Un Gentleman à Moscou – Amor Towles

logo prix audiolib 2019

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Audiolib – janvier 2019 – 16h58 – Lu par Thibault de Montalembert

Fayard – août 2018 – 576 pages

traduit  de l’anglais (États-Unis) par Nathalie Cunnington

Titre original : A gentleman in Moscow, 2017

Quatrième de couverture :
Au début des années 1920, le comte Alexandre Ilitch Rostov, aristocrate impénitent aux manières aussi désuètes qu’irrésistibles, est condamné par un tribunal bolchévique à vivre en résidence surveillée dans le luxueux hôtel Metropol de Moscou. Acceptant joyeusement son sort, le sémillant comte Rostov hante les couloirs, salons feutrés, restaurants et salles de réception de l’hôtel, et noue des liens avec le personnel de sa prison dorée, des diplomates étrangers de passage, une belle actrice inaccessible – ou presque –, et côtoie les nouveaux maîtres de la Russie soviétique. Mais, plus que toute autre, c’est sa rencontre avec Nina, une fillette de neuf ans, qui bouleverse le cours de sa vie bien réglée au Metropol. Trois décennies durant, le comte vit retranché derrière les grandes baies vitrées du Metropol, microcosme où se rejouent les évènements politiques de l’URSS. Le récit enlevé de ses aventures sous cloche forme une fresque romanesque prodigieuse, qui rend un vibrant hommage à l’âme et à la culture russes.

Auteur : Né en 1964 dans la banlieue de Boston, diplômé des universités de Yale et de Standford, Amor Towles est une des grandes figures de la scène littéraire américaine contemporaine. Après une carrière dans la finance, il se consacre désormais à l’écriture. Il est l’auteur de deux romans qui ont rencontré un immense succès critique et commercial aux États-Unis, Les Règles du jeu (Albin Michel, 2012) et Un gentleman à Moscou (Fayard, 2018), tous deux traduits dans une vingtaine de pays.

Lecteur : Thibault de Montalembert s’est illustré au cinéma, au théâtre ainsi qu’à la télévision, notamment dans la série Dix pour cent. Grand lecteur, son interprétation de La vérité sur l’affaire Harry Quebert lui a valu le Prix Audiolib en 2013.

Mon avis : (écouté en février 2019)
Moscou en 1922. Le comte Alexandre Ilitch Rostov, aristocrate de 30 ans, a échappé au peloton d’exécution, grâce à un poème dont on croit qu’il est l’auteur et qui le définit comme un héros prérévolutionnaire. Il est donc assigné à résidence à vie, à l’hôtel Metropol de Moscou où il résidait depuis la Révolution après la perte de la propriété familiale. Le comte Rostov doit quitter sa grande et belle suite pour une petite chambre située au sixième étage, il va y emménager avec quelques uns de ses meubles et tous ses livres.
Le lecteur va accompagner le Comte pendant ses 32 années de séjour forcé dans ce palace.
Alexandre Rostov n’est plus « son Excellence » mais devient « le Camarade Rostov ».
Il va devoir s’organiser une nouvelle vie, se créer de nouvelles relations, s’inventer un but de vie… Il commence par sympathiser avec Nina, une petite fille de 9 ans, qui vit à l’hôtel avec son père, un membre du Parti, devenir l’ami de certains membres du personnel, comme Andreï et Émile, le cuisinier du restaurant, et même de certains clients régulier, comme l’actrice …
Il va finir par devenir serveur dans le restaurant chic de l’hôtel, le Boyarsky. En tant qu’ancien membre de la noblesse, il est le parfait serveur d’un restaurant raffiné de l’après Révolution, il connait la gastronomie, l’œnologie, de nombreuses langues, l’étiquette…
Le lecteur est également plongé dans l’Histoire de l’Union soviétique, de 1922 à 1954.
Je me suis beaucoup amusée en écoutant les nombreuses anecdotes du Comte Alexandre Ilitch Rostov par la voix de Thibault de Montalembert, décrivant ses trente années d’assignation à résidence au Métropole. Elles sont tour à tour drôles, romanesques, émouvantes, elles évoquent l’âme russe à travers de nombreuses références culturelles, gastronomiques et historiques. Les personnages qui gravitent autour de notre héros sont également pittoresques et souvent attachants. J’ai trouvé ce roman passionnant et captivant. Une belle découverte pour ce premier livre-audio de la sélection !

