Hamish Macbeth, tome 1 : Qui prend la mouche – M.C. Beaton

81OT4JnMMqL Albin Michel – avril 2019 – 252 pages

traduit de l’anglais par Karine Guerre

Titre original : Death of a Gossip, 1985

Quatrième de couverture :
Policier du petit village de Lochdubh situé au beau milieu des Highlands en Écosse, Hamish Macbeth manque totalement d’ambition professionnelle mais il peut cependant compter sur son intuition naturelle pour mener à bien ses enquêtes. Ses qualités lui seront bien utiles quand le corps sans vie de Lady Jane Winters, langue de vipère notoire et participante au stage de pêche à la mouche du village, est retrouvé dans la rivière.
Secondé par la délicieuse Priscilla Halburton-Smythe, Hamish s’immerge en eaux troubles pour démasquer l’assassin.

Auteur : Née en 1936 à Glasgow, M.C. Beaton, après avoir été libraire puis critique de théâtre, journaliste et éditrice, a finalement pris la plume pour devenir auteur à succès figurant parmi les plus lus de Grande Bretagne. Elle a notamment écrit deux séries de romans policiers best-seller, la saga des Hamish MacBeth et la série des Agatha Raisin.  

Mon avis : (lu en juin 2019)
Une nouvelle série de M.C. Beaton avec Hamish MacBeth, une série antérieure à la série Agatha Raisin. Hamish Macbeth est l’unique policier du petit village de Lochdubh situé à l’extrême nord-ouest de l’Écosse, dans les Highlands. Un policier qui n’a pas beaucoup de travail, en général, le braconnage et les beuveries du week-end. Et avec diplomatie, Hamish règle la plupart des conflits à l’amiable. Physiquement Hamish MacBeth est grand, maigre, son uniforme est trop court et ses cheveux roux flamboyant dépassent de son képi… C’est l’aîné d’une fratrie de sept enfants, et Hamish était devenu policier non pas par vocation, mais pour aider financièrement ses parents agriculteurs.
Ce premier tome nous fait découvrir la pêche à la mouche lors du stage organisé John Cartwright et son épouse Heather. Pour cette cession les participants sont très variés, un couple de New-Yorkais, Mr et Mrs Roth, une jeune fille londonienne, Alice Wilson, lady Winters, veuve, Charlie Baxter, un garçon de douze ans, hébergé chez sa tante pendant la durée du stage, Jeremy Blyth venant de Londres, Daphné Gore d’Oxford et un commandant à la retraite, le major Peter Frame. Nous allons suivre avec eux les différents apprentissages et les relations qui se nouent entre les stagiaires… En particulier, le caractère fort et désagréable de lady Winters avec à peu près tout le monde… Chacun à ses petits secrets et lorsqu’un beau matin, le corps sans vie de Lady Jane Winters est découvert dans un étang, de nombreux présumés coupables sont possibles…
Hamish n’est pas dépourvu d’intuition et son sens de l’observation va l’aider à découvrir le coupable.
Cette nouvelle série est très amusante, Hamish MacBeth est un personnage attachant et j’ai très envie de continuer à le découvrir un peu plus dans les futurs tomes de la série…

