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Prends bien soin de toi ! – Rudo
Les attachants – Rachel Corenblit

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La recomposition des mondes – Alessandro Pignocchi (BD)
Malamute – Jean-Paul Didierlaurent (Masse Critique Babelio)

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Le Chœur des femmes – Aude Mermilliod (BD)
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Les attachants – Rachel Corenblit

 Le Rouergue – août 2017 – 192 pages

Quatrième de couverture :
Durant une année, le quotidien d’une jeune enseignante de primaire, Emma, nommée dans un quartier populaire, confrontée à des enfants en grandes difficultés scolaire, affective, sociale. Elle s’attache notamment à Ryan, un garçon dont on va progressivement découvrir la maltraitance. Un roman d’une grande force, à la fois émouvant et politique, dans le meilleur sens du terme : quelle école et quelle société voulons-nous pour nos enfants ? Rachel Corenblit a été enseignante en primaire puis formatrice d’enseignants pendant dix-huit ans. Elle s’est inspirée de son expérience professionnelle pour écrire ce roman.

Auteure : Rachel Corenblit vit à Toulouse avec son mari et ses deux enfants. Professeur de lettres en collège, elle est l’auteur de nombreux romans pour la jeunesse, publiés au Rouergue et chez Actes Sud Junior, ainsi que de deux romans dans la brune, Quarante tentatives pour trouver l’homme de sa vie (2015) et Les attachants (2017).

Mon avis : (relu en mai 2021)
Lorsque j’ai emprunté le livre L’année des pierres, je me rappelais avoir déjà lu un livre de Rachel Corenblit, celui-ci, mais impossible de retrouver le billet fait à l’occasion de cette lecture… Un oubli que j’ai voulu rattraper en le relisant.
Après plusieurs mois de vacations dans différentes écoles, Emma, jeune enseignante, vient d’être
nommée à son premier poste fixe à l’école des Acacias, dans un quartier défavorisé de Toulouse. Durant une année scolaire, elle raconte son quotidien avec ses élèves : Ryan, Michel, Caïn, Dimitri, Karima, Molly, Myriam, Yaël, Emir, Lola, Allan…
Des enfants en difficultés, à la fois attachants et « attachiants » qui vivent chez eux des choses difficiles voir dramatiques et pour qui l’école est un havre de paix…
Un récit touchant, authentique qui ne laisse pas indifférent. Un coup de cœur.

Extrait : (début du livre)
Le gamin se tenait devant la porte, qu’elle avait laissée entrebâillée.
Emma. Elle s’appelle Emma. Elle trouve son prénom trop simple. Elle aurait adoré se nommer Iphigénie ou Cassandre. Un prénom qui résonne, qui a une histoire. Élisabeth, ou même Athéna. On ne prononce pas Athéna de façon anodine. Les références collées au nom que l’on porte, c’est comme si on avait déjà vécu une vie.
Elle enseigne depuis quelques années, pas trop longtemps mais suffisamment pour avoir des réflexes. Elle sait qu’il vaut mieux, pour certaines familles, qu’elles trouvent une porte ouverte. Tout l’art de la première rencontre. Gérer les imprévus. Frapper à une porte, c’était comme demander une autorisation et pour ces familles-là, demander une autorisation, n’importe laquelle, c’était délicat.
Il la fixait, silencieux, avec son cartable dans le dos, ses cheveux ébouriffés et sa grande bouche aux lèvres gercées. Il était immense, pour son âge, sa veste trop courte laissait apparaître des poignets fins de fille et ses bras étaient des brindilles fragiles, tout comme ses longues jambes.
Il a attendu, sans se signaler, qu’Emma lui fasse signe d’entrer et il s’est avancé lentement, comme s’il se méfiait. Une drôle de démarche, un peu bancale, pas rassurée. Sa mère s’était imposée à ses côtés, avec deux autres petits enfants. À vue de nez, deux, trois ans, pas plus. Incapables de rester immobiles. La femme les tenait par la main, un à gauche et l’autre à droite, et ils l’écartelaient en grognant, sans paroles, en reniflant, débraillés et hirsutes.
Emma s’est levée et s’est approchée, sans faire de grands gestes, sans les effrayer. Pas de brusquerie, de maladresse. Songer aux animaux craintifs qu’on essaie de ne pas faire fuir. Mais il était huit heures vingt-cinq. Elle devait protester, pour le principe. Elle était contrariée. Ce n’était pas sérieux, pas correct, totalement malpoli. Ils avaient rendez-vous une bonne quarantaine de minutes avant, afin qu’elle ait le temps de présenter à Ryan sa nouvelle école, sa classe, les cahiers, les manuels. Un bon moment qu’elle attendait, assise derrière son bureau, à aligner des feuilles photocopiées. À tenter de relativiser ce retard. On ne fait pas exprès de rater la première journée de son enfant. Ce n’est pas un acte qu’on prémédite.