Extrait : (début du livre)
Lorsque le comte Alexandre Ilitch Rostov franchit sous bonne escorte les portes du Kremlin et se retrouva sur la place Rouge à six heures et demie du soir le 21 juin 1922, le temps était radieux et frais. Il redressa les épaules sans ralentir le pas et inspira tel un nageur sortant tout juste du bassin. Le ciel arborait ce bleu si particulier en l’honneur duquel les coupoles de Saint-Basile avaient été peintes. Leurs roses, verts et ors scintillaient, comme si l’unique but d’une religion était de célébrer sa divinité. Même les jeunes bolcheviques conversant devant les vitrines du magasin d’État semblaient vêtues pour fêter les derniers jours du printemps.
– Bonjour, mon cher ami, dit le comte, s’adressant à Fiodor, installé avec son étal sur le pourtour de la place. Je vois que les myrtilles sont en avance cette année.
Sans laisser au vendeur éberlué le temps de répondre, le comte poursuivit sa marche, les pointes de sa moustache lustrée déployées telles les ailes d’une mouette. Il passa la porte de la Résurrection, tourna le dos aux lilas du jardin Alexandre et avança en direction de la place du Théâtre, où l’hôtel Metropol se dressait dans toute sa splendeur. Arrivé au seuil, le comte adressa un clin d’œil à Pavel, le portier de l’après-midi, puis se tourna, la main tendue, vers les deux soldats qui le suivaient.
– Je vous remercie, messieurs, de m’avoir accompagné à bon port. Je n’ai plus besoin de solliciter votre aide à présent.
Tout bien bâtis qu’ils étaient, les deux soldats se retrouvèrent obligés de lever les yeux de sous leur casquette pour croiser le regard du comte – car à l’instar de dix générations de Rostov, ce dernier faisait un bon mètre quatre-vingt-dix.
– Avance, lui intima, la main sur son fusil, celui des deux qui avait l’air le plus voyou. On est censés te conduire jusque dans ta chambre.
Dans le vestibule de l’hôtel, le comte fit un grand geste pour saluer simultanément l’imperturbable Arkady (qui tenait la réception) et la douce Valentina (qui époussetait une statuette). Le comte les avait salués de cette même manière une centaine de fois auparavant, pourtant tous deux écarquillèrent les yeux. Le genre d’accueil réservé à celui qui débarque à une soirée en ayant omis de mettre son pantalon.
Le comte passa devant la fillette au penchant pour le jaune, qui lisait un magazine, calée dans son fauteuil préféré. Puis, pilant net au niveau des plantes en pots, il s’adressa à son escorte :
– Messieurs, l’ascenseur ou l’escalier ?
Les soldats échangèrent des regards en direction du comte, puis se consultèrent de nouveau, visiblement bien en peine de décider.
Comment un soldat peut-il prétendre l’emporter sur le champ de bataille, s’interrogea le comte, s’il est incapable de prendre une décision de ce genre ?
– L’escalier, décida-t-il à leur place.
Et de grimper les marches deux par deux, comme il en avait l’habitude depuis l’université.

petit bac 2019(3) Lieu

4 réflexions sur “Un Gentleman à Moscou – Amor Towles

  1. Moi je suis ennuyée avec la première moitié mais j’ai vraiment apprécié la deuxième moitié pkus rythmée. J’aime toujours autant Thibault de Montalembert! 😉

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