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Un petit goût de noisette 1 – Vanyda
L’Odyssée d’Hakim tome 1 : De la Syrie à la Turquie – Fabien Toulmé
Un chemin de tables – Maylis de Kerangal

Qu’est-ce que je lis en ce moment ?

A crier dans les ruines – Alexandra Koszelyk
Né d’aucune femme – Franck Bouysse (partenariat Audiolib)

Que lirai-je les semaines prochaines ?

Le milieu du monde – Andreas Steinhöfel
La soif – Jo Nesbø (partenariat Folio)
Sauvage
– Jamey Bradbury (Masse Critique Babelio)
Police – Hugo Boris (partenariat Audiolib)

Bonnes lectures et bonne semaine !

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Un chemin de tables – Maylis de Kerangal

Lu en partenariat avec Folio

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Folio – août 2019 – 106 pages

Seuil – mars 2016 – 112 pages

Quatrième de couverture :
« La plus grande violence de ce métier, tu sais, c’est que la cuisine exige qu’on lui sacrifie tout, qu’on lui donne sa vie. » Brasserie parisienne, restaurant étoilé, auberge gourmande, bistrot gastronomique : les tables défilent dans la vie de Mauro. Aux côtés de ce jeune chef en vogue, gardien d’un certain héritage, Maylis de Kerangal nous plonge dans l’univers méconnu de la restauration. Un monde fait de passion, de solidarité, mais aussi de violence et de fatigue. Un monde dans lequel la cuisine devient un langage qui s’invente, réunit et se partage, croqué avec brio par l’auteur de Réparer les vivants.

Auteur : Maylis de Kerangal est l’auteure de nombreux romans, notamment Corniche Kennedy (2008), Naissance d’un pont (prix Médicis 2010, prix Franz-Hessel) et Réparer les vivants (2014, dix prix littéraires), ainsi que de trois récits dans la collection « Minimales »: Ni fleurs ni couronnes (2006), Tangente vers l’est (2012, prix Landerneau) et A ce stade de la nuit (2015), Un chemin de tables (2016), Un monde à portée de main (2018)

Mon avis : (lu en septembre 2019)
Dans ce court texte, qui ressemble plus à un documentaire qu’à un roman, Maylis de Kerangal raconte le parcours de Mauro. Même si enfant il aimait faire des gâteaux ou plus tard préparer des repas pour ses amis, rien ne destinait Mauro à devenir un cuisinier professionnel. Étudiant en sciences éco, il alterne entre études et petits boulots dans la restauration, il voyage également à l’étranger grâce à Erasmus. Après des expériences variés dans une brasserie, un restaurant étoilé, il décide d’apprendre le métier dans les règles de l’art et de passer son CAP… Maylis de Kerangal est le témoin de son parcours atypique. Avec une écriture précise, technique et évocatrice, elle brosse un portrait attachant et sensible d’un jeune chef. Un témoignage intéressant et gourmand…

Merci Julie et les éditions Folio pour cette découverte

Extrait : (début du livre)
Un train roule vers Berlin. Il traverse à bonne vitesse des étendues rases, des champs qui fument, des rivières, c’est l’automne. Assis contre la vitre dans un wagon de seconde, il y a ce jeune homme, vingt ans, délié, maigre bagage, un livre entre les mains – je suis assise sur la banquette d’en face, je déchiffre le titre sur la couverture, La Cuisine de référence, Techniques et préparations de base, Fiches techniques de fabrication, repère trois toques stylisées sur fond bleu blanc rouge, puis je soulève les fesses et me penche en avant, bascule tête la première dans le livre, à l’intérieur des planches où s’alignent des vignettes légendées en italique, pas-à-pas photographiques où il n’est nul visage humain, nulle bouche humaine, mais des torses et des mains oui, des mains précises aux ongles propres, et ras, des mains maniant des ustensiles de métal, de verre ou de plastique, des mains plongées dans des récipients, des mains que prolongent des lames, toutes mains saisies dans un geste.

