Le bruit des choses qui commencent – Evita Greco

Lu en partenariat avec Albin Michel

51fvJqBmR7L Albin Michel – mai 2018 – 368 pages

traduit de l’italien par Marie Causse

Titre original : Il rumore delle cose che iniziano, 2016

Quatrième de couverture :
Lorsque Ada était petite, sa grand-mère avait inventé un jeu : il suffisait à la fillette de tendre l’oreille. Une tasse de café, des rires d’enfants, un oiseau… Le bruit des choses qui commencent, c’est une belle musique pour oublier les moments tristes.
Ada y pense souvent depuis que Teresa sa grand-mère, est malade. Dans les couloirs de l’hôpital, étreinte par l’angoisse et le sentiment d’abandon, la jeune femme guette cette petite musique. Et quand elle entend pour la première fois la voix débordante d’optimisme de Matteo, ou le rire de Giulia, une infirmière pleine de bienveillance, elle se dit que Teresa avait raison : chaque fois qu’une chose finit, une autre naît…
La ton, tout en douceur et en délicatesse, d’Evita Greco évoque, à travers le personnage de Ada, les étapes fondatrices de la vie. Un premier roman bouleversant qui transmet un grand feu de vie.

Auteur : Evita Greco a été sauveteur, caissière de supermarché, guide touristique et secrétaire avant de prendre la plume. Le bruit des choses qui commencent est son premier roman.

Mon avis : (lu en juin 2018)
Voilà une très belle histoire pleine de poésie et de douceur. J’ai choisi ce livre, pour son auteure italienne et pour son titre à la fois énigmatique et plein de promesse. Theresa invite Ada sa petite-fille à prendre le temps d’écouter le bruit des « premières fois », c’est une façon de la détourner de ses peurs, de ses moments de tristesse.
Ada, a été abandonnée toute petite par sa mère, et a été élevée par sa grand-mère Teresa.
Teresa est maintenant âgée est très malade et elle est hospitalisée. Ada passe donc beaucoup de temps à l’hôpital pour rester auprès d’elle. Toutes deux font la connaissance de Giulia, une infirmière attentive et bienveillante qui s’occupe bien de Teresa et qui remonte le moral d’Ada qui comprend que sa grand-mère va bientôt mourir…
Dans les couloirs de l’hôpital, Ada fait la connaissance de Matteo, visiteur médical, dont elle tombe amoureuse…
Je n’en raconterai pas plus pour vous laisser découvrir par vous même cette histoire pleine de tendresse et de sensibilité où il est question de vie, d’amour, de relations humaines…

Merci Claire et Albin Michel pour cette belle découverte.

Extrait : (début du livre)
Il y a des bruits qui méritent qu’on s’y attarde, pense Ada : celui de l’orchestre quand les instruments s’accordent, juste avant le début d’un concert. Celui des feuilles lorsque le vent se lève. Des tasses que l’on pose sur le percolateur à la cafétéria.
Quand elles commencent, certaines choses ont une petite musique à elles. Ada s’arrête pour l’écouter.
C’est Teresa, sa grand-mère, qui lui a appris à reconnaître l’étonnement des débuts.
Ada avait trois ans quand sa mère avait décrété que son rôle ne l’intéressait pas. Un soir, elle l’avait mise au lit chez sa grand-mère. Le lendemain matin, elle était partie en disant qu’elle avait autre chose à faire. Et elle n’avait plus jamais donné signe de vie. Ada aurait préféré qu’il y ait une excuse plus sérieuse. Faute de quoi, elle avait fini par penser qu’elle n’était pas une petite fille qui valait la peine qu’on prenne du temps pour elle. Sa grand-mère avait beau lui répéter qu’elle était la prunelle de ses yeux, Ada avait continué à craindre qu’elle ne l’abandonne, elle aussi.

Un soir, elle demanda à Teresa si c’était la dernière fois qu’elle la mettait au lit. La vieille dame répondit que non, certainement pas, et pourtant, le lendemain matin, Ada lui demanda si c’était la dernière fois qu’elles prenaient le petit-déjeuner ensemble. Sa grand-mère lui répéta que non, certainement pas. Elle ne se lassait jamais de la rassurer.
Les choses se corsèrent quand le matin Ada refusa d’aller à l’école : et si c’était là, devant le portail de la maternelle, qu’elle voyait sa grand-mère pour la dernière fois ?
Teresa la réveillait puis l’aidait à s’habiller. Elle préparait son petit-déjeuner et lui mettait la blouse où elle avait brodé son prénom – et une petite abeille, car l’enfant adorait les abeilles ; elle lui avait cousu des yeux bleus « grands comme les tiens ». Malgré tous ses efforts, le résultat n’était pas aussi parfait qu’elle l’avait espéré : l’abeille avait un œil à demi fermé et ses pattes étaient trop longues ; en fait, elle n’était pas très jolie.
Pendant les préparatifs, Ada ne pleurait pas, ne protestait pas. Mais dès qu’elles partaient pour l’école, elle commençait à avoir mal partout. Une fois, c’était au ventre, une autre fois aux côtes, dont Ada croyait, de toute façon, qu’elles faisaient partie du ventre. Parfois, elle avait envie de vomir. Alors, elle disait à sa grand-mère qu’elle avait envie de vormir et sa grand-mère n’insistait pas. Dès que ces douleurs la prenaient, Teresa ramenait la petite fille à la maison.

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