Le Monde au balcon : Carnet dessiné d’un printemps confiné – Sophie Lambda

 Albin Michel – septembre 2020 – 144 pages

Quatrième de couverture :
J’ai commencé ce carnet en janvier 2020, je voulais dessiner mon quotidien avec légèreté, sans objectif précis… Qui aurait pu prévoir que ce petit projet insouciant allait se changer en journal de bord de l’événement mondial le plus inédit du 21e siècle ?

Auteur : Dessinatrice vedette d’instagram, Sophie Lambda est l’autrice de la remarquable BD tant pis pour l’amour, parue en 2019. Dans le monde au balcon, elle donne aux petites histoires personnelles et grandes réalités collectives un coup de crayon libérateur.

Mon avis : (lu en octobre 2020)
Carnet de confinement (saison 1 : printemps), très amusant à lire mais c’était avant le confinement (saison 2 : automne)…
Début 2020, comme une résolution de début d’année, Sophie Lambda avait décidé de tenir un carnet personnel sur sa vie de tous les jours en utilisant feutres et papier et voilà qu’à partir du choc de l’annonce du président de la république du lundi 16 mars, elle décide de partager sur Instagram un dessin par jour…
Un témoignage du confinement au jour le jour, plein d’humour d’autodérision et d’humeurs qui nous rappellent les tenues de télétravail très décontractées, la ruée sur le papier toilette, les applaudissements de 20 heures, les coups de cafard, la nature qui reprend ses droits, la frénésie de rangements et de ménage, les attestations oubliées, les soignants et le coronavirus, les apéros virtuels…
L’auteure a très bien su rendre l’ambiance du moment et finalement cela dédramatise plutôt bien les 55 jours du confinement printanier…

Extrait :

5f4782a48c16b_enguerre-49750085f478272e195b_menage-49750025f47820f1d4c3_farine-49749945f4781e5965ab_coucou_1-4974986

Petit bac 2020a

(7) Objet

Publicité

Le discours – Fabrice Caro

91LoZIUwWRL 71KAWIMmRKL

Gallimard – octobre 2018 – 208 pages

Folio – février 2020 – 224 pages

Quatrième de couverture :
« Tu sais, ça ferait très plaisir à ta sœur si tu faisais un petit discours le jour de la cérémonie. » C’est le début d’un dîner de famille pendant lequel Adrien, la quarantaine déprimée, attend désespérément une réponse au message qu’il vient d’envoyer à son ex. Entre le gratin dauphinois et les amorces de discours, toutes plus absurdes les unes que les autres, se dessine un itinéraire sentimental touchant et désabusé, digne des meilleures comédies romantiques. Un récit savamment construit où le rire le dispute à l’émotion.

Auteur : Fabrice Caro est né en 1973. Il a écrit et dessiné une trentaine de bandes dessinées, dont le fameux Zaï Zaï Zaï Zaï. Il est aussi l’auteur d’un roman paru chez Gallimard en 2006, Figurec.

Mon avis : (lu en septembre 2020)
Ce livre m’a été fortement conseillé par mon fils, grand fan de Fabcaro !

Lors d’un dîner de famille chez ses parents, Adrien est sollicité par son beau-frère pour faire un discours lors de leur futur mariage… Adrien n’a jamais osé froisser ses congénères et encore une fois, il n’ose pas refuser et pourtant il n’a pas la tête à faire un discours de mariage pour sa sœur et son beau-frère !
A quarante ans, Adrien a l’impression que sa vie est ratée, il est en « pause » avec Sonia depuis plus d’un mois, et voilà qu’il vient de lui envoyer un petit texto dont il attend désespérément une réponse, un signe de vie de sa part…
C’est un roman doux-amer qui plonge le lecteur dans une ambiance à la fois drôle et mélancolique… Tout au long de ce repas de famille, aux discussions lisses, au menu toujours identique : gratin dauphinois et son gâteau au yaourt, Adrien va imaginer différents discours et surtout se poser de nombreuses questions sur Sonia qui ne répond toujours pas à son texto…
Un regard décalé et grinçant sur l’amour et sur la famille.
J’ai beaucoup aimé le début, en particulier la description du « chef-d’œuvre d’ébénisterie », réalisé en 6ème par Adrien et offert à ses parents pour Noël, qui trente ans plus tard est toujours présent dans le cuisine familiale. Au fil des pages, j’ai trouvé quelques passages redondants et même si j’ai globalement aimé ce roman atypique, je commençai à trouver que ce repas de famille traînait un peu trop en longueur…

