Bilan final Challenge Voisins Voisines 2022

Nous étions 6 participants dont 4 actifs

Nous avons lu ensemble 45 livres  (dont 45 différents)

Le livre le plus lu :

pas de doublon

 L’auteur le plus lu :

pas de doublon

Grands lecteurs : 

lesvapeursdelest : 15 livres
Manika : 14 livres
Aproposdelivres : 11 livres
Passage à l’Est ! : 5 livres

Spécialistes…

Angleterre :  Manika (9 livres)
Islande  : Aproposdelivres (3 livres)
Pologne : Passage à l’est
(3 livres)
Ukraine : lesvapeursdelest
(3 livres)

Nombre de pays visité : 23 pays

Allemagne, Bulgarie, Croatie, Danemark, Espagne, Finlande, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Norvège,
Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Royaume-Uni
(Angleterre, Écosse) , Russie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, Turquie, Ukraine

Pays gagnants :

Angleterre (Royaume-Uni) : 10
Ukraine  : 4
Islande, Pologne, Suède  : 3

Grands voyageurs :

lesvapeursdelest : 12 pays
Aproposdelivres, Manika : 7 pays
Passage à l’est : 3 pays

Bilan chiffré du 29/12/2022

J’ai peut-être oublié de noter une ou plusieurs de vos lectures…
N’hésitez pas à me signaler mes erreurs, elles seront rectifiées ultérieurement !

Le challenge se poursuit en 2023 !

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L’Archiviste – Alexandra Koszelyk

71pth5YXMHL Aux forges de Vulcain – octobre 2022 – 272 pages

Quatrième de couverture :
K est archiviste dans une ville détruite par la guerre, en Ukraine. Le jour, elle veille sur sa mère mourante. La nuit, elle veille sur des œuvres d’art. Lors de l’évacuation, elles ont été entassées dans la bibliothèque dont elle a la charge. Un soir, elle reçoit la visite d’un des envahisseurs, qui lui demande d’aider les vainqueurs à détruire ce qu’il reste de son pays : ses tableaux, ses poèmes et ses chansons. Il lui demande de falsifier les œuvres sur lesquelles elle doit veiller. En échange, sa famille aura la vie sauve. Commence alors un jeu de dupes entre le bourreau et sa victime, dont l’enjeu est l’espoir, espoir d’un peuple à survivre toujours, malgré la barbarie.

Auteure : Alexandra Koszelyk est née en 1976. Elle enseigne, en collège, le français, le latin et le grec ancien.

Mon avis : (lu en novembre 2022)
Dans ce roman, Alexandra Koszelyk nous entraîne en Ukraine, c’est la guerre et son héroïne K. est archiviste dans une ville en ruine. Dans les sous-sols de la bibliothèque qu’elle dirige, elle tente de protéger les trésors littéraires et artistiques nationaux. Elle veille également sur sa mère mourante qui perd un peu la tête.
Un soir, K reçoit la visite d’un personnage inquiétant, « l’Homme au chapeau ». Celui-ci représente l’envahisseur, qui n’est jamais nommé, il lui demande de falsifier différentes œuvres pour réécrire l’Histoire et effacer la culture ukrainienne de celle-ci… Une demande impossible à exécuter pour K. mais si elle ne le fait pas, Mila, sa sœur jumelle, est menacée de mort.
En premier lieu, K. doit modifier quelques mots sur le manuscrit de l’hymne national ukrainien. Avant de s’exécuter, K. reçoit la visite d’ombres du passé et/ou se retrouve dans le passé, elle va tenter d’obéir à l’ennemi tout en laissant subtilement un message, témoignage de la falsification…
Cette intrigue permet au lecteur de découvrir aux côtés de K. la culture ukrainienne à travers des artistes comme Tchoubynsky, Chevtchenko, Alla Horska ou Primatchenko, Gogol, Sonia Delaunay et des événements marquants de l’histoire ukrainienne comme Holodomor, Tchernobyl ou Maïdan.

Et nous comprenons d’autant mieux, la volonté du peuple Ukrainien de résister à l’envahisseur, la fierté pour son identité et pour son indépendance culturelle.
Une très belle histoire, une héroïne terriblement attachante et une découverte passionnante d’un petit peu de l’Histoire et de la culture ukrainienne.