Petit Bac 2021
(4) Adjectif

Déjà lu du même auteur :

9782330053758 (1) 146298 61Tn7kiUzgL L’année des pierres

Prends bien soin de toi ! – Rudo

Masse Critique Babelio

71N8vtCMwzL Bamboo – mai 2021 – 72 pages

Quatrième de couverture :
Après vingt ans de carrière dans le dessin et l’illustration, Geoffroy doit changer de profession. Sans argent, au bord de la séparation, pour vivre, on lui conseille de trouver un « vrai » métier. Mais quoi faire quand on a 42 ans et qu’on a tenu un crayon toute sa vie ? De déconvenue en refus pur et simple, Geoffroy saisit la chance qui se présente quand on lui propose un remplacement dans un EHPAD. Lui qui passait ses journées seul à sa table à dessin, se retrouve à faire la toilette à des malades d’Alzheimer, à aider des employés débordés et à faire face à une direction qui n’a pour objectif que de réaliser des profits pour le bien-être des actionnaires aux dépens de celui des pensionnaires.

Auteur : Dessinateur et illustrateur de presse depuis la fin de années 90, c’est à Fluide Glacial qu’il fait ses premiers pas. Son trait humoristique l’amène à collaborer avec différents magazines ( Spirou, Le Journal de Mickey, Science et vie Junior…). C’est en 2005, aux éditions Bamboo, qu’il publie Wesh Wesh Crew ,sa première série sur le graffiti, qu’il pratique en parallèle du dessin. Depuis, il a publié 15 albums d’humour chez différents éditeurs (Soleil, Delcourt, Vents d’Ouest, Jungle). Depuis 2017, Geoffroy n’avait pas retouché un crayon pour se réorienter vers le métier d’aide-soignant. Prends soin de toi  est donc un retour aux sources à la bande dessinée et le témoignage de cette période de silence.

Mon avis : (lu en mai 2021)
Le narrateur, Geoffroy est dessinateur et illustrateur depuis une vingtaine d’années lorsqu’il doit trouver un « vrai métier »… En effet, à cours de contrat et ayant expressément besoin d’argent, à 42 ans, il doit se résoudre à trouver un nouvel emploi… Durant deux années, il va travailler dans un EHPAD comme adjoint de soins. Dans un premier temps, il est affecté dans une unité spécialisée pour les malades d’Alzheimer, le travail est ingrat, mais Geoffroy se sent utile, il est là pour chouchouter les patients. Ensuite, il est employé dans un service classique où les conditions de travail sont très différentes, c’est la rentabilité de l’établissement exigée par les actionnaires, au détriment du temps passé et la qualité du service auprès de chaque résident.
En racontant une expérience très personnelle, Geoffroy montre l’humanité, l’engagement et la générosité des équipes soignantes qui, tant bien que mal, tentent d’assurer des soins de qualité et d’être attentif aux plus faibles. Il livre un témoignage juste et sensible sur la situation des pensionnaires comme du personnel de cet EHPAD.
En filigrane, Geoffroy évoque également la précarité du métier de dessinateur et illustrateur. Un métier de passion qui ne permet pas toujours de faire vivre correctement une famille…

Merci à Babelio pour ce Masse Critique spéciale qui m’a permis de découvrir cette bande dessinée.

