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Qu’est-ce que j’ai mis en ligne ces dernières semaines ?

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Olive Kitteridge – Elizabeth Strout
Le Chœur des femmes – Aude Mermilliod

Qu’est-ce que je lis en ce moment ?

La 13ème maison des Bradley – Amber Lee Dodd (Masse Critique Babelio)
Le jardin de Rose – Hervé Duphot

Que lirai-je les semaines prochaines ?

Le cerf-volant – Laetitia Colombani
Dans la gueule du loup – Anne Nivat, Jean-Marc Thevenet, Horne (BD)
Les cahiers d’Esther, Histoires de mes 15 ans – Riad Sattouf



Bonnes lectures, protégez vous et évadez-vous en lisant !

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Le Chœur des femmes – Aude Mermilliod

81UnGM3A4ML Lombard – avril 2021 – 240 pages

Quatrième de couverture :
Jean, major de promo et interne à l’hôpital, doit faire un stage en soins gynécologiques aux côtés du docteur Karma. Mais elle veut faire de la chirurgie, et non écouter des femmes parler d’elles-mêmes et de leur corps ! Elle se désespère de passer son temps auprès de ce médecin qui privilégie l’écoute à la technique. Contraception, maternité, violences conjugales, avortements… de consultations en témoignages, Jean pourrait bien pourtant changer sa vision de la médecine. Une adaptation sensible et puissante du roman culte de Martin Winckler.

Auteur : Aude Mermilliod ne peut pas rester en place ! Originaire de Lyon, cette véritable autodidacte quitte sa ville d’origine après le lycée pour poursuivre des études aux Beaux-Arts de Toulouse. Vivant à côté d’une librairie/galerie, elle découvre le 9ème Art en se plongeant dans une incommensurable quantité d’albums divers et variés et en faisant des rencontres de toutes sortes. Elle participe alors à « Bagarre « et à deux numéros de « Jukebox », ouvrages collectifs. La vie l’emmène ensuite vers Bruxelles, où elle affine son dessin et ses techniques narratives. En 2014, elle passe une année à Montréal dans un atelier où sont présentes les maisons d’éditions indépendantes québécoises Pow Pow et La Mauvaise Tête. Cela lui permet de travailler sur son projet « Les Reflets changeants », avec lequel elle gagne le Prix Raymond Leblanc de la jeune création en 2015. S’en suit « Il fallait que je vous le dise » pour Casterman. Elle revient aux Éditions du Lombard avec « Le Chœur des femmes », l’adaptation du roman éponyme de Martin Winckler. 

Mon avis : (lu en mai 2021)
Cette BD est l’adaptation du formidable livre « Le Chœur des femmes » de Martin Winckler que j’ai lu en 2009. Un  bouleversant roman sur le soin gynécologique et sur les questions liées au corps et à l’intimité des femmes.
Jean Atwood, major de promo, qui se destine à la chirurgie doit pourtant passer les six derniers mois de son internat en soins gynécologiques avec Franz Karma, un médecin dont la réputation n’est pas fameuse au sein des étudiants de médecine… C’est donc sans enthousiasme que Jean va devoir écouter « des bonnes femmes se plaindre à propos de leur pilule ». Après une journée d’observation, son avis est implacable : ce médecin est fou, ses consultations traînent en longueur et il n’ausculte pas toujours ses patientes…
Rien à voir avec ce que Jean a appris depuis le début de ses études… Entre Jean et Franz Karma, deux visions de la médecine s’opposent : d’un côté la science et la technique et de l’autre l’humain et revenir à la source du sens de soigner, « s’occuper avec attention de, avoir soin de ».
L’histoire est racontée à la première personne par Jean, entrecoupé de pleines pages consacrées à des patientes, composées chaque fois d’un portrait de la femme et de son témoignage. Lors de ce stage avec Franz Karma, Jean va apprendre à écouter les femmes qui viennent se confier sur le plus intime d’elles-même et découvrir les qualités et les ressources insoupçonnées qui lui sont propres. Avec cette expérience, Jean va découvrir également des secrets entourant sa naissance…
Le dessin d’Aude Mermilliod est touchant, émouvant,  à la hauteur du roman et cette lecture m’a vraiment donnée envie de relire le livre de Martin Winckler.
En complément de la BD, les éditions Le Lombard met gratuitement à disposition un Guide illustré sur leur santé intime.

