Editions de Fallois – mars 2018 – 640 pages
Quatrième de couverture :
30 juillet 1994. Orphea, petite station balnéaire tranquille des Hamptons dans l’État de New York, est bouleversée par un effroyable fait divers: le maire de la ville et sa famille sont assassinés chez eux, ainsi qu’une passante, témoin des meurtres.
L’enquête, confiée à la police d’État, est menée par un duo de jeunes policiers, Jesse Rosenberg et Derek Scott. Ambitieux et tenaces, ils parviendront à confondre le meurtrier, solides preuves à l’appui, ce qui leur vaudra les louanges de leur hiérarchie et même une décoration.
Mais vingt ans plus tard, au début de l’été 2014, une journaliste du nom de Stephanie Mailer affirme à Jesse qu’il s’est trompé de coupable à l’époque.
Avant de disparaitre à son tour dans des conditions mystérieuses.
Qu’est-il arrivé à Stephanie Mailer?
Qu’a-t-elle découvert?
Et surtout: que s’est-il vraiment passé le soir du 30 juillet 1994 à Orphea?
Auteur : Joël Dicker est né à Genève en 1985. Son premier roman, Les Derniers Jours de nos pères, a reçu les Prix des écrivains genevois en 2010. Il a publié en 2012 La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, qui a obtenu successivement le Prix de la Vocation Bleustein-Blanchet, le Grand Prix du Roman de l’Académie française et le 25e Prix Goncourt des Lycéens.
En 2015 il a publié Le Livre des Baltimore.
Mon avis : (lu en juillet 2018)
Je n’avais pas lu de livre de Joël Dicker depuis le fameux « La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert ». Le Challenge Pavé de l’été était la bonne occasion pour découvrir son dernier roman.
2014, le capitaine de police Jesse Rosenberg est sur le point de prendre sa retraite, quand la journaliste Stephanie Mailer lui dit qu’il s’est trompé de coupable dans son enquête sur le quadruple meurtre de 1994 à Orphea.
Quelques jours plus tard, Stephanie Mailer disparaît. Avec son ancien coéquipier, Derek Scott, et Anna, une nouvelle policière de la ville d’Orphéa, Jesse reprend l’enquête de 1994, tout en recherchant la journaliste disparue.
L’intrigue est complexe, bien construite, l’enquête est captivante et la lecture addictive… Difficile de lâcher tous ses nombreux personnages qui défilent en alternance en 1994 et en 2014 et qui deviennent suspects tour à tours… Secrets, révélations, fausses pistes, rebondissements et un trio d’enquêteurs très attachants, voilà un livre que j’ai dévoré avec beaucoup de plaisir ! Bravo !
Extrait : (début du livre)
À propos des événements du 30 juillet 1994
Seuls les gens familiers avec la région des Hamptons, dans l’État de New York, ont eu vent de ce qui se passa le 30 juillet 1994 à Orphea, petite ville balnéaire huppée du bord de l’océan.
Ce soir-là, Orphea inaugurait son tout premier festival de théâtre, et la manifestation, de portée nationale, avait drainé un public important. Dès la fin de l’après-midi, les touristes et la population locale avaient commencé à se masser sur la rue principale pour assister aux nombreuses festivités organisées par la mairie. Les quartiers résidentiels s’étaient vidés de leurs habitants, au point de prendre des allures de ville fantôme : plus de promeneurs sur les trottoirs, plus de couples sous les porches, plus d’enfants en patins à roulettes dans la rue, personne dans les jardins. Tout le monde était dans la rue principale.
Vers 20 heures, dans le quartier totalement déserté de Penfield, la seule trace de vie était une voiture qui sillonnait lentement les rues abandonnées. Au volant, un homme scrutait les trottoirs, avec des lueurs de panique dans le regard. Il ne s’était jamais senti aussi seul au monde. Personne pour l’aider. Il ne savait plus quoi faire. Il cherchait désespérément sa femme : elle était partie courir et n’était jamais revenue.
Samuel et Meghan Padalin faisaient partie des rares habitants à avoir décidé de rester chez eux en ce premier soir de festival. Ils n’avaient pas réussi à obtenir de tickets pour la pièce d’ouverture, dont la billetterie avait été prise d’assaut, et ils n’avaient éprouvé aucun intérêt à aller se mêler aux festivités populaires de la rue principale et de la marina.
À la fin de la journée, Meghan était partie, comme tous les jours, aux alentours de 18 heures 30, pour faire son jogging. En dehors du dimanche, jour pendant lequel elle octroyait à son corps un peu de repos, elle effectuait la même boucle tous les soirs de la semaine. Elle partait de chez elle et remontait la rue Penfield jusqu’à Penfield Crescent, qui formait un demi-cercle autour d’un petit parc. Elle s’y arrêtait pour s’adonner à une série d’exercices sur le gazon – toujours les mêmes – puis retournait chez elle par le même chemin. Son tour prenait trois quarts d’heure exactement. Parfois cinquante minutes si elle avait prolongé ses exercices. Jamais plus.
À 19 heures 30, Samuel Padalin avait trouvé étrange que sa femme ne soit toujours pas rentrée.
À 19 heures 45, il avait commencé à s’inquiéter.
À 20 heures, il faisait les cent pas dans le salon.
À 20 heures 10, n’y tenant plus, il avait finalement pris sa voiture pour parcourir le quartier. Il lui sembla que la façon la plus logique de procéder était de remonter le fil de la course habituelle de Meghan. C’est donc ce qu’il fit.
Il s’engagea sur la rue Penfield, et remonta jusqu’à Penfield Crescent, où il bifurqua. Il était 20 heures 20. Pas âme qui vive. Il s’arrêta un instant pour observer le parc mais n’y vit personne. C’est en redémarrant qu’il aperçut une forme sur le trottoir. Il crut d’abord à un amas de vêtements. Avant de comprendre qu’il s’agissait d’un corps. Il se précipita hors de sa voiture, le cœur battant : c’était sa femme.
Déjà lu du même auteur :
La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert

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