Première rencontre « en vrai » depuis plus d’un an et demi, avec Joyce Maynard venue depuis les États-Unis pour nous présenter son nouveau livre « Où vivaient les gens heureux » lauréat du Grand Prix de Littérature Américaine. Cette échange a été très sympathique et m’a donné envie de découvrir ce roman. Joyce Maynard a fait l’effort de nous parler en français malgré la présence d’une interprète.
Mon 1er Atlas Monde (Masse Critique) Au fin fond de la Sibérie – Antti Tuomainen
Que lirai-je les semaines prochaines ?
Du bruit dans le ciel – David Prudhomme (BD) Le jeune acteur, tome 1 – Riad Sattouf (BD) Mon rond-point dans ta gueule, portraits de gilets jaunes – Sandrine Kerion (BD)
Quatrième de couverture : Canada, printemps 1989. Trois personnages à l’aube de leurs vingt ans ont quitté le lieu de leur enfance pour entamer une longue migration. Né quelque part au Manitoba, Noah Riel a appris à lire avec les cartes routières. Joyce Doucet, elle, a vu le jour à Tête-à-la-Baleine, et caresse des rêves de flibustier moderne. Quant au narrateur, il quitte le bungalow maternel pour voyager dans les livres, qu’il vend dans une bouquinerie de Montréal, et ne se sépare jamais d’un compas-boussole déréglé qui s’obstine à pointer la direction de l’îlot de Nikolski, dans le Pacifique Nord. Au terme d’une migration réelle ou symbolique qui s’achève en décembre 1999, « quelques heures avant la fin du monde », les membres de cette étrange trinité auront tant bien que mal compris ce qui les rassemble. Best-seller au Canada, couronné en 2006 par le prix des Libraires du Québec, Nikolski est l’un des romans les plus originaux et les plus talentueux de sa génération. Une impossible recherche des origines racontée avec bonheur et humour.
Auteur : Nicolas Dickner est né en 1972 au Québec. Il a étudié les arts plastiques et la littérature et, après avoir voyagé partout dans le monde, s’est installé à Montréal où il vit désormais avec sa famille. Nikolski, son premier roman, a connu un énorme succès aussi bien commercial que d’estime. Ont suivi un roman, des nouvelles et un ovni littéraire qui a pris la forme d’un almanach composé à quatre mains avec Dominique Fortier, auteure, entre autres, du roman Du bon usage des étoiles.
Mon avis : (lu en novembre 2021) Ce roman « cartographique » québécois est une invitation au voyage. Le lecteur découvre trois personnages très différents en quête de leurs origines. Le narrateur est anonyme, il travaille comme libraire dans une boutique de livres d’occasion à Montréal, il n’a jamais voyagé que par les livres et les guides de voyages. Il porte autour de son cou, un compas-boussole déréglé qui est un cadeau de son père. Ce compas-boussole, sans aucune valeur, s’obstine à pointer en direction de l’îlot de Nikolski, à la pointe sud de l’Alaska, un bout de l’océan Pacifique Nord. Un minuscule village habité par 36 personnes, 5 000 moutons et un nombre indéterminé de chiens. Originaire du Saskatchewan, Noah a grandi dans une roulotte avec une mère qui a passé sa vie à traverser le pays dans tous les sens. Descendant d’Indien chipeweyan, il est né sur la route, il a appris à lire sur les cartes routières et il possède un livre difforme, sans couverture, le « Livre sans visage » que son père a laissé à sa mère. Noah rêve de quitter la route et il part pour Montréal faire des études. Noah veut devenir archéologue et se spécialise dans l’histoire étrange des poubelles. Enfin Joyce, elle a grandie dans le village de pêcheurs de Tête-à-la-Baleine, dans le Golfe du Saint-Laurent, et elle ne rêve que de s’en échapper. Arrière-petite-fille de pirates, elle est décidée à se montrer digne de ses ancêtres. Elle part à Montréal et devient une pirate informatique. Elle construit et bricole des ordinateurs avec des vieilles machines et accessoires récupérés dans les poubelles de la ville. Nos trois protagonistes ont des points en communs et vont se croiser de près ou de loin… Un vrai roman d’aventure original, intelligent et plein de fraîcheur… J’ai beaucoup aimé malgré une conclusion ouverte.