Extrait : (début de la BD)

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Petit Bac 2021
(6) Être humain

Olive Kitteridge – Elizabeth Strout

Olive-Kitteridge 71lfdrHxd2L Livre de Poche – février 2012 – 408 pages

Prix Pulitzer 2009

traduit de l’américain par Pierre Brévignon

Titre original : Olive Kitteridge, 2008

Quatrième de couverture :
Olive est l’épouse du pharmacien de Crosby, une petite ville côtière du Maine. Elle a un fils, Christopher, qu’elle étouffe. Et c’est aussi un professeur de mathématiques brutal et tyrannique, capable, pourtant, d’élans de bonté. Personnalité hors normes, a priori peu aimable, mais ô combien attachante, Olive traverse cette fresque polyphonique où les destins des habitants de Crosby – héros ordinaires – s’entremêlent sur une période de trente ans. Salué outre-Atlantique pour la virtuosité de sa construction et la finesse de son ton, Olive Kitteridge s’inscrit dans la lignée de romans comme Le cœur est un chasseur solitaire, de Carson McCullers, ou Les Corrections, de Jonathan Franzen.

Auteure : Elizabeth Strout est née en 1956 à Portland, dans le Maine. Après des études de droit, elle s’installe à New York et publie des nouvelles dans différentes revues littéraires. Elle met sept ans à rédiger son premier roman, Amy et Isabelle (2000). En 2009, elle reçoit le prix Pulitzer pour Olive Kitteridge, publié dans 26 pays. 

Mon avis : (lu en juin 2021)
Ce livre m’avait déjà fait de l’œil depuis sa parution et je n’avais jamais eu l’occasion de le lire… Mais ces dernières semaines où j’ai eu l’occasion de voir la série télévisée adaptée du livre avec l’excellente Frances McDormand dans le rôle d’Olive Kitteridge. Je n’ai donc pas résisté à enfin découvrir le roman. 
Ce roman est construite sous forme de tranches de vie de Crosby, une petite ville côtière du Maine avec en fil rouge Olive Kitteridge. Dans certains chapitres, elle est très présente et dans d’autres elle est juste évoquée.
Olive est professeur de mathématiques, mariée à Henry, le pharmacien et ensemble ils ont un fils Christopher. Olive est une héroïne atypique, avec un physique peu avenant, brute de décoffrage, bougon, cassante, elle n’a pas peur de dire ce qu’elle pense… Et pourtant, au fil des différentes nouvelles, le lecteur découvre ses failles, car sous son caractère entier se cache une grande sensibilité et beaucoup d’humanité et j’ai trouvé Olive plus attachante que pénible…
J’ai beaucoup aimé la série et le roman qui m’ont fait passer par de multiples émotions : l’agacement, les sourires, le cœur serré, le rire et même quelques larmes…

Extrait : (début du livre)
Pendant plusieurs années, Henry Kitteridge travailla comme pharmacien dans la ville voisine, parcourant chaque matin les routes enneigées, ou les routes balayées par la pluie, ou les routes estivales, quand les nouvelles pousses de fraises sauvages surgissaient dans les ronces avant l’embranchement menant à la pharmacie. Aujourd’hui, il est à la retraite mais il se réveille toujours de bonne heure et se rappelle comme il aimait les matins, quand le monde entier semblait lui révéler, à lui seul, son secret. Les roues de la voiture vibraient doucement sous ses pieds, la lumière filtrait à travers les brumes de l’aube, sur sa droite apparaissaient brièvement la baie puis les pins hauts et sveltes. Il roulait presque toujours vitres baissées car il adorait l’odeur des pins, l’air chargé de sel et, l’hiver, l’odeur du froid.