Extrait : (début du livre)
La nuit était tombée sur l’Ukraine.
Comme à son habitude, K était assise au bord du lit, attendant que sa mère s’endorme. La jeune femme était revenue vivre dans l’appartement de son enfance, après la crise qui avait laissé sa mère infirme. Une fois que les traits de celle-ci se détendirent, que sa respiration devint paisible, qu’elle retrouva sur son visage cette lucidité que l’éveil lui ôtait, K sortit de la chambre et referma la porte avec douceur. Dans la cuisine, elle prépara un café et, pendant que l’eau chauffait, alluma une cigarette, appuyée contre la fenêtre. Son regard se perdit dans la ville où les réverbères diffusaient une lumière douceâtre.
Des images de l’invasion lui revinrent.
La sidération le jour même, la bascule d’un temps vers un autre, ouvert à d’effrayantes incertitudes, cette faculté déjà de percevoir qu’un point sans retour venait d’être franchi… Comment aurait-elle pu se dire qu’un passé, dont chacun possédait encore le souvenir, allait redevenir l’exacte réalité ? N’apprend-on donc rien des leçons de la guerre ?
Les premiers bombardements, les premiers tirs, les incendies, les murs des immeubles qui tombaient par morceaux, éclatant au sol comme des fruits trop mûrs à la fin de l’été, des fruits lourds de tout ce que l’être humain n’arrive pas à comprendre. Partout disséminés, des objets du quotidien qui ne retrouveraient jamais leur usage et qui dans la rue devenaient absurdes, piétinés par la foule qui courait se mettre à l’abri aux premières sirènes. Combien de visages pétrifiés, ahuris à jamais par ce monde plein de douleurs, combien de corps fallait-il jeter à la hâte au creux des fosses pour éviter les maladies et la prolifération des vermines, combien d’enfants aux yeux emplis de visions d’horreur qui ne s’endormaient qu’au matin, épuisés par un combat nocturne contre une fatigue au goût de mort ?
Et ces autres, là-bas, dans ces pays hors d’atteinte où le quotidien n’avait pas été saccagé : combien de temps fallait-il pour que nos voix leur parviennent ? Jusqu’où l’écho d’un appel aux armes devait-il aller ? Quel degré d’horreur devait-on atteindre pour qu’ils réagissent ?
Les jours passaient et personne ne venait, les gens restaient incrédules.
Au hasard des rues, K aperçut ce duo de soldats, le fusil en bandoulière. Ils avaient visiblement pour mission de décrocher des panneaux. Les suites de la guerre passaient aussi par ces corrections apparemment anodines : faire passer toute la signalétique dans la langue de l’envahisseur, bannir celle du pays. L’invasion n’était pas terminée qu’elle préparait déjà le temps d’après : vieille méthode romaine de débaptiser les lieux.

Déjà lu de la même auteure :

715TlZ+GONL A crier dans les ruines

L’immeuble de la rue Cavendish, tome 1 : Les manigances de Margaux – Caroline Kant

615q52udbeL Les Escales – avril 2022 – 297 pages

Quatrième de couverture :
Que se passe-t-il au 5e étage de l’immeuble de la rue Cavendish ? Margaux, la nouvelle voisine, est à peine installée qu’elle se retrouve à enquêter sur le couple qui vit au-dessus d’elle. Et tant pis si tout le monde pense qu’elle devient complètement folle !
Après une douloureuse rupture, Margaux, la vingtaine, s’installe dans l’appartement que lui prête son oncle, rue Cavendish. Proche des Buttes-Chaumont, l’immeuble ne manque pas d’animation : entre la concierge désagréable qui exige qu’on l’appelle Mme Nathalie, le vieux fou du 2e et l’insupportable gamine du 4e, Margaux trouve à peine le temps de se vautrer devant ses films d’horreur préférés !
Heureusement, elle peut compter sur ses autres voisins : Victoire, Charlotte et Markus répondent toujours présents pour débriefer autour d’un verre. Surtout quand Margaux rencontre le beau gosse de l’immeuble en face ! Mais tout se complique quand des bruits inquiétants s’échappent de l’appartement au-dessus : Margaux décide alors de mener l’enquête, au risque de se mettre elle-même en danger…

Auteure : Caroline Kant a longtemps vécu à Paris, rue Cavendish. Aujourd’hui, elle a quitté la ville, et partage son temps entre l’écriture et divers métiers.

