My Absolute Darling – Gabriel Tallent

logo prix audiolib 2019

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Audiolib – octobre 2018 – 12h52 – Lu par Marie Bouvet

Gallmeister – mars 2018 – 453 pages

traduit de l’américain par Laura Derajinski

Titre original : My absolute darling, 2017

Quatrième de couverture :
À quatorze ans, Turtle Alveston arpente les bois de la côte nord de la Californie avec un fusil et un pistolet pour seuls compagnons. Elle trouve refuge sur les plages et les îlots rocheux qu’elle parcourt sur des kilomètres. Mais si le monde extérieur s’ouvre à elle dans toute son immensité, son univers familial est étroit et menaçant : Turtle a grandi seule, sous la coupe d’un père charismatique et abusif. Sa vie sociale est confinée au collège, et elle repousse quiconque essaye de percer sa carapace. Jusqu’au jour où elle rencontre Jacob, un lycéen blagueur qu’elle intrigue et fascine à la fois. Poussée par cette amitié naissante, Turtle décide alors d’échapper à son père et plonge dans une aventure sans retour où elle mettra en jeu sa liberté et sa survie.

Auteur : Gabriel Talent est né en 1987, au nouveau-Mexique, et a grandi en Californie. Il a mis huit ans à écrire My Absolute Darling, son premier roman, qui a aussitôt été encensé par la critique et fait partie des meilleures ventes aux Etats-Unis et en France. Il vit aujourd’hui avec sa femme à Salt Lake City.

Lecteur : Depuis son diplôme aux Beaux-Arts de Paris en 2005, Marie Bouvet expérimente différentes formes d’expression corporelle et artistique comme l’écriture scénaristique, la radio, le combat scénique ou l’acting. Sur les plateaux de tournage, sur scène ou en studio, elle met en œuvre tout son savoir-faire artistique et sa sensibilité pour être au plus près de la vérité des personnages, défendre ses valeurs et porter des projets riches de sens.

Mon avis : (écouté en février 2019)
C’est un roman très fort et dérangeant. Un roman à la fois d’apprentissage et d’aventure. Julia, surnommée Turtle, a été élevée par un père autoritaire dans un environnement rustique, une cabane remplie d’armes et d’outils, habillée comme un garçon. A 14 ans, Turtle est dans son élément lorsqu’elle arpente en solitaire les bois et la nature en mode survie, elle est très douée également dans le maniement des armes. Mais, à l’école, elle ne se sent pas à sa place et se pense idiote…
Peu à peu, le lecteur découvre la nature toxique de la relation extrême qu’il existe entre Turtle et son père. Aveuglée par sa loyauté, Turtle se refuse à trahir celui qui lui a tout appris. Turtle va mettre du temps à comprendre que ce père est, vis à vis d’elle, à la fois plein d’un amour absolu mais aussi étouffant et violent.
La nature sauvage, luxuriante et splendide sert de décor. Turtle profite de ses sorties en forêt, en bord de l’océan pour se ressourcer et pour supporter les huis clos avec son père.
Turtle va-t-elle réussir à échapper à ce père et à espérer vivre sa propre vie ?
La voix de Marie Bouvet, jeune et douce, contraste parfaitement avec la violence et brutalité des mots et de certaines scènes parfois insoutenables…
Les descriptions sont extrêmement précises, les émotions sont fortes et complexes et on ne peut qu’être sous tension et happé par cette histoire troublante et dérangeante…

Je n’oublierai pas avant longtemps ce personnage de Turtle, adolescente d’une intelligence et d’une force de caractère incroyable !
Livre coup de cœur et coup de poing !

Extrait : (début du livre)
LA vieille maison est tapie sur sa colline, avec sa peinture blanche écaillée, ses baies vitrées, ses frêles balustrades en bois envahies de sumac vénéneux et de rosiers grimpants. Leurs tiges puissantes ont délogé les bardeaux qui s’entremêlent désormais parmi les joncs. L’allée de graviers est jonchée de douilles vides tachées de vert-de-gris. Martin Alveston descend du pick-up et ne regarde pas Turtle qui reste assise derrière lui dans l’habitacle, il gravit le porche, ses chaussures militaires émettent un son creux sur les planches, un homme robuste en chemise à carreaux et jean Levi’s qui ouvre la porte vitrée coulissante. Turtle attend, elle écoute les cliquetis du moteur avant de lui emboîter enfin le pas.
Dans le salon, une fenêtre est barricadée de feuilles de métal et de contreplaqué d’un centimètre clouées au chambranle, couvertes de cibles de tir. Les impacts sont si rapprochés, on croirait que quelqu’un y a plaqué un calibre 10 avant d’en exploser le centre ; les balles scintillent dans leurs trous déformés comme l’eau au fond d’un puits.
Son papa ouvre une conserve de haricots Bush’s sur le vieux poêle et il gratte une allumette contre son pouce pour démarrer le feu qui grésille et se réveille lentement, sa flamme orange contre les murs sombres en séquoia, les placards en bois brut et les pièges à rats tachés de graisse.
À l’arrière de la cuisine, la porte n’a pas de verrou, rien que des trous en guise de poignée et de serrure, Martin l’ouvre d’un coup de pied et sort sur le porche à moitié terminé, les lattes disjointes peuplées de lézards des palissades et de mûriers parmi lesquels jaillissent des prêles et de la menthe sauvage, douce avec son étrange duvet et ses relents amers. Debout jambes écartées sur les lattes, Martin saisit la poêle où il l’a suspendue sur les bardeaux défaits afin que les ratons laveurs l’y lèchent et la nettoient. Il ouvre le robinet à l’aide d’une clé à molette rouillée et asperge la fonte, puis il arrache des poignées de prêle pour frotter les endroits encore sales. Il rentre, dépose la poêle sur la plaque du fourneau où l’eau crache et siffle. Il ouvre le frigo vert olive dont l’ampoule a grillé et en sort deux steaks enveloppés dans un papier marron de boucher, il tire de sa ceinture son couteau Daniel Winkler et l’essuie sur sa cuisse avant d’embrocher chaque steak au bout de la pointe et de les lancer dans la poêle.
Turtle saute sur le plan de travail – des planches en séquoia rugueux, les clous entourés d’anciennes empreintes de marteau. Elle prend un Sig Sauer parmi les conserves jetées là et fait coulisser la glissière afin de voir le cuivre logé dans la chambre. Elle lève l’arme et se retourne pour voir sa réaction, il reste figé, une main sur les placards, il sourit d’un air fatigué sans lever les yeux.

petit bac 2019(3) Adjectif

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