La pharmacie était un petit bâtiment d’un étage accolé à un autre édifice abritant une quincaillerie et une épicerie. Chaque matin, Henry se garait près des grandes poubelles métalliques puis entrait dans la pharmacie par la porte de derrière et allumait les lumières, réglait le chauffage ou, si c’était l’été, actionnait les ventilateurs. Il ouvrait le coffre-fort, plaçait l’argent dans le tiroir-caisse, déverrouillait la porte d’entrée, se lavait les mains, enfilait sa blouse blanche de laborantin. C’était un rituel agréable, comme si la vieille boutique – avec ses étagères garnies de dentifrices, de vitamines, de produits de beauté, de soins pour les cheveux et même d’aiguilles à coudre, de cartes de vœux, de bouillottes en caoutchouc rouge et de poires à lavement – était un être vivant, robuste et en bonne santé. Alors, tandis qu’Henry allait et venait dans le refuge paisible de sa pharmacie, les tracasseries qui avaient pu se produire chez lui, l’état de malaise où le laissait parfois sa femme quand elle quittait leur lit pour errer dans la maison aux heures sombres de la nuit, tout cela refluait comme les vagues le long du rivage. Posté au fond du magasin, près des tiroirs et des rangées de pilules, il se sentait heureux lorsque le téléphone se mettait à sonner, heureux lorsque Mme Merriman venait chercher son médicament contre l’hypertension ou lorsque le vieux Cliff Mott passait prendre sa digitaline, heureux en préparant le Valium pour Rachel Jones dont le mari s’était enfui la nuit où leur bébé était né. Henry avait un don pour écouter les autres et, à plusieurs reprises chaque semaine, on pouvait l’entendre dire : « Eh bien, vous m’en voyez désolé » ou : « Tss, tss, si ce n’est pas malheureux. »

Petit Bac 2021
(4) Couleur

 

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C’est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé maintenant par Camille

Qu’est-ce que j’ai mis en ligne ces dernières semaines ?

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Anaïs Nin : Sur la mer des mensonges – Léonie Bischoff
Malamute – Jean-Paul Didierlaurent

Qu’est-ce que je lis en ce moment ?

Le Chœur des femmes – Aude Mermilliod (BD)
Olive Kitteridge – Katherine Strout

Que lirai-je les semaines prochaines ?

Le cerf-volant – Laetitia Colombani
Dans la gueule du loup – Anne Nivat, Jean-Marc Thevenet, Horne (BD)
La 13ème maison des Bradley – Amber Lee Dodd (Masse Critique Babelio)


Bonnes lectures, protégez vous et évadez-vous en lisant !

Malamute – Jean-Paul Didierlaurent

Lu en partenariat avec Masse Critique Babelio

 Au Diable Vauvert – mars 2021 – 368 pages

Quatrième de couverture :
Le vieux Germain vit seul dans une ferme au cœur des Vosges. Sa fille lui impose de passer l’hiver avec Basile, lointain neveu qui vient faire sa saison de conducteur d’engin de damage dans la station voisine. Une jeune femme froide et distante qui conduit les engins des neiges mieux que tous ses collègues masculins, habite la ferme voisine, où ses parents élevaient une meute de chiens de traîneaux quarante ans auparavant. Mais bientôt, le village est isolé par une terrible tempête de neige qui, de jours en semaines puis en mois, semble ne pas vouloir s’achever. Alors l’ombre des Malamutes ressurgit dans la petite communauté coupée du monde… JPDL revient avec un grand roman situé dans un village de montagne au cœur d’une forêt omniprésente qui réunit tous les éléments du succès du Liseur du 6h27 : tendresse et humour, réalisme magique et incroyable inventivité, personnages hauts en couleur et machines broyeuses, jeunesse et relations intergénérationnelles, noirceur et rédemption…. Dépeignant la nature et des gens d’aujourd’hui dans une maîtrise narrative impeccable, Malamute est un conte moderne plein de mystère et de poésie qui enchante au moins autant que le Liseur du 6h27.