Extrait : (début de la BD)

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C’est lundi, que lisez-vous ? [154]

cestlundi


C’est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé maintenant par Camille

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Vent mauvais – Cati Baur
Agatha Raisin, tome 14 : Gare aux fantômes – M.C. Beaton

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La recomposition des mondes – Alessandro Pignocchi (BD)
Prends bien soin de toi ! – Rudo (Masse Critique Babelio)

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Anaïs Nin : Sur la mer des mensonges – Léonie Bischoff (BD)
Le Choeur des femmes – Aude Mermilliod (BD)
Palais Bourbon – Kokopello (BD)
Malamute – Jean-Paul Didierlaurent (Masse Critique Babelio)



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Agatha Raisin, tome 14 : Gare aux fantômes – M.C. Beaton

Albin Michel – octobre 2018 – 342 pages

traduit de l’anglais par Clarisse Laurent

Titre original : Agatha Raisin and the haunted house, 2003

Quatrième de couverture :
Croyez-vous aux fantômes ? Mrs Witherspoon, une vieille mégère détestée de ses voisins et de ses propres enfants, se plaint de visites spectrales. Chuchotements, bruits de pas, brouillard suspect… sa maison serait hantée ! Les blagues vont bon train au village : mensonges ou hallucinations ?
Lorsque la vieille dame meurt dans des circonstances suspectes, plus personne ne rit : s’agit-il d’une farce qui a mal tourné ou d’un règlement de compte ? Mrs. Whiterspoon avait-elle de féroces ennemis ? Quels dangereux secrets abrite sa demeure ?
Agatha Raisin n’a plus l’âge de jouer aux fantômes mais bel et bien celui de traquer des meurtriers. Avec l’aide de son voisin, le charmant Paul Chatterton, elle compte bien démasquer ces « revenants » qui ont déjà fait beaucoup trop de mal.

Auteur : Née à Glasgow, M.C. Beaton (1936-2019), après avoir été libraire puis critique de théâtre, journaliste et éditrice, a finalement pris la plume pour devenir auteur à succès figurant parmi les plus lus de Grande Bretagne. Elle a notamment écrit deux séries de romans policiers best-seller, la saga des Hamish MacBeth et la série des Agatha Raisin.  Sa série Agatha Raisin a été adaptée à la télévision et a été diffusée en France en 2017.

Mon avis : (lu en mai 2021)
C’est toujours un vrai plaisir de retrouver les aventures d’Agatha Raisin, avec son énergie, ses gaffes, ses chats et ses surgelés… et le pittoresque village de Carsley typiquement british
Avec son nouveau voisin Paul Chatterton, Agatha s’intéresse à la manifestation de fantômes dans la maison de Mrs Witherspoon, une vieille dame qui terrorise son entourage. Quelques jours plus tard, celle-ci est retrouvée morte au pied de son escalier. Agatha est persuadée que la mort n’est pas naturelle et commence par soupçonner le fils de la victime… Et voilà, Paul et Agatha se lancent dans une enquête autour de cette vieille maison convoitée par plusieurs personnes… En cherchant le « fantôme », ils espèrent découvrir qui est le meurtrier.
Le schéma narratif de l’intrigue est assez classique mais les personnages de cette série, et en premier lieu Agatha elle-même, sont savoureux.
C’est toujours pour moi, une lecture facile, distrayante dans une ambiance toute britannique !

Extrait : (début du livre)
La fièvre aphteuse s’était abattue sur toute la région. Des mesures de restriction limitaient l’accès aux petits chemins et les portails des fermes étaient cadenassés. Le printemps était humide et froid, les corolles dorées des premières jonquilles se courbaient piteusement sous des torrents de pluie.