Déjà lu du même auteur : 

naissance_d_un_pont_folio Naissance d’un pont Reparer-les-vivants-de-Maylis-de-Kerangal_298_393 Réparer les vivants

kerangal Un monde à portée de main

petit bac 2019(6) Objet

L’Odyssée d’Hakim tome 1 : De la Syrie à la Turquie – Fabien Toulmé

81qDioikdmL Delcourt – août 2018 – 272 pages

Quatrième de couverture :
L’histoire vraie d’un homme qui a dû tout quitter : sa famille, ses amis, sa propre entreprise… parce que la guerre éclatait, parce qu’on l’avait torturé, parce que le pays voisin semblait pouvoir lui offrir un avenir et la sécurité. Un récit du réel, entre espoir et violence, qui raconte comment la guerre vous force à abandonner votre terre, ceux que vous aimez et fait de vous un réfugié.

Auteur : Fabien Toulmé voit le jour en 1980 à Orléans. Passionné de bande dessinée, il décide de suivre de longues et pénibles études d’ingénieur Civil et d’urbanisme afin d’acquérir les bases essentielles de la construction d’une BD. En 2001, il part pour plusieurs mois sous les tropiques (Bénin, Guyane, Brésil, Guadeloupe). Enfin, lassé par l’eau bleue cocotiers, il revient s’installer en France en 2009 à Aix-en-Provence. Depuis il publie castrations et BD dans divers magazines (Lanfeust Mag, Psikopat, Spirou…) ou dans ouvrages collectifs (Alimentation générale, Editions Vide Cocagne, Vivre dessous, Editions Monolosanctis, Les autres gens…). Avec Ce n’est pas toi que j’attendais, il réalise son premier album.

Mon avis : (lu en août 2019)
En prologue, Fabien Toulmé raconte la genèse de cette BD. Bizarrement, cela commence par le crash d’un avion en mars 2015 qui devient le sujet principal des journaux TV et radio pendant de nombreux jours et la brève en fin de journal du présentateur « drame de l’immigration toujours, 400 migrants décèdent noyés lors de leur traversée de la Méditerranée ». Rien de plus… C’est choquant de réaliser que nous sommes plus émus pour un drame aérien que pour la mort de ces très nombreux migrants obligés de fuir. Mais il est vrai que l’on s’imagine plus facilement partir en vacances dans un avion que de fuir son propre pays et d’embarquer dans un rafiot pour traverser la mer…
Fabien Toulmé part donc à la recherche d’un réfugié acceptant de témoigner, et décide de raconter qui il est, pourquoi il a dû quitter son pays, la Syrie, et son long et dangereux périple pour arriver jusqu’en France.
Dans ce premier tome (il y en aura 3), l’auteur raconte comment la vie d’Hakim bascule en 2011 lorsque la guerre éclate en Syrie. A l’époque, c’était un jardinier sans histoire et il se fait exproprier, il fait un séjour en prison où il sera torturé… Il est alors obligé de quitter son pays et ses parents, il passe au Liban puis en Jordanie et enfin en Turquie. C’est au cours de cet exil forcé qu’il va rencontrer Najmeh, qui deviendra sa femme.
Avec cette BD, le lecteur découvre l’histoire proche de la Syrie à travers le parcours d’un homme ordinaire, simple. C’est important de savoir et de comprendre ce que ces hommes et ses femmes ont vécu. Pourquoi ils ont été obligés de tout quitter, pays, entreprise, famille et les toutes difficultés qu’ils ont rencontré…
Hakim et sa famille sont attachants et j’ai hâte de connaître la suite de son parcours.

Extrait :

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Déjà lu du même auteur :

9782756035505_1_75 Ce n’est pas toi que j’attendais

petit bac 2019(7) Prénom

Un petit goût de noisette 1 – Vanyda

un-petit-gout-de-noisette-tome-1-sans-titre Dargaud – janvier 2014 – 208 pages

Quatrième de couverture :
Un petit goût de noisette à savourer. Dans ce recueil d’histoires courtes, Vanyda explore l’amour, évoque le moment parfait qui nous échappe parfois, les occasions manquées aussi… Usant des dialogues avec justesse et parcimonie, offrant à chaque tranche de vie sa couleur propre, Vanyda fait se croiser ses personnages. En quelques pages, en quelques jours, Benoît, Corentin, Manon, Aymeric et les autres se rencontrent, s’enthousiasment, pleurent.