Auteur : Jean-Paul Didierlaurent vit dans les Vosges. Nouvelliste lauréat de nombreux concours de nouvelles, deux fois lauréat du Prix Hemingway, son premier roman, Le Liseur du 6h27, connaît un immense succès au Diable vauvert puis chez Folio (360.000 ex vendus). Il reçoit les prix du Roman d’Entreprise et du Travail, Michel Tournier, du Festival du Premier Roman de Chambéry, du CEZAM Inter CE, du Livre Pourpre, Complètement livres, ainsi que de nombreux prix de lecteurs en médiathèques, est traduit dans 34 pays et est en cours d’adaptation au cinéma. Jean-Paul Didierlaurent a depuis publié au Diable vauvert un recueil de nouvelles, Macadam, et les romans Le Reste de leur vie et La fissure, tous réédités chez Folio.

Mon avis : (lu en juin 2021)
Le livre commence en avril 1976, avec l’extrait du journal de Pavlina Radovic, avec son mari Dragan, depuis la Slovaquie, ils viennent d’arriver dans la station vosgienne de Voljoux pour s’installer dans une vieille ferme. Ils ont comme projet d’organiser des promenades à traineau tiré par leurs chiens Malamute.
En 2015, à Voljoux, Germain, octogénaire, vit seul dans sa ferme depuis le décès de sa femme. Françoise, sa fille qui vit en région parisienne, s’inquiète pour lui. Elle aimerait bien qu’il accepte d’aller en maison de retraite mais c’est hors de question pour Germain qui aime trop son indépendance et ses arbres de la forêt… Finalement, c’est Basile,
un petit-neveu de Germain, saisonnier comme dameur de piste à Voljoux qui va venir s’installer à la ferme pour surveiller le vieil homme. Il y a également Emmanuelle, voisine de Germain, la jeune femme est également la nouvelle collègue de Basile…
C’est au bout d’une centaine de pages que le lecteur va comprendre le lien entre 1976 et 2015… Et cette histoire étrange, angoissante va s’intensifier avec une terrible tempête de neige qui va isoler le village du reste du monde…
Je n’en raconte pas plus et malgré la tension présente à tout instant dans ce roman, j’ai bien aimé cette lecture et les personnages de Germain, d’Emmanuelle et de Basile. L’intrigue ne m’a pas complètement surprise, j’avais découvert certaines choses avant que le récit ne le dévoilent.
Merci Masse Critique Babelio et les éditions Au Diable Vauvert pour cette belle lecture.

Extrait : (début du livre)
Journal de Pavlina Radovic (traduit du slovaque) Avril 1976

Deux jours, nous avons mis deux jours pour franchir les mille trois cents kilomètres qui nous séparaient de notre nouveau domicile. Dragan avait espéré boucler le parcours en moins de vingt-quatre heures, le temps qu’il lui avait fallu les fois précédentes pour atteindre sa destination. C’était sans compter la remorque et les chiens. Pendant ces deux jours de route, les bêtes n’ont pas cessé d’aboyer et de grogner d’excitation, les babines écumantes de rage, comme pressées d’en découdre avec un ennemi invisible. Nous avons traversé plusieurs pays, franchi des fleuves larges comme deux autoroutes, longé des villes immenses, des champs infinis, des collines couvertes de vignobles, des plaines verdoyantes parsemées de villages au nom imprononçable. À mi-parcours, l’un des pneus de la remorque a éclaté et nous avons failli verser dans le fossé. Je frissonne encore à l’idée que notre aventure aurait pu s’achever au milieu de nulle part dans un bas-côté rempli d’eau croupissante, coincés entre le rêve vers lequel nous roulions et la vie que nous venions de laisser dans notre dos. L’idée d’échouer si près du but, de devoir rebrousser chemin pour retourner au pays me faisait horreur. Retrouver cette vie étroite dans laquelle je me trouvais confinée, à barboter tel un poisson dans une mare devenue trop petite, m’aurait été insupportable. Avant de changer la roue, Dragan a dû calmer les chiens qui hurlaient à la mort. Plus loin, le voyant de surchauffe moteur nous a contraints à un nouvel arrêt sur la première aire venue pour remettre du liquide de refroidissement. Les passages en douane nous ont beaucoup ralentis. Un temps précieux perdu pour des douaniers méticuleux, qui ont épluché un à un les carnets de vaccination des quatre malamutes et contrôlé leurs tatouages. Et à chaque fois l’obligation pour moi d’apaiser Dragan, de le raisonner, de lui dire que tout cela n’était rien, que l’arrivée à la maison, notre maison, n’en serait que plus belle. De la ferme, je ne connaissais que les rares photos qu’il m’en avait montrées. Plus que les clichés, c’est son enthousiasme contagieux qui m’a convertie à son projet.
 