Extrait : (début du livre) Mon nom n’a pas d’importance. Tout débute au mois de septembre 1989, vers sept heures du matin. Je dors encore, recroquevillé dans mon sac de couchage, étendu à même le plancher du salon. Autour de moi s’entassent les boîtes de carton, les tapis enroulés, les meubles à moitié démontés et les coffres à outils. Plus rien sur les murs, que les taches claires laissées par des cadres suspendus là de trop nombreuses années. Par la fenêtre, on entend le rythme monotone des vagues qui déferlent sur les galets. Chaque plage possède une signature acoustique particulière, qui varie selon la force et la longueur des vagues, la nature du sol, la morphologie du paysage, les vents dominants et le taux d’humidité dans l’air. Impossible de confondre le murmure feutré de Mallorca, le roulement sonore des cailloux préhistoriques du Groenland, la musique des plages coralliennes du Belize ou le grondement sourd des côtes irlandaises. Or, le ressac que j’entends ce matin est aisément identifiable. Cette rumeur grave, un peu grossière, le son cristallin des galets volcaniques, le retour de vague légèrement asymétrique, l’eau riche en matières nutritives – il s’agit de l’inimitable ressac des îles Aléoutiennes. J’entrouvre l’œil gauche en maugréant. D’où provient cet invraisemblable bruit ? L’océan le plus proche se trouve à plus de mille kilomètres d’ici. D’ailleurs, je n’ai jamais mis les pieds sur une plage. Je m’extirpe du sac de couchage et titube jusqu’à la fenêtre. Accroché aux rideaux, je regarde la benne à ordures s’arrêter devant notre bungalow dans un couinement d’air comprimé. Depuis quand les moteurs diesels imitent-ils le ressac ? Douteuse poésie de banlieue.
Quatrième de couverture : En 2016, Sandrine Martin s’est rendue en Grèce avec le projet EU Border Care et a suivi les sages-femmes et les médecins qui prennent en charge les réfugiées pendant leur grossesse. Cette expérience humaine marquante lui a inspiré un récit bouleversant qui entremêle le parcours de deux femmes que les grandes crises contemporaines vont confronter à l’exil : une sage-femme grecque et une jeune syrienne. Un roman graphique d’une grande acuité, qui témoigne autant de l’enlisement de la société grecque que de l’espoir et de l’énergie déployés dans l’expérience de déracinement.
Auteure : Auteure de bande dessinée et illustratrice, Sandrine Martin a signé de nombreuses images pour l’édition jeunesse et la presse, des récits courts publiés notamment dans les revues Lapin et Dopottuto, ainsi que trois albums, Le Souterrain, L’œil lumineux (L’An 2 et Actes sud / L’An 2) et La Montagne de sucre (L’Apocalypse). Elle rejoint le catalogue Casterman en 2015, avec Niki de Saint-Phalle le jardin des secrets, signé avec Dominique Osuch. Elle vit à Paris.
Mon avis : (lu en octobre 2021) Ce roman graphique fait suite à reportage réalisé par Sandrine Martin en Grèce en 2016 et s’inspire également d’une étude anthropologique autour des relations entre les femmes migrantes enceintes et le personnel médicale. Le lecteur découvre le quotidien d’un côté, de Monika, sage femme avec Médecins du Monde, qui travaille auprès des réfugiées. Elle vit avec sa fille et son mari au chômage chez ses beaux-parents. En 2016, en Grèce la situation économique est catastrophique. Et de Mona, une syrienne enceinte, qui fuit la guerre avec son mari et se retrouve dans différents camps de migrants. La route a été longue et difficile pour arriver jusqu’à Athènes, mais le voyage n’est pas terminé puisque leur but ultime est l’Allemagne… Mona la Syrienne et Monika la Grecque se croisent durant cette grossesse et une amitié se tissent entre les deux femmes. Pour Monika, les conditions de travail ne sont pas facile, son supérieur gynécologue cherchant à imposer aux futures mères des césariennes non nécessaires… Le bébé de Mona devrait naître dans sept mois. Avec son mari, elle doit quitter Athènes et atteindre l’Allemagne avant la naissance. Sept mois de formalités, de files d’attente, de refus, de passeurs, de promiscuité et de malnutrition… Ce roman graphique est plein d’humanité. En bonus, on trouve en fin d’ouvrage, des documents et des photographies complétant l’histoire et en disant un peu plus sur cette étude anthropologique.
