Lu en partenariat avec Babelio et Flammarion
Flammarion – février 2019 – 208 pages
Quatrième de couverture :
Alors qu’il est sur un chantier en Chine, Dani apprend que son fils, Tom, 7 ans, s’est noyé. Il rentre précipitamment pour rejoindre Nora, sa femme, et s’occuper des formalités. Mais il traverse cette nouvelle réalité en étranger. Son chagrin ne trouve pas sa place, tout comme ses regrets, ceux de s’être si souvent absenté de chez lui. Quel père aura-t-il été en fin de compte? C’est alors qu’il lui apparaît, son fils, tel un petit fantôme de chair et d’os, et qu’il lui parle. Dani résiste un temps à sa présence aussi magique qu’inexplicable, puis l’accepte. Ensemble, ils partent pour Belle-Île, s’inventer un endroit à eux, leur île, où Dani retrouvera des forces, pour apprendre à vivre d’une autre manière, plus essentielle.
Auteur : Alain Gillot pratique toutes sortes de métiers, de bûcheron à chauffeur routier, avant de découvrir l’écriture, à travers le journalisme sportif. Attiré par l’aventure, il devient grand reporter et se passionne pour les peuples autochtones. Au retour de ces années de voyage il travaille dans le cinéma, comme scénariste et découvre la bande dessinée.
Il a publié un premier roman, « La surface de réparation »en 2015, adapté au cinéma sous le titre « Monsieur-je-sais-tout », « La meilleure chose qui puisse arriver à un homme est de se perdre » (2017) et, « S’inventer une île »(2019).
Mon avis : (lu en janvier 2019)
Cela commence par un drame, la noyade de Tom, un petit garçon de 7 ans. Il était sous la surveillance de sa grand-mère lorsque l’accident est arrivé.
Ses parents, Nora et Dani sont dévastés et le lecteur va suivre leurs deuils, essentiellement celui du père, le narrateur.
Dani est en Chine, sur un chantier, lorsqu’il apprend cette terrible nouvelle, il rentre immédiatement en France. Il se retrouve dans un état irréel, spectateur de ce qui se passe, il se sent également coupable d’avoir été trop absent. Parti au bout du monde, il a raté trop de nombreux instants avec Tom ! La dernière fois qu’il était parti, il était même trop pressé pour prendre le temps de faire une balade en vélo avec son fils…
Nora réagit autrement, rapidement, elle ressent le besoin d’effacer la présence de Tom dans la maison, et fait un grand ménage et de nombreux cartons avec ses jouets… Puis, elle se réfugie dans le travail…
Pour Dani, l’image de son fils s’impose à lui comme un enfant « imaginaire » ou « fantôme ». Dani part se réfugier à Belle-Île et s’invente un quotidien de vacances au bord de la mer, en présence de son fils…
Au delà de l’absence de Tom, Dani et Nora vont-ils arriver à se retrouver ?
Une histoire poignante, touchante, racontée avec de la douceur et de la poésie.
Merci Babelio et les éditions Flammarion.
Extrait : (début du livre)
—Dani, c’est toi ?
—Oui.
—Il est arrivé quelque chose à Tom.
C’était la voix de ma belle-sœur, Lauren. J’ai senti l’espace se resserrer autour de moi, comme s’il n’y avait plus que cet appel lointain, comme si le monde se résumait à ce que je devais comprendre à cet instant.
—Il était avec sa grand-mère, à la plage. Elle l’a perdu de vue…
Il y a eu un silence et j’ai pensé que la liaison était coupée, puis elle a prononcé ces mots qui sont pour d’autres, des inconnus, un sujet de fait divers, mais pas pour soi.
—Il est mort, Dani.
Mes oreilles se sont mises à bourdonner et j’ai tenté de me raccrocher à quelque chose de concret. Les plans du pont punaisés au mur. Le planning des travaux. Les feuilles de services que j’avais signées en qualité de contremaître. La machine à café que nous avions fait venir à grands frais d’Italie. Mais tout cela n’était plus qu’un décor.
—Où est Nora ? ai-je demandé.
—Elle prépare un sac. On prend le train pour aller là-bas. Tu veux lui parler ?
—Oui.J’ai entendu des pas qui se rapprochaient. Son souffle.
—Dani…
—Je suis là.
—Dani…
Nora a éclaté en sanglots, elle ne pouvait plus s’arrêter. J’étais debout dans ce baraquement, à des milliers de kilomètres, j’étais dans les montagnes de Chine. Elle luttait pour reprendre le contrôle d’elle-même.
—Ils l’ont amené au CHU de Nantes. Ils l’ont placé en réanimation mais ça n’a pas marché.
Les larmes l’ont de nouveau emportée et Lauren a repris le téléphone.
—Le taxi est en bas, Dani, il faut qu’on y aille.
—Gardez vos portables à portée de main. Je vous dis quand j’arrive.
—D’accord.
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