Extrait : (début du livre)
Tu sais, ça ferait très plaisir à ta sœur si tu faisais un petit discours le jour de la cérémonie. Il laisse tomber ces quelques mots, comme ça, sans plus d’ornements, sans même me regarder, appliqué à se servir un verre de vin rouge qu’il vide dans la foulée. Le détachement, l’absence totale de solennité qu’il imprime à cette phrase empêchent toute négociation. Débattre d’une telle proposition relève du superflu, voire du grotesque. J’ai beau chercher, je n’y décèle pas l’ombre d’une intonation interrogative. Son autorité naturelle ne s’encombre d’aucune question, de volume sonore, de regard droit. Rien de très élaboré, hein, quelques mots, ça la toucherait beaucoup. Oui oui, bien sûr, avec plaisir. C’est tout ce que je trouve à répondre.
Ma sœur et ma mère reviennent de la cuisine à ce moment-là, il ne manquait plus que ça pour me pourrir la soirée, un discours.
De ma place, je peux apercevoir le porte-serviettes au mur de la cuisine et m’étonne d’être encore traumatisé, trente ans après, par ce chef-d’œuvre d’ébénisterie initié par notre professeur de technologie de sixième en guise de cadeau de Noël pour nos parents. Il s’agissait d’élaborer un porte-serviettes en forme de sapin à partir d’une planchette rectangulaire, l’exercice avait pour but de nous familiariser avec le tour, la meuleuse, la fraiseuse et autres outils aux noms barbares dont l’utilité nous échappait et m’échappe encore aujourd’hui pour tout dire.

Déjà lu du même auteur :

Capture-d’cran-2015-06-23-11 Zaï Zaï Zaï Zaï  71Uaq7bWeCL Open BAR, 1ère tournée

61985PN5lJL Formica – Une tragédie en trois actes

 Petit bac 2020a
(8) Son

La séquence exacte des gestes – Fabio Geda

510Sq2I3rjL Gaïa – avril 2011 – 274 pages

traduit de l’italien par Augusta Nechtschein

Titre original : L’esatta sequenza dei gesti, 2008

Quatrième de couverture :
Marta et Corrado n’ont pas été gâtés par la vie. Presque encore des enfants, ils portent le fardeau des inconséquences de leurs parents. A douze et seize ans, ils se rencontrent dans un foyer d’accueil. Qui pourra leur redonner espoir, leur rouvrir l’horizon? Qui sinon ceux qui les entourent, les éducateurs ? Fabio Geda signe un hommage juste et émouvant aux travailleurs sociaux.

Auteur : Fabio Geda est né en 1974 et vit à Turin. Il est éducateur spécialisé dans un centre pour mineurs émigrés. Déjà traduits en français : Pendant le reste du voyage, j’ai tiré sur les Indiens, son premier roman (2009), et Dans la mer il y a des crocodiles, l’histoire vraie d’Enaiatollah Akbari (2011). 

