Un chemin de tables – Maylis de Kerangal

Lu en partenariat avec Folio

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Folio – août 2019 – 106 pages

Seuil – mars 2016 – 112 pages

Quatrième de couverture :
« La plus grande violence de ce métier, tu sais, c’est que la cuisine exige qu’on lui sacrifie tout, qu’on lui donne sa vie. » Brasserie parisienne, restaurant étoilé, auberge gourmande, bistrot gastronomique : les tables défilent dans la vie de Mauro. Aux côtés de ce jeune chef en vogue, gardien d’un certain héritage, Maylis de Kerangal nous plonge dans l’univers méconnu de la restauration. Un monde fait de passion, de solidarité, mais aussi de violence et de fatigue. Un monde dans lequel la cuisine devient un langage qui s’invente, réunit et se partage, croqué avec brio par l’auteur de Réparer les vivants.

Auteur : Maylis de Kerangal est l’auteure de nombreux romans, notamment Corniche Kennedy (2008), Naissance d’un pont (prix Médicis 2010, prix Franz-Hessel) et Réparer les vivants (2014, dix prix littéraires), ainsi que de trois récits dans la collection « Minimales »: Ni fleurs ni couronnes (2006), Tangente vers l’est (2012, prix Landerneau) et A ce stade de la nuit (2015), Un chemin de tables (2016), Un monde à portée de main (2018)

Mon avis : (lu en septembre 2019)
Dans ce court texte, qui ressemble plus à un documentaire qu’à un roman, Maylis de Kerangal raconte le parcours de Mauro. Même si enfant il aimait faire des gâteaux ou plus tard préparer des repas pour ses amis, rien ne destinait Mauro à devenir un cuisinier professionnel. Étudiant en sciences éco, il alterne entre études et petits boulots dans la restauration, il voyage également à l’étranger grâce à Erasmus. Après des expériences variés dans une brasserie, un restaurant étoilé, il décide d’apprendre le métier dans les règles de l’art et de passer son CAP… Maylis de Kerangal est le témoin de son parcours atypique. Avec une écriture précise, technique et évocatrice, elle brosse un portrait attachant et sensible d’un jeune chef. Un témoignage intéressant et gourmand…

Merci Julie et les éditions Folio pour cette découverte

Extrait : (début du livre)
Un train roule vers Berlin. Il traverse à bonne vitesse des étendues rases, des champs qui fument, des rivières, c’est l’automne. Assis contre la vitre dans un wagon de seconde, il y a ce jeune homme, vingt ans, délié, maigre bagage, un livre entre les mains – je suis assise sur la banquette d’en face, je déchiffre le titre sur la couverture, La Cuisine de référence, Techniques et préparations de base, Fiches techniques de fabrication, repère trois toques stylisées sur fond bleu blanc rouge, puis je soulève les fesses et me penche en avant, bascule tête la première dans le livre, à l’intérieur des planches où s’alignent des vignettes légendées en italique, pas-à-pas photographiques où il n’est nul visage humain, nulle bouche humaine, mais des torses et des mains oui, des mains précises aux ongles propres, et ras, des mains maniant des ustensiles de métal, de verre ou de plastique, des mains plongées dans des récipients, des mains que prolongent des lames, toutes mains saisies dans un geste.

Déjà lu du même auteur : 

naissance_d_un_pont_folio Naissance d’un pont Reparer-les-vivants-de-Maylis-de-Kerangal_298_393 Réparer les vivants

kerangal Un monde à portée de main

petit bac 2019(6) Objet

2 réflexions sur “Un chemin de tables – Maylis de Kerangal

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