Le toit de chaume du cottage d’Agatha ruisselait tristement. Assise à même le sol de sa cuisine en compagnie de ses deux chats, elle se demandait par quel moyen combattre ce sentiment familier d’ennui qui la gagnait peu à peu. Et l’ennui, elle ne le savait que trop bien, ouvrait la voie à la dépression nerveuse.
Un nouveau voisin, qui ne semblait pas inintéressant, venait de s’installer dans le cottage d’à côté, naguère propriété de son ex-mari James, mais Agatha n’éprouvait plus la moindre étincelle d’intérêt pour la gent masculine. Elle ne s’était pas jointe à la procession de dames du village qui venaient présenter leurs offrandes de gâteaux et de confitures maison. D’ailleurs, elle ignorait tout des derniers cancans locaux, car elle arrivait tout juste de Londres, où elle avait participé, comme chargée de communication, au lancement d’une ligne de prêt-à-porter pour les jeunes, baptisée Mr Harry. Tout ce qu’elle y avait récolté, c’était l’impression d’avoir fait son temps, elle qui était bien engagée dans la cinquantaine. Devant quelques-uns des mannequins étiques – le style héroïne chic était encore à la mode –, elle s’était sentie grosse et vieille. Par-dessus le marché, elle avait mauvaise conscience, car elle savait que les coutures de ces vêtements, fabriqués à Taïwan avec des étoffes de piètre qualité, n’allaient pas tenir longtemps.
Elle se remit debout, monta dans sa chambre et se planta devant sa psyché. Une femme trapue avec de jolies jambes et une soyeuse chevelure châtain la scruta de ses petits yeux d’ourse.
« Secoue-toi ! » s’exhorta-t-elle.
Elle décida de se maquiller et d’aller rendre visite à son amie, Mrs Bloxby, la femme du pasteur, histoire de faire le point sur les potins du village et de rattraper son retard. Tout en appliquant une couche de fond de teint clair, Agatha songea que, peu de temps auparavant, le bronzage faisait fureur. Mais maintenant que le premier venu pouvait s’offrir des vacances à l’étranger en plein hiver, cela ne valait plus la peine d’arborer une mine hâlée ou même un maquillage cuivré. Elle tirailla nerveusement la peau sous son menton : commençait-elle à se relâcher ? Les soixante petites tapes qu’elle se donna ne produisirent dans l’immédiat que des rougeurs sur son cou, ce qui la contraria.
Elle se débarrassa du vieux pantalon et du chandail qu’elle avait enfilés le matin et les remplaça par une blouse de soie dorée et un ensemble de lin beige. Ce soudain désir d’élégance n’avait strictement aucun lien avec le nouveau locataire du cottage voisin, bien sûr. Certes, comme on le dit toujours, le temps guérit les blessures. Elle avait d’ailleurs presque cessé de penser à James et avait renoncé à tout espoir de le revoir.

Petit Bac 2021(4) Voyage

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Écosse

Déjà lu du même auteur :

Série Agatha Raisin

111279972  tome 1 : La quiche fatale  112115556 tome 2 : Remède de cheval

511YgPvGkHL tome 4 : Randonnée mortelle 117060981 tome 3 : Pas de pot pour la jardinière 

Agatha_5 tome 5 : Pour le meilleur et pour le pire

51Pj39OW2mL tome 6 : Vacances tous risques : Bons baisers de Chypre

91fUANd3KcL tome 7 : A la claire fontaine  A1pFloaMoOL tome 8 : Coiffeur pour dames

91rBp5anMML tome 9 : Sale temps pour les sorcières 71noJFQhAiL  tome 10 : Panique au manoir 

51Vi5M8c4FL._SL500_ tome 11 : L’enfer de l’amour 81cUoHp2mUL tome 12 : Crime et déluge

814juHnbJ6L tome 13 : Chantage au presbytère

Série Hamish MacBeth 

81OT4JnMMqL tome 1 : Qui prend la mouche 81UeE6xHi-L tome 2 : Qui va à la chasse

81gvCw2nhKL tome 3 : Qui s’y frotte s’y pique

Vent mauvais – Cati Baur

912lx+ktfuL Rue de Sèvres – juin 2020 – 185 pages

Quatrième de couverture :
« Je m’appelle Béranger, parisien,
quarante-quatre ans, huit kilos en trop
et deux filles en garde alternée.
Je suis scénariste. J’ai écrit une grosse
comédie il y a quinze ans, qui repasse
presque chaque Noël.
J’ai aussi une maîtresse
et une ex-femme qui me fait chier.
Pour les kilos, je cours.
Pour l’ex-femme, je ne sais pas,
la seule solution est de partir loin…
Midlife crisis. Ça passe, il paraît… »

Auteur : Cati Baur est née en 1973 à Genève. Elle a exercé de nombreux métiers : libraire, « blonde de l’accueil », assistante d’édition en bande dessinée… Elle a également tenu un blog de dessin et publié en plus de l’adaptation des Quatre sœurs, deux autres bandes dessinées à ce jour : J’arrête de fumer et Vacances. 