Mon avis : (lu en octobre 2020)
Un roman pris au hasard à la Bibliothèque qui raconte le travail des éducateurs. 
Une histoire simple, banale, juste et réaliste qui, dans le quotidien, donne la parole à un éducateur, une assistante sociale et des enfants sans parents…

Ascanio travaille dans un foyer qui accueille des adolescents difficiles à Turin. Avec ses collègues, ils tentent de redonner aux jeunes en ruptures dont ils ont la charge, un cadre, des horaires, de l’affection et une vie de famille. Leur vocation et l’implication des éducateurs laissent peu de place à une vie privée. Ascanio se livre dans un blog où il exprime ses doutes vis à vis de son travail, ses joies, sa lassitude… Il est secrètement amoureux de sa collègue Elisa et hésite à se déclarer…
Léa est assistante sociale, elle a des difficultés à séparer vie professionnelle et personnelle. Elle veut faire ce qu’il y a de mieux pour les enfants dont elle s’occupe quitte à oublier sa propre famille…
Marta est une petite fille de douze ans, elle s’occupe de ses petits frères et sœur, sa mère étant alcoolique, et le père trop souvent absent. Jusqu’au jour du drame : Anna, sa petite sœur se noie accidentellement, le père les quitte, et la mère perd la garde de ses enfants.
Corrado est l’un des jeunes du foyer, il a seize ans et son obsession est de trouver de l’argent pour organiser une grande fête à la sortie de prison de sa mère.
Marta et Corrado vont se rencontrer dans ce foyer d’accueil dont s’occupe Ascanio et Elisa.
Fabio Geda, lui-même éducateur, dépeint avec beaucoup de réalisme son quotidien et la passion pour son travail, à travers un récit à plusieurs voix, il laisse Marta, Ascanio, Lea et Corrado raconter cette histoire sincère, touchante et pleine d’humanité.
Une très belle découverte.

Extrait : (début du livre)
Mariano se balance paresseusement dans le vieux fauteuil à bascule de son grand-père. Il regarde, au-delà des champs cultivés de la coopérative, les toits du village qu’il habite, ce même village qui l’a vu naître et où il s’est marié. Il observe la campagne qui s’estompe dans le ciel nocturne, un ciel si proche qu’il pourrait rester empêtré dans les branches hautes et fines des cerisiers. Puis il abaisse son regard vers la première rangée de blé, la cour encombrée de matériaux et de gravats. Il fixe, dépité, le seau d’aliment en miettes pour les poules – maïs, soja, fibres – resté là depuis l’après-midi, et quand son regard se pose sur le sol, glissant dans la poussière jusqu’au hangar comme un serpent, Mariano remarque près de son pied, à quelques centimètres de sa semelle boueuse, un écrou.
Un écrou ?
Il se penche pour le ramasser et le serre entre deux doigts. Il relève ses lunettes et l’observe à la lumière de l’ampoule à économie d’énergie qui pend à un fil au milieu du hangar. Mariano a la quarantaine à peine passée, la peau sèche d’un marathonien, une légère myopie et une vieille cicatrice sur le cou qui date du jour où, lorsqu’il était enfant, sa soeur lui avait renversé dessus l’eau de cuisson bouillante des pâtes. Pendant son temps libre, il chine, récupère des petits jouets, les répare puis les offre : des poupées de chiffon pour Anna et Marta, des locomotives en bois pour Gianluca et Vincenzo. Il ne lit que Goscinny et Uderzo, et quand il part avec son fusil à la chasse au sanglier, car il faut bien en abattre une centaine par an, il apaise sa nausée et son sentiment de culpabilité en s’imaginant dans la peau d’Obélix, un Obélix plus introverti et avec pas mal de kilos en moins.

parlement-europeen2020_600
Italie

C’est lundi, que lisez-vous ? [127]

cestlundi


C’est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé maintenant par Camille

Qu’est-ce que j’ai mis en ligne ces dernières semaines ?

81-THjKEoRL 61SOhjLqcBL
Le patient – Timothé Le Bouchon
Sigló – Ragnar Jónasson

Qu’est-ce que je lis en ce moment ?
Nature humaine – Serge Joncour

Que lirai-je les semaines prochaines ?
Open Bar 2 – Fabcaro (BD)
« Si je reviens un jour » – Les Lettres retrouvées de Louise Pikovsky – Stéphanie Trouillard et Thibaut Lambert (BD)
Le Monde au balcon : Carnet dessiné d’un printemps confiné – Sophie Lambda (BD)
Zap Collège – Tehem (BD)
Simone Veil ou la force d’une femme – Annick Cojean, Xavier Bétaucourt et Étienne Oburie (BD)
Le jour où la nuit s’est levée – Beka, Marko et Maëla (BD)

Bonnes lectures, protégez vous et évadez-vous !