Auteur : Vanyda Savatier (plus connue sous son seul prénom) est une auteur d’origine franco-laotienne de bande dessinée apparentée à La Nouvelle Manga. Élève des Beaux Arts de Tournai (Belgique). Elle forge son style grâce à l’influence des dessins animés japonais. Elle fusionne ainsi le style mangas – BD franco-belge. Elle vit actuellement à Lille.
Son blog: http://vanyda.fr/

Mon avis : (lu en août 2019)
Les dessins sont magnifiques, c’est mélange de styles manga et aquarelle. Cette BD nous raconte plusieurs courtes histoires autour de 12 personnages, des histoires de rencontres, des histoires d’amour en tout genre.
Corentin jongle dans la rue. Lorsque sa balle tombe, Éléonore, sa jeune voisine la lui rend. Un regard tendre s’échange entre eux. Ils se recroiseront et passeront du temps ensemble… Grâce à Erasmus et ses voyages autour du monde, Manon a fait de très belles rencontres comme Luisito ou Esteban. Une soirée complice entre eux et c’est l’occasion de revenir sur leurs souvenirs…

Barnabé est un peu solitaire, il trouve dans sa boîte aux lettres un colis destiné à Éléonore, sa voisine. C’est l’occasion de l’inviter à prendre un verre !
Il est question d’amour caché, d’amour raté, d’amour retrouvé… de rencontres inattendus, d’instants suspendus, de regards tendres…
Au fil des pages, le lecteur découvre que ces personnages ont tous des liens entre eux, des liens de parenté, de voisinage ou amicaux… les destins se mêlent et s’entrecroisent.
Cet album, tout en poésie, en subtilité et en douceur, raconte toutes les couleurs de la vie. Les histoires sont émouvantes, touchantes et parfois surprenantes.
Il y a une suite que j’ai lu également cet été, à suivre…

Extrait : (début de la BD)

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C’est lundi, que lisez-vous ? [84]

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C’est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé maintenant par Camille

Qu’est-ce que j’ai mis en ligne cette semaine ?

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Silex and the city – tome 7 : Poulpe Fiction – Jul
Hamish Macbeth, tome 2 : Qui va à la chasse – M.C. Beaton
L’Île aux enfants – Ariane Bois

Qu’est-ce que je lis en ce moment ?

A crier dans les ruines – Alexandra Koszelyk
Un chemin de tables – Maylis de Kerangal (partenariat Folio)
Né d’aucune femme – Franck Bouysse (partenariat Audiolib)

Que lirai-je les semaines prochaines ?

Le milieu du monde – Andreas Steinhöfel
La soif – Jo Nesbø (partenariat Folio)
Sauvage
– Jamey Bradbury (Masse Critique Babelio)
Police – Hugo Boris (partenariat Audiolib)

Bonnes lectures et bonne semaine !

L’Île aux enfants – Ariane Bois

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Quatrième de couverture :
Pauline, six ans, et sa petite sœur Clémence coulent des jours heureux sur l’île qui les a vues naître, la Réunion. Un matin de 1963, elles sont kidnappées au bord de la route et embarquent de force dans un avion pour la métropole, à neuf mille kilomètres de leurs parents. À Guéret, dans la Creuse, elles sont séparées.
1998 : quelques phrases à la radio rouvrent de vieilles blessures. Frappée par le silence dans lequel est murée sa mère, Caroline, jeune journaliste, décide d’enquêter et s’envole pour la Réunion, où elle découvre peu à peu les détails d’un mensonge d’État.
À travers l’évocation de l’enlèvement méconnu d’au moins deux mille enfants réunionnais entre 1963 et 1982, dans le but de repeupler des départements sinistrés de la métropole, Ariane Bois raconte le destin de deux générations de femmes victimes de l’arbitraire et du secret. L’histoire d’une quête des origines et d’une résilience, portée par un grand souffle romanesque.

