Editions Eyrolles – juin 2019 – 304 pages
Quatrième de couverture :
À 31 ans, Élise vit recluse dans son chagrin. Quelle idée saugrenue a eu son mari de mourir sans prévenir alors qu’elle était enceinte de leur premier enfant ?
Depuis ce jour, son fils est la seule chose qui la tient en vie, ou presque. Dans le quartier parisien où tout lui rappelle la présence de l’homme de sa vie, elle cultive sa solitude au gré de routines farouchement entretenues : les visites au cimetière le mardi, les promenades au square avec son petit garçon, les siestes partagées l’après-midi…
Pourtant, quand sa vieille voisine Manou lui tend les clés de sa maison sur la côte atlantique, Élise consent à y délocaliser sa tristesse. À Pornic, son appétit de solitude va vite se trouver contrarié : un colocataire inattendu s’invite à la villa, avec lequel la jeune femme est contrainte de cohabiter.
Auteur : Marion McGuinness est rédactrice et traductrice indépendante, pour des maisons d’édition, des sites parentaux ou encore des marques de vêtements pour enfants. Elle écrit sur des sujets aussi variés que la grossesse, la maternité, le maternage et la petite-enfance.
« Égarer la tristesse » (2019) est son premier roman. Elle vit à Angers avec sa famille.
Mon avis : (lu en mai 2019)
Ce livre, au très joli titre, évoque un sujet douloureux, en effet il est question du deuil, de la reconstruction, des liens familiaux…
Après un an de mariage et alors qu’elle était enceinte, Élise perd brutalement Arthur, son mari. Au début de cette histoire, cela fait un an qu’Arthur est décédé et Ian, leur fils, a 9 mois. Noyée dans son chagrin, Élise arrive à survivre grâce à Ian et ses obligations de mère. Elle a organisé sa vie autour de son enfant et des souvenirs d’Arthur. Tous les mardis, c’est la visite au cimetière, tous les après-midis c’est la sieste pour l’enfant et pour la mère, puis la promenade au square… Manou, sa vieille voisine du dessus, est une présence précieuse qui sait l’écouter, la nourrir de chocolats et la sortir de son isolement où elle se réfugie. Un jour, Manou lui donne des clés, celles de sa maison de Pornic où elle l’encourage à aller passer des vacances avec son fils, pour changer d’air et quitter cet appartement qui est toujours remplis des souvenirs de son mari et qui l’empêche d’avancer et de pouvoir se projeter vers l’avenir.
Manou a également un petit-fils, Clément, qui travaille dans l’humanitaire comme sauveteur en mer…
Les personnages sont très attachants, l’écriture est simple, parfois poétique. L’histoire est parfois un peu prévisible, mais l’auteur a su y mettre une certaine profondeur dans les sentiments qui habitent ses personnages face au deuil, le sien ou celui d’un proche.
Grâce à Babelio et les éditions Eyrolles, j’ai eu la chance de participer à une rencontre très sympathique et intéressante avec Marion McGuinness
Extrait : (début du livre)
Élise lisait son horoscope, coincé entre un pub de crème amincissante et un jeu-concours pour gagner un affreux sac à main à la couleur indéterminée. En temps normal, Élise n’achetait jamais de magazines féminins débilitants, et même chez le coiffeur, elle évitait avec soin les prédictions vaseuses d’une astrologue autoproclamée.
Mais en temps normal, elle ne venait pas de célébrer le premier anniversaire de la mort de son mari en arrachant les mauvaises herbes autour de sa pierre tombale, et la veille, en rentrant chez elle après cette journée surréaliste, son fils endormi contre sa poitrine, Élise s’était surprise à ralentir devant le kiosque à deux pas de son immeuble. Elle s’était arrêtée sans trop y réfléchir, avait raflé quelques magazines format poche avec, en couverture, une gonzesse habillée à la mode lapone et un bébé joufflu retouché, payé en liquide, fourré monnaie et lecture dans son sac et repris le chemin de la maison.
En temps normal, le matin, quand elle se réveillait par miracle avant sa progéniture, Élise prenait le temps de boire un café bien fort et un peu trop chaud tout en regardant par la grande fenêtre de sa cuisine.
Je suis en train de lire « la mélancolie du kangourou » de Laure Manel qui parle aussi du deuil mais du coté du père …
J’aimeJ’aime