Mon avis : (lu en novembre 2022)
Lorsque j’ai emprunté ce livre à la bibliothèque, je ne m’attendais pas à découvrir le portrait d’un immeuble parisien… Je pensais voyager à Londres ou aux États-Unis, le nom Cavendish m’ayant induit en erreur…
Après une rupture, Margaux vient d’emménager au quatrième étage d’un immeuble rue Cavendish, proche des Buttes Chaumont. Elle va faire la connaissance de tous ses voisins et en premier lieu de la concierge, Madame Nathalie et son horrible petit chien Elvis. Sur le palier d’en face de chez Margaux, vivent Charlotte, Alexandre et leurs deux enfants Lou et Gabriel, la petite Lou est assez curieuse et envahissante. Alphonse, un vieil homme qui perd totalement la tête et dont s’occupent à tour de rôle des gardes-malade habite au deuxième étage.  Ces vrais amis de l’immeuble sont au 2ème, Victoire, une belle et jeune musicienne très extravertie et au 5ème, Markus et Jérôme qui toujours prêts à lui venir en aide.
Enfin, il y a ses voisins de l’étage du dessus, le couple Marchand. La nuit, Margaux a plusieurs fois été réveillée par des bruits anormales à l’étage. Elle soupçonne donc Marc d’être violent contre sa femme Perla… 
Une lecture facile, sympathique et pleine d’humour sur la vie animée d’un immeuble parisien avec des personnages attachants ou parfois détestables…
Ce livre est le premier d’une série de six tomes !

Extrait : (début du livre)
La femme qui glisse sa tête par la porte entrebâillée de la loge retient par le collier un petit chien prêt à me sauter à la gorge. Pendant qu’il se débat en aboyant comme un fou, elle me scrute de haut en bas.
C’est pour quoi ?
Madame Ménard ? Enchantée, je suis Margaux Klein, la nouvelle locataire du quatrième. J’emménage dimanche.
Interdiction d’utiliser l’ascenseur.
L’ascenseur de l’immeuble, minuscule et poussiéreux, est si étroit que je serais bien incapable d’y faire entrer le moindre meuble.
Oh ! Elvis, tu vas te calmer ? s’énerve la gardienne en secouant la laisse de son roquet. Alors vous êtes la locataire de M. Fisher ?
Oui, je suis sa nièce.
Son visage se renfrogne un peu plus. Aurélien ne fait visiblement pas partie de ses propriétaires favoris. Elle ouvre grand sa porte et c’est à mon tour de la détailler. Cheveux blonds décolorés coiffés en un chignon bouffant, clips ronds et dorés aux oreilles, foulard – imitation ? – Hermès, la gardienne porte un chemisier blanc immaculé au col relevé, une jupe droite bleu marine, des collants noirs épais et des mocassins. On est dans le 19e arrondissement de Paris, ici, pas dans le 16e.
La rue Cavendish se trouve certes dans la partie chic du quartier, à côté de la mairie, et elle débouche sur le parc des ButtesChaumont ; mais ici, les habitants ont plutôt le look bobo que grand bourgeois. Ces dernières années, artistes, journalistes, cadres, enseignants, intermittents ont repeuplé le quartier, se mêlant peu à peu aux habitants traditionnels : personnes âgées modestes, familles nombreuses juives, immigrés du monde entier.
L’immeuble est tout près du parc. Il est en pierre de taille, mais comme tous ceux de l’arrondissement, il a été construit sur des carrières. Il a tendance à bouger, à se fissurer, à s’affaisser…
Mon oncle Aurélien m’a proposé de loger dans un appartement qui lui appartient. Il est veuf et n’a pas d’enfants. Il est comme un père pour moi, et aussi pour mon frère Romain. C’est lui qui s’est occupé de nous quand nos parents sont partis vivre aux ÉtatsUnis, surtout de moi qui n’avais que seize ans. Aujourd’hui, j’en ai vingthuit, et il vient encore une fois de voler à mon secours. Il s’est contenté de poser ses conditions : j’entretiens les lieux, je paie les charges et je retrouve ma joie de vivre. Mon oncle est comme ça : il est très généreux et il aime lancer des défis. Peutêtre à cause de sa propre histoire.

Eliza est féministe – Michelle Quach

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71qz24BroIL Gallimard – juin 2022 – 368 pages

traduit de l’anglais (États-Unis) par Isabelle Troin

Titre original : Not Here to Be Liked, 2021

Quatrième de couverture :
Eliza n’a pas été élue rédac chef du journal du lycée. Pourtant, elle était la plus expérimentée et la plus qualifiée. C’est Len DiMartile qui a décroché le job -un sportif blessé qui vient tout juste de rejoindre le journal pour passer le temps et se trouve, accessoirement bien sûr, être un garçon.Alors Eliza écrit un pamphlet pour dénoncer le sexisme dont elle s’estime victime… et les choses s’emballent d’une façon inattendue !

