Lu en partenariat avec Masse Critique
Actes Sud – mai 2019 – 180 pages
Quatrième de couverture :
En relatant l’histoire d’une famille algérienne installée dans un bidonville de Nanterre, puis relogée dans une cité de transit à Gennevilliers, Laurent Maffre retrace une page peu glorieuse de notre histoire contemporaine : celle de l’exclusion sociale des immigrés d’Afrique du Nord, dont les conséquences se font sentir aujourd’hui encore.
Auteur : Après un voyage à Djibouti, où il traverse les bidonvilles, Laurent Maffre se penche sur la France postcoloniale et les conditions de logement des immigrés dans la banlieue parisienne des années 1960. Il en tire une série de romans graphiques, Demain, demain, docufiction composé à partir des témoignages d’Algériens et de Marocains qui ont vécu des années dans ces habitats précaires. Il s’est appuyé sur les photos, les plans et autres documents inédits collectés à l’époque par Monique Hervo, auteur de Nanterre en guerre d’Algérie (Actes Sud) qui inaugure cette série. Les enregistrements de Monique Hervo ont fait l’objet d’un web-doc, 127, rue de la Garenne (prix Scam), produit par Arte et réalisé par Laurent Maffre (dessins) et Fabrice Osinski (sons).
Mon avis : (lu en décembre 2019)
Dans le tome 1 de Demain, demain, publié en 2012, Laurent Maffre racontait le quotidien des Saïfi, une famille d’immigrés algériens, installés dans le vaste bidonville de La Folie, à Nanterre, dans les années 60. Ce tome 2 commence en 1973, le bidonville a été rasé et les familles ont été relogées dans des cités de transit…
La famille Saïfi a été installée rue du Port à Gennevilliers, dans un no man’s land situé loin de la ville, proche de l’autoroute et de chantiers de constructions. La cité de transit est clôturée, surveillée par un gardien raciste qui peut faire expulser du jour au lendemain les occupants de baraquements insalubres. Kader et sa femme espéraient rapidement pouvoir enfin habiter dans un vrai appartement. Et pourtant, ce qui devait être provisoire dure…
Kader travaille à l’usine, sur une chaine automobile. C’est dur, les cadences augmentent tout le temps et des accidents se multiplient. Et si Kader voudrait faire la grève avec ses camarades, il est menacé de perdre son emploi et donc son logement.
Les enfants ont grandi, Ali a une bande de copains inventifs et turbulents, ils vont parfois zoner à Paris, c’est là, qu’Ali assiste au tournage d’un film et s’imagine un avenir.
C’est un témoignage important sur cette époque et les conditions de vie subies par ces immigrés dont la France avait besoin pour faire tourner son économie. Déjà les parents et les enfants ont des comportements différents, les parents subissent et acceptent ses conditions difficiles, au contraire, les enfants n’acceptent pas ce traitement et cette injustice, ils comptent bien ne pas se laisser faire en trouvant leur place et un avenir…
Extrait : (début de la BD)
(1) Son
(chanson de HK & Les Saltimbanks, album Les Déserteurs)