Extrait : (début du livre)
« Je déteste les lundis, déclara John Cartwright d’un ton plaintif. Accueillir un nouveau groupe de stagiaires me fait l’effet de monter sur scène. Et puis, j’ai toujours l’impression de devoir m’excuser d’être anglais. Les gens qui viennent jusqu’au fin fond des Highlands s’attendent forcément à ce que l’animateur du stage de pêche à la mouche soit un grand roux en kilt avec un accent écossais à couper au couteau et des formules poétiques plein la bouche, tu ne crois pas ?
– Calme-toi, répliqua Heather, son épouse, avec placidité. Tout se passe toujours à merveille. Depuis trois ans que nous dirigeons cette école, aucun client n’a jamais été déçu. »
Elle couva son mari d’un regard affectueux. Petit, sec et nerveux, John Cartwright avait de grands yeux bleu pâle assez proéminents, et des cheveux fins d’un blond tirant sur le roux. Avant de l’épouser, Heather avait été l’une de ses premières stagiaires à la Lochdubh School of Casting, l’école de pêche à la truite et au saumon qu’il avait fondée à Lochdubh, au nord de l’Écosse.
Séduit par la beauté de son lancer arrière, John avait néanmoins dû attendre qu’ils soient mariés pour profiter des autres attraits de son anatomie.
Sensiblement plus douée que lui, Heather dissimulait avec tact ses compétences sous des manières affables et maternelles. En dépit d’un tempérament très différent, ils se vouaient tous deux à l’art de la pêche à la mouche avec une égale ferveur. C’était leur hobby, leur métier, leur obsession.
Durant la saison estivale, un nouveau groupe de stagiaires arrivait chaque lundi au Lochdubh Hotel. Il était rare que le groupe soit uniquement constitué de débutants : l’école attirait également des moucheurs expérimentés, ravis de pouvoir pêcher dans d’excellentes eaux à des tarifs raisonnables. John s’occupait des experts, Heather maternait les amateurs.
Les groupes n’excédaient jamais dix participants. Cette semaine-là, suite à deux annulations de dernière minute, John et Heather n’en attendaient que huit.
« Voyons voir, murmura John en se penchant sur la liste des stagiaires. J’imagine qu’ils sont tous à l’hôtel depuis hier soir. Nous avons Mr et Mrs Roth, un couple de New-Yorkais ; une certaine lady Winters, veuve d’un pair du parti travailliste ; un Londonien du nom de Jeremy Blythe ; Alice Wilson, de Londres, également ; Charlie Baxter, un gamin de douze ans, originaire de Manchester, hébergé chez sa tante pendant la durée du stage ; un commandant à la retraite, le major Peter Frame… Oh, non ! Il a déjà fait un stage chez nous, celui-là. Incontrôlable, si je me souviens bien. Ces types qui s’accrochent à leurs titres militaires semblent incapables de s’adapter à la vie civile. La dernière de la liste s’appelle Daphné Gore et nous arrive d’Oxford. Je tâcherai de me débarrasser du major au plus vite : il est parfaitement capable d’aller pêcher tout seul. Le gamin, en revanche, aura sans doute besoin d’attention. Tu voudras bien t’en charger ? »

Déjà lu du même auteur :

Série Agatha Raisin

111279972  tome 1 : La quiche fatale  112115556 tome 2 : Remède de cheval

511YgPvGkHL tome 4 : Randonnée mortelle 

117060981 tome 3 : Pas de pot pour la jardinière 

Agatha_5 tome 5 : Pour le meilleur et pour le pire

51Pj39OW2mL tome 6 : Vacances tous risques : Bons baisers de Chypre 

91fUANd3KcL tome 7 : A la claire fontaine 

A1pFloaMoOL tome 8 : Coiffeur pour dames

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Les Mafieuses – Pascale Dietrich

41ZXkEHBzpL Liana Levi – février 2019 – 160 pages

Quatrième de couverture :
Il y a toujours moyen de s’arranger avec la réalité chez les gangsters. A condition de respecter le code d’honneur, on peut même mener une vie formidable ! C’est en tout cas ce que Leone Acampora, vieux mafioso grenoblois, a enseigné à sa famille. Michèle et ses deux filles ont donc appris à fermer les yeux lorsqu’elles trébuchaient sur un cadavre ou une valise de cocaïne dans leur joli salon en marbre. Et si, aujourd’hui, Dina a parfois mauvaise conscience, elle espère se racheter en travaillant dans l’humanitaire. Quant à Alessia, pharmacienne inspirée, elle a pas mal d’idées pour moderniser le business paternel. Ainsi va la vie chez les femmes Acampora, entre coups de fusil à pompe et séances de tai-chi. Jusqu’à ce que le vieux Leone perde les pédales. Car avant de mourir, il a laissé une dernière instruction : lancer un tueur à gages aux trousses de sa femme… L’occasion pour les mafieuses de déboulonner un vieux monde machiste et ringard.

Auteur : Pascale Dietrich est née à Tours en 1980. Sociologue à l’Ined à Paris, ses travaux portent sur les populations précaires et les inégalités. Côté écriture, elle est l’auteur de nouvelles et de courts romans flirtant avec le polar, dont Le Homard (2013) et Une île bien tranquille (2016).

