Nátt – Ragnar Jónasson

51JJg1VQLwL La Martinière – mars 2018 – 352 pages

traduit de la version anglaise, d’après l’islandais par Philippe Reilly

Titre original : Myrknætti, 2011

Quatrième de couverture :
En Islande, les fjords et les volcans dissimulent des secrets macabres. Une seule règle : ne pas se fier aux apparences.
C’est l’été à Siglufjördur. Le climat de ce village du nord de l’Islande est si rude que le jeune policier Ari Thór voit arriver avec soulagement cette saison où le soleil brille à toute heure du jour et de la nuit. Mais le répit est de courte durée. Un homme battu à mort est découvert sur les bords d’un fjord tranquille. Une jeune journaliste vient fouiner d’un peu trop près. Que cherche-t-elle à découvrir ? Ou à étouffer ?
Surtout, l’éruption spectaculaire de l’Eyjafjallajökull recouvre peu à peu toute l’Islande d’un épais nuage de cendres. Cette étrange  » nuit  » – nátt, en islandais – fait remonter les secrets les plus enfouis. Personne ne sera épargné. Pas même Ari Thór, qui doit pourtant boucler son enquête au plus vite, s’il veut éviter de nouveaux crimes.

Auteur : Ragnar Jónasson est né à Reykjavik en 1976. Ses grands-parents sont originaires de Siglufjördur, la ville où se déroule Snjór. Grand lecteur d’Agatha Christie dès son plus jeune âge – et plus tard de P.D. James ou Peter May –, il entreprend la traduction, à 17 ans, de quatorze de ses romans en islandais. Avocat et professeur de droit à l’Université de Reykjavik, il est aussi écrivain et le cofondateur du Festival international de romans policiers « Iceland Noir « .

Mon avis : (lu en mars 2018)
En préambule, l’éditeur nous précise que les événements de Nátt se situent un peu après Snjór, premier volume de la série des enquêtes d’Ari Thór, et un peu avant Mörk, le deuxième volume. C’est vrai en France, car en regardant les dates de parutions en Islande de cette série, les trois histoires sont parus chronologiquement : Snjór (2010), Nátt (2011) et Mörk (2015)… Encore une bizarrerie d’éditeur de nous traduire les livres dans l’ordre 1, 3 et 2 !
Le titre de l’édition française, Nátt signifie nuit en islandais, le titre original islandais est Myrknætti, c’est à dire nuit noire.
L’histoire se passe en été, et à cette saison, à Siglufjördur, dans le nord de l’Islande, le soleil brille jour et nuit, alors que l’été arctique sur Reykajvik est perturbée par une récente éruption volcanique.
Un homme sauvagement battu à mort est découvert par un touriste américain.
Une jeune journaliste quitte Reykajvik pour venir enquêter par elle-même sur ce meurtre.
Dans le commissariat de Siglufjördur, Tómas est triste car sa femme est partie à Reykjavík, Ari Thór est célibataire depuis qu’il a avoué à Kristín qu’il l’avait trompé avec Ugla, sa voisine prof de piano et pour compléter le tableau Hlynur est perturbé par la réception d’e-mails plutôt inquiétants… Hésitant à quitter le métier, Tómas fait confiance à Ari Thór pour mener l’enquête.
Une enquête qui va s’avérer plus complexe qu’elle en a l’air, ainsi il est questions de non-dits et d’histoires du passé… Fausses pistes, rebondissements peu à peu le lecteur reconstitue le puzzle de l’intrigue.
J’ai toujours plaisir à retrouver cette série (même dans le désordre…) et les beaux espaces du nord de l’Islande !

Extrait : (début du livre)
Ça vous plaît, l’Islande ?
Depuis son arrivée dans l’île, tout le monde lui posait cette question.

La belle aurore de juin annonçait une journée prometteuse. Non qu’il y ait une différence très nette entre le matin et le soir : à cette période de l’année, le soleil brillait pratiquement sans interruption, jetant sa lumière aveuglante partout où Evan Fein portait le regard.
Étudiant en histoire de l’art, originaire de l’Ohio, il se préparait depuis longtemps à découvrir cette île aux confins du monde habitable. Et il s’y trouvait enfin. Peu avant son arrivée, les Islandais avaient eu droit à deux éruptions volcaniques consécutives, comme si la Nature avait concentré toute son énergie pour ajouter au désastre du crash financier. L’activité du volcan s’était, depuis, quelque peu apaisée ; Evan n’avait pas assisté au plus fort du spectacle.
Il avait commencé par quelques jours à Reykjavík et dans ses environs pour admirer les sites touristiques incontournables, puis loué une voiture et pris la route du Nord. Après une nuit passée dans un camping de Blönduós, il partit de bonne heure en direction de Skagafjördur. La voiture était équipée d’un lecteur CD, il y glissa l’album de vieilles ballades islandaises qu’il venait d’acheter. Cette musique lui plaisait, même s’il ne comprenait pas les paroles. Il se sentait heureux, ainsi immergé dans la culture du pays qu’il explorait comme un vrai baroudeur.
Il s’engagea sur la route sinueuse de Thverárfall qu’il quitta juste avant la ville de Saudárkrókur, sur le versant le plus lointain de la péninsule. Il avait envie de jeter un coup d’œil à la source de Grettir, ce bain chaud ancestral entouré d’un muret de pierre, censée, se situer dans les environs, non loin de la côte. Roulant au pas sur la piste cahoteuse, il se demanda s’il ne perdait pas son temps à essayer de le localiser. Toutefois, l’idée de se détendre un peu dans l’eau fumante tout en savourant la beauté du paysage et la tranquillité du matin était séduisante. Il continua d’avancer lentement, dispersant sur son passage les troupeaux de moutons, mais les sources demeuraient introuvables. Il avait dû rater un embranchement. Chaque fois qu’il passait devant une ferme, il scrutait le paysage pour repérer l’accès aux sources – au fond d’un champ, en contrebas d’un virage, le long d’un chemin de terre… Avait-il roulé trop longtemps ?
Enfin, il avisa une jolie maison en bordure de route qui, vue de plus près, paraissait inachevée. Une camionnette grise était garée juste devant. Evan se rangea le long du chemin. Et sursauta.

Déjà lu du même auteur :

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