Auteure : Michelle Quach est une graphiste et écrivaine vivant à Los Angeles. Elle est sino-vietnamienne-étasunienne et diplômée de l’Université Harvard, où elle a étudié l’histoire et la littérature.

Mon avis : (lu en décembre 2022)
Eliza est une adolescente intelligente et très sérieuse qui espère depuis des années accéder au poste de rédactrice en chef du journal du lycée. Elle est la plus expérimentée et la plus qualifiée pour le job, mais c’est après un vote que sera désigné le lauréat.
Eliza pensait être la seule candidate, mais voilà qu’au dernier moment Len DiMartile, sportif blessé qui a seulement rejoint le journal depuis moins d’un an, a décidé d’être également candidat. Eliza est très compétente mais l’attitude de Len est plus cool et c’est finalement lui qui est élu pour être le futur rédacteur en chef.
Se sentant victime d’une injustice, Eliza écrit à chaud un article féministe et cinglant pour dénoncer le sexisme de cette nomination. Un pamphlet qui n’est pas destiné à être publié, mais qui permet à Eliza de vider son sac…
Mais le lendemain, l’article est en ligne et malgré elle Eliza se retrouve à la tête d’un mouvement qui dénonce « le patriarcat bien présent » dans le lycée.
Ce premier roman de l’Américaine Michelle Quach, est bien plus profond qu’on pourrait le penser. Il invite le lecteur à se poser des questions autour du féminisme, mais aussi autour de la diversité ethnique et culturelle des États-Unis. Eliza, tout comme son auteure, est sino-vietnamo-américaine.
Cette lecture m’a également permis de découvrir le bubble tea… boisson dont je n’avais jamais entendu parler !

Merci Masse Critique Babelio et Gallimard pour cette belle découverte

Extrait : (début du livre)
Je partage une chambre avec ma grande sœur, Kim, ce qui ne serait pas un problème si elle n’avait pas la fâcheuse habitude de grimacer chaque fois que je passe la porte.
– Tu comptes sortir comme ça ? me demande-t-elle en pointant sa brosse à mascara vers moi avec une incrédulité aussi épaisse que son fond de teint.
– Ça ira très bien, dis-je en relevant mes manches, qui retombent aussitôt. Ne t’en fais pas pour moi.
Pour être honnête, j’avoue que mon gilet en polyester trop grand, du même gris que le bitume, n’avantagerait personne. Mais je m’en fiche. Je m’habille comme ça presque tous les jours. J’ai lu quelque part que des tas de gens haut placés ont une espèce d’uniforme qui leur permet d’économiser leur énergie mentale pour les choses importantes, et j’ai décidé de faire pareil. Kim trouve que c’est une horrible façon de vivre.
– Je croyais qu’aujourd’hui était un grand jour pour toi.
Je me laisse tomber sur mon lit avec un livre, un roman d’Eileen Chang que j’ai emprunté au hasard à la bibliothèque. J’aime bien, parce que l’héroïne est une fille chinoise maligne et pas commode du tout. Le monde a besoin de plus de gens comme elle. Bien sûr, ce n’est que mon avis.
– Alors ? insiste Kim après que j’ai tourné une page.
Je mords dans mon sachima cantonais à la fois sucré et collant, un peu comme des Rice Krispies mais sans les Chamallows. Puis, parce que l’impatience de Kim fait pratiquement de la buée à la surface de mon silence, je bois une longue gorgée de thé et tourne une autre page.
– Si, c’est un grand jour.
Aujourd’hui, l’équipe du Clairon de Willoughby, le journal de mon lycée, doit choisir son prochain rédacteur en chef. C’est un rituel sacré qui a toujours lieu au printemps et, cette année, comme je suis en première, je peux enfin être candidate.
– Donc, tu devrais te rendre présentable, affirme Kim en redessinant ses sourcils en forme de deux épaisses barres horizontales, dans le style des héroïnes de séries dramatiques coréennes. Tu ne veux pas que les gens votent pour toi ?Je n’ai jamais été du genre à enjoliver les apparences – la mienne y compris. En journalisme comme dans la vie, la seule chose qui compte, ce sont les faits purs et durs.