Mon avis : (lu en mai 2019)
Ce roman policier, où les femmes prennent le pouvoir, est inattendu et plein d’humour…
Leone Acampora est un vieux mafioso grenoblois, dont la fin est proche et qui se trouve à l’hôpital dans le coma. Il a deux filles très différentes, Dina, qui travaille dans l’humanitaire et Alessia, qui est pharmacienne, parfaite couverture pour s’adonner au trafic de drogues…
Avant de mourir, Leone a laissé une lettre à sa femme avec ces mots : « Michèle, nous sommes inséparables, dans la vie comme dans la mort. J’ai décidé que nous partirions ensemble. J’ai trouvé quelqu’un qui va s’occuper de tout. J’ai l’assurance que tu ne souffriras pas. »
Michèle est bien décidée à ne pas se laisser tuer et avec ses filles, elle va tenter de retrouver celui qui doit l’exécuter avant qu’il soit trop tard…
Un roman noir rythmé, très amusant et original où les femmes malignes et subtiles prennent les meilleurs rôles !

Extrait : (début du livre)
La sonnerie du téléphone l’arracha brutalement à ses rêves. Les trois bips résonnaient dans le silence, marquaient une pause, puis reprenaient. Michèle resta quelques secondes immobile, une joue enfoncée dans l’oreiller. Le reflet clair du miroir se détachait dans l’obscurité et, sur la table de nuit, les chiffres lumineux du réveil indiquaient six heures cinquante-trois. Elle tâta la place vide à côté d’elle et son estomac se noua. Qui pouvait appeler si tôt, en dehors des médecins ? Saisie d’un mauvais pressentiment, elle se leva, tremblante dans sa chemise de nuit. Elle avait un furieux mal de crâne à cause du vin de la veille. Lorsqu’elle aperçut le téléphone sur la commode au bout du couloir, elle eut tout à coup la certitude que la personne à l’autre bout du fil allait lui annoncer la mort de son mari. Elle s’avança vers le combiné et, retenant son souffle, le porta à son oreille.
– Allô ?
– Madame Acampora, ici le docteur Samuel. J’espère que je ne vous réveille pas.
– Non, mentit-elle.
– J’ai pensé que vous voudriez être tenue au courant sans tarder. Votre mari est tombé dans le coma.
Le cœur de Michèle se serra dans sa poitrine. Pas mort, mais presque.
– Vu sa maladie, c’est ce qui pouvait lui arriver de mieux, enchaîna le médecin. Il partira sans souffrir.
Pour qui se prenait-il pour juger de ce qui était bien ou mal pour Leone ? Ses doigts se crispèrent autour du plastique chaud. Elle avait la sensation étrange que ses jambes se réduisaient à deux bâtons osseux aussi secs que des pattes de flamant rose.
– Je peux le voir ? murmura-t-elle.
– Bien entendu. Il a été placé en soins intensifs.
Michèle raccrocha, puis, tel un automate, s’avança vers la cuisine et se laissa tomber sur la première chaise venue. Dehors, le jour commençait à se lever, perçant une lueur rosâtre derrière les Alpes. On entendait au loin le discret roulis d’un train de marchandises qui passait sur la voie ferrée, le premier de la journée.
Elle vida dans un verre le fond de vin qui restait dans la bouteille. Depuis l’hospitalisation de Leone, elle s’était mise à boire, se promettant d’arrêter s’il revenait à la maison.

Profession du père – Sébastien Gnaedig

91FkeU4WZML Futuropolis – mars 2018 – 232 pages

Quatrième de couverture :
Profession du père ? Footballeur, chanteur, ou encore parachutiste. Agent secret, surtout. Dont la mission est de tuer le général de Gaulle. Rien de moins. Le père oblige son fils, Émile, douze ans, à l’aider… Bannissant les récitatifs, évitant ainsi les redondances, faisant la part belle au dialogue, jouant habilement des silences, Sébastien Gnaedig a su capter la violence d’un père et la souffrance d’un enfant avec tact et intelligence.

Auteur : Diplômé de l’IUT de Bordeaux en métiers du livre et de l’école Estienne de Paris en Arts Appliqués, Sébastien Gnaedig se révèle un petit surdoué du média BD.
Il a été maquettiste, chef de fabrication, directeur de collection puis directeur éditorial puis directeur général des Humanoïdes Associés entre 1996 et 2000, directeur de collections chez Dupuis pour les collections Aire Libre et Repérages! de 2000 à 2004. 
En 2004, il relance les éditions Futuropolis. En parallèle, il est dessinateur de bande dessinée.

