Ama : Le souffle des femmes – Franck Manguin, Cécile Becq

 Sarbacane – mai 2020 – 112 pages

Quatrième de couverture :
Japon, fin des années 1960. Nagisa, jeune citadine tokyoïte aux manières policées et pudiques, débarque avec son paquetage sur Hegura, petite île de pêcheurs reculée. Là, elle est adoptée par Isoé, la cheffe de la communauté des « Ama » qui gouverne l’île. Les Ama, ces « femmes de la mer » brutes, fortes et sauvages qui plongent en apnée, nues, pour pêcher des coquillages…

Auteurs : Après une enfance entre la Méditerranée et les Alpes. Franck Manguin entreprend des études de Japonais après avoir lu « pays de neige » de Yasunari Kawabata. Diplôme de langues, littérature et civilisations Japonaises en poche, il s’exile durant trois ans au pays du soleil levant. Il y écrit un mémoire sur l’art traditionnel d’Okinawa, fabrique des animations pour machines « pachinko » et enseigne l’anglais. Franck est actuellement bibliothécaire et traducteur/interprète de japonais dans le milieu culturel.
Après une licence d’arts plastiques, Cécile Becq sort diplômée de l’école Emile Cohl à Lyon. Son univers est tendre, sensible, poétique et coloré. Dans son travail, elle aime aussi bien réaliser des illustrations numériques que des illustrations peintes à la gouache ou à l’acrylique. Avec Ama, elle dessine ici sa première BD.

Mon avis : (lu en avril 2021)
Ce roman graphique rend hommage à un métier et à une communauté très surprenante et pourtant en voie de disparition, « les Amas » (les femmes de la mer).
C’est l’histoire d’une femme, d’une famille et d’une communauté. Nagisa, une jeune tokyoïte, arrive sur l’île d’Hegura, à l’Ouest du Japon, auprès d’Isoé, sa tante, pour apprendre le métier d’Ama. Chitosé, la mère de Nagisa, est partie de son île vingt ans auparavant sans jamais donner de nouvelles à ses proches.
Chaque jours les « Amas » plongent en apnée à la recherche d’ormeaux pour les vendre ensuite au marché. « L’isobué » (souffle des femmes) est une méthode de respiration pratiquée par les pêcheuses : en hyperventilant elles arrivent à plonger sans risquer l’accident respiratoire. En même temps que Nagisa, le lecteur découvre les us et coutumes de cette communauté de femmes, leur tenue presque nue, un petit pagne appelé « fundoshi » et un bandana blanc « le tenugui ». Elles sont attachées à une simple corde autour de la taille, reliées à leur « tomaé » (mari, frère ou ami de confiance) qui attend dans une barque, prêt à les remonter au moindre signal.
Ces femmes sont à la fois fortes et natures, elles n’ont pas leur langue dans leurs poches et à la criée, elle savent défendre leurs pêches face au revendeur qui voudrait les voler. Ce sont elles qui choisissent leurs partenaires pour un soir ou pour la vie et elles en parlent librement entre elles…
La citadine Nagisa va devoir faire ses preuves et s’intégrer dans cette communauté si particulière si elle rester sur l’île…
Le dessin de la couverture est particulièrement beau et j’ai beaucoup aimé le côté documentaire de l’histoire. C’est très intéressant et passionnant. Le côté roman de cette BD m’a moins touchée.
C’est cependant une belle découverte.

 

Extrait :

Petit Bac 2021
(3) Météo

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Qu’est-ce que j’ai mis en ligne ces dernières semaines ?

L’enfant étoile – Katrine Engberg
Je serai là ! : Comment je suis devenu l’Homme étoilé – L’Homme étoilé

Qu’est-ce que je lis en ce moment ?

L’année des pierres – Rachel Corenblit
Toute la violence des hommes – Paul Colize

Que lirai-je les semaines prochaines ?

Valentine, tome 6 – Vanyda (BD)
Les enfants sont rois – Delphine de Vigan
La force de l’ordre – Frédéric Debomy, Didier Fassin, Jack Raynal (BD)
Ama : Le souffle des femmes – Franck Manguin, Cécile Becq (BD)


Bonnes lectures, protégez vous et évadez-vous en lisant !