Déjà lu du même auteur :

96496883 Le liseur du 6h27 105625583 Macadam

Petit Bac 2021
(5) Animal

Anaïs Nin : Sur la mer des mensonges – Léonie Bischoff

71obyfaCCyL Casterman – août 2020 – 192 pages

Fauve Prix du public du Festival d’Angoulême 2021

Quatrième de couverture :
Début des années 30. Anaïs Nin vit en banlieue parisienne et lutte contre l’angoisse de sa vie d’épouse de banquier. Plusieurs fois déracinée, elle a grandi entre 2 continents, 3 langues, et peine à trouver sa place dans une société qui relègue les femmes à des seconds rôles. Elle veut être écrivain, et s’est inventé, depuis l’enfance, une échappatoire : son journal. Il est sa drogue, son compagnon, son double, celui qui lui permet d’explorer la complexité de ses sentiments et de percevoir la sensualité qui couve en elle. C’est alors qu’elle rencontre Henry Miller, une révélation qui s’avère la 1ère étape vers de grands bouleversements.

Auteure : Après l’obtention d’un diplôme en bande dessinée de l’Institut Saint-Luc de Bruxelles, Léonie Bischoff est libraire et travaille pour Manolosanctis : en 2010 sort Princesse Suplex, l’histoire d’une femme employée de bureau la semaine et catcheuse le week-end. Léonie Bischoff publie ensuite Hoodoo Darlin’ ainsi que trois adaptations de polars suédois de Camilla Läckberg, cosignées avec Olivier Bocquet. En 2018, elle signe, avec Thomas Römer, le numéro de « La petite Bédéthèque des Savoirs » consacré à la Bible. En 2020 paraît un one-shot inspiré de la vie de la diariste et romancière Anaïs Nin.

Mon avis : (lu en mai 2021)
C’est parce que cet album a eu le Fauve Prix du public du Festival d’Angoulême 2021 que j’ai eu envie de découvrir cette BD. Auparavant, je n’avais jamais entendu parler d’Anaïs Nin, une écrivaine et diariste en avance sur son temps.
Anaïs Nin est une femme complexe des années trente, à la fois une femme libre, épicurienne, féministe, avant-gardiste, écrivaine de génie et une épouse trop sage, dépendante, immature, névrosée…
J’ai trouvé cette BD très dérangeante, j’ai beaucoup aimé le dessin, magnifique, élégant, poétique, inventif mais je n’ai pas du tout adhéré au personnage d’Anaïs Nin, je l’ai trouvé trop excessive, et vite cette lecture m’a d’abord dérangée puis assez vite ennuyée… Je suis passée à côté de cette BD.

Extrait : (début de la BD)

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Petit Bac 2021
(5) Prénom

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Palais Bourbon – Kokopello
La recomposition des mondes – Alessandro Pignocchi
Rotterdam, un séjour à fleur d’eau – Emmanuel Lemaire

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Malamute – Jean-Paul Didierlaurent (Masse Critique Babelio)
Le Chœur des femmes – Aude Mermilliod (BD)

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Anaïs Nin : Sur la mer des mensonges – Léonie Bischoff (BD)
Dans la gueule du loup – Anne Nivat, Jean-Marc Thevenet, Horne (BD)
La 13ème maison des Bradley – Amber Lee Dodd (Masse Critique Babelio)


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Rotterdam, un séjour à fleur d’eau – Emmanuel Lemaire

  Delcourt – mars 2016 – 128 pages

Quatrième de couverture :
Échoué à Rotterdam pour un an. Emmanuel Lemaire prend son mal en patience et sa bicyclette pour découvrir cette ville en perpétuelle extension.

