Là où chantent les écrevisses – Delia Owens

61nR1joWakL Seuil – janvier 2020 – 480 pages

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marc Amfreville

Titre original : Where the Crawdads Sing, 2018

Quatrième de couverture :
Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur « la Fille des marais » de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Nord. Pourtant, Kya n’est pas cette fille sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent.
A l’âge de dix ans, abandonnée par sa famille, elle doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé qui lui apprend à lire et à écrire, lui fait découvrir la science et la poésie, transforme la jeune fille à jamais. Mais Tate, appelé par ses études, l’abandonne à son tour.
La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie.
Lorsque l’irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même…

Auteure : Delia Owens est née en 1949 en Géorgie, aux États-Unis. Diplômée en zoologie et biologie, elle a vécu plus de vingt ans en Afrique et a publié trois ouvrages consacrés à la nature et aux animaux, tous best-sellers aux USA.
Là où chantent les écrevisses est son premier roman. Phénomène d’édition, ce livre a déjà conquis des millions de lecteurs et poursuit son incroyable destinée dans le monde entier. Une adaptation au cinéma est également en cours.

Mon avis : (lu en juin 2020)
Un titre mystérieux et un roman coup de cœur découvert grâce une amie du Café Lecture de la Bibliothèque. L’auteur nous raconte deux histoires en parallèle, la première se déroule en 1969, le matin du 30 octobre, lorsque le corps sans vie de Chase Andrews est retrouvé dans le marécage. Il y aura une enquête, un procès…
Pour la seconde histoire, nous sommes en 1952, à six ans, Kya se retrouve seule avec un père violent dans la cabane qui leur sert de maison, au cœur du marais, loin de la petite ville de Barkley Cove, en Caroline du Sud. Lassée par la violence de son mari, sa mère a quitté la maison. Puis ce fut le tour de tous ces frères et sœurs avec en dernier Jodie, son frère adoré, qui la protégeait. Malgré son jeune âge, Kya réussit à survivre auprès de ce père souvent absent et qui ne s’occupe pas de sa fille. Grâce à sa force de caractère et au soutien discret de Mabel et Jumping, un couple de Noirs qui tient la station service en bordure du marais, Kya s’élèvera et s’éduquera seule ou presque. Les services sociaux tenteront de l’envoyer à l’école mais Kya ne le supportera pas plus d’une journée. Elle préfèrera découvrir la nature par elle-même, en l’observant et en collectionnant les plumes des oiseaux, les coquillages, les plantes, les insectes… Grâce à Tate, un jeune garçon, qui l’apprivoisera peu à peu, Kya apprendra à lire et écrire…
C’est un roman plein de délicatesse, de pudeur, de poésie et de surprises. C’est un hymne à la nature et à la liberté qui raconte le destin magnifique et hors norme de la femme qu’est Kya.
Un grand coup de cœur !

Extrait : (début du livre)
1969
Un marais n’est pas un marécage. Le marais, c’est un espace de lumière, où l’herbe pousse dans l’eau, et l’eau se déverse dans le ciel. Des ruisseaux paresseux charrient le disque du soleil jusqu’à la mer, et des échassiers s’en envolent avec une grâce inattendue – comme s’ils n’étaient pas faits pour rejoindre les airs – dans le vacarme d’un millier d’oies des neiges.Puis, à l’intérieur du marais, çà et là, de vrais marécages se forment dans les tourbières peu profondes, enfouis dans la chaleur moite des forêts. Parce qu’elle a absorbé toute la lumière dans sa gorge fangeuse, l’eau des marécages est sombre et stagnante. Même l’activité des vers de terre paraît moins nocturne dans ces lieux reculés. On entend quelques bruits, bien sûr, mais comparé au marais, le marécage est silencieux parce que c’est au cœur des cellules que se pro-duit le travail de désagrégation. La vie se décompose, elle se putréfie, et elle redevient humus : une saisissante tourbière de mort qui engendre la vie. Le matin du 30 octobre 1969, le corps de Chase Andrews fut retrouvé dans le marécage, qui, sans surprise, l’aurait englouti en silence. Le faisant disparaître à tout jamais. Un marécage n’ignore rien de la mort, et ne la considère pas nécessairement comme une tragédie, en tout cas, pas comme un péché. Mais ce matin-là, deux garçons de la petite ville pédalèrent jusqu’à la vieille tour de guet et, en arrivant au troisième palier, repérèrent en contrebas son blouson en jean.

Petit bac 2020a
(5) Animal

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