Mon avis : (lu en avril 2021)
Juste avant mon départ pour aller me confiner au bord de la mer, j’ai pris cette BD pour ces éoliennes… Là-bas, le sujet est très sensible et j’imaginais que cette BD était documentaire… Il n’en est rien, il s’agit plutôt de l’histoire de Béranger, 44 ans, scénariste, qui a décidé de quitter la ville pour s’installer à la campagne. N’ayant pas beaucoup d’argent, il a trouvé une petite maison pas chère car étant installée devant un champ d’éoliennes… Pour la plupart des gens du village, ces éoliennes sont une plaie, elles rendent fou, malade… mais Béranger les aime, il les trouve majestueuses, il ne se lasse pas de les regarder tourner, le mouvement et le rythme l’aide à se concentrer dans son travail… Béranger est divorcé, père de deux adolescentes Lison et Violette.
L’autre personnage de cette histoire, c’est Marjolaine, elle a 34 ans, elle est nature et originale, elle conduit le bibliobus du village, elle s’occupe de ses vieux parents, anciens agriculteurs qui ont loué leurs terres à la compagnie d’électricité coupable d’avoir installé les éoliennes… Elle aime jouer au Scrabble et rêve d’ouvrir sa librairie. Très attachante, elle va sympathiser avec Béranger et très bien s’entendre avec sa fille Lison…
Béranger fréquente également les habitants du village qui sont en froid avec Marjolaine la tenant responsable de la présence et des maux des éoliennes…
Une année face aux éoliennes où nos personnages naviguent entre le quotidien, la poésie de la nature et pour finir une conclusion brutale, inattendue et surprenante…
Une belle découverte.

Extrait :

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Petit Bac 2021
(4) Météo

C’est lundi, que lisez-vous ? [153]

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C’est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé maintenant par Camille

Qu’est-ce que j’ai mis en ligne ces dernières semaines ?

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La force de l’ordre – Frédéric Debomy, Didier Fassin, Jack Raynal
L’année des pierres – Rachel Corenblit

Qu’est-ce que je lis en ce moment ?

Agatha Raisin, tome 14 : Gare aux fantômes – M.C. Beaton

Que lirai-je les semaines prochaines ?


Anaïs Nin : Sur la mer des mensonges – Léonie Bischoff (BD)
La recomposition des mondes – Alessandro Pignocchi (BD)
Vent mauvais – Cati Baur (BD)
Palais Bourbon – Kokopello (BD)



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L’année des pierres – Rachel Corenblit

61Tn7kiUzgL Casterman – août 2019 – 412 pages

Quatrième de couverture :
Ce n’est pas parce qu’on est tous paumés et loin de chez nous qu’on se ressemble.
Ce n’est pas parce qu’on devient amis que les choses seront plus simples.
Ce n’est pas parce qu’ils nous prennent pour cibles qu’ils sont nos ennemis.
Ce n’est pas parce qu’on est montés dans ce bus qu’on en redescendra indemnes.

Auteur : Après des études de philosophie, Rachel Corenblit se tourne vers l’enseignement en 1997. Elle exerce aujourd’hui à Toulouse en tant que professeur des écoles. Elle est l’auteur de plusieurs romans.

Mon avis : (lu en mai 2021)
En empruntant ce livre à la bibliothèque début avril, je n’imaginais pas qu’il serait malheureusement d’actualité…
Daniel, Christophe, les jumelles Anna et Anaïs, Jérémy et Sonia, cousin et cousine, Amir, Benjamin, Rose, Lucille sont pensionnaires au lycée français de Jérusalem. En décembre 1987, ils sont en excursion dans un autobus en direction du mur de Jéricho et soudain ils deviennent la cible de Palestiniens en colère, le bus est attaqué à coup de pierres…
Mon avis sur ce livre est mitigé car j’ai peiné à le lire… Cela commence fort avec le cœur de l’histoire soit l’attaque. Ensuite, Daniel est le narrateur et il raconte l’histoire des dix adolescents et comment ils se sont retrouvés là, ensemble ce jour-là. La plupart n’a pas choisi de passer cette année en Israël. Ils ont 16 ans et des préoccupations de leur âge. Ils sont très loin du conflit israélo-palestinien qui se passe autour d’eux… Il y aura un avant plutôt insouciant et un après cette attaque brutale où les jeunes vont s’interroger sur leur avenir…
Je suis contente d’avoir pu terminer cette lecture mais j’ai trouvé qu’elle manquait de rythme et que les nombreuses histoires des dix protagonistes brouillaient le message de l’absurdité de cette guerre et des multiples impacts qu’il en découle.