Auteur : Ariane Bois est romancière, grand reporter et critique littéraire. Elle est l’auteur récompensée par sept prix littéraires de : Et le jour pour eux sera comme la nuit (Ramsay, 2009), Le Monde d’Hannah (Robert Laffont, 2011), Sans oublier (Belfond, 2014), Le Gardien de nos frères (Belfond, 2015). Après Dakota song (Belfond, 2017) ,L’île aux enfants est son sixième roman. 

Mon avis : (lu en août 2019)
C’est autour d’une tragédie historique qu’Ariane Bois écrit son roman. En 1963, ,Michel Debré , premier ministre de Charles de Gaulle et député de la Réunion décide d’organiser la migration d’enfants réunionnais en Métropole, dans des départements souffrants de l’exode rurale comme la Creuse, la Lozère ou le Gers… Les enfants sont choisis dans les familles les plus fragiles, les parents sont souvent analphabètes et ils se laissent berner par la promesse d’un avenir meilleur et ils ne reverront jamais leurs enfants.
Dans cette histoire, Pauline et Clémence Rivière, deux sœurs de 6 et 4 ans, sont enlevées et embarquées de force dans un avion pour la Métropole. Là-bas, elles seront séparées et le lecteur suivra la nouvelle vie de Pauline : d’abord hébergée dans une famille d’agriculteurs, elle sera ensuite adoptée par une famille aisée et aimante. Après un choc et une méningite, elle oublie et occulte ses souvenirs de La Réunion et de sa famille d’origine. C’est donc plus de trente ans plus tard, que sa propre fille, Caroline, découvre ce secret et décide de mener l’enquête sur les origines de sa mère et de sa famille.
À travers le destin de ces deux fillettes, Ariane Bois met en lumière ce scandale de l’Histoire trop méconnu : l’exil forcé de plus de deux milles enfants réunionnais vers la Métropole entre 1960 et 1980. Un déportement organisé par l’Etat français qui arrachait et enlevait ces enfants à des parents démunis. Certains enfants ont été adoptés dans des familles aimantes et ont pu aller à l’école, mais malheureusement d’autres ont été exploités et maltraités.
Voilà une lecture bouleversante et nécessaire sur ce sujet fort et poignant.

Extrait : (début du livre)
3 novembre 1963
— Ah non ! À mon tour de jouer avec la toupie, proteste Clémence.
La petite tend une main impérieuse vers le jouet que sa sœur a fabriqué avec une graine de litchi et une allumette.
— Avance, plutôt : cette fois, je ne te porterai pas, répond celle-ci d’un air faussement sévère.
Pauline ne peut rien refuser à Clémence, c’est ainsi depuis sa naissance.
Comme chaque jour, les fillettes cheminent vers la rivière du Mât avec leurs seaux vides. Aller chercher l’eau, la rapporter sans renverser une goutte, voilà leur tâche. À la case, tout le monde travaille. Leur père coupe la canne à sucre à grands coups de sabre partout dans l’île, ne revenant que le dimanche, et en pleine saison seulement une fois par mois. À chacun de ses retours, ses mains calleuses chatouillent les filles en guise de bonjour ; et le soir, à la lueur de la lampe à pétrole, leur mère veille tard à ôter les échardes et les dards qui s’y sont nichés. Papa parle fort, aime son « rhum arrangé[1] » et dévore son assiette avant d’en réclamer une autre. C’est en tout cas l’impression des filles, qui adorent jouer sur ses genoux ou grimper sur son dos en le suppliant de « faire le cheval ».
Leur mère s’emploie comme blanchisseuse chez les riches, quand sa santé le lui permet. « Monmon », comme on l’appelle, respire mal, reste souvent couchée dans le noir, si frêle que son corps bosselle à peine la nasse lui servant de lit. Même ici, dans les Hauts, où l’air est plus frais, plus sain, elle cherche l’oxygène tel un poisson échoué au bord de la rivière. Elle se trouve à l’hôpital depuis deux semaines. Quand elle s’était plainte de maux de ventre, Pauline et Clémence avaient espéré qu’elle reviendrait avec un bébé, comme les voisines, mais le médecin avait tordu le nez, prononcé un drôle de mot, « péritonite », avant d’aller chercher une ambulance. Depuis, les filles attendent leur mère.
Par chance, il y a Gramoune, leur grand-mère, avec son visage altier raviné de rides, sa tête auréolée d’une opale noueuse qu’elle relève sur son cou, et l’odeur de beignets dont elle semble se parfumer. En cette heure, elle doit trier le riz, composer les marmites du repas du soir dans la cour, le cœur de la maison. Ce cœur s’étend au potager, où des poules et des chèvres vivent en gentils serviteurs. Aux rares moments où leur Gramoune ne s’affaire pas, elle emmène les gamines prier saint Expédit. La Réunion fourmille de petits oratoires rouges édifiés en son honneur, garnis de fleurs artificielles et d’ex-voto. On vient demander au saint un mari, un travail, un bébé ou qu’une mère époumonée retrouve la santé et revienne à la maison.