Auteur : Emmanuel Lemaire vit à Rouen, où il est bibliothécaire le jour et dessinateur la nuit. Il a écrit un premier album autobiographique, Rotterdam, une ville au fil de l’eau ainsi que des œuvres consacrées à la Normandie et Si j’avais rencontré les Frères Lumières.

Mon avis : (lu en juin 2021)
Après avoir découvert Emmanuel Lemaire avec sa BD : Ma voisine est indonésienne, j’ai voulu lire une de ses BD précédente : Rotterdam, un séjour à fleur d’eau. L’auteur est venu habiter à Rotterdam pour quelques mois, pour rejoindre sa « chérie » en mission de huit mois dans un projet d’extension d’une raffinerie.
Dans un carnet de voyage, Emmanuel Lemaire nous raconte son quotidien et la découverte de cette ville ultramoderne, en perpétuelle extension à l’occasion de ses escapades en vélo.
Le couple habite un appartement dans un quartier neuf de Rotterdam, au pied de l’immeuble, une école et sa cour de récréation très bruyante rythme ses journées de travail à sa table de dessin… Nous découvrons le Jour de la Reine, Keukenhof ou le royaume de la tulipe, le vélo hollandais, le port avec ses grues et ses conteneurs, les frites avec double couche de mayonnaise, le Carnaval caribéen, la ville géométrique, toute plate avec ses canaux, ses ponts et ses buildings…

Même si cette ville est ultra-moderne et froide, cette balade au bord de l’eau est instructive, pleine de poésie et d’humour…

Extrait : (début de la BD)

 

Déjà lu du même auteur :

Ma voisine est indonésienne

Petit Bac 2021
(5) Lieu

La recomposition des mondes – Alessandro Pignocchi

71QN3iX+IuL Seuil – avril 2019 – 128 pages

Quatrième de couverture :
Que se trame-t-il exactement sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes ?
Notre anthropologue dessinateur mène l’enquête : s’agit-il d’un kyste peuplé de hippies violents ? Trop drogués pour comprendre qu’il faut partir puisque le projet d’aéroport est abandonné ? Ou de l’avant-poste, en Occident, d’un nouveau rapport au monde, affranchi de la distinction entre Nature et Culture ?
L’enquête emprunte des chemins imprévisibles sur ce bocage qui, d’emblée, nous absorbe, nous transforme et recompose les liens que nous entretenons avec les plantes, les animaux et le territoire.

Auteur : Ancien chercheur en sciences cognitives et philosophie, Alessandro Pignocchi s’est lancé dans la bande dessinée avec son blog, Puntish. Son premier roman graphique, Anent. Nouvelles des Indiens Jivaros (Steinkis), raconte ses découvertes et ses déconvenues dans la jungle amazonienne, sur les traces de l’anthropologue Philippe Descola. Dans les deux suivants, Petit traité d’écologie sauvage et La Cosmologie du futur, il décrit un monde où l’animisme des Indiens d’Amazonie est devenu la pensée dominante, et où un anthropologue jivaro tente de sauver ce qui reste de la culture occidentale.

Mon avis : (lu en mai 2021)
Cette BD est comme un reportage complet sur la ZAD de Notre-Dame des Landes vu de l’intérieur. Nous découvrons que la ZAD n’est pas seulement un combat entre les pour et les opposants au nouvel aéroport, mais également une zone d’intérêt écologique et des militants qui essayent d’inventer un nouveau monde et un avenir meilleur. L’auteur donne la parole à chacun des protagonistes : zadistes, policiers, paysans…
C’est bien documenté, complet et très intéressant.
C’est très différent de ce que les médias ont voulu montrer.
Le dessin est également très réussi avec de très belles aquarelles.

