HC éditions – mars 2020 – 317 pages
Prix Polar Michel Lebrun 2020
Prix des lecteurs 2020 du Festival du polar de Villeneuve-Lez-Avignon
Quatrième de couverture :
L’histoire de Nikola Stankovic et celle de tout un pays détruit par la guerre.
Dans la banlieue de Bruxelles, une jeune femme est retrouvée sans vie dans son appartement, criblée de coups de couteau. Tout accuse Nikola Stankovic, dernière personne que la victime
a appelée avant sa mort. Il apparaît sur les caméras de surveillance juste après le meurtre, la police retrouve ses vêtements maculés de sang et découvre des croquis de la scène de crime dans son atelier d’artiste. Malgré ses airs d’enfant perdu, Niko est un graffeur de génie, que l’on surnomme
le Funambule et qui émaille les rues de Bruxelles de fresques ultra-violentes.
Muré dans le silence, le jeune homme nie tout en bloc et ne répète plus qu’une seule phrase :
c’est pas moi.
Si la force de Niko réside dans son mystère, les personnages clés de ce roman sont incarnés par Philippe Larivière, l’avocat de Nikola et Pauline Derval, la directrice de l’Établissement de défense sociale, qui va garder le jeune homme en observation pour quelques semaines. Ces deux professionnels rompus à l’exercice ont beau voir que tout accuse Niko, aucun des deux ne peut y croire. Ils vont devoir suivre leur instinct et laisser venir l’histoire. La vraie, celle de Niko et celle de tout un pays détruit par la guerre.
Auteur : Paul Colize est né en 1953 à Bruxelles, d’un père belge et d’une mère polonaise. Ses polars, à l’écriture aiguisée et au rythme singulier, sont toujours ancrés dans le réel et flirtent habilement avec la littérature générale.
Son œuvre a été récompensée par de nombreuses distinctions littéraires dont le prix Landerneau, le prix Polar pourpres, le prix Arsène Lupin, le prix Plume de Cristal et le prix Sang d’Encre des lecteurs.
Toute la violence des hommes est son quatorzième roman.
Mon avis : (lu en avril 2021)
A la recherche d’un livre d’un auteur belge pour espérer participer au challenge « Le Mois Belge », j’ai choisi la facilité en choisissant un livre d’un auteur que je connaissais déjà et que j’avais aimé ! Le livre a été terminé le 30/04 et grâce au prolongement jusqu’à ce soir du challenge, je suis tout juste dans les clous !
Ce livre est un thriller psychologique captivant. Une jeune femme est retrouvée morte baignant dans son sang dans son appartement en banlieue de Bruxelles. Le coupable idéal, c’est
Extrait : (début du livre)
L’homme posa les mains sur la table et le dévisagea.
— J’ai l’impression de parler à un mur.
Il ferma les yeux.
Un mur. Un mur lézardé, dont chaque brique était moulée dans les larmes, le sang, la violence et la haine. Les rares moments de répit n’en étaient que le ciment précaire.
L’homme tira une chaise à lui et s’assit.
— Bien. Reprenons depuis le début.
Il rouvrit les yeux, fixa un point devant lui.
De quel début parlait-il ?
Toute fin ramène au début. La mort ne survient que s’il y a eu naissance. Elle boucle la boucle. Einstein a dit que le temps n’est pas une ligne droite, Gaudi que rien n’est droit dans la nature. Ni l’eau, ni l’air, ni la terre, ni le feu. Pas même la ligne de l’horizon. Tout n’est que courbes et arabesques.
Un atoll volcanique dans l’immensité de l’océan ? Tout est dans le détail, pour ceux qui savent les observer.
L’homme reprit d’une voix monocorde.
— Vous vous appelez Nikola Stankovic, vous avez 35 ans, vous n’êtes pas marié, vous n’avez pas d’enfants.
Nikola ?
Ce prénom lui parut étranger.
Son père l’appelait Niko. Sa mère Dušo. Mon âme.
Elle lui ébouriffait les cheveux quand il passait à sa portée.Želim da te zagrlim. J’ai envie de te prendre dans mes bras.
Les parents dictent la norme. À ce moment, il croyait encore en leur pouvoir. À présent, il savait que le pouvoir appartient aux plus forts. La force permet d’imposer.
L’homme poursuivit.
— Vous êtes domicilié à Saint-Gilles, rue de la perche. Vous êtes artiste-peintre, vous n’avez pas de revenus fixes. Est-ce exact ?
Des revenus fixes ?
Les artistes n’ont pas de revenus fixes, sans quoi ils ne seraient pas des artistes. L’argent ne permet pas de réécrire le passé.
Une boule de feu parcourant le ciel ?
L’homme monta le ton.
— Est-ce exact, monsieur Stankovic ?
Il décela de l’impatience dans sa voix, une volonté d’en finir.
Le silence était son allié.
L’art ne dévoile ses secrets que dans le silence absolu. On devrait interdire aux gens de parler dans les musées. Le silence peut aussi être une arme. Il masque les mensonges, les aveux et les trahisons.
L’homme secoua la tête avec dépit.
— Vous ne m’aidez pas beaucoup, monsieur Stankovic.
Il se tut.
L’homme s’emporta.
— Vous pourriez au moins me regarder quand je vous parle.
Une coccinelle sur une toile de tente ?
Il releva la tête.
— Vous avez une tache sur votre chemise.
(4) Être humain

Belgique
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