernée, elle n’aura plus qu’une idée, se venger…
Une galerie de personnages des plus originaux et variés comme Joubert, le fondé de pouvoir et directeur de la banque, Léonce, l’employée de maison proche de Madeleine,  oncle Charles, le frère de Monsieur Péricourt, Vlady, la nurse polonaise, Solange, la diva italienne gravite autour de Madeleine et Paul.
Sur fond de krach boursier, de montée du fascisme, des débuts de l’aviation, d’évasion fiscale, de la condition de la femme dans les années 30, cette BD se lit comme un suspens avec des histoires parallèles et des rebondissements…

Les dessins et les couleurs sont très réussis, la BD restitue très bien l’atmosphère du roman.
J’ai beaucoup aimé me replonger dans cette histoire, juste après avoir découvert Miroir de nos peines, le nouveau roman de Pierre Lemaitre et conclusion de la trilogie.

Extrait :

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Déjà lu du même auteur :
107646979 Au revoir là-haut
81CwwZlg2xL Couleurs de l’incendie

Petit bac 2020a(3) Couleur

Elle s’appelait Sarah – Pascal Bresson et Horne

71Xlq7-DsnL Marabulles – novembre 2018 – 208 pages

Quatrième de couverture :
Paris, juillet 1942 : Sarah, une fillette de dix ans qui porte l’étoile jaune, est arrêtée avec ses parents par la police française, en pleine nuit. Paniquée, elle met son petit frère à l’abri en lui promettant de revenir le libérer dès que possible. Paris, mai 2002 : Julia Jarmond, une journaliste américaine mariée à un Français, doit couvrir la commémoration de la rafle du Vél’ d’Hiv’. Soixante ans après, son chemin va croiser celui de Sarah, et sa vie changer à jamais.

Auteurs : Pascal Bresson scénariste et dessinateur, est né à Reims en 1969. Depuis 25 ans, il habite à Saint-Malo. Pascal a appris le métier dès l’âge de 12 ans auprès de deux maîtres du 9e art : Tibet et René Follet. Il a publié plus de 40 bandes dessinées et livres pour la jeunesse et a été récompensé pour son travail par plus de 15 prix, dont le « Grand Prix Public BD Européenne des Médias 2015 » pour Plus fort que la Haine (Glénat). Scénariste de Simone Veil. L’Immortelle (Marabout), Elle s’appelait Sarah est sa seconde collaboration avec les éditions Marabout. Sa citation préférée : « Un stylo peut transformer une tragédie en espoir et victoire. » Nelson Mandela.
Né en 1978 à Saint-Jean-Albert dans les Pyrénées Orientales, Horne est dessinateur et graphiste. Il se forme à la bande dessinée avec Sternis qui signe avec lui plusieurs albums chez Vents d’Ouest. Il travaille ensuite avec Corbeyran pour Bayard Presse. Ils réaliseront ensemble La Métamorphose de Franz Kafka (Delcourt), Le Quatrième mur de Sorj Chalandon, Lennon de David Foenkinos (Marabulles), Watchdogs, tome 1 & 2 Les deux royaumes ; Malpasset, L’Homme de l’année 1421, La Métamorphose (Delcourt) ; Le Port de la lune, tome 1 & 2 (Vent d’ouest), Tête de vache, le conquérant nu (Marabulles).

Mon avis : (lu en juin 2019)
Cette BD est l’adaptation très réussie du roman : Elle s’appelait Sarah de Tatiana de Rosnay. Deux histoires se déroulent en parallèle, celle de Sarah, en 1942, déportée avec son père et sa mère, lors de la rafle du Vel’ D’Hiv’ et celle de Julia, américaine vivant à Paris en 2000 avec son mari Bertrand et sa fille Zoë.
En juillet 1942, Sarah a 10 ans, elle porte l’étoile jaune et elle est arrêtée, au milieu de la nuit, avec ses parents par la police française. Elle met à l’abri son petit frère et lui promet de revenir le chercher très vite. 
Paris, mai 2002, Julia Jarmond, journaliste américaine mariée à un Français, doit écrire un article pour la commémoration de la rafle du Vél d’Hiv. Un peu par hasard, soixante après, Julia va retrouver la trace de Sarah et s’intéresser à son histoire…
Le dessin est en noir et blanc pour évoquer le présent et l’enquête de Julia, pour l’histoire vue par les yeux de Sarah, quelques touches de couleurs donnent du relief à la hauteur de la gravité de l’époque.
Une histoire poignante qu’il est bon de lire ou relire pour ne pas oublier la tragédie de la rafle du Vel’ d’Hiv’ du 16 août 1942.

Extrait :

elle-sappelait-sarah-1 ELLE-SAPPELAIT-SARAHpage7 ELLE-SAPPELAIT-SARAHpage37 Elle-Sappelait-Sarah-113

Le roman adapté :

elle_s_appelait_sarah_p Elle s’appelait Sarah