Les liens éternels – Anne B. Ragde

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Fleuve éditions – juin 2020 – 368 pages
10×18 – juin 2021 – 387 pages

traduit du norvégien par Hélène Hervieu

Titre original : Datteren, 2019

Quatrième de couverture :
Un deuxième regard peut changer notre vision pour toujours.
Après la mort de son oncle Margido, Torun se consacre corps et âme à la modernisation de l’entreprise de pompes funèbres sans pour autant négliger la ferme familiale où elle règne désormais seule. Sa petite routine est cependant interrompue par deux événements : Erlend et Krumme, accompagnées de leurs enfants et de leurs mères porteuses, ont décidé de rendre une visite à l’ancienne demeure familiale ; par ailleurs, depuis peu, le nouveau pasteur de la région semble éprouver un intérêt tout particulier pour la jeune propriétaire de la ferme.
Mais, comme souvent chez les Neshov, ces premiers signes ne sont que les doux annonciateurs des chamboulements à suivre.

Auteur : Anne B. Ragde a tout d’abord été professeur de communication à l’université de Trondheim. Ses débuts en littérature datent de 1986 avec un livre pour enfants intitulé Hallo! Her er Jo (Bonjour, voici Jo !). Depuis lors, elle a écrit plusieurs livres pour enfants et adolescents, et parmi eux une biographie de Sigrid Undset, pour laquelle elle a reçu le Prix Brage. Son premier roman destiné aux adultes, En tiger for en engel (Un tigre pour un ange), a été publié en 1990. Elle a écrit plusieurs romans, des thrillers et des recueils de nouvelles. Son roman La Terre des mensonges a reçu un accueil très chaleureux des lecteurs et des critiques, en Norvège comme en France ; le livre a par ailleurs été traduit en plus de 20 langues. Avec La Ferme des Neshov (prix des libraires de Norvège en 2005) et L’Héritage impossible, cette trilogie a rencontré un vif succès et a fait l’objet d’une adaptation télévisuelle, suivie par plus d’un million de téléspectateurs norvégiens.

Mon avis : (lu en février 2023)
C’est le sixième et dernier roman de la série de la famille Neshov.
Depuis le décès de Margido, son oncle, Torunn dirige la société de pompes funèbres et elle continue à rénover la vaste ferme familiale qui est devenue son bien avec une salle de bain luxueuse, un nouveau mât ainsi que la décoration intérieure des chambres d’invité. La jeune femme rend souvent visite à son grand-père, Tormod, heureux de sa vie en maison de retraite et qui ne tient pas à sortir de son nid douillet.Torunn ne peut s’empêcher de faire le point sur sa vie et se sent de plus en plus seule. Mais sa routine va être chamboulée par l’arrivée d’Erlend et sa tribu (compagnon, trois enfants et les mères de ces derniers) en vacances pendant une petite semaine à la ferme.
Un roman au rythme lent, plein d’humanité et de nostalgie.
Je quitte avec regrets cette famille, aux personnages originaux et attachants, qui a traversé de multiples tragédies, et qui a dû faire face à de nombreux secrets sur plusieurs générations. J’ai trouvé réussie la conclusion de cette saga familiale norvégienne que j’ai aimé suivre durant plus de dix années.

Extrait : (début du livre)
Au moment où la musique commença à résonner dans la pièce, Margido releva la tête et son regard s’échappa vers la fenêtre de son bureau. La mélodie et le texte étaient d’une telle beauté que cela le prit tout à fait au dépourvu. Un long moment, pendant qu’il relisait le programme du déroulement des obsèques et vérifiait une troisième fois les dates au cas où il aurait laissé passer une erreur, il n’avait prêté qu’une oreille distraite à ce que disaient de jeunes hommes dans un studio de radio en parlant tous en même temps de la manière dont ils avaient travaillé pour sortir leur premier album.
En dehors de la nef de l’église ou de la salle de cérémonie, la musique n’occupait pas une grande place dans sa vie, il n’avait même pas de chaîne hifi chez lui. Mais la radio était souvent allumée avec le son assez bas quand il était seul au bureau. Il adorait les beaux psaumes et il était presque toujours ému par la musique que les proches choisissaient pour les funérailles. Il y était question de perte, de chagrin, de la vie telle qu’elle avait été vécue jusqu’à l’instant où la mort avait pris le relais.
Il fut frappé par la pensée qu’il n’y avait pas au fond une énorme distance entre la grande beauté et le chagrin. Car la musique qu’il écoutait maintenant, alors qu’il s’était attendu à de la musique de jeunes qui cassait les oreilles, était d’une beauté indicible, et elle lui procura une grande joie parce qu’il était joyeux au départ. Tandis qu’il y avait peut-être une autre personne quelque part qui écoutait la même musique, une personne plongée dans une si grande douleur que la mélodie et les mots étaient trop difficiles à supporter. Il pouvait rester ici à regarder par la fenêtre et s’adresser un petit sourire de connivence, cependant que l’autre personne voyait sa plaie se rouvrir en grand et était malheureusement obligée d’éteindre la radio pour ne pas en entendre davantage. Étrange, pensa-t-il, à l’image de la vie elle-même, tout aussi imprévisible.

Déjà lu du même auteur :

la_terre_des_mensonges La Terre des mensonges   la_ferme_des_Neshov La Ferme des Neshov
l_h_ritage_impossible L’héritage impossible  zona_frigida  Zona frigida
un_jour_glac_ Un jour glacé en enfer la_Tour_d_arsenic La Tour d’arsenic
117480780 L’Espoir des Neshov

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