 

Extrait : (début du livre)
Décembre1987
La terre est rouge. Diluée dans les roches, le sable, et des palmiers encadrent la route qui longe la ville, comme au garde-à-vous.
La terre est rouge et absorbe la chaleur du soleil. Elle l’incorpore. Elle la digère. On pourrait presque la voir bouillir, cette terre qui forme sur le bas-côté des tas inégaux, des ondulations que le vent défait.
C’est Jéricho, quoi, quand même, avec ses trompettes et ses murs, son folklore. Les bus de touristes passent devant avec les guides à bord, qui doivent raconter toujours la même histoire, la légende, la Bible. Les textes saints. Au micro, ça décrit l’effondrement des murailles et certains se penchent derrière les vitres teintées pour les apercevoir. Ça blablate, ça brode, ça enjolive un passé de massacres et d’apocalypse.
Mais ils sont où, ces murs que Dieu a fait s’écrouler ?
Est-ce qu’on peut les contempler ?
Ils sont déçus, un peu, les gens, avec leurs appareils photo en bandoulière, leurs casquettes vissées sur le haut du crâne, leur Coca frais dans la glacière, de ne rien voir, que les façades des maisons récentes qui ressemblent à des ruines à force d’être toujours en construction, jamais achevées. Les toits plats, les minarets, les falaises derrière, d’un rouge plus pâle, presque roses dans leur élancement vers le ciel.
Bleu, le ciel. Il n’a pas beaucoup plu, cette année, à se demander comment le Jourdain trouve la force de couler, où il puise son eau, ce brave ruisseau, ce ruban silencieux qui va s’abandonner dans la mer Morte, un filet, essoufflé et si courageux.
Il en faut du courage pour traverser cette terre.
Verte aussi par endroits. Des champs. Des plantations que les touristes n’identifient pas forcément et de toute façon, ils s’en fichent. Ils veulent du divin, du passé, de l’émotion archéologique. Et pourtant, ces carrés, ces rectangles, toute cette géométrie, vue du ciel, doit être belle. Esthétique. Un vert passé, usé, qui résiste au goutte-à-goutte des cieux, que les hommes cultivent et parfois, abandonnent. Alors la route se parsème, sur les bas-côtés, d’un jaune fané, brûlé, rogné comme des regrets. Comme si plus rien ne valait la peine. Comme si ce pays achevait l’espoir de ceux qui tentaient de le faire croître et multiplier.
C’est Jéricho, donc.
À deux cents mètres sous le niveau de la mer. On peut s’imaginer qu’un beau jour, prise de folie, celle-ci déborde : des plages de Tel-Aviv, la voilà qui remonte vers Jérusalem, dépasse les collines, suit les traces de la route qui s’élance vers les hauteurs. Emportée par son élan, elle engloutit tout sur son passage. Le mur des Lamentations et l’esplanade des Mosquées et le Saint-Sépulcre. Elle plonge vers la vallée du Jourdain pour la recouvrir. Au nord, Jéricho et plus loin, la Galilée. Au sud, la mer Morte, ses boues noires, ses eaux trop salées. Elle comble le trou, elle rétablit l’équilibre et remet les niveaux à zéro.
Ce serait peut-être une solution.
Que la mer se révolte et qu’elle emporte sur son passage les hommes, leurs monuments, leurs querelles, leurs empreintes, leurs mensonges et leurs dieux. Qu’il ne reste rien d’eux.

Petit Bac 2021
(4) Objet

 

Déjà lu du même auteure :

9782330053758 (1) 146298

 

La force de l’ordre – Frédéric Debomy, Didier Fassin, Jack Raynal

 Delcourt – octobre 2020 – 104 pages

Quatrième de couverture :
Une saisissante enquête anthropologique auprès de policiers en banlieue parisienne. L’engrenage terrible de l’ennui, de la pression du chiffre et des éruptions de violence… adapté d’un essai qui fit date.
D. Fassin a partagé pendant deux ans le quotidien d’une brigade anti-criminalité. Loin des imaginaires du cinéma ou des séries, il raconte l’ennui des patrouilles, la pression du chiffre, les formes invisibles de violence et les discriminations. Cette enquête « ethno-graphique » montre à quel point les habitants de ces quartiers restent soumis à une forme d’exception sécuritaire.