Sigló – Ragnar Jónasson

118718545_10157762886815678_642579250690625746_o

61SOhjLqcBL La Martinière – septembre 2020 – 272 pages

traduit de l’islandais par Jean-Christophe Salaün

Titre original : Vetrarmein, 2020

Quatrième de couverture :
À Siglufjördur,  » Sigló  » pour les plus connaisseurs, petit port de pêche au nord de l’Islande, les ténèbres hivernales se sont dissipées. La vie y est paisible. Mais quelques jours avant Pâques, Ari Thór, l’inspecteur de la police locale, est appelé au beau milieu de la nuit : le corps d’une adolescente a été retrouvé gisant dans la rue principale.
Un meurtre paraît peu plausible dans une bourgade aussi calme. Pourtant, non loin de là, dans une maison de retraite, un vieil homme sénile a écrit sur les murs de sa chambre : Elle a été tuée. Et s’il disait la vérité ?
Après plusieurs années passées à Sigló, l’inspecteur Ari Thór s’y sent toujours comme un étranger. Jongler avec son travail et sa vie de famille est un casse-tête. Mais l’enquête se complique, et le temps presse : une nouvelle tempête de neige pourrait bien paralyser toute la ville.

Auteur : Ragnar Jónasson est né à Reykjavik en 1976. Grand lecteur d’Agatha Christie, il entreprend, à dix-sept ans, la traduction de ses romans en islandais. Découvert par l’agent d’Henning Mankell, Ragnar a accédé en quelques années ans seulement au rang des plus grands auteurs de polars internationaux. Avec plus d’un million de lecteurs, la France occupe la première place parmi les trente pays où est Ragnar est traduit. En remerciement, l’auteur a écrit ce roman policier en avant-première mondiale pour son public français.

Mon avis : (lu en septembre 2020)
Pour remercier ces très nombreux lectrices et lecteurs français (plus d’un million), Ragnar Jónasson dédie ce nouveau roman policier de la série Ari Thór « A mes lecteurs français » et il est publié en avant-première mondiale en France… (deux mois avant sa sortie en Islande). Et pour la première fois, nous avons directement une traduction depuis l’islandais et non depuis la version anglaise… Et les anglophones auront cette fois-ci, une traduction de la version française !
« Sigló », c’est le petit nom ou l’abréviation de Siglufjördur, le petit port de pêche du nord de l’Islande où l’inspecteur Ari Thór est en poste depuis 7 années.
C’est lui qui a maintenant la responsabilité du poste de police, il est secondé par Ögmunður, un jeune policier.
Trois jours avant Pâques, le corps d’une jeune fille tombée d’un balcon est découvert  dans la rue principale. Tout semble penser qu’il s’agisse d’un accident ou un suicide, mais pour en être convaincu, Ari Thór ouvre une enquête et tente de mieux connaître la vie de la jeune fille pour comprendre la raison de ce geste ultime. D’autre part, le lendemain, Ari est appelé à la maison de retraite où l’un des pensionnaires, en apprenant l’accident de la jeune fille, a écrit sur le mur la phrase « Elle a été assassinée ». Le vieil homme n’a plus toute sa tête, mais sais-t-il vraiment quelque chose ? Ou c’est souvenir d’une tragédie plus ancienne qui le hante ? Beaucoup de questions auxqu’elles Ari Thór va devoir trouver des réponses…
Côté personnel, Ari Thór est séparé de sa femme, Kristín, qui vit maintenant en Suède avec leur petit garçon, Stefnir. A l’approche des fêtes de Pâques, tous deux viennent quelques jours à Siglufjörður. Ari serait bien tenté de réunir sa famille et pourquoi pas de reprendre une vie à trois… Mais durant l’enquête, il a repris contact avec Ugla, rencontrée et aimée lors de Snjór (premier livre de la série publié en France)… Des retrouvailles qui m’ont fait plaisir, Ugla étant un personnage que j’avais à l’époque beaucoup aimé.
Une enquête bien menée et plaisante à suivre.