Mon avis : (lu en mai 2019)
Cette BD est une adaptation très fidèle du roman de Sorj Chalandon. Une histoire terrible et dérangeante d’un père mythomane qui manipule son fils de 12 ans et l’entraîne dans ses délires les plus fous. Il lui fait croire qu’il est agent secret, camarade de de Gaule, parachutiste, un ami d’un membre de CIA…
Ce père est fou, il n’arrête pas de mentir et cette mère est passive, résignée et ferme les yeux sur les lubies de son mari. C’est de la maltraitance psychologique vis à vis d’un enfant. Sans compter qu’Émile va associer l’un de ses camarades de classe à ce délire et reproduire vis à vis de lui la même intransigeance et la même violence que son père. De victime, il va devenir bourreau. Comme dans le roman, cette histoire est extrêmement dérangeante… 
Je ne suis pas fan du dessin, mais son côté sobre, épuré et ces couleurs noir, blanc et gris laissent toute son importance à l’histoire.

Extrait : 

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Le roman adapté :

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C’est lundi, que lisez-vous ? [74]

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C’est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé maintenant par Camille

Qu’est-ce que j’ai mis en ligne cette semaine ?

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Tous dehors ! En bord de mer – Patrick Luneau
Irena – tome 4 : Je suis fier de toi – Jean-David Morvan, David Evrard, Séverine Tréfouël
Agatha Raisin, tome 8 : Coiffeur pour dames – M.C. Beaton
La goûteuse d’Hitler – Rosella Postorino

Qu’est-ce que je lis en ce moment ?

Intelligences Artificielles: Miroirs de nos vies – FibreTigre, Arnold Zéphir, Héloïse Chochois (BD)
Derniers mètres jusqu’au cimetière – Antti Tuomainen

Que lirai-je les semaines prochaines ?

Comment je ne suis pas devenu moine – Jean-Sébastien Bérubé (BD)
Profession du père – Sorj Chalandon et Sébastien Gnaedig (BD)
Hamish Macbeth, tome 1 : Qui prend la mouche – M.C. Beaton
La cage dorée – Camilla Läckberg

 

Bonnes lectures et bonne semaine !

La goûteuse d’Hitler – Rosella Postorino

Lu en partenariat avec Audiolib

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Audiolib – mai 2019 – 9h36 – Lu par Audrey Sourdive

Albin Michel – janvier 2019 – 400 pages

traduit de l’italien par Dominique Vittoz

Titre original : Le assaggiatrici, 2018

Quatrième de couverture :
1943. Reclus dans son quartier général en Prusse orientale, terrorisé à l’idée que l’on attente à sa vie, Hitler a fait recruter des goûteuses. Parmi elles, Rosa.
Quand les S.S. lui ordonnent de porter une cuillerée à sa bouche, Rosa s’exécute, la peur au ventre : chaque bouchée est peut-être la dernière. Mais elle doit affronter une autre guerre entre les murs de ce réfectoire : considérée comme « l’étrangère », Rosa, qui vient de Berlin, est en butte à l’hostilité de ses compagnes, dont Elfriede, personnalité aussi charismatique qu’autoritaire.
Pourtant, la réalité est la même pour toutes : consentir à leur rôle, c’est à la fois vouloir survivre et accepter l’idée de mourir.
Couronné en Italie par le prestigieux prix Campiello, ce roman saisissant est inspiré de l’histoire vraie de Margot Wölk. Rosella Postorino signe un texte envoûtant qui, en explorant l’ambiguïté des relations, interroge ce que signifie être et rester humain.

Auteur : Née à Reggio de Calabre en 1978, Rosella Postorino vit à Rome. Elle est éditrice chez Einaudi et journaliste. Ses trois premiers romans, La stanza di sopra, L’estate che perdemmo Dio et Il corpo docile, ont été couronnés par plusieurs prix. Elle écrit également des essais, des pièces de théâtre, et contribue à des anthologies. La goûteuse d’Hitler est son premier roman traduit en français. Il vient d’être récompensé par le prestigieux prix Campiello.