Nikolski – Nicolas Dickner La brodeuse de Winchester – Tracy Chevalier (partenariat Folio)
Que lirai-je les semaines prochaines ?
Du bruit dans le ciel – David Prudhomme (BD) Le jeune acteur, tome 1 – Riad Sattouf (BD) Mon rond-point dans ta gueule, portraits de gilets jaunes – Sandrine Kerion (BD) Mon 1er Atlas Monde (Masse Critique)
Quatrième de couverture : La grand-mère de Clémence souffre de la maladie d’Alzheimer. Face à son désespoir, elle prend la décision de l’enlever de la maison de retraite et de prendre la route en quête de l’hypothétique maison d’enfance de sa mamie. Une fuite, une quête, un égarement, l’occasion de se retrouver ? À moins que ce ne soit plutôt des adieux…
Auteure : Alix Garin est née en 1997 en Belgique. Sa vocation pour la bande-dessinée se révèle très jeune, et c’est sans hésitation qu’après son bac elle entame des études de BD à l’école supérieure de Arts Saint Luc à Liège. En 2017, elle est la lauréate du prix Jeunes Talents du festival Quai des Bulles, à Saint Malo. En 2018, fraîchement diplômée, elle déménage à Bruxelles, est embauchée par l’agence Cartoonbase et entame en parallèle l’écriture de Ne M’oublie pas, un récit très personnel. Elle vit et travaille actuellement à Bruxelles.
Mon avis : (lu en octobre 2021) Une BD pleine de sensibilité et de sincérité Marie-Louise, la grand-mère de Clémence, est atteinte d’Alzheimer, elle a été placée en maison de retraite. Mais régulièrement, Marie-Louise fugue… La seule solution proposée par les médecins, c’est de « droguer » la vieille dame pour son bien et pour la protéger. Clémence refuse d’abandonner sa grand-mère et sur un coup de tête décide de la kidnapper pour prendre la route vers la maison d’enfance de Marie-Louise puisque les souvenirs qui lui restent sont ceux de quand elle était une petite fille… Dès le début de la BD, le lecteur comprend que l’escapade aura une conclusion différente de ce que Clémence souhaitait. En effet, nous sommes témoins de son interrogatoire au poste de police. L’idée d’enlever sa grand-mère était puérile, mais ce voyage aura été riche en émotions, en rires, en larmes, en péripéties et surtout en souvenirs… Un voyage inoubliable qui permettra à Clémence d’en apprendre beaucoup sur sa grand-mère, sur sa mère et également sur elle-même. Un album touchant et plein de poésie sur le sujet difficile du grand âge et sur les relations inter-générationnelles avec un dessin tout en douceur et des couleurs pastels. Une très belle découverte !
Quatrième de couverture : Au soir de sa vie, grand-mère (kukum, en langue innue) depuis longtemps déjà, Almanda Siméon se retourne sur son passé et nous livre son histoire, celle d’une orpheline québécoise qui tombe amoureuse d’un jeune Amérindien puis partage la vie des Innus de Pekuakami (l’immense lac Saint-Jean), apprenant l’existence nomade et brisant les barrières imposées aux femmes autochtones. Centré sur le destin singulier d’une femme éprise de liberté, ce roman relate, sur un ton intimiste, la fin du mode de vie traditionnel des peuples nomades du nord-est de l’Amérique et les conséquences, encore actuelles, de la sédentarisation forcée. Son auteur Michel Jean, descendant direct d’Almanda Siméon, est un journaliste reconnu au Québec.
Auteur : Écrivain, journaliste à Montréal, Michel Jean est issu de la communauté innue de Mashteuiatsh.
Mon avis : (lu en novembre 2021) La narratrice de ce roman est l’arrière-grand-mère de l’auteur.
