Martin Eden – Jack London

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MartinEden

Audiolib – avril 2019 – 13h21 – Lu par Denis Podalydès

traduit de l’américain par Francis Kerline

Titre original : Martin Eden, 1909

Quatrième de couverture :
Martin Eden, le plus autobiographique des romans de Jack London, est le récit d’un écrivain né dans les bas-fonds, homme de rien basculé dans la bourgeoisie qui croit tenir sa revanche sur la vie… C’est aussi la rencontre d’un homme et d’une femme ; l’occasion enfin de découvrir le vrai visage de Jack London, une personnalité rare à la source de notre modernité. Son œuvre, dont Martin Eden est le point d’orgue, a fasciné des millions de lecteurs.

Auteur : John Griffith Chaney, dit Jack London, est né en 1876 à San Francisco et connaît une enfance misérable qui le mène, dès quinze ans, à une vie d’errance. Marin, blanchisseur, ouvrier dans une conserverie de saumon, pilleur d’huîtres, chasseur de phoques avant de devenir vagabond et de connaître la prison, il accumule les expériences et adhère au Socialist Labor Party en avril 1896. La ruée vers l’or du Klondike en 1897 le compte parmi les aventuriers. C’est dans le Grand Nord canadien qu’il trouve ses premières sources d’inspiration et que, la mémoire pleine de souvenirs épiques, il se lance dans l’écriture. Le Fils du loup paraît en 1900. Le véritable succès arrive pourtant avec L’Appel sauvage (aussi appelé L’Appel de la forêt) en 1903. Croc-Blanc sort en 1906 et sera de nouveau un énorme succès d’édition. Atteint de maladies multiples, buvant trop, sa santé déclinant, il séjourne plusieurs mois à Hawaï et décède le 22 novembre 1916 à l’âge de 40 ans.

Lecteur : Comédien reconnu, formé par Michel Bouquet au Conservatoire, Sociétaire de la Comédie-Française, Denis Podalydès est aussi écrivain et fervent amateur de lecture à voix haute. Le succès de son livre Voix Off (Mercure de France), et chaque nouvel enregistrement sont une nouvelle preuve de son immense talent.

Mon avis : (écouté en mai 2019)
Adolescente,  j’avais déjà lu Croc Blanc et L’appel de la forêt de Jack London. Je ne connaissais pas du tout Martin Eden et en voyant la couverture du livre, j’imaginais me plonger dans un récit d’aventure sur les mers, puisque que Martin Eden est un marin… En fait pas du tout, Martin ayant sauvé Arthur, un jeune homme de bonne famille, d’une agression, il est invité par celui-ci à déjeuner dans sa famille. À cette occasion, Martin rencontre Ruth Morse, la sœur d’Arthur, une jeune fille délicate dont il tombe amoureux. Étant issu d’un milieu très modeste, sans instruction et au vocabulaire souvent vulgaire, il décide de s’instruire pour s’élever à sa hauteur et la conquérir. Il découvre les bibliothèques et les livres et peu à peu il prend goût à étudier, il compare la découverte du savoir à l’exploration de nouveaux territoires. Il acquiert une culture encyclopédique puis s’efforce de devenir un écrivain célèbre. Il écrit beaucoup mais trouve difficilement à être publié. Il est déterminé à percer dans cette profession et persiste malgré ses difficultés d’argent…
Martin Eden est un personnage étonnant, attachant, têtu, très déterminé à devenir un jour un grand écrivain !
La lecture faite par Denis Podalidès nous embarque tout au long de ce récit inspiré par la vie de l’auteur et qui raconte également une société et une époque.

Extrait : (début du livre)
Arthur ouvrit la porte avec son passe-partout et entra, suivi d’un jeune homme qui se découvrit d’un geste gauche. Il portait de grossiers vêtements de marin qui détonnaient singulièrement dans ce hall grandiose. Sa casquette l’embarrassant beaucoup, il allait la glisser dans sa poche, quand Arthur la lui enleva des mains. Ce geste fut si naturel, que le jeune homme intimidé en apprécia l’intention. « Il comprend !… se dit-il, il va m’aider à m’en tirer ! »
Il marchait sur les talons de l’autre, en roulant des épaules et ses jambes s’arc-boutaient malgré lui sur le parquet, comme pour résister à un roulis imaginaire. Les grands appartements semblaient trop étroits pour sa démarche et il mourait de peur que ses larges épaules n’entrent en collision avec l’encadrement des portes ou avec les bibelots des étagères. Il s’écartait brusquement d’un objet pour en fuir un autre et s’exagérait les périls qui en réalité n’existaient que dans son imagination. Entre le piano à queue et la grande table centrale sur laquelle d’innombrables livres s’empilaient, une demi-douzaine de personnes auraient pu marcher de front ; cependant, il ne s’y risqua qu’avec angoisse. Il ne savait que faire de ses mains, ni de ses bras qui pendaient lourdement à ses côtés et, quand son esprit terrifié lui suggéra la possibilité de frôler du coude les livres de la table, il fit un brusque écart qui faillit lui faire renverser le tabouret du piano. L’allure aisée d’Arthur le frappa et, pour la première fois, il se rendit compte que la sienne différait de celle des autres hommes. Une petite honte le mordit au cœur – il s’arrêta pour éponger son front où la sueur perlait.
– Un instant, Arthur, mon vieux ! dit-il, en essayant de masquer son angoisse. Vrai ! c’est trop à la fois pour moi !… Donnez-moi le temps de me remettre. Vous savez que je ne voulais pas venir… et je suppose que votre famille ne mourait pas d’envie de me voir !…
– Ça va bien ! répondit Arthur d’une voix rassurante. N’ayez pas peur : nous sommes de braves gens tout simples… Tiens ! une lettre pour moi.

petit bac 2019(3) Animal

 

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