La Martinière – janvier 2019 – 228 pages
Quatrième de couverture :
Qui n’a pas rêvé de voir survenir un petit grain de sel romanesque dans sa vie ? Un peu de merveilleux pour secouer la routine et oublier les ennuis de bureau ? Quand Anne-Lise réserve la chambre 128 de l’hôtel Beau Rivage pour de courtes vacances en Bretagne, elle ne sait pas encore que ce séjour va transformer son existence.
Dans la table de chevet, elle découvre un manuscrit sur lequel figure juste une adresse où elle décide de le réexpédier. Retrouvera-t-elle son auteur ? La réponse, qui lui parvient quelques jours plus tard, la stupéfait…
Au point qu’Anne-Lise va tenter de remonter la trace de tous ceux qui ont eu ce livre entre les mains. Chemin faisant, elle va exhumer histoires d’amour et secrets intimes. Pour finalement peut-être se créer une nouvelle famille…
Auteur : Institutrice à Vannes, Cathy Bonidan écrit depuis l’âge de 14 ans. C’est en voulant partager ce qu’elle écrivait sur un site d’auteurs indépendants qu’elle se fait repérer : elle reçoit son premier prix littéraire et rencontre celle qui va devenir son éditrice. Un comble pour un auteur qui voulait rester dans l’anonymat !
Mon avis : (lu en mars 2019)
J’avais eu un grand coup de cœur pour le premier livre de Cathy Bonidan Le parfum de l’hellébore que j’étais impatiente de découvrir son nouveau roman.
La chambre 128 est l’une des chambre de l’hôtel Beau Rivage en Bretagne. Anne-Lise y séjourne pour quelques jours, et trouve dans la table de nuit de cette chambre un texte dactylographié manifestement oublié. A court de livre pour ce week-end, Anne-Lise s’y plonge et ne le lâche pas. Au cours de sa lecture, elle découvre une adresse à Paris et décide d’y envoyer le manuscrit avec une lettre accompagnatrice… Et voilà comment débute ce roman épistolaire. La réponse de Sylvestre, l’auteur du manuscrit, est surprenante : il l’avait perdu depuis trente ans lors d’un voyage en avion entre Montréal et Paris et la seconde moitié du roman n’est pas de lui… Anne-Lise poursuit des échanges de lettres avec Sylvestre et en parallèle, avec l’aide de son amie bretonne Maggy, Anne Lise se lance dans une enquête littéraire et va tenter d’entrer en contact avec tous ceux et celles qui ont eu le manuscrit entre les mains pour espérer retrouver « Charlie » l’auteur numéro 2…
Une très belle découverte, une enquête à suspense que j’ai dévoré en quelques heures. C’est à la fois drôle, attendrissant et émouvant, Anne-Lise, Maggy, Sylvestre, William, David et tous les autres sont des personnages attachants.
A travers toutes ces lettres ils se dévoilent peu à peu et le lecteur n’est pas au bout de ses surprises… Cette histoire nous démontre que les livres ont vraiment le pouvoir de changer nos vies et de rassembler des gens d’horizons très différentes.
Extrait : (début du livre)
Ceci est une histoire vraie. Ou presque…
Lorsqu’une tranche de vie se déroule sous nos yeux et que nous en sommes le témoin involontaire, nous n’avons que très peu de pouvoir sur son devenir. Nous observons les protagonistes et nous imaginons leurs sentiments, leurs craintes, leurs espoirs.
Sans doute nous trompons-nous, parfois.
Mais il arrive aussi que l’on se sente proche de la vérité et investi d’une mission : celle de raconter, au jour le jour, les événements que nous épions.
Bien sûr, en agissant de la sorte, nous risquons d’être surpris par l’issue de l’aventure.
Et si la chute nous décevait ?
C’est une possibilité.
Alors, si vous acceptez ce risque, si vous aimez l’incertitude, lisez ces lettres, une à une, en vous soumettant au rythme paisible et hypothétique des distributions de la poste… Seuls les lieux et les noms des personnages ont été modifiés.
de Anne-Lise Briard
Rue des Morillons, Paris, le 25 avril 2016
Madame ou Monsieur,
Je vous renvoie ce paquet avec beaucoup de retard et je vous prie de m’en excuser.
En le découvrant dans la chambre 128, une autre que moi l’aurait immédiatement déposé à l’accueil de l’hôtel Beau Rivage ; toutefois, si vous rencontriez mes proches, ils vous diraient à quel point je peux être négligente dans la vie quotidienne. Ne prenez donc pas cet atermoiement comme un signe de mépris pour votre livre. Il n’en est rien. Je vais même vous faire un aveu : je l’ai lu.
À peine avais-je ouvert la table de nuit située à la droite du lit double, au demeurant fort confortable, de la chambre 128 que je remerciai le ciel pour votre distraction. Voyez-vous, j’avais oublié d’emporter un roman pour accompagner ce week-end au bord de la mer d’Iroise… Incapable de m’endormir sans avoir parcouru quelques pages, je deviens une véritable peste lorsqu’on me prive de ce plaisir. Grâce à vous, mon mari n’a pas eu à subir ma mauvaise humeur.
Quoi qu’il en soit, c’est à la page 156 que j’ai trouvé, entre deux chapitres, l’adresse à laquelle je vous envoie ces pages. J’ai longtemps hésité et, à vrai dire, mon conjoint et mes enfants m’ont freinée dans cette initiative «loufoque» – pour reprendre le vocabulaire de ma fille, sa seule excuse étant qu’elle a seize ans.
Déjà lu du même auteur :
Le parfum de l’hellébore