Déjà lu du même auteur : 

Hamish Macbeth, tome 2 : Qui va à la chasse – M.C. Beaton

81UeE6xHi-L Albin Michel – avril 2019 – 252 pages

traduit de l’anglais par Marina Boraso

Titre original : Death of a Cad, 1987

Quatrième de couverture :
Lorsque Priscilla Halburton-Smythe ramène à Lochdubh son nouveau fiancé, un dramaturge londonien, tout le monde est enchanté… sauf Hamish Macbeth, amoureux transi de la jeune femme. Mais ses affaires de cœur devront attendre un peu : un des invités aux fiançailles de Priscilla, l’affreux goujat Peter Bartlett, est retrouvé assassiné pendant une partie de chasse à la grouse.
Chargé des premières investigations, Hamish Macbeth fait face à une brochette de suspects huppés, qui avaient tous une bonne raison d’attenter à la vie de l’ignoble capitaine Bartlett.

Auteur : Née en 1936 à Glasgow, M.C. Beaton, après avoir été libraire puis critique de théâtre, journaliste et éditrice, a finalement pris la plume pour devenir auteur à succès figurant parmi les plus lus de Grande Bretagne. Elle a notamment écrit deux séries de romans policiers best-seller, la saga des Hamish MacBeth et la série des Agatha Raisin.  

Mon avis : (lu en juin 2019)
Voici le deuxième tome des aventures d’Hamish MacBeth, le policier écossais. Après l’univers de la pêche dans le tome 1, c’est dans l’univers de la chasse que le lecteur va découvrir.
Priscilla Halburton-Smythe revient à à Lochdubh avec son nouveau fiancé, Henry Withering, un dramaturge londonien en vue. Lors d’une partie de chasse organisée lors des fiançailles de Priscilla, un invité, Peter Bartlett, est retrouvé assassiné. La victime n’est pas vraiment sympathique, et Hamish MacBeth va devoir mener l’enquête même s’il n’est pas le bienvenu chez les parents de Priscilla qui le trouve trop rustre… Hamish est également au supplice car il est toujours secrètement amoureux de Priscilla, son amie d’enfance. C’est difficile pour lui de la voir fiancée
C’est un vrai plaisir de retrouver Hamish dans cette nouvelle enquête, c’est un personnage attachant et plein de gentillesse, il est perspicace et de son sens d’observation et d’analyse lui seront bien utile pour découvrir le ou la coupable.
L’intrigue assez classique mais les descriptions des paysages et de la campagne des Highlands sont toujours très évocatrices et fait voyager le lecteur.