Lecteur : Audrey Sourdive commence le théâtre à 5 ans. Depuis elle interprète de grands rôles classiques comme Elvire ou Lady MacBeth et s’intéresse aussi au théâtre contemporain ainsi qu’au théâtre pour enfants. Également metteur en scène, elle a récemment monté Ninon, une pièce sur le handicap, et le Circuit Ordinaire de Jean-Claude Carrière. Elle est également doubleuse (Millenium, Grey’s Anatomy, Spiderman…).

Mon avis : (écouté en juin 2019)
L’auteur s’est inspirée de l’histoire vraie de Margot Wölk, la dernière goûteuse d’Hitler pour écrire ce roman. C’est seulement en 2012, à l’âge de 95 ans que Margot Wölk a révélé son histoire, elles étaient 15 goûteuses et les 14 autres ont été tuées fin 1944, lors de l’arrivée des troupes soviétiques. Margot Wölk avait pu fuir par un train destination Berlin.
Son mari s’étant engagé dans l’armée, son appartement détruit et sa mère morte dans un bombardement à Berlin, Rosa est venue habiter à  Gross-Partsch, chez ses beaux-parents. Elle est alors réquisitionnée avec neuf autres jeunes femmes pour goûter les repas d’Hitler, ce dernier craignant d’être un jour empoisonné… Elles se retrouvent trois fois par jours pour ces « repas du hasard », puis devant attendre au moins une heure après chaque repas. Petit à petit, des liens vont se nouer entre les différentes goûteuses.
C’est la guerre, et même en Allemagne le ravitaillement pour la population est difficile.  La faim est bien présente et les goûteuses sont partagées entre l’opportunité de pouvoir manger des mets introuvables (fruits, légumes, desserts… Hitler étant végétarien) et la terrible angoisse de risquer d’être malade ou de mourir empoisonnée.
J’ai trouvé ce roman, basé sur des faits historiques, passionnant et captivant. Le rôle des goûteuses est bien décrit, leurs vies quotidiennes pendant la guerre également.
Rosa et ses camarades d’infortune sont très émouvantes et attachantes.
Ce livre qui m’avait été conseillé au Café Lecture de la Bibliothèque est une belle découverte !

Extrait : (début du livre)
Nous sommes entrées une par une. Après plusieurs heures d’attente debout dans le couloir, nous avions besoin de nous asseoir. La pièce était grande avec des murs blancs. Au centre, une longue table en bois déjà dressée pour nous. Ils nous ont fait signe de nous y installer.
Je me suis assise et j’ai croisé les mains sur mon ventre. Devant moi, une assiette en porcelaine blanche. J’avais faim.
Les autres femmes avaient pris place sans bruit. Nous étions dix. Certaines se tenaient droites, l’air compassé, les cheveux tirés en chignon. D’autres regardaient à la ronde. La jeune fille en face de moi mordillait ses peaux mortes et les déchiquetait entre ses incisives. Ses joues tendres étaient marquées de couperose. Elle avait faim.
À onze heures du matin, nous étions déjà affamées. Mais cela ne tenait pas à l’air de la campagne, au voyage en autocar. Ce trou dans l’estomac, c’était de la peur. Depuis des années nous avions faim et peur. Et quand les effluves de nourriture sont montés à nos narines,notre sang s’est mis à cogner à nos tempes, notre bouche à saliver. J’ai regardé la fille couperosée. Il y avait la même envie chez elle et chez moi.
Mes haricots verts étaient agrémentés d’une noix de beurre. Du beurre, je n’en avais pas mangé depuis mon mariage. L’odeur des poivrons grillés me chatouillait le nez, mon assiette débordait, je ne la lâchais pas des yeux. Celle de ma voisine d’en face contenait du riz et des petits pois.
« Mangez », ont-ils dit d’un angle de la salle, c’était à peine plus qu’une invitation et pas tout à fait un ordre. Ils lisaient l’appétit dans nos yeux. Bouches entrouvertes, respirations précipitées. Nous avons hésité. Personne ne nous avait souhaité bon appétit, alors je pouvais peut-être encore me lever et dire merci, les poules ont été généreuses ce matin, un œuf me suffira pour aujourd’hui.
J’ai recompté les convives. On était dix, ce n’était pas la cène.
« Mangez ! » ont-ils répété dans l’angle de la salle, mais j’avais déjà sucé un haricot et senti mon sang affluer à la racine de mes cheveux, à l’extrémité de mes orteils, senti mon cœur ralentir. Devant moi Tu dresses une table face à mes adversaires – ces poivrons sont si onctueux –, Tu dresses une table sur le bois nu, pas même une nappe, de la vaisselle blanche, dix femmes : voilées, nous aurions eu tout de religieuses, un réfectoire de religieuses tenues au vœu de silence.

