{ Je chemine avec… } Gilles Clément

Lu en partenariat avec les éditions Seuil et Babelio

MasseCritique_JeChemineAvec

Entretiens menés par Sophie Lhuillier

71nZlPCM5zL Seuil –  mars 2020 – 144 pages

Quatrième de couverture :
Qui suis-je ? Si je le savais, cela réglerait un certain nombre de questions que je continue à me poser ! Mais heureusement, j’ai commencé par refuser d’être celui que l’on voulait que je sois. J’ai renoncé très jeune à rentrer dans une catégorie, case, obligation, ou bienséance. Finalement, j’ai exploré deux pistes : l’émerveillement, lorsqu’on observe les insectes on est dans l’étonnement, et le faire, parce que fabriquer de ses mains m’a toujours paru très important. »
Gilles Clément a vécu son enfance entre la Creuse et Oran, où s’est ancré son goût du voyage et de l’observation. Jardinier, paysagiste, botaniste, entomologiste, enseignant et écrivain, il n’a qu’une passion : le vivant ! Il est à l’origine de nombreux sites (privés et publics, en France et dans le monde) : le jardin de l’Arche de la Défense (Paris), le parc Matisse (Lille), le Domaine du Rayol (Var). Il en a dégagé certains concepts florissants (le Jardin en Mouvement, le Jardin Planétaire et le Tiers-Paysage) sur un principe de base : « Faire le plus possible avec, le moins possible contre » la nature, les énergies, la vie.

Auteur : Gilles Clément est né en 1943. Il a vécu son enfance entre la Creuse et Oran où s’est ancré son goût du voyage. Jardinier, paysagiste, botaniste, entomologiste, enseignant et écrivain, il n’a qu’une passion : le vivant ! Au cours de sa pratique des jardins – il est à l’origine de nombreux sites (privés et publics) : parc André Citoën, avec A. Provost (Paris), parc Matisse (Lille), Domaine du Rayol (Var), etc. –, il a dégagé certains concepts florissants (le Jardin en mouvement, le Jardin planétaire et le Tiers paysage) sur un principe de base :  » Faire le plus possible avec, le moins possible contre [la nature, les énergies, la vie] « .

Mon avis : (lu en septembre 2021)
Fin août, j’ai accepté de recevoir 3 livres de la nouvelle collection { Je chemine avec… }, c’est l’occasion de découvrir des parcours de vie de personnalités très variées afin d’inspirer au plus grand nombre de jeunes ou de moins jeunes l’envie de croire à son avenir.
Voici le deuxième livre, interview de Gilles Clément, jardinier, paysagiste, botaniste, entomologiste, enseignant et écrivain, que je ne connaissais pas du tout… Passionné par le vivant, son parcours et son expérience m’ont beaucoup intéressée. Il a beaucoup voyagé, observé et dessiné le vivant : plantes, animaux, insectes sans oublier l’homme… Très tôt il a compris l’interaction entre tous ses acteurs dans la nature. Il a toujours eu l’envie d’apprendre et de transmettre, d’expérimenter… Il a développé plusieurs concepts de jardins comme le Jardin en mouvement, le Jardin planétaire et le Tiers paysage.
Un livre tout à fait dans l’actualité et plutôt facile à lire, les passages plus scientifiques ne sont pas nombreux et ne m’ont pas dérangée.
Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour cette découverte et me reste à découvrir dans la même collection { Je chemine avec… } Angélique Kidjo.

Extrait : (début du livre)
Cher Gilles, qui estu ?

Si je le savais, cela réglerait un certain nombre de questions que je continue à me poser !
Heureusement, j’ai commencé par refuser d’être celui que l’on voulait que je sois. J’ai renoncé très jeune à rentrer dans une catégorie, case, obligation, ou bienséance. J’ai été élevé dans une famille bourgeoise – à l’époque, je ne savais même pas ce que cela voulait dire. On attendait de moi que je sois médecin ou avocat, ou chirurgien, ou banquier peut-être… Pourtant, chaque fois qu’il m’arrivait de croiser quelqu’un de plus âgé qui faisait l’un de ces métiers, je trouvais qu’il n’avait pas l’air heureux. Je ne voulais pas lui ressembler, ça ne me disait rien !
Mais je n’arrivais pas à savoir ce que je voulais. Un beau jour, je suis tombé sur la phrase de Socrate qui disait : « Connais-toi toi-même. » Ça m’a beaucoup plu. Sauf que « connais-toi toi-même », ce n’est pas si simple ! Si jeune, on ne se connaît pas, on n’a pas l’expérience, enfin surtout les garçons. Les filles, c’est ce que j’ai découvert plus tard en tant que professeur, semblent plus rapides pour accéder à une certaine autonomie, à une possibilité de prendre des décisions. Elles trouvent probablement plus vite que les garçons le métier ou le rôle qu’elles veulent jouer dans la société. Elles accèdent en général plus rapidement à cette « prise de conscience de qui l’on est ».
Donc, j’ai pédalé dans la semoule pendant un bon moment. Je menais mes expériences en solitaire. Je ramassais des bouts de cuir dans les poubelles des rues de Paris pour faire de la reliure. Et je récoltais énormément d’insectes : c’est ce qui m’intéressait le plus. Avec le peu d’argent de poche que me donnaient mes parents chaque semaine, j’ai acheté une boîte de peinture à l’huile et des livres d’entomologie. Les adultes me regardaient comme un ovni, mais ils me laissaient faire.
Finalement, j’ai exploré deux pistes : l’émerveillement, lorsqu’on observe les insectes on est dans l’étonnement, et le faire, parce que fabriquer de ses mains m’a toujours paru très important. Aujourd’hui, je peux dire ce que j’ai réalisé. Mais dire exactement qui je suis, je trouve que ce n’est pas facile.

Petit Bac 2021
(7) Adjectif

 

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