Je serai là ! : Comment je suis devenu l’Homme étoilé – L’Homme étoilé

Avec la participation d’Alma

 Calmann Lévy – janvier 2021 – 144 pages

Quatrième de couverture :
En remontant le fil de ses souvenirs professionnels et personnels, l’Homme étoilé raconte la naissance de sa vocation de soignant.
Ce nouvel opus bouleversant confirme son talent et sa profonde humanité : il achève de nous convaincre qu’on peut aussi soigner avec ses mots et sa présence.

Auteur : Infirmier en soins palliatifs et auteur-dessinateur, l’Homme étoilé s’est fait connaître sur Instagram, où il raconte dans des dessins poignants son quotidien et celui de ses patients à ses abonnés toujours plus nombreux. Son premier roman graphique A la vie ! a connu un véritable succès. 

Mon avis : (lu en avril 2021)
L’Homme étoilé, c’est Xavier, un infirmier en soins palliatifs dans un hôpital de l’Est de la France. Je l’ai découvert en mai dernier dans sa BD « A là vie » pleine de sensibilité, d’humour, de joie et d’humanité.
Cette nouvelle bande dessinée est plus personnel, L’Homme étoilé revient sur les débuts de sa vocation. Il raconte des souvenirs d’enfance avec son grand-père, avec sa mère, ses premiers stages d’infirmier d’abord en hématologie, puis en psychiatrie. Il revient sur son cheminement qui lui a fait découvrir puis choisir les soins palliatifs.
Il apprend à écouter ses patients, la patience, la vie et la mort. Il prend conscience que les patients dont il a la charge ne se réduisent pas à leur maladie. L’Homme Étoilé est plein d’empathie, d’humanité mais aussi d’humour.
Un dessin simple, épuré, aux formes tout en rondeur en bleu et blanc ou en noir et blanc.
L’épilogue est un dialogue à deux mains entre l’Homme Étoilé et Alma. Ils se partagent les dessins et les bulles avec chacun son style et ses couleurs.

Cette phrase résume bien ce qu’est son métier : « Tu sais, mon rôle, ce n’est pas de les empêcher de partir, mais de veiller à ce qu’ils partent bien. »

Extrait :

Déjà lu du même auteur :

71O+5b52GiL A la vie !

L’enfant étoile – Katrine Engberg

Lu en partenariat avec Masse Critique

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71hDTc2NBQL Fleuve noir – janvier 2021 – 416 pages

traduit du danois par Catherine Renaud

Titre original : Krokodillevogteren, 2016

Quatrième de couverture :
En plein centre-ville de Copenhague, une jeune étudiante est retrouvée dans son appartement sauvagement assassinée, le visage marqué par d’étranges entailles. L’inspecteur Jeppe Korner et son équipière Anette Werner, chargés de l’affaire, découvrent rapidement que le passé de la victime contient de lourds secrets. Quant à la propriétaire de l’immeuble et également voisine, Esther, elle est en train d’écrire un roman qui relate dans les moindres détails le déroulement du meurtre.
Simple coïncidence ou plan machiavélique?
Commence alors pour Jeppe et Annette une plongée au cœur d’une ville dans laquelle les apparences sont mortelles.

Auteur : Katrine Engberg est née en 1975 à Copenhague. Elle travaille pour la télévision et le théâtre. Son premier roman a connu un succès international et l’a installée comme l’une des nouvelles stars du polar scandinave.

Mon avis : (lu en avril 2021)
Voilà une nouvelle auteure de polar scandinave qui est à la hauteur du commentaire de Camilla Läckberg mis en couverture « Quel fantastique premier roman ! »… Le mot « fantastique » est peut-être exagéré mais l’enquête tient ses promesses, l’intrigue est bien construite avec de nombreuses pistes, des retournements… Les personnages sont très intéressants et bien décrits, le lecteur a envie d’en savoir plus…
Cette histoire se déroule à Copenhague, tout commence avec un meurtre et une crise cardiaque… En descendant ses poubelles, Gregers Hermansen, un vieux monsieur, découvre le corps sauvagement assassiné de Julie Stender, la jolie étudiante du deuxième étage, il tombe frappé par une crise cardiaque. Bizarrement, le mode opératoire du criminel est le même que celui décrit dans le roman en court d’écriture d’Esther de Laurenti, la propriétaire et également occupante de l’immeuble…
L’enquête est confiée à l’équipe d’inspecteurs Jeppe Korner et Anette Werner, un duo original et pleins de surprises… Ils ont des personnalités opposées mais dans le travail, ils sont parfaitement complémentaire. Anette est en couple, c’est une fonceuse, Jeppe se remet difficilement de son divorce, il est plus posé, plus silencieux.

