Resurrection Bay – Emma Viskic

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51dBT-NlJ0L Seuil – février 2020 – 320 pages

traduit de l’anglais (Australie) par Charles Bonnot

Titre original : Resurrection Bay, 2015

Quatrième de couverture :
Caleb Zelic, détective privé à Melbourne, est bien décidé à retrouver le meurtrier de son meilleur ami Gary, un flic intègre, retrouvé égorgé chez lui. Mais Caleb est sourd depuis l’enfance et lire sur les lèvres peut parfois porter à confusion… Il sait toutefois parfaitement lire les expressions et le moindre geste de ses interlocuteurs. De plus, Caleb n’oublie jamais un visage. Avec l’aide de son associée Frankie, ex flic alcoolo, il mène son enquête mais se fait brutalement agresser. Et Frankie disparaît. Blessé, aux abois, il se réfugie chez son ex-femme à Resurrection Bay, sa ville natale.
Alors qu’il commence à remonter le fil des derniers événements menant à la mort de Gary, il réalise que tous autour de lui ont quelque chose à cacher…

Auteure : Emma Viskic, clarinettiste professionnelle et professeure de musique, est désormais une auteure australienne de renom. Resurrection Bay l’a propulsée en tête des ventes dans son pays puis en Angleterre après qu’il a remporté le Ned Kelly Award en 2016 ainsi que le Davitt Award dans trois catégories.
Elle a étudié la langue des signes australienne (Auslan) pour concevoir son personnage principal, Caleb, que l’on retrouvera dans deux autres volumes.

Mon avis : (lu en juin 2020)
Voilà un polar venu d’Australie que j’ai accepté de recevoir grâce à Masse Critique Babelio.
C’est le premier tome d’une série de trois, mettant en scène le personnage de l’enquêteur Caleb Zelic, détective privé. L’originalité de cette série c’est que Caleb est malentendant et qu’il communique grâce à la langue des signes ou en lisant sur les lèvres. Il sait utiliser son apparente faiblesse comme un atout et son raisonnement est alors perspicace et clairvoyant car il a un sens de l’observation et du détail particulièrement développé.
Dans « Resurrection Bay, » Caleb enquête sur le meurtre de son ami d’enfance, Gary, un policier qui aidait Caleb, dans une enquête sur un cambriolage. Cet ami meurt dans ses bras, et la police commence à soupçonner Caleb. Avec l’aide de sa partenaire, Frankie, ancienne policière et ex-alcoolique, Caleb va partir sur les traces du tueur…
L’intrigue est assez classique, du rythme, des rebondissements, de la complexité qui est à la limite de donner quelques longueurs dans le milieu du livre mais heureusement le dénouement est convaincant.
Au cours de cette histoire, Caleb évolue vis à vis de sa surdité, car au début il refuse de l’assumer ouvertement, ce qui implique qu’il ne comprend pas toujours bien ce qu’on lui dit et son comportement peut prêter à confusion. Vers la fin, Caleb ose enfin demander à ses interlocuteurs de le regarder en face et d’articuler et à révéler le fait qu’il est malentendant.
Une enquête prenante et un enquêteur atypique et attachant que j’ai bien aimé suivre, lorsque les prochaines enquêtes de Caleb Zelic seront traduites, je les lirai avec plaisir.

Merci Babelio et les éditions Seuil pour cette découverte.

Extrait : (début du livre)
Caleb le serrait encore dans ses bras quand les secours arrivèrent. Complètement débile d’avoir appelé une ambulance : Gary était mort. Forcément. Difficile de respirer avec la gorge tranchée. Les urgentistes étaient apparemment de cet avis. Ils s’arrêtèrent net en voyant le carrelage de la cuisine inondé de sang, les yeux rivés sur le corps inerte de Gary qu’il tenait dans ses bras. Un homme et une femme. Ils arboraient un uniforme bleu et un air suspicieux. La femme parlait mais ses mots, trop informes pour qu’il puisse les saisir, lui échappaient.
– C’est trop tard, lui lança-t-il.
Elle fit un pas en arrière.
– Dites, mon vieux, vous avez un couteau ? Un objet tranchant ?
Elle parlait maintenant lentement et donnait à chaque syllabe une forme distincte.
– Non. Voyant que la tension ne quittait pas son visage, il ajouta : Ce n’est pas moi qui l’ai tué.
– Il y a quelqu’un d’autre dans la maison ?
– Non, mais les enfants de Gary vont bientôt rentrer de l’école. Il ne faut pas qu’ils voient ça.
Elle jeta un regard vers son collègue.
– Ok, est-ce que vous pourriez nous laisser examiner Gary maintenant ?
Il acquiesça mais il était incapable de bouger. Les ambulanciers échangèrent quelques mots avant d’approcher. Ils desserrèrent doucement son étreinte et déposèrent Gary sur le sol, cherchant du bout des doigts un pouls qu’ils ne pourraient jamais trouver. Du sang sur leurs gants. Il en avait sur lui aussi : ses mains et ses bras en étaient recouverts, son tee-shirt était trempé. Le tissu, encore chaud, lui collait au torse. Des mains le saisirent pour le relever et il parvint à marcher. Il traversa le salon, passa devant le meuble à tiroirs renversé, les coussins éventrés, le verre brisé, quittant l’effroyable vision de ce qui avait autrefois été Gary.

Une réflexion sur “Resurrection Bay – Emma Viskic

  1. Un polar qui pourrait me plaire j’en avais lu un où l’enquêtrice était aveugle que ‘j’avais trouvé passionnant ! Je ne reçois plus les infos sur les masses critiques je ‘nia pas pas participer à celle ci et les dernière je suis tombée dessus par hasard ! Bonne semaine

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