Sarbacane – mai 2020 – 112 pages
Quatrième de couverture :
Japon, fin des années 1960. Nagisa, jeune citadine tokyoïte aux manières policées et pudiques, débarque avec son paquetage sur Hegura, petite île de pêcheurs reculée. Là, elle est adoptée par Isoé, la cheffe de la communauté des « Ama » qui gouverne l’île. Les Ama, ces « femmes de la mer » brutes, fortes et sauvages qui plongent en apnée, nues, pour pêcher des coquillages…
Auteurs : Après une enfance entre la Méditerranée et les Alpes. Franck Manguin entreprend des études de Japonais après avoir lu « pays de neige » de Yasunari Kawabata. Diplôme de langues, littérature et civilisations Japonaises en poche, il s’exile durant trois ans au pays du soleil levant. Il y écrit un mémoire sur l’art traditionnel d’Okinawa, fabrique des animations pour machines « pachinko » et enseigne l’anglais. Franck est actuellement bibliothécaire et traducteur/interprète de japonais dans le milieu culturel.
Après une licence d’arts plastiques, Cécile Becq sort diplômée de l’école Emile Cohl à Lyon. Son univers est tendre, sensible, poétique et coloré. Dans son travail, elle aime aussi bien réaliser des illustrations numériques que des illustrations peintes à la gouache ou à l’acrylique. Avec Ama, elle dessine ici sa première BD.
Mon avis : (lu en avril 2021)
Ce roman graphique rend hommage à un métier et à une communauté très surprenante et pourtant en voie de disparition, « les Amas » (les femmes de la mer).
C’est l’histoire d’une femme, d’une famille et d’une communauté. Nagisa, une jeune tokyoïte, arrive sur l’île d’Hegura, à l’Ouest du Japon, auprès d’Isoé, sa tante, pour apprendre le métier d’Ama. Chitosé, la mère de Nagisa, est partie de son île vingt ans auparavant sans jamais donner de nouvelles à ses proches.
Chaque jours les « Amas » plongent en apnée à la recherche d’ormeaux pour les vendre ensuite au marché. « L’isobué » (souffle des femmes) est une méthode de respiration pratiquée par les pêcheuses : en hyperventilant elles arrivent à plonger sans risquer l’accident respiratoire. En même temps que Nagisa, le lecteur découvre les us et coutumes de cette communauté de femmes, leur tenue presque nue, un petit pagne appelé « fundoshi » et un bandana blanc « le tenugui ». Elles sont attachées à une simple corde autour de la taille, reliées à leur « tomaé » (mari, frère ou ami de confiance) qui attend dans une barque, prêt à les remonter au moindre signal.
Ces femmes sont à la fois fortes et natures, elles n’ont pas leur langue dans leurs poches et à la criée, elle savent défendre leurs pêches face au revendeur qui voudrait les voler. Ce sont elles qui choisissent leurs partenaires pour un soir ou pour la vie et elles en parlent librement entre elles…
La citadine Nagisa va devoir faire ses preuves et s’intégrer dans cette communauté si particulière si elle rester sur l’île…
Le dessin de la couverture est particulièrement beau et j’ai beaucoup aimé le côté documentaire de l’histoire. C’est très intéressant et passionnant. Le côté roman de cette BD m’a moins touchée.
C’est cependant une belle découverte.
Extrait :
(3) Météo