La Femme révélée – Gaëlle Nohant

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Audiolib – 9h45 – Lu par Claudia Poulsen

Grasset – janvier 2020 – 384 pages

Quatrième de couverture :
Paris, 1950. Eliza Donneley se cache sous un nom d’emprunt dans un hôtel miteux.
Elle a abandonné brusquement une vie dorée à Chicago, un mari fortuné et un enfant chéri, n’emportant que son Rolleiflex et la photo de son petit garçon. Pourquoi la jeune femme s’est-elle enfuie ? Seule dans une ville inconnue, Eliza, devenue Violet, doit se réinventer.
Vingt ans plus tard, au printemps 1968, Violet peut enfin revenir à Chicago. Elle retrouve une ville chauffée à blanc par le mouvement des droits civiques, l’opposition à la guerre du Vietnam et l’assassinat de Martin Luther King. Partie à la recherche de son fils, elle est entraînée au plus près des émeutes qui font rage au cœur de la cité.

Auteure : Née à Paris en 1973, Gaëlle Nohant vit aujourd’hui à Lyon. La Femme révélée est son quatrième roman après Légende d’un dormeur éveillé (prix des Libraires 2018), La Part des flammes (prix France bleu/Page des Libraires, 2015 et prix du Livre de Poche, 2016), et L’Ancre des rêves (prix Encre Marine, 2007). Elle est également l’autrice d’un document sur le rugby et d’un recueil de nouvelles, L’Homme dérouté

Lectrice : Claudia Poulsen donne sa voix pour l’amour des livres, de l’écriture et des auteurs, mais aussi pour la publicité et le doublage. Elle joue au théâtre, travaille pour la télévision et l’opéra. Elle est également autrice, réalisatrice et interprète de ses propres chroniques.

Mon avis : (écouté en avril 2020)
Paris en 1950, Eliza Bergman est devenue Violet Lee. Elle a tout quitté, même Tim, son fils de huit ans, pourtant qu’elle aime plus que tout, il ne lui reste que sa photo. Arrivée à Paris en urgence, avec comme seuls bagages, un appareil-photo qui ne la quitte jamais, quelques bijoux et surtout de la peur…
Beaucoup de secrets et d’interrogations autour de Violet/Eliza, c’est une femme courageuse, intuitive, attachante. Douée pour la photo, elle révèle avec ses clichés sa sensibilité aux autres. Elle fait de belles rencontres en les personnes de Rosa, la prostituée, de Robert Cermack, l’ami photographe, de Sam, le bel américain, de Brigitte, l’étudiante fréquentant les caves de Saint-Germain-des-Prés, d’Horatio, le musicien noir…
Dix-huit plus tard, Violet/Eliza pourra enfin rentrer à Chicago avec l’espoir de revoir enfin son fils. Après tant d’années, comment va-t-il accueillir cette mère qui l’a abandonné ? 1968, Martin Luther King a été assassiné, le mouvement des droits civiques et les opposants à la guerre du Vietnam sont dans les rues. Violet/Eliza participera à ses émeutes qui embrasent la ville.

Dans cette histoire, il est question d’exil, d’amour, d’art, de liberté et peu à peu le lecteur va comprendre la raison de cette fuite et pourquoi une mère peut partir en abandonnant son enfant. L’histoire est captivante et le lecteur découvre deux époques et deux continents. L’auteure s’est bien documentée et moi qui en connaissait peu sur ces sujets, j’ai trouvé très intéressant de découvrir un Paris d’après guerre très bien décrit et j’ai beaucoup appris sur la condition des Afro Américains à Chicago parqués  dans des ghettos, la ségrégation existe toujours même si elle n’est pas nommée…
Un livre très agréable à écouter que j’ai beaucoup aimé.

Extrait : (début du livre)
Au réveil, elle a oublié l’enchaînement des événements qui l’ont conduite dans cet hôtel miteux où elle s’efforce de se rendre invisible. Un bruit incongru la tire du sommeil, ou une odeur inexplicable. Elle se tourne sous le drap rêche, se cogne contre un mur. Que fait-il là, ce mur ? Elle ouvre les paupières, acclimatant sa vue à la pénombre, striée par les tranches de jour qui entrent par les vieilles persiennes. Le papier peint défraîchi la frappe comme une anomalie, réveille sa mémoire. Remontent tous les détails de sa fuite, le temps étiré, suspendu, précipité dans les battements du sang. Les veilles enroulée dans son imperméable, ses pieds brisés par les longues stations dans les escarpins, cette application à fuir les regards, donner le change, paraître savoir où elle allait.
Eliza Bergman, née trente et un ans plus tôt par une nuit de chaos, s’est évanouie dans les brumes du lac Michigan, qui escamotent les cadavres et les charognes. Tout ce qu’il est préférable de cacher.
Elle a longtemps différé sa fuite, tergiversé, dressant des arguments objectifs et des peurs irrationnelles contre son instinct. Elle a attendu de n’avoir plus le choix pour s’armer de courage, descendre dans les soubassements de la ville, affronter ceux qui pouvaient l’aider. Le genre d’amis qu’on préfère ne pas cultiver, qui font payer cher leurs services et ne vous laissent jamais quitte. Elle le savait déjà, à l’instant où le petit voyou italien lui a tendu le passeport au-dessus du comptoir d’un bistrot borgne. Elle l’a ouvert et étudié en silence, frappée par la ressemblance physique.

Petit bac 2020a(x) Amour

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Déjà lu de la même auteure :

l_ancre_des_reves L’ancre des rêves

 

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