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petit bac 2019(5) Métier

 

Agatha Raisin, tome 8 : Coiffeur pour dames – M.C. Beaton

A1pFloaMoOL Albin Michel – novembre 2017 – 288 pages

traduit de l’anglais par Marina Boraso

Titre original : Agatha Raisin and the Wizard of Evesham, 1999

Quatrième de couverture :
Pour toutes ses clientes, Mr John est un magicien : un coiffeur aux doigts d’or qu’elles adorent ! Mais, peu après avoir confirmé ses talents auprès d’Agatha Raisin qui voit poindre ses premiers cheveux blancs, Mr John meurt dans son salon, victime d’un empoisonnement, sous les yeux de la détective. Voici Agatha embringuée dans une drôle d’enquête. Qui en effet pouvait en vouloir à Mr John, adulé par ses nombreuses clientes qui lui confiaient leurs plus troubles secrets ?

Auteur : Née en 1936 à Glasgow, M.C. Beaton a été successivement libraire, critique de théâtre, journaliste et éditrice, avant de devenir un des auteurs de best-sellers les plus lus de Grande-Bretagne. Sa série Agatha Raisin a été adaptée à la télévision et a été diffusée en France en 2017.

Mon avis : (lu en juin 2019)
Je continue toujours avec plaisir à suivre les aventures et enquêtes rocambolesques d’Agatha Raisin, au rythme de 2 à 3 par an…
Les relations entre Agatha et James Lacey sont toujours au point mort. Dans cet épisode, James a quitté Carsely pour une destination qu’Agatha ignore…
Parce qu’Agatha Raisin découvre avec horreur ses premiers cheveux blancs, sur les conseils de Mrs Blobxy, elle se rend à Evesham chez Mr John, un jeune coiffeur à la mode. Elle tombe sous le charme de ce magicien des ciseaux… et accepte même de dîner avec lui. Mais quelques jours plus tard, Mr John meurt empoisonné dans son salon de coiffure, sous les yeux d’Agatha… Il est victime d’un empoisonnement à la ricine. Il n’en fallait pas plus pour qu’Agatha se lance dans une enquête ! Elle aura l’appui de Sir Charles…
Et comme le résumait assez bien James  : Agatha « résolvait une affaire en faisant boulette sur boulette, jusqu’au jour où le coupable se trahissait tout seul. » Ignorant le danger, Agatha n’hésite pas à donner de sa personne… Elle est toujours autant imprévisible et gaffeuse malgré elle !
Le hasard fait, que ce dimanche 23 juin, à la télévision, France 3, diffuse le 1er épisode de la saison 2 de la série Agatha Raisin : « le magicien des ciseaux », l’adaptation de ce tome 8 !

Extrait : (début du livre)
On se serait cru sous les Tropiques. Pourtant ce n’était qu’Evesham en Angleterre, dans la région des Cotswolds. Agatha Raisin alla se garer sur le parking de Merstow Green, éteignit la climatisation et se prépara à affronter l’épais rempart de chaleur moite qui ne manquerait pas de l’accueillir dès qu’elle descendrait de voiture.

