L’Art de la joie – Goliarda Sapienza

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Audiolib – février 2019 – 23h10 – Lu par Valérie Muzzi

Le Tripode – octobre 2016 – 800 pages

traduit Nathalie Castagné

Titre original : L’Arte della gioia, 1998

Quatrième de couverture :
« Comment pouvais-je le savoir si la vie ne me le disait pas ? Comment pouvais-je savoir que le bonheur le plus grand était caché dans les années apparemment les plus sombres de mon existence ? S’abandonner à la vie sans peur, toujours… Et maintenant encore, entre sifflements de trains et portes claquées, la vie m’appelle et je dois y aller. »
L’Art de la joie est le roman d’une vie, celle de Modesta. Née le 1er janvier 1900 dans une famille miséreuse de Sicile, farouche et insoumise, la jeune femme nous entraîne sur le chemin d’une liberté qui gagne irrésistiblement le lecteur.
L’édition définitive de ce texte, devenu un classique de la littérature italienne, a été établie par Angelo Maria Pellegrino, qui fut le dernier compagnon de l’autrice et sauva ce roman culte de l’oubli.

Auteur : Goliarda Sapienza (1924-1996) est née à Catane (Sicile) dans une famille anarcho-socialiste. Elle connaît le succès au théâtre avant de se consacrer à l’écriture. Son œuvre flamboyante laisse les éditeurs italiens perplexes. Elle meurt dans l’anonymat en 1996. Elle sera reconnue grâce notamment, en 2005, à la traduction en France de L’Art de la joie. Les Éditions Le Tripode entreprennent la publication de ses œuvres complètes.

Lecteur : Diplômée de l’Insas et de la section cinéma de l’université de Bruxelles, Valérie Muzzi partage son temps entre les studios, les tournages, l’écriture et la réalisation.

Mon avis : (écouté partiellement en mai 2019)
Je n’ai pas réussi à terminer dans les temps ce dernier livre audio de la sélection du Prix Audiolib 2019. J’ai sous-estimé la durée du livre audio et mes capacités d’écoute… J’écris donc ce billet après seulement 50% de lecture.
La narratrice, Modesta, est née, en Italie, le 1er janvier 1900. Elle nous raconte l’histoire extraordinaire de sa vie, celle d’une femme libre et indépendante. Petite fille pauvre élevée avec une sœur handicapée par une mère seule, après une agression, Modesta est recueillit dans un monastère, où elle a l’occasion d’apprendre à lire, à écrire… Sa curiosité est sans limite, mais pour les sœurs sont avenir est tout tracé, elle sera des leurs. Mais Modesta ambitionne autre chose ! Elle a un caractère hors du commun, qui lui permettre de résister au pire. Grâce à son esprit curieux et son envie de connaissances, elle développe son intelligence et sa réflexion.
Dans cette histoire, il est question de la vie, de la mort, de l’amour, d’être femme, de sensualité, de sexualité féminine, de sentiments, de liberté…
C’est un roman exigeant, dense avec également des longueurs… Pour l’instant, je vais le laisser de côté, mais je compte le terminer lorsque j’aurais plus de temps, sans doute lors de prochaines vacances.

Extrait : (début du livre)
Et voyez, me voici à quatre, cinq ans traînant un bout de bois immense dans un terrain boueux. Il n’y a pas d’arbres ni de maisons autour, il n’y a que la sueur due à l’effort de traîner ce corps dur et la brûlure aiguë des paumes blessées par le bois. Je m’enfonce dans la boue jusqu’aux chevilles, mais je dois tirer, je ne sais pas pourquoi, mais je dois le faire. Laissons ce premier souvenir tel qu’il est : ça ne me convient pas de faire des suppositions ou d’inventer. Je veux vous dire ce qui a été sans rien altérer.
Donc, je traînais ce bout de bois ; et après l’avoir caché ou abandonné, j’entrai dans le grand trou du mur, que ne fermait qu’un voile noir couvert de mouches. Je me trouve à présent dans l’obscurité de la chambre où l’on dormait, où l’on mangeait pain et olives, pain et oignon. On ne cuisinait que le dimanche. Ma mère, les yeux dilatés par le silence, coud dans un coin. Elle ne parle jamais, ma mère. Ou elle hurle, ou elle se tait. Ses cheveux de lourd voile noir sont couverts de mouches. Ma sœur assise par terre la fixe de deux fentes sombres ensevelies dans la graisse. Toute la vie, du moins ce que dura leur vie, elle la suivit toujours en la fixant de cette façon. Et si ma mère – chose rare – sortait, il fallait l’enfermer dans les cabinets, parce qu’elle refusait de se détacher d’elle. Et dans ces cabinets elle hurlait, elle s’arrachait les cheveux, elle se tapait la tête contre les murs jusqu’à ce qu’elle, ma mère, revienne, la prenne dans ses bras et la caresse sans rien dire.
Pendant des années je l’avais entendue hurler ainsi sans y faire attention, jusqu’au jour où, fatiguée de traîner ce bois, m’étant jetée par terre, je ressentis à l’entendre crier comme une douceur dans tout le corps. Douceur qui bientôt se transforma en frissons de plaisir, si bien que peu à peu, tous les jours je commençai à espérer que ma mère sorte pour pouvoir écouter, l’oreille à la porte des cabinets, et jouir de ces hurlements.

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