 

Le Petit Frère – JeanLouis Tripp

LePetitFrere Casterman – mai 2022 – 344 pages

Quatrième de couverture :
Un soir d’août 1976. JeanLouis a 18 ans. C’est le temps des vacances en famille, des grandes chaleurs et de l’insouciance… Mais un événement brutal va tout interrompre : Gilles, le frère de JeanLouis, est fauché par une voiture. Transporté à l’hôpital, le garçon succombe à ses blessures quelques heures plus tard. Pour JeanLouis, hanté par la culpabilité, un difficile parcours de deuil commence… 45 ans plus tard, l’auteur choisit de revenir sur cet épisode et de retraverser chaque moment du drame. Avec franchise et sensibilité, il sonde sa mémoire et celle de ses proches pour raconter les suites immédiates et plus lointaines de l’accident, luttant pour dessiner la perte tragique d’un petit frère de 11 ans qui continue d’exister dans l’histoire familiale…

Auteur : Né en 1958, JeanLouis Tripp publie ses premières histoires courtes à la fin des années 1970, avant de bifurquer vers la peinture, la sculpture et l’enseignement. En 2006, il publie avec Régis Loisel la série à succès Magasin Général, puis en 2017 et 2020 les deux volumes d’Extases, un récit autobiographique sincère et intime.

Mon avis : (lu en juillet 2022)
Une bande dessinée poignante sur un drame familiale vécu par l’auteur.
Le 5 août 1976, JeanLouis et sa famille étaient en vacances itinérantes en roulottes en Bretagne. Lors d’un déplacement, Gilles, le petit frère de 11 ans, souhaitait rejoindre sa mère qui faisait du vélo derrière la calèche. Alors qu’il venait de descendre sur le marchepied, il est percuté par un chauffard arrivant à vive allure. L’accident est violent, le chauffeur fuit, laissant le corps inanimé de Gilles se vider de son sang sur la route.
Quarante-cinq ans après les faits, JeanLouis Tripp retrace pas à pas les événements de ce jour funeste : l’avant et l’après accident.
Il y a la main de Gilles qu’il lâche, le bruit du choc, la fuite du chauffard, le sang sur le bitume, l’ambulance, l’hôpital, les gendarmes, l’annonce brutale de la mort de Gilles…  Puis il y aura l’attente de l’arrivée des proches, la veillée funèbre, les condoléances, l’enterrement. Puis le deuil trop difficile à faire, l’enquête, le procès, mais aussi le souvenir, la difficulté de continuer à vivre après la perte… La douleur indicible, la culpabilité, le jeune âge du petit frère, cet évènement a bouleversé à jamais toute la famille… JeanLouis Tripp nous narre également comment chaque membre de sa famille a réagit depuis le décès de Gilles et jusqu’à aujourd’hui.
Difficile de ne pas être bouleversé par cette lecture et ce dessin si réaliste, précis et pudique, qui nous renvoie vers nos proches et des situations dramatiques déjà vécues…
Un récit universel haletant et émouvant.

Extrait : (début de la BD)

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Déjà lu du même auteur :

le_magasin_g_n_ral_Marie le_magasin_g_n_ral_Serge le_magasin_g_n_ral_les_hommes le_magasin_g_n_ral_confession Magasin Générale tomes 1 à 4
magasin_general5 tome 5 : Montréal magasin_general_6 tome 6 : Ernest Latulippe

magasin_g_n_ral_7 tome 7 : Charleston magasin_g_n_ral tome 8 : Les femmes

100084704 tome 9 : Notre-Dame-des-Lacs

Petit bac 2022
(6) Famille

Carnets de Campagne – Mathieu Sapin, Morgan Navarro, de Monfreid Dorothée, Louison, Lara

81J6MuRHnOL Dargaud / Seuil – mai 2022 – 240 pages

Quatrième de couverture :
« Carnets de campagne » est un récit à plusieurs voix réunissant six autrices et auteurs de bandes dessinées qui vont chacun suivre de l’intérieur la campagne des principaux candidats à la présidentielle de 2022. Piloté par Mathieu Sapin, le projet réunit les contributeurs suivants : Kokopello, Morgan Navarro, Dorothée de Monfreid, Louison et Lara. Chacun réalisera ses planches au gré de l’actualité et en temps réel pour raconter les coulisses de la campagne.