Agatha, à l’instar de beaucoup d’autres, avait décrété que l’effet de serre et son cortège de menaces n’étaient qu’un tissu de mensonges propagé par les écolo-terroristes. Pourtant, les journées étouffantes et poisseuses s’étaient succédé pendant ce mois d’août, ponctuées de violents orages nocturnes qui ressemblaient à un temps de mousson. C’était décidément bizarre.
Agatha s’éloigna de la voiture en maugréant pour prendre un ticket à la machine. Franchement, elle avait bien choisi son jour pour aller se faire faire une couleur !
En allant coller son ticket sur le pare-brise, elle se pencha pour inspecter rapidement son reflet dans le rétroviseur. Ses cheveux avaient toujours une teinte sombre, mais il s’y mêlait des mèches violettes.
Suite à sa dernière « affaire », Agatha avait plongé dans une légère dépression. Mrs Agatha Raisin caressait le rêve de rivaliser avec les plus fameux détectives de roman, de l’envergure d’Hercule Poirot et de lord Peter Wimsey. C’était une femme entre deux âges, avec une silhouette trapue mais de jolies jambes, un visage rond et de petits yeux d’ourse qui posaient sur le monde un regard soupçonneux. Jusque-là, elle avait tiré une grande fierté de sa chevelure châtain foncé, épaisse et brillante.
Malheureusement, elle y avait repéré au cours de la semaine de vilains fils gris qui s’installaient un peu partout. Elle avait aussitôt acheté une teinture, mais le produit n’avait réussi qu’à changer le gris en violet. « Allez donc chez Mr John », lui conseilla alors Mrs Bloxby, l’épouse du pasteur. « Son salon se trouve à Evesham, dans la grand-rue. Il passe pour un vrai magicien de la coloration. »

Déjà lu du même auteur :

Série Agatha Raisin

111279972  tome 1 : La quiche fatale  112115556 tome 2 : Remède de cheval

511YgPvGkHL tome 4 : Randonnée mortelle 

117060981 tome 3 : Pas de pot pour la jardinière 

Agatha_5 tome 5 : Pour le meilleur et pour le pire

51Pj39OW2mL tome 6 : Vacances tous risques : Bons baisers de Chypre

91fUANd3KcL tome 7 : A la claire fontaine 

voisinsvoisines2019_2Écosse

petit bac 2019(4) Métier

Irena – tome 4 : Je suis fier de toi – Jean-David Morvan, David Evrard, Séverine Tréfouël

81zW7nPj1WL Glénat – mars 2019 – 72 pages

Présentation :
Nous sommes en 1983 à Yad Vashem, au mémorial de la Shoah à Jérusalem. Irena a enfin été autorisée par les autorités communistes Polonaises à venir planter son arbre dans l’allée des Justes parmi les nations. 18 ans après avoir été honorée. C’est ici qu’elle rencontre une jeune femme qu’elle a sauvée, et sa petite fille. Irena leur raconte son histoire, son retour de l’enfer de la torture en 1944, à Varsovie, la fin de la guerre… et le début d’un autre combat.

Auteur :  Né  en 1969, Jean-David Morvan est l’un des scénaristes de BD les plus prolifiques de sa génération. Il s’est d’abord essayé au dessin mais abandonne les études pour devenir scénariste. Il publie ses premiers textes dans un fanzine où il rencontre Yann Le Gall avec qui il écrira en 2001 la série Zorn et Dirna. En 1994, il publie Nomad avec Sylvain Savoia. La série Sillage, commencée en 1998 avec Buchet au dessin, remporte un succès immédiat. Il est également l’auteur des séries Troll, HK, Al Togo, Reality Show et Je suis morte. En 2009 il remporte un Silver Award au Prix international du manga pour l’album Zaya.
En 2013, chez Glénat, il donne une suite à la série Nomad avec un second cycle qu’il intitule Nomad 2.0 avec, cette fois-ci, Julien Carette au dessin. L’année suivante, toujours chez Glénat, il scénarise : Sherlock Fox (dessin de Du Yu), SpyGames (dessin de Jung-Gi Kim) et l’album de la collection « Ils ont fait l’Histoire » consacré à Jaurès.

Mon avis : (lu en mai 2019)
En 1983, au mémorial de la Shoah à Jérusalem, Irena a été autorisée par les autorités communistes Polonaises à venir planter son arbre dans l’allée des Justes parmi les nations. A cette occasion, Irena raconte son histoire : comment elle a pu s’en sortir après son arrestation et après avoir été torturée en 1944, son retour à Varsovie jusqu’à la fin de la fin de la guerre où elle est obligée de se cacher et le début d’un nouveau combat.
Une BD toujours aussi poignante qui nous fait découvrir le destin hors-norme de cette grande héroïne polonaise de la Seconde Guerre mondiale.
Une suite (et fin ?) est prévue avec cinquième tome « La vie, après ».