Cette enquête est la première pour notre duo de choc… Un deuxième épisode est déjà sortie au Danemark et le troisième est prévu en juin prochain. J’espère avoir l’occasion de retrouver Jeppe et Anette pour de prochaines enquêtes lors d’une traduction française.

Merci Babelio et les éditions Fleuve Noir pour cette découverte haletante

Extrait : (début du livre)
La poussière des lourds rideaux tourbillonnait dans la lumière matinale. Gregers Hermansen s’assit dans son fauteuil inclinable et contempla la danse des particules dans le salon. Il lui fallait désormais tant de temps pour se réveiller que cela ne valait presque pas la peine de se lever. Il posa les mains sur les accoudoirs usés, laissa aller sa tête vers l’arrière et, la mâchoire tombante, ferma les yeux sur le scintillement de la lumière, jusqu’à ce qu’il entende le gargouillis de la cafetière dans la cuisine.
Après un bref compte à rebours, il se hissa hors du fauteuil, enfila ses pantoufles et s’avança à petits pas vers le linoléum de la cuisine. Toujours le même chemin, le long du buffet en acajou, devant le fauteuil vert et enfin vers cette satanée poignée que l’aide à domicile avait fixée au mur l’année précédente. « Je me débrouille très bien sans, merci », avait-il insisté, en vain.
Il enleva le filtre à café usagé et le jeta dans la poubelle sous l’évier. Pleine, une fois de plus. Gregers dégagea le sac-poubelle du bac puis, s’appuyant sur le bord de la table, atteignit la porte de service qu’il ouvrit de sa main libre. Au moins, il pouvait encore descendre ses propres poubelles. Il lorgna en direction de la collection de bouteilles de la voisine, sur le palier du dessus. Esther de Laurenti, la reine des pochtronnes. Elle organisait pour ses amis artistes des dîners hystériques qui se prolongeaient jusqu’au petit matin. Mais c’était son immeuble, il était donc inutile de se plaindre.
Les marches tanguaient sous ses pas. Il s’agrippa encore plus fermement à la rampe. Il serait peut-être plus sage de déménager pour un endroit mieux adapté, mais il avait vécu toute sa vie au centre de Copenhague et préférait prendre des risques avec ces marches tordues que d’aller moisir dans une maison de retraite en périphérie. Une fois arrivé au premier, il posa le sac et s’adossa au cadre de la porte des voisines du dessous. Les deux jeunes étudiantes qui partageaient l’étage étaient pour lui source d’un perpétuel agacement, mais aussi d’un étrange désir secret. Leurs sourires insouciants éveillaient en lui des souvenirs de nuits d’été au bord du canal et de baisers amoureux. L’époque où tout était possible, où la vie n’était pas encore sur le point de se terminer.

Petit Bac 2021
(4) Animal

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Danemark

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Qu’est-ce que j’ai mis en ligne ces dernières semaines ?

   

Les fantômes de Reykjavik – Arnaldur Indridason
Ma voisine est indonésienne – Emmanuel Lemaire
Valentine, tome 5 – Vanyda
Cent mille ans. Bure ou le scandale enfoui des déchets nucléaires – Pierre Bonneau, Gaspard D’Allens et Cécile Guillard

Qu’est-ce que je lis en ce moment ?

L’année des pierres – Rachel Corenblit
L’enfant étoile – Katrine Engberg (partenariat Masse Critique Babelio)

Que lirai-je les semaines prochaines ?

Valentine, tome 6 – Vanyda (BD)
Les enfants sont rois – Delphine de Vigan
Je serai là – L’Homme Étoilé


Bonnes lectures, protégez vous et évadez-vous en lisant !