Extrait : (début du livre)
Henry Withering, dramaturge de son état, se tassa sur le siège passager après un nouveau regard maussade au paysage menaçant. D’un ton plaintif, il demanda à la conductrice du break :
– Dis-moi, ma chérie, on est encore loin ?
– Il nous reste pas mal de chemin, lui répliqua gaiement sa fiancée, Priscilla Halburton-Smythe, mais on devrait quand même arriver avant la nuit.
Henry n’osa pas répondre qu’après leur interminable et fastidieux périple, ils auraient déjà dû atteindre le pôle Nord, et qu’il désespérait de les voir parvenir à destination. Soudain, il se sentit accablé par le paysage, et si déprimé par le changement qu’il semblait produire sur Priscilla qu’il ne trouva plus rien à dire et préféra somnoler un moment. Pourtant, il eut beau fermer les yeux, attentif au bruissement hypnotique des essuie-glaces, il ne réussit pas à s’endormir. L’Écosse avait assassiné le sommeil.
Henry, anglais de souche, avait déjà visité l’Écosse, mais jamais encore il ne s’était aventuré aussi loin dans le Nord.
– Le temps se dégage, fit sa compagne d’un ton détaché et amusé. Tu devrais regarder, le panorama est splendide.
Henry rouvrit les yeux à contrecœur. Un soleil pâle baignait les parois abruptes et austères des gigantesques montagnes qui se dressaient de chaque côté de la voie. Les nuages se retirèrent et lui révélèrent des sommets imposants, et, plus près de lui, la lande désolée et ses troupeaux de moutons détrempés.
Le vent se leva tandis que le soleil gagnait en force. Au bord de la route courait une rivière sinueuse dont la surface scintillante se moirait de lueurs pourpres et argentées. Lorsque la voiture bifurqua sur une route encaissée, la perspective se déroba d’un seul coup, ne laissant que le fracas d’une cascade qui dégringolait sans repos à quelques pas de la vitre, assourdissant Henry au passage.

 

Déjà lu du même auteur :

Série Agatha Raisin

111279972  tome 1 : La quiche fatale  112115556 tome 2 : Remède de cheval

511YgPvGkHL tome 4 : Randonnée mortelle 

117060981 tome 3 : Pas de pot pour la jardinière 

Agatha_5 tome 5 : Pour le meilleur et pour le pire

51Pj39OW2mL tome 6 : Vacances tous risques : Bons baisers de Chypre 

91fUANd3KcL tome 7 : A la claire fontaine 

A1pFloaMoOL tome 8 : Coiffeur pour dames

51SoADXo3OL._SX342_ tome 9 : Sale temps pour les sorcières

Série Hamish MacBeth 

81OT4JnMMqL tome 1 : Qui prend la mouche

voisinsvoisines2019_2Écosse

Silex and the city – tome 7 : Poulpe Fiction – Jul

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Quatrième de couverture :
Drame des migrants, victoire du Front Néanderthal, angélisme bobo-sapiens, menace terroriste suivie en direct sur les chaînes d’évolution en continu : ce nouvel album de Silex and the City attaque frontalement tous les thèmes les plus brûlants de notre époque. Pour respirer plus librement, et continuer à clamer haut et fort notre liberté d’hominidés supérieur, découvrez ce tome 7 plein de bruit, de rires, et de fureur. #JeSuisSapiens !

Auteur : Jul est né en 1974. Après Normale sup et une agrégation, il devient professeur d’histoire chinoise à l’université avant de s’orienter vers le dessin de presse. Il entre au Nouvel Observateur en 1998, puis dessine à la Dépêche du midi, à Marianne et à partir de 2000 pour Charlie Hebdo. Depuis, il collabore également à Lire, à Philosophie Magazine, à l’Huma, aux Echos ou encore à Fluide Glacial. En 2005, il publie son premier album Il faut tuer José Bové, une plongée délirante dans la jungle altermondialiste. L’ouvrage est plébiscité par les lecteurs. En 2006, son deuxième album La croisade s’amuse parodie le choc des civilisations.En 2007, le Guide du Moutard pour survivre à 9 mois de grossesse reçoit le Prix Goscinny. La planète des sages, encyclopédie mondiale des philosophes et des philosophies écrite avec Charles Pépin, a marqué l’année BD 2011. En 2009, il publie chez Dargaud sa première série Silex and the City. 4 tomes et une première saison animée plus tard, plus de 300 000 exemplaires ont été vendus et la série vue par des millions de téléspectateurs.