Née en Irlande, Almanda émigre avec ses parents au Canada, orpheline à 3 ans, elle est recueillie par un couple chrétien de paysans pauvres installé à Saint-Prime près du Lac Saint-Jean. A quinze ans, Almanda rencontre Thomas Siméon, un jeune Indien Innu qui chassait près de la ferme. Le coup foudre est réciproque. Almanda rêve depuis toujours de liberté et elle décide d’épouser Thomas et de partir avec lui. Elle va découvrir la vie nomade des Innus, l’été au bord de Pekuakami (le lac Saint-Jean), puis à l’automne la transhumance en canoë sur la Péribonka vers le nord, puis à pieds jusqu’au territoire de chasse du clan Siméon, les campements dans le bois l’hiver, la chasse, la pêche, les peaux que l’on vend au magasin de la Compagnie de la Baie d’Hudson… Mais un jour les bûcherons s’approprieront la forêt et les draves, puis des barrages hydrauliques rendront les rivières impraticables. Les Innus n’ayant plus accès à leurs territoires de chasse, sont parqués dans la réserve. Ils n’ont plus de travail, ils sont sédentarisés, l’alcool fait des ravages. Le gouvernement force leurs enfants à être scolarisés dans de lointains internats. C’est la fin de la culture innue… Almanda se sent impuissante face à des décisions prises loin de sa terre mais cette femme courageuse ne baissera jamais les bras. Elle a même refusé de faire déplacer sa maison pour laisser passer le chemin de fer…
Ce livre plein de poésie et d’humour dénonce la sédentarisation forcée des Autochtones.
C’est un témoignage indispensable pour comprendre la souffrance de ces hommes, femmes et enfants des Premières Nations. En quelques décennies, les communautés autochtones du Canada ont été impunément dépossédés de leur territoire ancestral !
Extrait : (début du livre)
Une mer au milieu des arbres. De l’eau à perte de vue, grise ou bleue selon les humeurs du ciel, traversée de courants glacés. Ce lac est à la fois beau et effrayant. Démesuré. Et la vie y est aussi fragile qu’ardente. Le soleil monte dans la brume du matin, mais le sable reste encore imprégné de la fraîcheur de la nuit. Depuis combien de temps suis-je assise face à Pekuakami ? Mille taches sombres dansent entre les vagues et cancanent avec insolence. La forêt est un univers de dissimulation et de silences. Proies et prédateurs y rivalisent d’habileté pour se fondre dans le décor. Pourtant, le vent porte le vacarme des oiseaux migrateurs bien avant qu’ils se montrent dans le ciel, et rien ne semble pouvoir contenir leurs jacassements. Ces outardes apparaissent au début de mes souvenirs avec Thomas. Nous étions partis depuis trois jours, ramant vers le nord-est sans nous éloigner de la sécurité des berges. À droite, l’eau. À gauche, une ligne de sable et des rochers se dressant devant la forêt. J’évoluais entre deux mondes, plongée dans une griserie que je n’avais jamais éprouvée. Quand le soleil déclinait, nous accostions dans une baie abritée du vent. Thomas montait le campement. Je l’aidais du mieux que je le pouvais en le mitraillant de questions, mais lui se contentait de sourire. Avec le temps, j’ai compris que pour apprendre, il fallait regarder et écouter. Rien ne servait de demander. Ce soir-là, il s’est assis sur les talons et a placé l’oiseau qu’il venait d’abattre sur ses genoux, une bête bien grasse dont il a entrepris d’arracher les plumes en s’attaquant d’abord aux plus grosses. C’est un travail qui exige de la minutie, car si on se dépêche, le bout se casse et reste planté dans la chair. Prendre le temps. C’est souvent comme ça dans le bois. Une fois l’animal débarrassé de son plumage, il l’a passé dans le feu pour brûler le duvet. Ensuite, avec la lame de son couteau il a gratté la peau, sans l’abîmer, elle et son précieux gras. Puis il a suspendu l’outarde au-dessus des flammes pour la faire cuire. J’ai préparé du thé et nous avons mangé sur le sable face au lac noir sous un ciel étoilé. Je n’avais aucune idée de ce qui nous attendait. Mais, à ce moment précis, j’ai eu la conviction que tout irait bien, que j’avais eu raison de me fier à mon instinct. Il parlait à peine le français et moi, pas encore l’innu-aimun. Mais ce soir-là, sur la plage, enveloppée des arômes de viande grillée, du haut de mes quinze ans, pour la première fois de mon existence je me sentais à ma place. J’ignore comment l’histoire de notre peuple se terminera. Mais pour moi, elle commence par ce repas, entre la forêt et le lac.
Après ma lecture, je suis tombée sur la vidéo de Karine…
En commençant en 2008, je n’imaginais pas toutes les découvertes que je ferai :
De nombreux livres grâce aux autres blogs, aux partenariats, aux Challenges…
Les salons : Festival Rue des Livres à Rennes, Festival America à Vincennes…
Les échanges entre blogueuses et blogueurs virtuels et réels…
Les rencontres avec les auteurs, grâce à Babelio
Participation au jury du Prix Audiolib…
Que de belles choses !