Cent mille ans. Bure ou le scandale enfoui des déchets nucléaires – Pierre Bonneau, Gaspard D’Allens et Cécile Guillard

 Le Seuil – octobre 2020 – 152 pages

Quatrième de couverture :
C’est l’un de ces petits villages qui n’a jamais eu droit à sa carte postale. Et pourtant… L’endroit fait parler de lui jusqu’au sommet de l’État, la zone est quadrillée, ses 80 habitants surveillés. À Bure, 85 000 mètres cubes de déchets radioactifs doivent être enfouis à 500 mètres sous terre et y passer les cent mille ans à venir. Pour l’État français, l’enjeu est colossal : il en va de la survie de l’industrie nucléaire. De gré ou de force, ce projet titanesque doit aboutir.
Face à ce rouleau compresseur, la Meuse n’était pas censée résister. Les millions d’euros déversés sur le territoire devaient faire taire la contestation. En vain. À mesure que celle-ci s’intensifiait, Bure est devenu le théâtre d’une sidérante répression. Entre clientélisme et autoritarisme, le plus grand projet industriel d’Europe avance au mépris de la démocratie.

Auteurs : Gaspard d’Allens est journaliste pour le site Reporterre, il est l’auteur de plusieurs livres traitant d’écologie. Le dernier en date : Main basse sur nos forêts, a paru au Seuil en 2019.
Pierre Bonneau est journaliste indépendant, il travaille sur les mouvements sociaux et la criminalisation des luttes. Il contribue notamment à Reporterre, Bastamag ou l’Humanité.
Après avoir étudié l’illustration et le cinéma d’animation, Cécile Guillard se consacre à la bande dessinée. Cent mille ans est son deuxième album après Une vie de moche, avec François Bégaudeau, paru chez Marabulle en 2019.

Mon avis : (lu en mars 2021)
Bure est un village rural de 80 habitants dans la Meuse qui a été choisi malgré lui pour accueillir le projet Cigeo destiné à créer un site d’enfouissement de déchets nucléaires.
Cette BD est une enquête qui raconte comment l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) a réussi à s’imposer à Bure en subventionnant largement les collectivités et en implantant dans ce même territoire des entreprises liées à la filière déchets radioactifs. Aucune concertation publique, études et recherches opaques tout est fait pour la mise en place de ce projet Cigeo et lorsqu’un début de contestation s’amorce, la répression est disproportionnée : 80 gendarmes mobiles sont présents pour contrôler quotidiennement le village ( soit 1 gendarme mobile par habitant !), des perquisitions, des écoutes et 27 interdictions de territoire !
Depuis près de trente ans, des habitants, élus et agriculteurs se battent contre ce projet titanesque qui prévoit de stocker à 500 mètres sous terre nos déchets nucléaires. Et l’État reste sourd aux arguments des opposants, une épreuve de force s’est engagée avec d’un côté la création d’une Zone A Défendre et de l’autre le dépôt d’un dossier de déclaration d’utilité publique par l’ANDRA pour pouvoir enfin lancer les travaux…
Un enquête complète et très intéressante sur un grand projet qui s’impose au mépris des avis négatifs des populations locales et des risques futurs au nom de l’utilité publique et des intérêts politiques…

Extrait :

 

Petit Bac 2021(4) Lieu

Valentine, tome 5 – Vanyda

81+JXWDCMTL Dargaud – juillet 2014 – 96 pages

Quatrième de couverture :
Vanyda poursuit le récit de la scolarité de Valentine avec ce 5e tome, toujours aussi juste. La voici en 1re, dans une classe où elle ne connaît personne. Mais la vie ne s’arrête pas aux cours : le club manga, les entraînements de hip-hop et les pauses lui permettent de retrouver Julie, Yamina – quand elle lâche « son » Michel -, Mathys, Juliette et sa bande ainsi que le beau Charles qui a bien grandi depuis le collège ! Valentine a bientôt 17 ans, mais elle rougit toujours autant dès que Félix s’approche.