Merci Babelio et les éditions de La Martinière pour cet épisode en avant-première mondiale !

Extrait : (début du livre)
– Police. Ari Thór Arason.
À l’autre bout du fil, un opérateur de la ligne d’urgence.
– On vient tout juste de nous appeler de Siglufjördur, vous êtes de garde ?

 L’été, la nuit se confondait avec le jour à Siglufjördur, les journées n’avaient ni début ni fin. C’était dans ces moments qu’Ari se sentait le mieux, comme si rien ne pouvait l’arrêter.
Puis venaient les ténèbres hivernales et la neige.
Ari avait tout tenté pour s’endormir, rien ne fonctionnait. Il occupait encore la grande chambre dans sa maison de la rue Eyrargata. Cette même chambre qu’il avait partagée avec Kristín et le petit Stefnir avant leur départ pour la Suède.
Les abondantes chutes de neige qui touchaient la région en cette saison l’avaient lourdement affecté à une époque, mais il avait fini par s’y faire, et désormais il ne se sentait plus que rarement atteint de claustrophobie. De même, Reykjavík ne lui manquait presque plus. La capitale jouissait d’une prospérité nouvelle, mais à vrai dire, Siglufjördur en bénéficiait aussi. Chaque été, des touristes venus du monde entier affluaient dans la petite ville, et l’hiver, de nombreux voyageurs, majoritairement islandais, venaient faire du ski. Les vacances de Pâques étaient particulièrement populaires et le week-end s’annonçait chargé sur les pistes.
La trentaine passée, Ari avait la sensation d’être revenu au point de départ. Il vivait seul, ne voyait presque jamais son fils, et n’imaginait pas parvenir à sauver un jour sa relation avec Kristín ; tous les recours avaient pour ainsi dire été épuisés.
En vérité, il s’était constitué une routine plutôt agréable et n’était pas sûr de vouloir menacer cet équilibre. Devenu inspecteur, il dirigeait aujourd’hui le poste de police, et à présent qu’il avait atteint cet objectif de longue date, il lui fallait déterminer s’il comptait s’arrêter là ou tenter de poursuivre sa progression. Difficile toutefois d’envisager d’évoluer à Siglufjördur – il aurait beau donner le meilleur de lui-même, personne ne serait là pour en être témoin.

Déjà lu du même auteur :

131349_couverture_Hres_0 Snjór 114926779 Mörk 51JJg1VQLwL Nátt 71+z3uzsa7l Sótt

Vík

Ordre de publication original de la série Dark Iceland :
Fölsk nóta (2009)*

Snjóblinda (Snowblind) – 2010, publié en français sous le titre Snjór en 2016
Myrknætti (Blackout) – 2011, publié en français sous le titre Nátt en 2018
Rof (Rupture) – 2012, publié en français sous le titre Sótt en 2018
Andköf (Whiteout) – 2013, publié en français sous le titre Vík en 2019
Náttblinda (Nightblind) – 2014, publié en français sous le titre Mörk en 2017
Vetrarmein  – 2020, publié en français sous le titre Sigló en 2020

* C’est le premier roman mettant en vedette Ari Thór Arason, en tant que jeune étudiant en théologie à la recherche de son père disparu. Il ne se passe pas à Siglufjördur.
Il n’a pas été traduit en anglais.