Auteur(e)s : Mathieu Sapin est un auteur-dessinateur de bande dessinée. Il a suivi l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, section illustration en 1992. De 1996 à 1998, il illustre 8 mensuels jeunesse « Je Bouquine », et travaille également au musée de la BD d’Angoulême. Il est l’auteur de Supermurgeman. Il sera nominé à Angoulême et pour le prix René Goscinny. En 2000, il contribuera à l’anthologie Comix 2000 et publiera L’Oreille Gauche. Illustrateur pour la jeunesse, il travaille pour Bayard, Nathan, Bréal. En 2012, il publie Campagne présidentielle, dans laquelle il raconte la campagne de François Hollande à la suite de son investiture aux primaires socialistes. Un an après l’élection, Mathieu Sapin obtient une accréditation à l’Élysée pour dessiner les coulisses du palais présidentiel. De juillet 2013 à juillet 2014, il passe donc régulièrement dans les services de l’Élysée pour l’album Le Château. Ce livre se termine sur quelques pages en épilogue suite aux attentats de janvier 2015.
En 2017, il publie l’album « Gérard, cinq années dans les pattes de Depardieu ».
Il est fait Chevalier des arts et des lettres en 2016. Mathieu Sapin est également le réalisateur d’une comédie long métrage sur le milieu de la politique, « Le Poulain » (2018). Avec « Comédie Française, voyage dans l’antichambre du pouvoir » (2020), Mathieu Sapin interroge les liens entre l’Art et le Pouvoir avec la finesse et l’autodérision qui font sa patte.

Né le 2 décembre 1991, Kokopello entreprend des études de cinéma à l’université Paris VIII avant d’entrer comme éditeur vidéo chez Lobster films, une société de restauration de films anciens. Éditeur de films le jour, il devient dessinateur politique de nuit. Durant la campagne présidentielle, il se fait passer pour un militant lambda et parvient à infiltrer les cinq principales équipes de campagne. Pendant plusieurs mois, il croque la course à l’Élysée vue du côté des militants et dessine pour la presse. La campagne terminée, Kokopello se lance un nouveau défi : infiltrer l’Assemblée nationale. Il se rend aux séances publiques le soir et caricature les députés. Son travail est remarqué par quelques élus et après de nombreuses semaines sur les bancs de l’hémicycle, il obtient un badge qui lui permet de circuler librement dans le palais Bourbon. Une nouvelle aventure est née.

Morgan Navarro est né à Grenoble en 1975. Il passe une enfance heureuse au Sénégal, en Côte d’Ivoire et… en Bretagne. Il à toujours voulu faire: de la bande-dessinée. En 1999, la revue ‘Ferraille’ accueille sa première publication, et en 2001 sort « Flipper le flippé », son premier « Comics ». En 2015, il publie « Les Voyages de Teddy Beat », suite de « Teddy Beat » (2011), un album qui a reçu le prix de l’audace lors du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême en 2012. Morgan Navarro écrit également dialogues et scénarios pour la télé et le cinéma. Il participe notamment à l’écriture de Ma vie de Courgette, de Claude Barras, film d’animation primé aux César. Il tient aussi un blog hébergé sur le site du ‘Monde’, « Ma vie de réac ». Une adaptation en album est publiée 2016 et le tome 2 sort en 2017. En 2020, il publie avec Jacky Schwartzmann, « Stop Work », où il propose un découpage précis et nerveux, et si son personnage tout en rondeur évoque Lino Ventura, sa mise en scène est digne d’un bon Audiard. La collaboration Schwartzmann-Navarro fait des étincelles.

Dorothée de Monfreid, née en 1973, vit et travaille à Paris. Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, aussi à l’aise avec les mots qu’avec le dessin, elle est autrice de plus d’une cinquantaine d’albums. Ses ouvrages sont publiés en France et traduits dans de nombreuses langues. C’est à l’école des loisirs, en 2012, qu’elle crée « Les Toutous », une célèbre série de livres destinés aux jeunes enfants. La série, qui met en scène une bande de chiens, compte 14 albums à ce jour. Le premier tome de son nouveau projet jeunesse, « Mari Moto », entre roman et bande dessinée, paraît en avril 2021. Le tome 2 paraîtra dans quelques mois. Elle est également autrice de bandes dessinées pour adultes avec « Les Choses de l’amour » (2020), et « Ada & Rosie, mauvais esprit de famille » (2019) adapté d’un blog présenté sur le site du journal Libération (2017-2019). Son implication dans la bande dessinée l’a amenée à présider le Grand Jury Jeunesse du festival d’Angoulême en 2020. Cette fantaisiste, qui possède un grand sens du burlesque, pose à travers ses dessins au trait alerte un regard aiguisé et joyeux sur la vie. Site personnel http://www.dorotheedemonfreid.fr / Instagram @dorotheedemonfreid

Louison est autrice de bandes dessinées, dessinatrice et romancière. Elle est née à Paris en 1985 et a été formée à l’Atelier de Sèvres. Après des débuts à l’hebdomadaire « Marianne », entre 2009 et 2015, elle a collaboré avec différents titres de presse politique et féminine. Depuis 2017, elle a signé trois albums de bande dessinée chez Marabulles, dont « Cher François » qui raconte de l’intérieur la dernière année de mandat du président Hollande. En janvier 2020, elle a publié son premier roman, « Le Chemin des amoureux ». Quand elle ne dessine pas ou n’écrit pas aux terrasses des cafés de son quartier, son bouledogue aux pieds, Louison crée des bijoux inspirés des grands tableaux de l’art moderne.

