Masse Critique
Rue de l’échiquier – avril 2021 – 200 pages
Quatrième de couverture :
– J’aimerais bien que tu me racontes ton histoire, pourquoi t’es devenu agriculture et tout ça… !
– Oh là là… mais c’est l’agriculture ton sujet, pas moi !
– Oui… enfin, c’est un peu les deux !
Auteur : Marine de Francqueville est une jeune illustratrice fraîchement diplômée de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs (EnsAD), section cinéma d’animation. Elle réalise des courts-métrages, des clips, des scénographies, des sculptures en argile ou en céramique, et prépare un festival artistique dans le village de son enfance, Trigny. Celle qui nous colle aux bottes est sa première bande dessinée publiée.
Mon avis : (lu en janvier 2022)
Une bande dessinée très documentée et très instructive sur l’agriculture d’aujourd’hui.
Marine est étudiante aux Arts Déco à Paris, son père est agriculteur dans la Marne. Pour son mémoire de fin d’études, elle décide de parler de l’agriculture et de l’environnement. Ainsi commence un dialogue entre le père et la fille. Elle a des convictions écologiques, elle vit maintenant à Paris, donc à la ville… Son père défend l’agriculture conventionnelle même s’il en connaît les défauts… Les échanges sont riches, parfois passionnés mais toujours affectueux… Marine et son père s’interrogent mutuellement, ils restent ouverts aux arguments de l’un et de l’autre, ils font progresser leur réflexion. Ce débat très actuel met en lumière les enjeux décisifs de l’agriculture de demain.
Au cours de son enquête, Marine rencontre de nombreux agriculteurs ayant des manières différentes de produire. Les mentalités changent avec la nouvelle génération. Il est question de bio, d’agroforesterie, d’ogm… Avec elle, le lecteur découvre l’évolution de l’agriculture depuis ses origines et surtout depuis l’après Seconde Guerre Mondiale avec le remembrement du territoire, le productivisme… Les contraintes imposés aux agriculteurs pour voir toujours plus gros et les conséquences sur l’environnement.
Comme le montre la couverture, « Celle qui nous colle aux bottes » est aussi bien la boue que Marine !
Avec un dessin noir et blanc assez simple, cette bande dessinée, très complète sur le fond, nous fait nous interroger sur le futur de notre planète.
Extrait :
(1) Objet