Lu en partenariat avec Folio
Folio – mai 2022 – 192 pages
Gallimard – avril 2021 – 160 pages
Quatrième de couverture :
« On ne perçoit pas consciemment comment certaines personnes vous manquent avant de les connaître, on devine juste, une fois qu’on les a rencontrées, qu’on ne pourra plus jamais vivre sans elles. »
À la mort de sa mère, Paloma hérite d’une maison abandonnée et chargée de secrets, au pied des Cévennes. D’abord décidée à s’en débarrasser, elle choisit sur un coup de tête de s’y installer et de la restaurer. C’est ainsi qu’elle rencontre Jacques, un charpentier de la région. Son attachement naissant pour lui réveille chez Paloma, qui n’attendait plus rien de l’existence, bien des fragilités et des espoirs.
Auteure : Bénédicte Belpois vit à Besançon où elle exerce la profession de sage-femme. Elle a passé son enfance en Algérie. C’est lors d’un long séjour en Espagne qu’elle a commencé à écrire son premier roman, Suiza (2019), récompensé par le prix Marcel Aymé et le prix des lecteurs de la Ville de Brive.
Mon avis : (lu en mai 2022)
Paloma a toujours eu une relation difficile avec sa mère et depuis longtemps avait coupé les ponts avec elle, ne l’appelant plus que Camille. Lorsque Françoise, sa sœur, lui annonce « Maman est morte. », Paloma ne ressent rien. Pourtant, elle accepte de venir aux obsèques à Sète. A l’ouverture du testament chez le notaire, Paloma découvre qu’elle hérite d’une maison abandonnée dans les Cévennes et d’un cahier à lire là-bas pour avoir les réponses à ses questions… Dans un premier temps, Paloma est bien décidée à vendre cette maison, mais par curiosité, elle décide d’aller la voir avant de remonter sur Paris.
Paloma est d’abord subjuguée par les lieux, la vue dégagée sur les montagnes, le ciel, la lumière éblouissante de la fin d’automne et le silence apaisant de la nature… Mais c’est un petit calendrier, accroché au-dessus de l’évier de la cuisine qui décide définitivement Paloma de garder la maison, de la remettre en état et de s’y installer. Infirmière, elle trouve facilement du travail dans ce village isolé et va nouer des liens avec Rose, sa voisine, avec Philippe le médecin et rencontrer Jacques, un artisan de la région. Le cahier va révéler un secret de famille à Paloma et au lecteur…
Un roman sincère, apaisant et plein de douceur, avec des personnages simples et attachants sans oublier la présence de la nature et des Cévennes que j’ai très envie d’aller découvrir.
Merci aux éditions Folio pour cette jolie escapade.
Extrait : (début du livre)
Françoise m’a appelée, je ne me souvenais plus qu’elle avait mon numéro. Elle a dit simplement : « Maman est morte. » Elle voulait que je vienne, au moins ça. Elle s’occupait de tout, mais il y avait le notaire, je ne pouvais pas y échapper. J’ai raccroché. Je me suis répété : « Camille est morte » plusieurs fois. Cela ne changeait rien, ça ne me faisait pas mal comme cela aurait dû. Elle était morte depuis longtemps pour moi.
J’ai réveillé Pimpon, je me suis assise sur le bord de son lit et j’ai annoncé abruptement comme Françoise : « Camille est morte », sans même lui dire bonjour. Elle m’a pris la main, encore à moitié endormie et m’a juste demandé : « Qu’est-ce que tu vas faire ? »
Je ne savais pas vraiment. Il fallait que j’y aille, bien sûr, pas moyen de déroger. Je devais prendre quelques jours de congé et descendre m’occuper de tout ça, nous le savions toutes les deux.
« Je ne peux pas venir, maman, mes partiels commencent demain.
— Ça ira, ne t’inquiète pas, chérie. »
J’ai appelé ma surveillante. Pour une fois, elle a été compréhensive, le décès d’une mère tout de même, c’était un motif sérieux d’absence, pas une gastro-entérite. En reposant le combiné je me suis demandé qui allait s’y coller à ma place : le service était plein et nous étions en sous-effectif chronique.
(4) Prénom