Lara est né en 1972, il vit et travaille dans les Alpes.Publications en bande dessinée depuis 2005, aux éditions Les Taupes, L’Association, Les Requins Marteaux, Les Arènes. Il dessine dans Le Canard Enchaîné depuis 2014, et a suivi la campagne présidentielle 2017 en ligne pour L’Obs.

Mon avis : (lu en juillet 2022)
Six auteurs de bande dessinée avec Mathieu Sapin, Kokopello, Dorothée de Monfreid, Lara, Louison et Morgan Navarro se sont invités dans les coulisses de l’élection présidentielle d’avril 2022 en suivant au plus près une dizaine de candidats pendant leurs campagnes. Ils nous racontent cette histoire collective.
Une expérience inédite, pour les auteurs comme pour les lecteurs : une immersion totale dans la campagne présidentielle, sur les pas d’une dizaine de candidats !
C’est amusant à lire plusieurs mois après, de découvrir les coulisses de ce grand rendez-vous politique et de voir les évènements dont on se souvient et ceux que l’on a oublié…

Extrait : (début de la BD)

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Petit bac 2022
(6) Objet

Le Café du temps retrouvé – Toshikazu Kawaguchi

71rpApjScHL Albin Michel – novembre 2022 – 244 pages

traduit du japonais par Mathilde Tamae-Boubon

Titre original : KONO USO GA BARENAI UCHI NI, 2022

Quatrième de couverture :
La légende raconte qu’un petit café tokyoïte propose une expérience unique à ses clients : voyager dans le passé… le temps d’une tasse de café.
Gôtarô voudrait revoir un ami décédé il y a plus de vingt ans; Yukio, dire à sa mère combien il s’en veut de n’avoir été plus près d’elle ; Katsuki, retrouver la jeune fille qu’il regrette de n’avoir épousé; Kiyoshi, un vieil enquêteur, offrir sa à femme le plus précieux des cadeaux…
Se réconcilieront-ils avec leur passé ?

Auteur : Toshikazu Kawaguchi est né à Osaka en 1971. Il est dramaturge et a produit et dirigé le groupe théâtral Sonic Snail. Tant que le café est encore chaud est l’adaptation d’une pièce de sa société 1110 Productions, qui a remporté le grand prix du 10e Festival dramatique de Suginami. Il s’est vendu à 1 million d’exemplaires au Japon et est devenu un bestseller international.

Mon avis : (lu en novembre 2022)
Ce livre est la suite du livre du même auteur « Tant que le café est encore chaud », que je n’ai pas lu.
Si nous pouvions revoir un proche, que lui dirions-nous ? Voilà une expérience unique que propose le café Funiculi Funicula de Tokyo à ses clients : voyager dans le passé ou le futur… le temps d’une tasse de café. Mais sous certaines conditions : cette personne soit déjà venue dans l’établissement, vous devez revenir dans le présent, avant que le café ne refroidisse, il est impossible de changer le présent. Pour ce tome 2,  le principe est le même, avec quatre nouvelles personnes :
Gôtarô voudrait revoir son meilleur ami décédé il y a plus de vingt ans. Il pense l’avoir trahi en mentant à la fille de ce dernier. Il veut rétablir la vérité et demander pardon à son ami.
Yukio, n’a pas pu se rendre aux funérailles de sa mère Kinuyo et souhaite la voir une dernière fois pour lui dire combien il s’en veut de n’avoir été plus présent auprès d’elle.
Katsuki veut retrouver la jeune fille qu’il regrette de n’avoir pas épousé et souhaite savoir si elle sera heureuse.
Kiyoshi, un vieil enquêteur, veut offrir à sa femme un cadeau et lui dire une chose qu’il n’a jamais pu réaliser avant.
Je ne suis pas très bon public pour ce genre de science-fiction mais les différentes histoires sont assez bien ficelées.
La lecture de ce roman n’a pas été aussi captivante je l’espérais, mais plutôt agréable. L’écriture manque de rythme, il y a des répétitions et les aller-retour entre présent et passé ou futur ne sont pas toujours clairs. J’ai également eu du mal à m’y retrouver entre les nombreux personnages et leurs noms japonais que j’avais du mal à retenir.
Une histoire tendre, pleine d’espoir et de poésie qui interroge nos émotions et nous rappelle que la vie est éphémère, qu’il faut vivre pleinement le moment présent et apprécier ces moments passés avec ceux que l’on aime.