Auteur : Vanyda Savatier (plus connue sous son seul prénom) est une auteur d’origine franco-laotienne de bande dessinée apparentée à La Nouvelle Manga. Élève des Beaux Arts de Tournai (Belgique). Elle forge son style grâce à l’influence des dessins animés japonais. Elle fusionne ainsi le style mangas – BD franco-belge. Elle vit actuellement à Lille. Son blog: http://vanyda.fr/
Elle est l’auteure de deux autres trilogies : « L’immeuble d’en face » (La Boîte à bulles) et « Celle que… » (Dargaud). Cette dernière série paraît en intégrale en 2015 ; elle a également été reprise, en couleurs et en six volumes cartonnés, sous le titre de « Valentine » (Dargaud) entre 2012 et 2014. En janvier 2014, Vanyda crée le magnifique « Un petit goût de noisette » (Dargaud), roman graphique en noir et blanc, relevé par quelques touches de couleur, qui met en scène des histoires d’amour… Deux ans plus tard, Vanyda revient avec un nouveau one shot, « Entre ici et ailleurs » (Dargaud). Toujours chez le même éditeur, elle publie avec Nicolas Hitori De le premier tome de « Mia & Co » en 2016. Primée dans de très nombreux festivals de BD et plusieurs fois sélectionnée à Angoulême, Vanyda a été récompensée par le très sérieux ‘Publishers Weekly’ pour la version anglaise de « L’immeuble d’en face », sacré manga de l’année. En 2019, elle revient avec « Un petit goût de noisette et de fruits rouges », proposant des nouveaux fragments d’histoires de cœur.

Mon avis : (lu en mars 2021)
Voilà le tome 5 de la série Valentine (six tomes) , l’équivalent de la première moitié du tome « Celle que je suis » dans la série « Celle que… ».
C’est la rentrée en classe de 1ère et Valentine se retrouve encore seule dans sa classe sans aucune ou aucun ami qu’elle connaît.
Elle commence à se faire de vrais amis sans vouloir plaire à tout prix. Sa personnalité s’affirme, elle n’hésite pas à avoir sa propre opinion et des convictions. Elle continue à s’investir au club de manga et participe aux entraînements de hip-hop. Elle retrouve Charles, camarade du collège qui était parti en 2de dans un lycée plus prestigieux mais où il n’a pas trouvé sa place.
J’aime beaucoup le style du dessin épuré dans l’esprit manga, comme la construction des planches, avec une même scène vue sous plusieurs angles, avec des zooms, de nombreuses planches muettes…

Extrait : (début de la BD)

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Petit Bac 2021
(4) Prénom

Déjà lu du même auteur :

un-petit-gout-de-noisette-tome-1-sans-titre Un petit goût de noisette 1 un-petit-gout-de-noisette-tome-2-sans-titre Un petit goût de noisette 2

91qgXNmpNsL Valentine, tome 1   Valentine, tome 2

81GAYCfhIzL Valentine, tome 3 Valentine, tome 4

 

 

Ma voisine est indonésienne – Emmanuel Lemaire

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 71ocrtpkql.jpg Delcourt – janvier 2021 – 128 pages

Quatrième de couverture :
La semaine, madame Hibou est traductrice freelance. Mais le week-end, c’est une aventurière. Venue de sa Papouasie natale, elle prend le train chaque samedi pour visiter l’Hexagone. Charleville-Mézières, Dijon, Niort… Qu’est-ce qui motive cette drôle de voisine et quelle est son histoire ? Emmanuel Lemaire mène l’enquête pour nous livrer un portrait touchant et sensible.

Auteur : Emmanuel Lemaire vit à Rouen, où il est bibliothécaire le jour et dessinateur la nuit. Il a écrit un premier album autobiographique, Rotterdam, une ville au fil de l’eau ainsi que des œuvres consacrées à la Normandie et Si j’avais rencontré les Frères Lumières.

Mon avis : (lu en mars 2021)
L’auteur et narrateur de cette histoire est également le véritable voisin d’une touriste très originale… Madame Hibou (surnom donnée par l’auteur en référence au mot indonésien « IBU » se traduisant par Madame ) est indonésienne, elle est traductrice et vit en France depuis plusieurs années. Elle passe ses week-ends à visiter la France en train et parfois en  bus. L’Indonésie étant composée d’une multitude d’îles, le chemin de fer n’existe que sur les îles de Java et Sumatra. Aussi, pour Madame Hibou, voyager en train c’est typiquement  français. Au cours de courtes rencontres l’auteur et sa voisine indonésienne échangent autour de l’Indonésie et des villes de France visitées : Charleville-Mézières, Dijon, Dieppe, Grenoble, Niort, Châteauroux, Granville, Lyon…
Les échanges comme le personnage de Madame Hibou sont savoureux, exotiques, parfois surréalistes et plein d’humour… Un voyage avec un regard différent sur notre beau pays et également un aperçu sur l’Indonésie.
J’ai beaucoup aimé cette bande dessinée !