Extrait : (début de la BD)

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Déjà lu du même auteur :

91sYNAhtwWL Irena – tome 1 : Le ghetto  91dLnOPDZ-L Irena – tome 2 : Les justes

51RBT9XNMpL  Irena – tome 3 : Varso-Vie

Tous dehors ! En bord de mer – Patrick Luneau

Lu dans le cadre de Masse Critique Babelio

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Editions de la Salamandre – mai 2019 – 140 pages

Quatrième de couverture :
Tous Dehors ! C’est une multitude de bonnes raisons à donner aux enfants pour sortir et profiter du grand air. Tous dehors ! en bord de mer rassemble de nombreuses activités
récréatives pour chaque âge à faire sur les plages, parmi les rochers et les dunes, les pieds dans le sable ou dans l’eau salée.

Construisez votre sous-marin, produisez votre sel, cherchez les larmes
de sirène, interrogez le sable, sculptez la seiche, consultez météo
algue… Le bord de mer est le lieu idéal pour transformer vos balades
avec les enfants en aventures.
Tous dehors ! en bord de mer est là pour aider parents, grands- parents mais aussi animateurs et éducateurs. Il s’agit alors de donner de bonnes raisons aux enfants pour sortir et profiter
du grand air. Chaque ouvrage est conçu comme un guide d’activités expliquées pas
à pas au moyen de photos authentiques et d’explications simples.
Découvrir l’escargot des dunes, distinguer la mouette du goéland…Déguster la laitue de mer, faire du beurre de crevette… Fabriquer un sablier, dessaler l’eau de mer… Jouer au golf des sables… Pratiquer le recycl-art, sauver les dunes… Autant d’activités qui saurontt séduire toute la famille et les éducateurs !

Auteur : A la fois cinéaste animalier, animateur nature, formateur et auteur, Patrick  Luneau a eu l’occasion d’imaginer et de tester durant 20 ans des centaines d’activités nature avec des enfants. Son ambition ? Sortir des sentiers battus, nous ouvrir des pistes inédites, créatives et ludiques qui amuseront autant les enfants que les adultes. 

Mon avis : (lu en juin 2019)
Le titre « Tous dehors ! En bord de mer » et le sous titre « 60 activités nature en famille » résument parfaitement le but de ce livre.
Le bord de la mer est un vrai terrain d’aventure et ce livre propose des activités pour les tranches d’âge « jusqu’à 3 ans », « de 4 à 7 ans » et « de 8 à 12 ans », avec 7 grandes directions pour partir à la découverte et s’amuser :
– Explorer : découvrez l’escargot des dunes, distinguez la mouette du goéland…
– Savourer : dégustez la laitue de mer, faites du beurre de crevette…
– Inventer : dessalez l’eau de mer, fabriquez un sablier…
– Se bidonner : faites carnavalgue, jouez au golf des sables…
– Aider la nature : pratiquez le recycl-art, sauvez les dunes…
– Se poser : réalisez un alguier, mariez l’eau et le sable…
– Tous dedans : créez une tortue de mer, faites danser le sel…

Que le bord de mer soit la plage, les rochers, le rivage, des dunes, du sable, des galets, il y a de nombreuses possibilités de s’amuser en famille et en plein air tout en découvrant un monde fabuleux…
A la fin du livre, se trouvent deux index bien pratiques : l’un avec les activités classées par tranche d’âges et le second avec les activités classées par saison.

Extrait :

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petit bac 2019(5) Lieu

C’est lundi, que lisez-vous ? [73]

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C’est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé maintenant par Camille

Qu’est-ce que j’ai mis en ligne cette semaine ?

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Égarer la tristesse – Marion McGuinness
Pico Bogue – tome 11 – L’heure est grave – Alexis Dormal et Dominique Roques
Les Cahiers d’Esther : Histoires de mes 13 ans – Riad Sattouf

Qu’est-ce que je lis en ce moment ?

Intelligences Artificielles: Miroirs de nos vies – FibreTigre, Arnold Zéphir, Héloïse Chochois (BD)
Derniers mètres jusqu’au cimetière – Antti Tuomainen

Que lirai-je les semaines prochaines ?

Comment je ne suis pas devenu moine – Jean-Sébastien Bérubé (BD)
Profession du père – Sorj Chalandon et Sébastien Gnaedig (BD)
Hamish Macbeth, tome 1 : Qui prend la mouche – M.C. Beaton

Bonnes lectures et bonne semaine !

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