Lu en partenariat avec Flammarion Jeunesse
Flammarion Jeunesse – mars 2019 – 157 pages
Flammarion – août 2010 – 160 pages
Flammarion – mars 2005 – 167 pages
Quatrième de couverture :
Pour fêter leur baccalauréat, ils décident de gravir la mythique face nord des Grandes Jorasses, dans les Alpes. A 4300 mètres d’altitude, c’est le drame : ils sont surpris par un orage qui déclenche une avalanche. Ils réussissent à se réfugier dans une grotte, mais sans téléphone portable ni matériel, comment vont-ils s’en sortir ? D’autant plus que Stéphane est grièvement blessé. Réussiront-ils à ressortir indemnes de cette expédition ?
Auteur : Jean-Marie Defossez est un écrivain belge. Il est titulaire d’un doctorat en sciences zoologiques, spécialisé en physiologie. Il a exercé différents métiers avant de trouver son véritable créneau : l’écriture de romans pour la jeunesse. Marié, père de deux garçons, Jean-Marie Defossez réside aujourd’hui dans la Sarthe.
Mon avis : (lu en avril 2019)
Il s’agit d’une réédition et je trouve particulièrement réussi la nouvelle couverture, très évocatrice et très moderne.
Éric, Julie et Stéphane sont amis depuis plus de 7 ans, ils se sont rencontrés lors d’un stage d’escalade lorsqu’ils avaient 10 ans.
A dix-sept ans, ils viennent de réussir leur bac et ils se sont promis de vaincre ensemble la face nord des Grandes Jorasses, une des faces mythiques des Alpes. Ce 14 juillet, après trois jours d’escalade difficile, avec une météo capricieuse, ils leur restent encore trente mètres d’ascension, la victoire est proche…
Le lecteur va suivre la fin de cette course en montagne qui va être contrariée par un orage et en parallèle, découvrir les relations qui se sont tissées entre Éric, Julie et Stéphane depuis leur rencontre à l’âge de dix ans où ils s’étaient dits : « On se jure de grimper toujours ensemble ! A la vie, à la mort ! »
Une belle histoire d’amitié, d’amour pour un trio attachant qui aiment par dessus tout la montagne et l’escalade !
Cette lecture est pleine d’émotions et de suspens.
Merci Brigitte et les éditions Flammarion Jeunesse pour cette très belle découverte.
Extrait : (début du livre)
ÉPERON WALKER (MASSIF DU MONT-BLANC),LUNDI 14 JUILLET, 17H30
— Trente mètres ! Plus que trente mètres, et on le tient !
Éric le diable finit sa phrase en plongeant son regard dans celui de ses deux compagnons de cordée. Ses yeux marron, subitement énormes, brillent de la gourmandise de ceux qui sentent l’exploit et la revanche à portée de main. Une revanche et surtout sa revanche.
À dix-sept ans, ses amis et lui sont sur le point de vaincre l’une des faces mythiques des Alpes : la face nord des Grandes Jorasses. Depuis trois jours, ils se hissent sur cette paroi de roc, de neige et de glace à la force des bras. Trois jours qu’ils ouvrent une nouvelle voie dans des conditions extrêmes et une météo obstinément capricieuse, passant du soleil à la grêle en l’espace de quelques minutes. Trois jours de lutte qui n’ont pourtant en rien entamé leur appétit de victoire. Ces derniers mètres d’ailleurs, Éric est résolu à n’en faire qu’une bouchée. Stéphane et Julie peuvent s’accrocher. Il va les épater. Surtout elle.
Julie… La fille aux iris mauves, de la même couleur lumineuse que les cordes d’escalade. Julie qui n’ose pas se croire jolie, (peut-être) parce que personne ne lui a jamais glissé à l’oreille combien elle était craquante, avec ses lèvres fines, son sourire espiègle et fragile, qui dévoile juste un peu les dents du haut, et fait rosir le bandeau de taches de rousseur couvrant son nez et ses pommettes. Des taches de rousseur qu’elle déteste pour ces mêmes raisons.
Stéphane... Surnommé Samson à cause de son mètre quatre-vingt-dix, de ses cheveux longs et de sa barbe intégrale, un dérèglement hormonal spectaculaire mais bénin. Un véritable heaume de poils noirs derrière lequel il dissimulait il y a deux semaines encore son visage, sa timidité et sa peur des autres – à l’exception bien sûr d’Éric et de Julie.
Stéphane-Éric-Julie, un trio que tout unit. Au sens propre, par la corde en Kevlar qui relie leur baudrier comme un cordon ombilical. Et au figuré, par cette passion de l’escalade et par cette amitié qui les sou-dent depuis qu’ils sont gosses. Sept ans qu’ils se connaissent, et pas une fois ils n’ont grimpé autre-ment qu’ensemble. Pas une fois ils n’ont douté qu’entre eux ce serait à la vie, à la mort. Sauf peut-être Éric… une fois il y a très longtemps, et plus récemment depuis deux semaines, depuis que Stéphane s’est rasé la barbe et que les taches de rousseur de Julie rosissent plus que d’ordinaire quand elle pose les yeux sur lui.