Extrait : (début du livre)
Vingt-deux années durant, Gôtarô Chiba avait menti à sa fille.

« Le plus difficile, dans la vie, est de vivre sans mentir », disait Dostoïevski. Les gens ont toutes sortes de raisons de mentir. Certains le font pour se mettre en valeur, d’autres pour tromper leur monde. Si le mensonge peut parfois blesser, il arrive également qu’il sauve des vies. Dans la plupart des cas, cependant, les menteurs regrettent d’y avoir eu recours.
Gôtarô n’échappait pas à la règle, lui qui venait de passer les trente dernières minutes à faire les cent pas devant la porte d’un café où l’on pouvait remonter le temps en répétant dans sa barbe : « Je n’avais pas eu l’intention de mentir. »

Le café en question se trouvait à quelques minutes à pied de la gare de Jinbôchô, dans une étroite ruelle perdue entre des immeubles de bureaux. Seule une pancarte indiquait sa présence : Funiculi Funicula.
Sans cette enseigne, personne n’aurait pu se douter qu’il y avait un café à cet endroit, car l’établissement se situait au sous-sol.
Gôtarô descendit les marches menant à la porte ouvragée devant laquelle il s’arrêta, marmonnant encore quelques mots avant de secouer la tête et de faire demi-tour, puis de se figer de nouveau au milieu de l’escalier, l’air songeur. Il fit plusieurs fois l’aller-retour ainsi, sans pouvoir se décider.
– Pourquoi ne pas poursuivre votre réflexion à l’intérieur ?
À ces mots, il se retourna en sursaut. Une femme menue se tenait devant lui, vêtue d’une chemise blanche, d’un gilet noir et d’un tablier de sommelier. Une employée du café, comprit aussitôt Gôtarô.
– Eh bien…
Alors qu’il cherchait ses mots, l’inconnue le dépassa pour descendre rapidement l’escalier.

Ding-dong.

Petit bac 2022
(7) Couleur

Bientôt Challenge Voisins Voisines 2023 (inscription)

Déjà le mois de décembre, le Challenge Voisins Voisines 2022 est sur sa fin…

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 Il est temps d’annoncer le Challenge Voisins Voisines 2023 pour l’année prochaine !

Le but : Lire des romans européens (hors France), de découvrir la littérature contemporaine de nos « voisins et voisines ».

Voici une liste des pays d’Europe (cf. Wikipedia) moins la France :

Albanie, Allemagne, Andorre, Arménie, Autriche, Azerbaïdjan, Belgique, Biélorussie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, Géorgie, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Kazakhstan, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Macédoine, Malte, Moldavie, Monaco, Monténégro, Norvège, Pays-Bas,Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Saint-Marin, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, Turquie, Ukraine et Vatican.

Je rappelle les règles pour ce challenge créé par Kathel (Lettres Exprès) et poursuivi par Anne (Des mots et des notes) :

– Nous lisons bien des romans, jeunesse ou adultes ou polars… et rien que des romans.

– Nous considérons que la littérature contemporaine implique des livres publiés à partir de 1960. L’auteur peut être décédé ou non.

– Seuls les traductions participent au challenge, le but étant de mettre ces romans européens à la portée de tous, tout le monde ne peut pas lire en V.O. et il existe d’autres challenges qui permettent de lire en V.O.

Un billet récapitulatif 2023, sur lequel vous pourrez déposer les liens vers vos billets, sera mis en ligne dès le 1er janvier,

mais vous pouvez déjà vous inscrire ici, dans les commentaires !

Participants pour 2023 :

Cath-alogue livresque, Hylyirio, lesvapeursdelest, Manika, Michel Quedeverbes, Passage à l’Est!, PatiVore, Sharon, Aproposdelivres

et… le logo mis à jour

voisinsvoisines2023

Attention : C’est la 10ème et dernière année que j’animerai ce Challenge Voisins Voisines…
Depuis 2022, je suis moins présente sur mon blog et je prolonge le Challenge Voisins Voisines encore en 2023 pour terminer sur un compte rond… Je suis toujours attachée à découvrir des lectures européennes, mais à mon rythme…
Si l’une ou l’autre d’entre vous se propose de poursuivre en 2024…
en reprenant la suite, libre à elle ou lui…