Extrait :

 

 

Petit Bac 2021(3) Adjectif

Les fantômes de Reykjavik – Arnaldur Indridason

 

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Anne-Marie Métailié – février 2020 – 320 pages

Points – mars 2021 – 384 pages

traduit de l’islandais par Eric Boury

Titre original : Stúlkan hjá brúnni, 2018

Quatrième de couverture :
Inquiets pour leur petite-fille dont ils savent qu’elle fait du trafic de drogue, un couple fait appel à Konrad, un policier à la retraite, car la jeune fille a disparu. Dans le même temps une amie de Konrad lui parle d’une petite fille retrouvée noyée dans l’étang devant le Parlement en 1947. Elle lui demande de l’aider car l’enfant hante ses rêves. Il découvre que l’enquête sur la mort de la petite fille a été menée en dépit du bon sens. Lorsqu’on trouve le cadavre de la jeune trafiquante, il met encore en doute les méthodes de la police.
Konrad mène les deux enquêtes de front. Il nous apparaît comme un personnage solide, têtu, coléreux et rompu, par son enfance auprès de son père, à toutes les ruses des voyous. Toujours aux prises avec son enquête sur l’assassinat de son propre père, il avance vers la vérité.
Dans une construction particulièrement brillante, Indridason crée un suspens et des attentes sur des plans différents et surprenants. Il captive le lecteur et le tient en haleine avec brio. On peut dans ce volume saluer la naissance d’un nouvel enquêteur attachant, sensible mais violent, n’hésitant pas à faire le coup de poing. Par ailleurs l’auteur nous introduit au merveilleux islandais très insolite et terre à terre.

Auteur : Arnaldur Indridason est né à Reykjavík en 1961. Diplômé en histoire, il est journaliste et critique de cinéma. Il est l’auteur de romans noirs couronnés de nombreux prix prestigieux, traduits dans 40 langues et vendus à plus de 13 millions d’exemplaires.

Mon avis : (lu en mars 2021)
Après « Ce que savait la nuit », c’est la deuxième enquête de Konrad, le nouveau personnage d’Arnaldur Indridason. Konrad est un policier à la retraite ayant perdu son épouse Erna depuis quelques mois. Il est sollicité par un couple de grands-parents dont Danni, leur petite fille, a disparu. Konrad va assez vite la retrouver, malheureusement morte d’une overdose… La police, en la personne de Marta va mener l’enquête mais Konrad va également s’y intéresser…
En parallèle, Eyglo, une amie de Konrad un peu médium est bouleversée par la vision d’une fillette à la recherche de sa poupée… Konrad est peu sensible à ces histoires mais pour tranquilliser son amie, il se met à enquêter sur cette fillette qui s’était noyée dans les années soixante et dont l’enquête avait été bâclée… Ces enquêtes vont l’amener à se replonger également dans son propre passé, en particulier sur les activités sombres de son père.
Même si le héros est nouveau, lire du Arnaldur Indridason est toujours aussi plaisant pour découvrir l’Islande à travers des sujets malheureusement toujours actuels.

 

Extrait : (début du livre)
Le jeune homme avait descendu la rue Skothusvegur, s’était arrêté sur le pont qui enjambait le lac de Tjörnin et, penché par-dessus le garde-corps métallique, il avait aperçu la poupée dans l’eau.