Mon avis : (lu en septembre 2019)
J’ai choisi cette BD, en premier lieu pour le Challenge Petit Bac et sa catégorie « Lecture »… 
En vacances interglaciaires à Iguana Beach (une plage de rêve sur une île grecque) sur une magnifique plage, Blog et Spam Dotcom assistent au naufrage de migrants invertébrés, demandeurs d’asile paléolithique. La famille décide d’accueillir chez eux un petit migrant, un jeune poulpe très intelligent nommé Paul. Chassé par l’État jurassique en Irak et au Levant, Paul cherche à s’intégrer en tentant de réussir le test qui lui permettra d’obtenir le statut de réfugié. Mais les résultats électoraux du Front Neandertal incite notre sympathique poulpe à quitter la famille Dotcom, pour rejoindre l’Angleterre en pleine dérive des continents…
Avec humour et de la dérision, Jul aborde des sujets de l’actualité et invite le lecteur à réfléchir sur notre société. Dans cet album, il est question de la guerre en Syrie, des migrants, du terrorisme, de la montée du nationalisme, du racisme, de la différence…
En interlude plus léger, la présence d’un pastiche de Tintin (avec Bouquetin, le petit reporter, le capitaine Auroch, Séraphin Plancton, Bianca Carnivore, les Dupoulpe…) est plutôt surprenante…

Je suis toujours dubitative sur le dessin de Jul qui n’est pas à mon goût mais ici les jeux de mots et la réflexion autour des comportements de notre société sont l’essentiel !

Extrait : (début de la BD)

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 Déjà lu du même auteur : 

9782756038070FS La Grande Librairie – Les 400 meilleurs dessins

71BGZjwKsvL Silex and the city – tome 1 mod_article1529675_2 Silex and the city – tome 2

platon-gaffe-survivre-travail-philosophes-1458325-616x0 Platon La gaffe, Survivre au travail avec les philosophes

la croisade s'amuse La croisade s’amuse

petit bac 2019(6) Lecture

C’est lundi, que lisez-vous ? [83]

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C’est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé maintenant par Camille

Qu’est-ce que j’ai mis en ligne cette semaine ?

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20 histoires pour vivre ensemble – Pierre Gemme
Un peu de tarte aux épinards : 1. Bons baisers de Machy – Casado et Pelaez
Toute une vie et un soir – Anne Griffin

Qu’est-ce que je lis en ce moment ?

A crier dans les ruines – Alexandra Koszelyk

Que lirai-je les semaines prochaines ?

Le milieu du monde – Andreas Steinhöfel
Un chemin de tables – Maylis de Kerangal (partenariat Folio)
La soif – Jo Nesbø (partenariat Folio)
Sauvage
– Jamey Bradbury
Police – Hugo Boris (partenariat Audiolib)
Né d’aucune femme – Franck Bouysse (partenariat Audiolib)

Bonnes lectures et bonne semaine !

Toute une vie et un soir – Anne Griffin

91Im00rUmEL Delcourt littérature – avril 2019 – 272 pages

traduit de l’anglais (Irlande) par Claire Desserrey

Titre original : When All Is Said, 2019

Quatrième de couverture :
Dans une bourgade du comté de Meath, Maurice Hannigan, un vieux fermier, s’installe au bar du Rainsford House Hotel. Il est seul, comme toujours – sauf que, ce soir, rien n’est pareil : Maurice, à sa manière, est enfin prêt à raconter son histoire. Il est là pour se souvenir – de tout ce qu’il a été et de tout ce qu’il ne sera plus. Au fil de la soirée, il veut porter cinq toasts aux cinq personnes qui ont le plus compté pour lui. Il lève son verre à son grand frère Tony, à l’innocente Noreen, sa belle-soeur un peu timbrée, à la petite Molly, son premier enfant trop tôt disparu, au talent de son fils journaliste qui mène sa vie aux États-Unis, et enfin à la modestie de Sadie, sa femme tant aimée, partie deux ans plus tôt. Au fil de ces hommages, c’est toute une vie qui se révèle dans sa vérité franche et poignante…
Un roman plein de pudeur et de grâce qui contient toute l’âme de l’Irlande.