parlement-europeen2020_600
Islande

Petit bac 2020a(8) Lieu

Le patient – Timothé Le Boucher

81-THjKEoRL Glénat – avril 2019 – 296 pages

Quatrième de couverture :
La police arrête une jeune fille errant dans la rue, couverte de sang, un couteau à la main. En se rendant chez elle, les agents découvrent avec effroi une scène de massacre : toute sa famille a été assassinée… 6 ans plus tard, Pierre Grimaud, l’unique survivant du « massacre de la rue des Corneilles », se réveille d’un profond coma. L’adolescent de 15 ans qu’il était au moment des faits est aujourd’hui un jeune homme de 21 ans. Désorienté, encore paralysé et souffrant d’amnésie partielle, il est pris en charge par le docteur Anna Kieffer, psychologue spécialisée sur les questions de criminologie et de victimologie. Pendant leurs séances, Anna tente de l’amener à se souvenir des circonstances du drame, malgré ses pertes de mémoire. Pierre lui évoque la présence mystérieuse d’un « homme en noir » qui hante ses rêves, probable réponse inconsciente à son traumatisme. Après plusieurs rendez-vous, Anna découvre en Pierre un être sensible et très intelligent. Touchée par son histoire, elle se met même à le prendre en affection. Petit à petit, une véritable complicité s’installe entre eux. Anna n’imagine pas à quel point ce patient va changer sa vie…

Auteur : Timothé Le Boucher, né en 1988, se passionne très tôt pour la narration illustrée et commence à réaliser ses premières planches de bande dessinée à l’âge de 10 ans. Après le lycée, il intègre les beaux-arts d’Angoulême (École Européenne Supérieure de l’Image). Au cours de ses études, il est nommé dans la sélection des Jeunes Talents de l’édition 2010 du Festival International de Bande Dessinée. Il réalise en 2011 son premier album : Skins Party, sélectionné au Festival d’Angoulême l’année suivante. En 2014, il publie Les Vestiaires. Après avoir obtenu un Master en Bande Dessinée en 2013 ainsi qu’un DNSEP (Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique) en 2014, il part s’installer à Strasbourg où il participe à différents projets de bande dessinée. En 2017, il fait sensation avec son troisième album, Ces jours qui disparaissent, immense succès critique et public, lauréat de nombreux prix, dont le Prix des Libraires de Bande Dessinée Canal BD.

Mon avis : (lu en août 2020)
La couverture aux tons pastels ne reflètent absolument pas l’atmosphère sombre et troublante de cette BD thriller psychologique…
Dès la première planche, le lecteur se retrouve sur une scène de crime violente et ensanglantée. Laura Grimaud, une jeune femme, marche dans la nuit, un couteau à la main et ses vêtements couverts de sang. La police va découvrir dans sa maison toute une famille assassinée sauvagement et un seul survivant, Pierre Grimaud, le fils âgé de 15 ans, blessé tombe dans le coma… Mentalement handicapée, la jeune fille est la coupable idéale…
Six ans plus tard, Pierre Grimaud se réveille sur son lit d’hôpital, encore paralysé et partiellement amnésique, avec l’aide de Anne Kieffer, une psychologue, il va tenter de retrouver des souvenirs…
L’atmosphère est oppressante. Entre rêves et réalité, Pierre se révèle un personnage ambigüe… La tension monte crescendo et tout est fait pour tenir le lecteur en haleine…

Extrait :

81cZlbiW58L 81dCMAqlUkL 81F5EuSoonL 91G6KZGVunL 

C’est lundi, que lisez-vous ? [126]

cestlundi


C’est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé maintenant par Camille

Qu’est-ce que j’ai mis en ligne ces dernières semaines ?

esther14 71IftGC9ZkL
Les Cahiers d’Esther : Histoires de mes 14 ans – Riad Sattouf
Rose Rage – Illana Cantin

Qu’est-ce que je lis en ce moment ?
La séquence exacte des gestes – Fabio Geda
Nature humaine – Serge Joncour

Que lirai-je les semaines prochaines ?
Open Bar 2 – Fabcaro (BD)
« Si je reviens un jour » – Les Lettres retrouvées de Louise Pikovsky – Stéphanie Trouillard et Thibaut Lambert (BD)
Le Monde au balcon : Carnet dessiné d’un printemps confiné – Sophie Lambda (BD)
Zap Collège – Tehem (BD)

Bonnes lectures, protégez vous et évadez-vous !

