Albin Michel – mai 2019 – 432 pages
traduit du suédois par Rémi Cassaigne
Titre original : I maktens skugga, 2014
Quatrième de couverture :
Nora Linde, désormais en poste à l’Agence de Lutte contre la Criminalité Financière, profite de ses vacances à Sandhamn avec son compagnon Jonas et leur fille de quatre ans Julia. Mais l’idylle estivale est vite troublée par l’arrivée de Carsten Larsson, un requin de la finance engagé dans des affaires troubles en Russie. Larsson a acheté la belle et grande plage au sud de l’île, et la villa de luxe qu’il y a fait bâtir éveille les rancœurs des insulaires. Le soir de la pendaison de crémaillère, une partie de la villa prend feu et on découvre un cadavre dans les décombres. Nora Linde n’a d’autre choix que de solliciter son meilleur ami et collaborateur, Thomas Andreasson, pourtant en plein doute après vingt ans de métier. Incapable de lui refuser son aide, Thomas s’attaque à une nouvelle affaire…
Auteur : Viveca Sten vit près de Stockholm avec son mari et leurs trois enfants. Après une brillante carrière juridique, elle s’est lancée dans l’écriture. Sa série mettant en scène l’inspecteur Thomas Andreasson et Nora Linde sur l’île de Sandhamn connaît un immense succès en Suède et est traduite dans une douzaine de langues à travers 25 pays. L’adaptation télévisée de la série a été un des plus forts taux d’audience en Suède, et les premières saisons diffusées sur Arte ont réuni des millions de téléspectateurs.
Mon avis : (lu en juillet 2019)
J’ai toujours plaisir à retrouver l’île de Sandhamn, et le duo formé par Nora Linde et l’inspecteur Thomas Andreasson. Pour « cet épisode », contrairement à d’habitude, j’ai vu sa version télévisée début avril sur Arte avant de me plonger dans le livre…
Carsten Jonsson, homme d’affaires suédois vivant à l’étranger, vient de construire une magnifique maison au bord de l’eau, sans respecter les règles ancestrales de l’île de Sandhamn et ses voisins. Riche et sans scrupule, il organise une grosse fête bien arrosée pour la pendaison de crémaillère et il invite plus de 150 personnes, ceux qui comptent sur Sandham. Dans la nuit suivant la fête, une dépendance de la villa part en fumée et l’on découvre sur les lieux du sinistre un corps carbonisé… Thomas Andreasson et Aram sont appelés pour l’enquête. Nora qui a participé à la fête avec Jonas, son compagnon, va être d’une grande aide pour faire avancer l’enquête. Mais après vingt ans de métier, Thomas est en plein doute qu’en à son avenir dans la police.
L’arrogance de Carsten Jonsson n’est pas du goût de tout le monde, certains voisins souhaiteraient vraiment qu’il quitte l’Île avec sa famille… Sans compter les affaires, Carsten Jonsson n’a-t-il pas été imprudent de faire appel à des Russes ?
L’enquête bien construite va permettre au lecteur de découvrir les différents protagonistes et d’avancer vers sa résolution. L’ambiance insulaire est toujours très plaisante, je suis devenue une inconditionnelle de cette série !
Extrait : (début du livre)
Maria Svedin attendait dans le spacieux vestibule, tandis que Celia Jonsson aidait Oliver à enfiler la veste de l’uniforme bleu marine de l’école. Maria dansait d’un pied sur l’autre, inquiète. Fallait-il aller chercher le cartable d’Oliver, resté dans sa chambre ? Difficile de savoir ce que voulait Celia.
Celia vint à bout du dernier bouton luisant de la veste d’Oliver et chassa une mèche sombre de son visage avant de se redresser.
« Maria, dit-elle avec son fort accent. Tu conduiras Oliver à l’école ? J’ai autre chose à faire aujourd’hui. Tu peux prendre la voiture de Carsten, il est allé à pied au bureau. »
Cette demande surprit Maria. D’habitude, Celia déposait toujours son fils à l’école le matin, mais on voyait qu’elle était tendue, des poches sombres cernaient ses yeux et sa bouche était crispée.
Hier soir, Maria avait entendu des éclats de voix. L’appartement avait beau être vaste et sa chambre à l’opposé de celles de la famille, elle n’avait pas pu éviter d’entendre leur colère à travers les cloisons. La dispute semblait porter sur le projet de Carsten d’avoir une maison de vacances en Suède.
« Maria ? » fit à nouveau Celia.
La jeune fille hocha la tête et se dirigea vers l’entrée de l’appartement. L’ascenseur montait jusqu’à l’étage de la famille. Elle appuya plusieurs fois sur le bouton pour montrer à Celia qu’elle s’activait.
Elle aurait préféré être dispensée de conduire Oliver, pas encore très à l’aise avec la conduite à gauche dans Londres. Et les ronds-points la rendaient nerveuse.
Celia ne remarqua pas ses hésitations. Ou ne s’en soucia pas.
« Si tu vas chercher la voiture au garage, je descends avec Oliver d’ici quelques minutes, continua-t-elle. Je veux chercher ses nouveaux gants. »
On dit : « Je vais chercher », pas : « Je veux chercher », pensa Maria, sans rien faire pour la corriger.
Elle enfila son blouson et se tourna vers l’entrée.
Déjà lu du même auteur :
La Reine de la Baltique
Du sang sur la Baltique
Les nuits de la Saint-Jean
Les secrets de l’île
Au cœur de l’été
Retour sur l’île