L’Écossais – Anna Briac

91XXaskjbpL Editions Charleston – novembre 2017 – 320 pages

Quatrième de couverture :
Alicia a vingt-six ans, un enfant (Samuel), des diplômes par-dessus la tête, pas de mec, un joli minois et une vie d’octogénaire. Elle travaille pour Lexitrad, une agence de traduction. Sur un coup de tête, elle décide de partir avec son fils en Écosse pour quelque temps. Mais l’aventure risque fort de tourner au vinaigre, entre pannes de voitures, client insupportable, Écossais à la tête dure et voisins qui décident de se mêler de ses affaires…
Une romance sur fond de cornemuse et de pluie fine !

Auteur : Anna Briac est professeur de français. Elle vit dans une région sans cesse enneigée avec amoureux, enfants, chien et chat ! L’Écossais est sa première romance.

Mon avis : (lu en mai 2018)
J’ai emprunté ce roman à la Bibliothèque en pensant étoffer mon Challenge Voisins Voisines avec une lecture écossaise ou britannique… mais finalement l’auteur est française… Je ne regrette pas cette lecture qui m’a permis de découvrir l’Écosse avec l’Île de Skye battu par les vents, son petit village et ses habitants charmants et haut en couleurs comme l’a découvert Alicia, mère célibataire d’un petit Samuel de 4 ans…
Engluée dans un quotidien sans saveur en France, Alicia décide, sur un coup de tête et avec la bénédiction d’Emilie sa meilleure amie, de partir quelques jours en Ecosse pour changer d’air. Mais à peine arrivée, elle regrette presque ce voyage : sous la pluie battante, elle tombe en panne d’essuies glace et le bel Écossais qui tente de la dépanner est maladroit et inquiétant… Mais au fil des jours, elle va de plus en plus apprécier le charmant cottage où elle habite, les habitants de ce petit village très accueillant et le bel Écossais attendrissant…
Une lecture sans prétention, agréable et qui fait du bien !

Extrait : (début du livre)
La pluie s’abattait si fort sur le pare-brise de la voiture de location, qu’Alicia crut que jamais les essuie-glaces ne parviendraient à contenir le déluge. Ils luttaient en braves
petits soldats, mais les trombes d’eau risquaient d’avoir bientôt raison de leur détermination. Un long frisson glacé remonta le long de l’épine dorsale de la jeune femme, qui rajusta sa grosse écharpe de laine pour tenter de conserver un peu de chaleur. Évidemment, le chauffage fonctionnait mal, ne soufflant qu’un air tiède qui peinait à chasser la buée des vitres et accentuait la sensation de froid dans le véhicule. Alicia se retourna pour vérifier que Sam dormait toujours, bien sanglé dans son siège auto. Une bouffée d’amour inconditionnel la submergea. Bert, le doudou-ours polaire aux oreilles grises à force d’être mâchouillées, pressé contre sa poitrine, son fils dormait.
— Petit veinard, songea Alicia en souriant, toujours émerveillée de cet abandon confiant qui s’emparait des enfants dans leur sommeil.
Qu’est-ce qu’elle aurait aimé sombrer dans l’oubli total, elle aussi… Quelques jours sans rien ressentir. L’anéantissement des émotions. Plus de remords, de tristesse, de colère, de peur. Le bonheur !
Un violent coup de klaxon la ramena au réel et la fit sursauter. Elle donna un brusque coup de volant à gauche pour rajuster sa trajectoire tandis que l’automobiliste agacé la doublait en faisant de grands signes du bras. Pas aimables, les signes.
— Ça va, calme-toi, mon grand ! Je me suis juste décalée un peu à droite.
Un peu à droite… Elle se trouvait au milieu de la chaussée, oui ! Ceci dit, elle n’était pas totalement coupable : les Écossais auraient dû faire preuve de bon sens et choisir le bon côté de la route au lieu de s’aligner sans réfléchir sur le modèle anglais.
D’ailleurs, la route… Un ruban gris qui serpentait entre des collines d’un vert aveuglant et rejoignait plus loin l’horizon ardoise. Un désert détrempé et déprimant. Alicia soupira, jeta un œil à Samuel, hésitant pendant quinze longues secondes à effectuer un savant demi-tour pour foncer vers l’avion qui les ramènerait chez eux, au sec et au chaud. 
— Un peu de courage, Al’ ! s’exhorta-t-elle à mi-voix. Il te reste au moins quelques lambeaux de dignité, non ?