Rose Rage – Illana Cantin

Lu en partenariat avec Babelio

71IftGC9ZkL Hachette – septembre 2020 – 288 pages

Quatrième de couverture :
—  T’as entendu parler de cette fille qui a été renvoyée parce qu’elle avait tabassé un mec dans la file de la cantine  ? Il lui avait touché les fesses…
— C’est pas juste. C’est pas elle qui devrait être renvoyée, c’est lui. Et si j’avais un moyen de faire éclater la vérité au grand jour  ? 
Pour Rachèle, à la tête du journal du lycée,il est impossible de laisser passer une nouvelle injustice.Ça fait trop longtemps que ça dure.  Que tout le monde ferme les yeux.Elle décide donc d’appeler toutes les filles, toutes les femmesde l’établissement à faire grève.Il est temps pour elles de se faire entendre.Il faut que  certaines choses changent enfin.

Auteur : Illana Cantin a commencé à écrire à l’âge de onze ans, sur le vieil ordinateur familial, et ne s’est pas arrêtée depuis. En 2016, son premier roman est sorti en version numérique aux Éditions Arrow. Pendant ce temps, en parallèle de ses études d’anthropologie, elle publie ses textes sur Wattpad. L’histoire de Georges et de Priam est son premier roman édité en format papier.

Mon avis : (lu en septembre 2020)
Parce qu’une fille du lycée a été victime d’une injustice, Rachèle décide subitement de lancer une grève des femmes dans l’établissement. Ameline est victime de harcèlement sexuel de la part de Paul Müller, un élève de terminale, elle se révolte et gifle l’importun. Et c’est Ameline qui est exclue du lycée Olympe de Gouges pour violence !
La narratrice, Rachèle, s’occupe du journal du lycée avec son ami Martin et veulent tout deux faire éclater la vérité. Rachèle va commencer par mobiliser les filles : Manon, Carla, Inès, Imane, Kayla, Astrid sont prêtes à la rejoindre mais certaines ne voient pas d’un bon œil la présence de Martin, pourtant plein de bonne volonté, à leur côté. C’est un combat de filles et elles seules doivent décider des actions à mener…
Avec ce roman, l’auteure décrit tous les obstacles que les filles ou les femmes doivent affronter pour enfin être reconnues à égalité avec les hommes.

Un roman très actuelle qui aborde avec beaucoup de justesse et sans culpabilisation le féminisme et la notion de l’acceptation de soi.
A faire lire à nos adolescents filles et garçons !

Merci Babelio et les éditions Hachette pour cette lecture instructive et inspirante.

Extrait : (début du livre)
Le climat de ras-le-bol s’était installé bien avant l’épisode Ameline Brillant. Être renvoyées chez nous pour des jeans troués et des tee-shirts trop courts nous hérissait depuis un bon moment, mais s’il n’y avait que ça… Ça nous faisait criser quand les surveillants d’internat empêchaient les filles de visiter leurs amies après 21 heures sous prétexte qu’elles étaient trop bruyantes, alors que les garçons avaient la permission de 23 heures. Ça nous énervait de voir qu’on dépensait des sommes astronomiques pour que l’équipe masculine de handball fasse la tournée des championnats, quand les coureuses, pourtant plus nombreuses et bien mieux classées, devaient vendre des croissants tous les matins pour financer le voyage jusqu’à Londres.
Ça nous mettait en rogne d’apprendre qu’un prof de maths avait mis une retenue à une seconde qui avait éclaté en sanglots en plein cours à cause de ses règles douloureuses – elle faisait son cinéma, prétendait-il.
C’était donc loin d’être un secret : au lycée Olympe de Gouges, les femmes étaient moins bien loties que les hommes. Constat ironique quand on réalisait que l’établissement portait le nom d’une grande figure des droits des femmes, une qui aurait été du genre à balancer son porc. On ne s’y faisait pas, à cette ambiance misogyne, néanmoins on vivait avec ; l’établissement était renommé, et l’avoir fréquenté passait bien sur un dossier. Mais avec Ameline Brillant, tout avait éclaté.

Petit bac 2020a 
(8) Couleur


Revenir en haut