Sauvage – Jamey Bradbury

Lu en partenariat avec Babelio

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Lizzie – août 2019 – 11h17 – Lu par Karl-Line Heller

Editions Gallmeister – mars 2019 – 313 pages

traduit de l’américain par Jacques Mailhos

Titre original : The Wild Inside, 2018

Quatrième de couverture :
A dix-sept ans, Tracy Petrikoff possède un don inné pour la chasse et les pièges. Elle vit à l’écart du reste du monde et sillonne avec ses chiens de traîneau les immensités sauvages de l’Alaska. Immuablement, elle respecte les trois règles que sa mère, trop tôt disparue, lui a dictées : « ne jamais perdre la maison de vue », « ne jamais rentrer avec les mains sales » et surtout « ne jamais faire saigner un humain ». Jusqu’au jour où, attaquée en pleine forêt, Tracy reprend connaissance, couverte de sang, persuadée d’avoir tué son agresseur. Elle s’interdit de l’avouer à son père, et ce lourd secret la hante jour et nuit. Une ambiance de doute et d’angoisse s’installe dans la famille, tandis que Tracy prend peu à peu conscience de ses propres facultés hors du commun.

Auteur : Jamey Bradbury est originaire du Midwest et vit depuis quinze ans en Alaska. Elle a été réceptionniste, actrice, secouriste et bénévole à la Croix- Rouge. Elle partage aujourd’hui son temps entre l’écriture et l’engagement auprès des services sociaux qui soutiennent les peuples natifs de l’Alaska. Sauvage est son premier roman.

Lecteur : Formée au conservatoire d’arts dramatiques d’Orléans, Karl-Line Heller a participé à plusieurs courts-métrages, publicités, téléfilms et pièces de théâtre. Très active en studio, elle double de nombreux personnages de séries (Esprits criminels, Black Mirror…), de dessin animés et de jeux vidéo et s’est lancée dans la direction artistique.

Mon avis : (écouté en octobre 2019)
J’ai accepté de recevoir ce livre audio, en premier lieu pour la toute beauté de la couverture du livre et ensuite pour la destination.

Cette histoire se déroule en Alaska. L’héroïne, Tracy âgée de 17 ans, vit depuis toujours entourée d’arbres et de chiens, avec Scott, son petit frère et Bill, son père qui a été l’un des plus célèbres mushers de la région. Tracy est également très adroite pour conduire un traîneau tiré par un attelage de chiens, elle rêve de pouvoir participer à la grande course annuelle de l’Iditarod. Elle est aussi très douée pour la chasse et les pièges, très souvent elle ressent le besoin de courir et de partir chasser en forêt…
Suite à un accident de voiture, sa mère est morte depuis deux années. Mais lorsque  Tracy était toute petite, elle lui a appris à suivre les règles suivantes : « ne jamais perdre la maison de vue », « ne jamais rentrer avec les mains sales » et la plus importante, « ne jamais faire saigner un humain ». Tracy a également hérité de sa mère un don particulier qui lui permet de rester en contact avec ses souvenirs avec elle.
Un jour en forêt, Tracy est agressée et lorsqu’elle reprend ses esprits, elle est seule, des larges taches de sang sur ses vêtements et elle tient son couteau à la main. Elle est persuadée d’avoir tué un homme. Elle ne dit rien à son père et devient mal à l’aise lorsqu’un homme blessé se présente dans la cour de leur maison en demandant de l’aide… Quelques temps plus tard, Tracy trouve en forêt un sac avec quelques affaires, dont un livre annoté et une belle somme d’argent. Puis, ayant besoin d’argent, son père loue une chambre à Jesse, un mystérieux jeune homme plein de contradictions qui intrigue beaucoup Tracy.
Un roman original et intense, entre conte initiatique et thriller psychologique dans des paysages grandioses et  sauvages. Une pointe de fantastique s’invite également à mi-roman. En écoutant cette histoire, j’ai souvent pensé aux héroïnes des livres My Absolute darling et Dans la forêt… Tracy est un personnage vraiment fascinant et attachant. 

Extrait : (début du livre)
J’AI toujours su lire dans les pensées des chiens. Mon père dit que c’est dû à la manière dont je suis venue au monde, née sur le seuil de la porte ouverte du chenil, avec vingt-deux paires d’yeux canins qui me regardaient et les aboiements et hurlements de nos chiens qui furent les premiers sons que j’aie entendus.
Le village n’avait pas de dispensaire, dans le temps, alors l’aide-soignante municipale venait chez nous une fois par mois. Quand Maman est arrivée à la moitié de sa grossesse, l’aide-soignante lui a dit de rester au lit et de ne pas se fatiguer. Maman a suivi ce conseil diligemment jusqu’à la nuit de ma naissance. Un premier mars, si froid que les pointes de ses cheveux avaient gelé. Elle est sortie, a traversé la cour des chiens, est allée jusqu’à la porte du chenil. Là, une douleur l’a saisie. Elle s’est accroupie, serrant son ventre, et a hurlé pour appeler mon père à l’aide. J’ai glissé toute seule, d’un coup. Je suis venue au monde avant qu’elle s’en rende compte, presque sans aucune aide de sa part. Elle disait que c’était le seul côté facile que j’avais jamais eu.
Qu’est-ce que tu allais faire dans le chenil ? lui ai-je un jour demandé.
Elle a haussé les épaules. A dit, J’imagine que les chiens me manquaient.
Je suis sortie grosse et lourde et toujours affamée. Maman m’a dit qu’y a des femmes qu’ont du mal à faire prendre le sein à leur bébé, et j’ai vu ça chez certains chiots, j’en ai vu qui se détournent de ce que l’instinct leur dit de faire et qui refusent de téter, alors faut traire la mère et nourrir le petit au biberon. Mais moi non. Je me suis accrochée dès que j’ai pu, et je n’ai plus voulu lâcher prise. Maman n’avait jamais vu un bébé comme moi, elle disait que j’étais vorace. Elle me donnait le sein jusqu’à ce qu’elle croie être tarie, et puis ensuite elle continuait.
Il y a des photos dans l’album de famille, nous quatre travaillant tous ensemble dans la cour ou réunis autour d’un traîneau à chiens avant le départ d’une course. Scott et moi tous les deux avec les cheveux noirs de Maman, les yeux bruns de Papa. J’ai appris à l’école que le sang a une mémoire. Il porte les informations qui font ce que vous êtes. C’est comme ça que mon frère et moi on s’est retrouvés avec tant de trucs en commun, on portait en nous les choses dont le sang de nos parents se souvenait. Partager ce qu’il y a dans le sang, y a pas moyen d’être plus proche d’une autre personne.

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