Depuis deux ans, j’ai ralenti mes lectures… Je lis plus de bandes dessinées.
J’ai adopté le télétravail et je fais donc beaucoup moins de trajets en train, moments de lecture incontournables…
A la maison, je dois résister la tentation des écrans… Et surtout, je procrastine à écrire mes billets…
Je suis cependant très attachée à ce blog (qui me sers aussi de mémoire pour mes lectures),
je poursuis donc évidemment l’aventure, au rythme de mes envies,
pour une nouvelle année avec vous tous…
Merci !
Nikolski – Nicolas Dickner Pico Bogue – tome 13 – Sur le chemin – Alexis Dormal et Dominique Roques (BD)
Que lirai-je les semaines prochaines ?
La brodeuse de Winchester – Tracy Chevalier (partenariat Folio) Du bruit dans le ciel – David Prudhomme (BD) Le jeune acteur, tome 1 – Riad Sattouf (BD) Mon rond-point dans ta gueule, portraits de gilets jaunes – Sandrine Kerion (BD)
Quatrième de couverture :
« Quiconque disposant d’un logement suffisamment grand devra héberger un ou plusieurs réfugiés climatiques sous peine de poursuites. » Le réchauffement climatique s’est accentué au point que Portugais, Espagnols et Italiens doivent fuir vers le Nord. Pour faire face à cette crise migratoire sans précédent, les gouvernements décrètent la réquisition des surfaces habitables disponibles afin d’accueillir les réfugiés. Louis, jeune Parisien de bonne famille souffrant de TOC et vivant seul, voit sa vie basculer le jour où il doit accueillir Maria Del Pilar, une octogénaire espagnole. Louis vit cette occupation de son espace vital de manière douloureuse et angoissante. La joie de vivre de sa colocataire et la découverte d’une autre culture vont-elles faire de lui un homme nouveau ?
Auteur :David Ratte voit le jour en 1970, à Besançon. En 2004, il rencontre Arleston et réalise plusieurs récits courts pour Lanfeust Mag. En 2006, il crée la série Toxic Planet et reçoit le Prix du meilleur album humour de l’année au festival de Chambéry. L’année suivante, il quitte définitivement son emploi dans la métallurgie pour ne plus se consacrer qu’à la BD. Il crée alors la série Le Voyage des Pères, qui est saluée par la critique et reçoit le Prix international de la BD chrétienne au festival d’Angoulême 2008, ainsi que le prix du Jubilé en 2011. Suivent la série Majipoor, sur un scénario d’Olivier Jouvray, puis une suite de la série Voyage des Pères, intitulée L’Exode selon Yona. Entre 2014 et 2019, il ajoute un nouveau cycle au Voyage des pères, illustre Les Aventures extraordinaires du Père Limpinpin, un livre pour enfants, sur un texte de Stéphanie Dunand-Pallaz et crée la série Mamada. Il fait son entrée au catalogue Grand Angle en 2020 avec l’album Ma fille, mon enfant, suivent les albums Le canonnier de la tour Eiffel et Réfugiés climatiques & castagnettes sortis en 2021.
Mon avis : (lu en octobre 2021) Dans cette BD prévue en 2 tomes, l’auteur imagine que suite au réchauffement climatique les habitants du sud de l’Europe (Espagne, Portugal et Italie) doivent migrer au nord et certains être accueillis en France. Le gouvernement impose donc à chaque habitant l’hébergement d’un réfugié climatique. Ainsi, Louis Clémant-Barbier doit accueillir une vieille dame, Maria Del Pilar Gomez y Gomez, qui ne parle qu’Espagnol ! Louis est un jeune homme introverti et avec des tocs. La cohabitation avec la nouvelle arrivée est un chamboulement complet. D’autres membres de la famille de Maria sont également dans l’immeuble, hébergés par des voisins avec lesquels Louis n’avait jusqu’alors jamais communiqué… Ce dernier va devoir se faire violence pour les rencontrer afin de se faire traduire ce que lui dit Maria. Le lecteur suit le nouveau quotidien de cet immeuble et de ses réfugiés. Le 1er tome de cette BD se finit par un retournement de situation, que je n’avais pas vu venir… donnant très envie de découvrir la suite dans le tome 2 ! Une BD distrayante sur un sujet d’actualité…