Auteur : Récompensée par le John McGahern Award, Anne Griffin a publié ses nouvelles dans The Irish Times et The Stinging Fly. Elle a été libraire à Dublin et Londres, et travaille pour plusieurs associations caritatives. Née à Dublin, elle vit aujourd’hui à Mulingar. Son premier roman, Toute une vie et un soir, paraît dans sept pays en 2019.

Mon avis : (lu en août 2019)
Maurice Hannigan est âgé de 84 ans. Veuf inconsolable depuis deux ans, il est venu ce soir s’accouder au bar du Rainsford House Hotel pour commander cinq verres et porter cinq toasts aux cinq personnes les plus importantes de sa longue vie : son frère aîné, sa femme, sa belle-sœur, ses deux enfants.
Cinq occasions pour raconter toute une vie en un soir, la vie irlandaise de ce fils de fermier qui commença les pieds dans la boue des étables et devint un riche propriétaire. Une vie simple où le courage et le travail étaient l’essentiel, une vie remplie de joie, de bonheur, mais également d’austérité et de malheur. 
Dans ces histoires entrelacées, le lecteur découvre l’âme d’un homme et de son pays, c’est toute l’Irlande rurale qui se dévoile. Un personnage sympathique, plein d’humour et qui révèle peu à peu toute sa sensibilité et son authenticité.
Un premier roman magnifique, captivant, émouvant, plein de pudeur et d’humanité.

Extrait : (début du livre)
   C’est moi ou leurs tabourets sont plus bas ? Peut-être que je me ratatine. À 84 ans, ce sont des choses qui arrivent. Ça et les poils dans les oreilles.
   Quelle heure il est aux États-Unis, fiston ? 1 heure, 2 heures de l’après-midi ? Tu dois être collé à cet ordinateur dans ton bureau climatisé, en train de taper sur ton clavier. Ou bien chez toi, sur la galerie, dans le fauteuil relax dont l’accoudoir est cassé, à lire l’article que tu viens d’écrire dans ce journal pour lequel tu travailles… C’est quoi, déjà, son nom ? Bon sang, impossible de le retrouver. Je t’imagine, le front plissé, essayant de te concentrer pendant qu’Adam et Caitríona font les fous pour que tu les remarques.
   Ici, c’est calme plat. Pas un pékin en vue. Il n’y a que moi, qui marmonne dans ma barbe et qui tambourine sur le bar, pressé de boire ma première gorgée. Si je réussis à me la faire servir… Est-ce que je t’ai raconté, Kevin, que mon père tambourinait comme un as ? Sur la table, mon épaule, n’importe quelle surface où il pouvait poser l’index, pour enfoncer ses arguments et obtenir l’attention qu’il méritait. Le mien, d’index, tout déformé, n’a pas autant de talent, apparemment. Il attire l’attention de personne. Encore faudrait-il qu’il y ait quelqu’un à attirer, à part la fille de la réception. Elle sait parfaitement que je suis là, mais elle s’arrange pour pas me voir. On pourrait mourir de soif, ici.
   Faut dire qu’ils sont débordés par les préparatifs de la remise des prix du Comité sportif. Ah, ils ont réussi leur coup, ceux de Rainsford, en raflant l’organisation de la soirée à Duncashel et ses deux hôtels. Ça, c’est Emily, la patronne – je devrais plutôt dire la propriétaire. Cette femme est capable de faire du gringue à n’importe qui pour vanter les charmes de son établissement. Bien qu’en ce qui me concerne, depuis le temps, on peut pas dire que j’en ai beaucoup profité.
   Il n’empêche, je suis assis ici et j’ai mes raisons, fiston. J’ai mes raisons.

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