Extrait :

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Petit Bac 2021(4) Lieu

Palais Bourbon – Kokopello

 Dargaud – janvier 2021 – 136 pages

Quatrième de couverture :
L’Assemblée Nationale, comment ça marche ? C’est à cette question que répond Kokopello après une vaste enquête au Palais Bourbon, qui consista aussi à suivre des députés dans leur réalité quotidienne. L’auteur décrypte et montre le fonctionnement de l’institution que tout le monde pense connaître. Travail en commission, en circonscription, débat, coulisses, organisation, équipements, rien n’a échappé à l’œil et au crayon acérés de Kokopello.

Auteur : Né le 2 décembre 1991, Kokopello entreprend des études de cinéma à l’université Paris VIII avant d’entrer comme éditeur vidéo chez Lobster films, une société de restauration de films anciens. Éditeur de films le jour, il devient dessinateur politique de nuit. Durant la campagne présidentielle, il se fait passer pour un militant lambda et parvient à infiltrer les cinq principales équipes de campagne. Pendant plusieurs mois, il croque la course à l’Élysée vue du côté des militants et dessine pour la presse. La campagne terminée, Kokopello se lance un nouveau défi : infiltrer l’Assemblée nationale. Il se rend aux séances publiques le soir et caricature les députés. Son travail est remarqué par quelques élus et après de nombreuses semaines sur les bancs de l’hémicycle, il obtient un badge qui lui permet de circuler librement dans le palais Bourbon. Une nouvelle aventure est née. 

Mon avis : (lu en mai 2021)
Dans cette BD, l’auteur a voulu nous faire découvrir les coulisses de l’Assemblée nationale ou du Palais Bourbon, avec ses codes, ses traditions, le travail des députés… L’auteur se met en scène lors de son enquête aussi bien au Palais Bourbon qu’aux côtés de plusieurs députés dans leurs différents travaux et déplacements.
Clémentine Autain posant la première pierre symbolique d’un pôle universitaire à Sevran, puis parcourant sa circonscription de Seine-Saint-Denis où elle est à l’écoute des problèmes du quotidien de ses administrés.
Cédric Villani recevant dans sa permanence parlementaire à Orsay dans l’Essonne.
François Rufin recevant une association d’agriculteurs dans son bureau de l’Assemblée, et quelques jours plus tard rencontrant des gilets jaunes entre Amiens et Abbeville.
Charles de Courson, député expert, élu depuis 26 ans siégeant à la commission des finances.
La permanence de Jean Lassalle à Oloron-Sainte-Marie est presque un musée dédié au député le plus fantasque… Avant de le rencontrer sur sa terre natale, notre reporter va rencontrer sa mère qui est également un sacré personnage ! Bien nourri, Kokopello va aider à rentrer les poules puis Marie l’envoie chercher les brebis… Ensuite il accompagnera

Jean Lassalle dans sa circonscription qui compte 219 communes auxquelles on accède par des petites routes de montagnes. Il lui faut compter 2h30 en voiture, pieds nus, pour aller d’un bout à l’autre de sa circonscription…
Matthieu Orphelin, député de Maine-et-Loire, raconte l’invitation de Greta Thunberg à l’Assemblée et son intervention devant les députés français.

Nous découvrons également les commissions, les groupes d’étude, les rencontres avec les lobbys et les associations, missions d’information, le travail parlementaire dans tout son ensemble. Nous comprenons également le fonctionnement d’un ensemble complexe, et les conditions de travail des collaborateurs, des agents de l’Assemblée.
Avec Kokopello, nous visitons également l’envers du décor de l’Assemblée nationale, avec sa salle de sport, la cafétéria, le salon de coiffure, la buvette, en passant par les chambres à coucher, la bibliothèque, le bureau de poste mais aussi la buvette des journalistes
Une BD très intéressante, très complète et également très amusante qui m’a permis de vraiment découvrir les coulisses du Palais Bourbon.

Extrait :

     

 

Petit Bac 2021
(4) Aliment/Boisson