10×18 – janvier 2018 – 384 pages
traduit de l’anglais par Jean Privat
Titre original : Sense and Sensibility, 1811
Quatrième de couverture :
En amour, comme en tout, rien n’a changé depuis le 19eme siècle de Lady Jane. Si la fougueuse Marianne s’abandonne à une passion qui menace de lui brûler les ailes, la sage Elinor prend le risque de perdre l’amour à force de tempérance. Raison et sentiments : impossible équation ? Les deux jeunes femmes devront apprendre de leurs vacillements. Pour le meilleur et pour le pire.
Auteur : Jane Austen, dernière d’une famille de huit enfants, est née le 16 décembre 1775 à Stevenson dans le Hampshire (Angleterre). Entre sa vingtième et sa vingt-cinquième année, Jane Austen écrit trois récits de jeunesse qui deviennent des pièces maîtresses de son œuvre : Elinor et Mariane, Raison et Sentiments (1795), First Impression, ébauche d’Orgueil et Préjugés, et enfin, en 1798, Northanger Abbey. Après la mort de son père, Jane Austen s’installe avec sa mère et sa sœur à Chatown, où elle va écrire l’essentiel de son œuvre. En 1811, un éditeur londonien soumet pour la première fois au grand public, sous couvert d’anonymat, Raison et Sentiments. Elle publie ensuite Mansfield Park, mais c’est avec Emma que Jane Austen s’impose véritablement sur la scène littéraire. Son œuvre compte aujourd’hui parmi les classiques de la littérature anglaise et a fait l’objet de nombreuses adaptations cinématographiques : Emma, réalisé par Douglas McGrath, Raison et Sentiments sorti en 1996 et mis en scène par Ang Lee avec Hugh Grant, Emma Thompson et Kate Winslet dans les rôles principaux, et Orgueil et préjugés, adapté au cinéma en 2005 par Joe Wright.
Mon avis : (lu en mars 2019)
Jane Austen est une auteure classique britannique que je connaissais de nom depuis longtemps, mais que je n’avais encore jamais lu. C’est après avoir vu le film Raison et Sentiments sorti en 1996 et mis en scène par Ang Lee avec Emma Thompson, Kate Winslet, Hugh Grant et Alan Rickman dans les rôles principaux que j’ai eu envie de lire le livre original.
C’est l’histoire de deux sœurs, Elinor et Marianne, l’une est sage et réfléchie, l’autre est passionnée et spontanée. Elles sont toutes deux en âge de se marier, mais issues d’une seconde noce, à la mort de leur père, c’est leur demi-frère aîné qui hérite de tout et leur mère et elles se retrouvent sans fortune. Elinor a des sentiments pour un jeune homme mais elle n’ose l’avouer par peur de ne pas être digne de son rang et d’être repoussée. Alors que contrairement aux us de l’époque, Marianne n’hésite pas à afficher fougueusement ses sentiments pour un beau jeune homme qui multiplie les conquêtes… Elinor et Marianne sont deux sœurs fascinantes et attachantes, les personnages secondaires sont nombreux et aux caractères variés.
C’est le premier roman écrit par Jane Austen, et c’est une description minutieuse de la société bourgeoise anglaise de la fin du 18ème siècle. L’auteure a le don de pointer les défauts de ses compatriotes et de les décrire avec un ton très vivant et délicieusement ironique… C’est du romantisme à l’anglaise.
Extrait : (début du livre)
La famille Dashwood était établie depuis longtemps dans le Sussex. Son domaine était vaste, et sa résidence était à Norland Park, au centre de la propriété, où, depuis de nombreuses générations, elle avait vécu d’une façon si bienséante qu’elle s’était acquis d’une façon générale la bonne opinion de ses connaissances à la ronde. Le défunt propriétaire de ce domaine était un célibataire, qui vécut jusqu’à un âge fort avancé, et qui, pendant de nombreuses années de sa vie, eut en la personne de sa sœur une compagne et une maîtresse de maison constante. Mais la mort de celle-ci, qui eut lieu dix ans avant la sienne, produisit un grand changement dans son intérieur ; car, pour suppléer à la perte de sa sœur, il invita et reçut chez lui la famille de son neveu, Mr. Henry Dashwood, l’héritier légal du domaine de Norland, et la personne à qui il se proposait de le léguer. Dans la compagnie de son neveu et de sa nièce, et de leurs enfants, les jours du vieux gentleman s’écoulèrent agréablement. Son attachement envers eux tous s’accrut. L’attention constante de Mr. et de Mrs. Henry Dashwood à ses désirs, laquelle procédait non pas simplement de l’intérêt, mais de la bonté du cœur, lui donna la pleine mesure de réconfort solide que pouvait recevoir son âge ; et la gaieté des enfants ajouta de la saveur à son existence.
D’un mariage antérieur, Mr. Henry Dashwood avait un fils ; de sa femme actuelle, trois filles. Le fils, jeune homme sérieux et respectable, était amplement pourvu par la fortune de sa mère, qui avait été considérable, et dont la moitié lui était revenue lors de sa majorité. Par son propre mariage, également, qui eut lieu peu après, il ajouta à sa richesse. Pour lui, en conséquence, le droit de succession au domaine de Norland n’était pas véritablement aussi important que pour ses sœurs ; car leur fortune, abstraction faite de ce qui pourrait leur revenir du fait que leur père héritât de cette propriété, ne pouvait être que petite. Leur mère ne possédait rien, et leur père n’avait que sept mille livres en propre, car la moitié restante de la fortune de sa première femme était également assurée à l’enfant de celle-ci, et il n’en possédait que l’usufruit viager.
J’avais beaucoup aimé le film aussi et comme toi jamais lu Jane Austen, il faudrait que je m’y mette !
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