Ce pont dessinait un arc élégant là où le lac rétrécissait avant de continuer vers le sud, jusqu’à Hljomskalagardur, le Parc du kiosque à musique. Le jeune homme se tenait au sommet de l’ouvrage. C’était le soir. Dans la rue pour ainsi dire déserte, une voiture passa au ralenti. Bientôt, les ronflements de son moteur venus troubler la quiétude vespérale s’évanouirent. Le flâneur crut apercevoir un homme rue Soleyjargata. Un autre, vêtu d’un chapeau et d’un imperméable, le dépassa en marchant d’un pas résolu, sans regarder à gauche ni à droite. Accoudé à la rambarde, le jeune homme contemplait le lac, la Maison de l’Industrie en arrière-plan, les bâtiments du centre et, à l’horizon, le mont Esja, rassurant et immuable dans le crépuscule. La lune flottait en surplomb, comme un conte de fées issu d’un monde lointain. C’est en baissant les yeux qu’il vit la poupée dans l’eau.
Cette vision éminemment poétique toucha la sensibilité du jeune écrivain. Il sortit de sa poche son petit calepin et le stylo-plume qu’il avait toujours sur lui et griffonna quelques mots sur la perte de l’innocence, la fragilité de l’enfance et l’eau, à la fois source de vie et force destructrice. Ce joli calepin recouvert de cuir noir et portant l’inscription 1961 en lettres dorées contenait les méditations d’un jeune homme qui souhaitait devenir poète et y mettait toute son âme. Ses tiroirs renfermaient déjà largement de quoi publier un recueil, mais il n’avait jusque-là pas eu le courage de montrer ses textes à un éditeur. Craignant surtout qu’on le juge trop durement et qu’on lui oppose un refus, il passait son temps à les peaufiner, y ajoutant toujours un petit quelque chose, comme il le faisait en ce moment-même pour ces lignes sur la vanité de la vie.
Il était persuadé qu’une petite fille avait laissé tomber sa poupée dans le lac et n’avait pas réussi à la récupérer. Cela aussi, il l’écrivit dans son calepin. Il s’efforçait de saisir la quiétude du soir, de mettre en mots les lumières qui se reflétaient sur le Tjörnin. Il regarda vers l’îlot pris d’assaut par les sternes arctiques. Elles étaient aussi silencieuses que le voile de nuit recouvrant la ville, griffonna-t-il. Il remplaça le mot nuit par soir, raya ce dernier mot, biffa le voile, essaya d’y substituer le mot rideau, ce vers ne lui convenait pas.
Il rangea son stylo-plume et son calepin dans la poche de sa veste et s’apprêta à reprendre sa route, mais il se ravisa et se dit qu’il allait tenter d’attraper la poupée pour la déposer sur le pont au cas où la pauvre gamine reviendrait chercher sa compagne de jeu. Il descendit jusqu’à la rive, tendit le bras, mais le jouet était trop loin du bord pour qu’il puisse l’atteindre. Il remonta sur le pont, fouilla du regard les environs en quête d’un objet qui pourrait lui servir de crochet, un bâton ou une branche, mais ne trouva rien.

Déjà lu du même auteur :

la_cit__des_jarres La Cité des jarres  la_femme_en_vert La Femme en vert

la_voix La Voix l_homme_du_lac L’Homme du lac hiver_arctique Hiver Arctique

hypothermie Hypothermie la_rivi_re_noire La rivière noire betty Bettý

la_muraille_de_lave La muraille de lave etranges_rivages Étranges rivages

91768788 La cité des jarres 95359847 Le Duel

105501958 Les nuits de Reykjavik 110108840 Le lagon noir

9782367623085-001-X Opération Napoléon 9782367627595-001-T Passage des ombres

71UbDwTos8L Ce que savait la nuit 61YQz30gvAL Les roses de la nuit

Petit Bac 2021(3) Lieu

voisinsvoisines2021_1
Islande

C’est lundi, que lisez-vous ? [148]

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C’est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé maintenant par Camille

Qu’est-ce que j’ai mis en ligne ces dernières semaines ?

 

Blanc autour – Lupano et Fert
Valentine, tome 4 – Vanyda

Qu’est-ce que je lis en ce moment ?
Les fantômes de Reykjavik – Arnaldur Indridason

L’année des pierres – Rachel Corenblit

Que lirai-je les semaines prochaines ?

Cent mille ans. Bure ou le scandale enfoui des déchets nucléaires – Pierre Bonneau, Gaspard D’Allens et Cécile Guillard (BD)

Valentine, tome 5 – Vanyda (BD)

Valentine, tome 6 – Vanyda (BD)

L’enfant étoile – Katrine Engberg (partenariat Masse Critique Babelio)

Bonnes lectures, protégez vous et évadez-vous en lisant !