Auteurs : Frédéric Debomy est né en 1975. Il réside à Montpellier. Membre fondateur de l’association Khiasma (un projet initié par Olivier Marboeuf), il est également le responsable de l’association Info Birmanie et le directeur artistique du festival international du film des droits de l’homme de Paris. Scénariste de bande-dessinée, il marie avec sensibilité et intelligence son travail d’auteur et son engagement pour le respect de la personne humaine. Après deux ouvrages avec le dessinateur belge Louis Joos, Suite bleue (2001) puis Une vie silencieuse (2016), il signe avec Olivier Bramanti un bouleversant carnet dessiné sur le génocide rwandais intitulé Turquoise (2012).
Didier Fassin est né en 1955 et réside à Paris. C’est un anthropologue, sociologue et médecin français. Il est professeur de sciences sociales à l’Institute for Advanced Study de Princeton et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Fin 2019, il est élu au Collège de France sur une chaire annuelle consacrée à la santé publique. Didier Fassin est l’auteur de l’enquête originelle La Force de l’ordre. Une anthropologie de la police des quartiers, paru au Seuil en 2011. Il a consacré nombres de travaux aux inégalités sociales, raciales, sanitaires, ainsi que celles liées la justice. 
Jake Raynal Réside en Ile-de-France. Il publie dans le magazine Fluide Glacial depuis 1994, dans un premier temps des histoires courtes indépendantes. Ces planches qu’il scénarise et dessine se caractérisent par des thèmes souvent fantastiques, et un humour absurde qui contraste avec l’apparence très sombre et sérieuse des dessins. Ces histoires ont été réunies dans deux albums aux éditions Fluide Glacial et Les Rêveurs. En 2003, il lance dans le magazine la série Melody Bondage qu’il scénarise, le dessin étant assuré par Claire Bouilhac. Il réalise également avec cette dessinatrice la série de comic strip Francis. Aujourd’hui, il s’illustre dans un tout autre genre, en réalisant le dessin de La Force de l’ordre (2020).

Mon avis : (lu en avril 2021)
Cette BD est l’adaptation d’un livre de sciences sociales paru en 2011, une anthropologie de la police des quartiers. Entre 2005 et 2007, Didier Fassin a partagé le quotidien d’une brigade anti-criminalité (BAC). La “BAC”, c’est une police banalisée, spécialisée dans le flagrant délit, mais qui est surtout connue pour ses méthodes musclées…
Faire de longues rondes en voiture pour espérer tomber sur un flagrant délit est loin d’être aussi palpitant que ce que l’on voit dans les séries policières. C’est surtout pour les patrouilles des heures d’ennui pour peu de résultat…
La frustration et l’ennui engendrent des déviances multiples. Ainsi lorsqu’il y a enfin de l’action, les policiers font souvent preuve d’excès de zèle et d’abus de pouvoir.
Pour ajouter à la banalité du quotidien, la politique du chiffre instaurée dès le début par le Ministère pousse les policiers à provoquer eux-mêmes les problèmes pour se créer des motifs d’interpellations. Ils utilisent le harcèlement, l’humiliation et la violence… Les comportements agressifs des policiers la BAC en banlieue sont également dus au recrutement : ce sont de jeunes policiers blancs venant de la province loin de la mixité sociale du milieu dans lequel ils doivent intervenir. Les policiers ont peur des gens de la banlieue comme les habitants de la cité ont peur de la BAC. Ainsi, au lieu d’apprendre à se connaître en bonne intelligence et à se respecter, ils finissent par s’opposer et s’affronter. Finis les gardiens de la paix, la BAC est crainte et elle fait la loi ! Le racisme ordinaire est très présent et les policiers affichent ouvertement leur sympathie pour l’Extrême Droite. Les différentes représentations des écussons des diverses BACs sont également édifiantes quant à la violence et les clichés que cela symbolise…
Une BD d’actualité qui décrit les comportements excessifs de certains policiers et qui, sans les excuser, tente d’expliquer pourquoi et comment la police en est arrivée là. Cette BD permet de diffuser largement ce travail d’enquête anthropologique très intéressant et facile à lire.

Extrait :

Petit Bac 2021
(4) Météo

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