Lu en partenariat avec Audiolib
Audiolib – octobre 2018 – 8h27 – Lu par Philippe Résimont
traduit de l’islandais par Eric Boury
Titre original : Skuggasund, 2013
Quatrième de couverture :
Un vieil homme solitaire est retrouvé mort dans son lit. Il semble avoir été étouffé sous son oreiller. Dans ses tiroirs, des coupures de presse sur la découverte du corps d’une jeune couturière dans le passage des Ombres en 1944, pendant l’occupation américaine. Pourquoi cet ancien crime refait-il surface après tout ce temps ? La police a-t-elle arrêté un innocent ? Soixante ans plus tard, l’ex-inspecteur Konrad décide de mener une double enquête. Jumeau littéraire d’Erlendur, il a grandi en ville, dans ce quartier des Ombres si mal famé, avec un père escroc, vraie brute et faux spirite. Il découvre que l’Islande de la « situation » n’est pas tendre avec les jeunes filles, trompées, abusées, abandonnées, à qui on souffle parfois, une fois l’affaire consommée, « Tu diras que c’était les elfes ».
Un polar prenant qui mêle avec brio deux époques et deux enquêtes dans un vertigineux jeu de miroirs. Où l’on découvre que les elfes n’ont peut-être pas tous les torts et que les fééries islandaises ont bon dos…
Auteur : Arnaldur Indridason est né à Reykjavik en 1961. Diplômé en Histoire, il est journaliste et critique de cinéma. Il est l’auteur de romans noirs couronnés de nombreux prix prestigieux, publiés dans trente-sept pays.
Lecteur : Philippe Résimont brûle les planches depuis plus de vingt ans dans des registres très différents (Cyrano de Bergerac, Le Misanthrope, Ladies Night, Littoral). Il participe également à quelques aventures cinématographiques (Les convoyeurs attendent, Maternelle, Une nuit).
Mon avis : (écouté en novembre 2018)
J’ai accepté de recevoir ce livre audio pour l’épisode 3 de la Trilogie des Ombres sans avoir lu les deux épisodes précédents… Cela ne m’a pas gênée dans ma lecture.
De nos jours, un vieux monsieur est retrouvé mort dans son lit. Lors de l’autopsie le médecin constate que la mort n’est pas naturelle et que l’homme a été étouffé avec un oreiller. La police est surpris également de trouver dans l’appartement, des vieux articles de presse concernant le meurtre d’une jeune fille, en 1944.
Konrad, policier en retraite, va mener cette double enquête concernant des faits ayant eu lieu avec près de soixante-dix ans d’écart.
En 1944, les troupes américaines sont installées en Islande. Le corps d’une jeune fille, Rosamunda, a été trouvé derrière le Théâtre National à Reykjavik.
Les deux enquêteurs Flovent et Thorson, vont assez rapidement trouver un coupable idéal pour ce meurtre. Et pourtant, cette enquête leur laissera un goût d’inachevée…
La grande Histoire et l’histoire intime de l’Islande se mêle adroitement, on découvre la condition féminine de l’époque, ce pays à la situation stratégique occupée par les Américains sans oublier les croyances et les légendes populaires islandaises…
Cela m’a donnée vraiment envie de découvrir les deux premiers tomes de la Trilogie !
Merci Pauline et Audiolib pour cette belle découverte.
Extrait : (début du livre)
Les policiers firent venir un serrurier plutôt que de défoncer la porte. Quelques minutes de plus ou de moins ne changeaient pas grand-chose.
Au lieu d’appeler la Centrale d’urgence, la voisine s’était directement adressée au commissariat principal. Le standard l’avait mise en relation avec un policier à qui elle avait expliqué qu’elle n’avait pas vu l’homme qui occupait le logement à côté de chez elle depuis plusieurs jours.
– Il passe parfois chez moi quand il revient de faire ses courses. Normalement, je l’entends marcher dans son appartement et je le vois de ma fenêtre quand il descend au magasin. Et là, je ne l’ai ni vu ni entendu depuis un moment.
– Il est peut-être parti en voyage ?
– En voyage ? Il ne quitte jamais Reykjavík.
– Et qui vous dit qu’il n’est pas allé dans sa famille ou chez des amis ?
– Je ne crois pas qu’il ait beaucoup d’amis, et il ne m’a jamais parlé de sa famille.
– Quel âge a-t-il ?
– Plus de quatre-vingt-dix ans, mais il est robuste et complètement autonome.
– On a pu l’hospitaliser ?
– Non… je m’en serais rendu compte. Je suis sa voisine.
– Il est peut-être parti en maison de retraite. À son âge…
– Je… Vous avez de ces questions ! Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Tout le monde n’a pas envie d’aller en maison de retraite. Et il est en très bonne santé.
– Merci de nous avoir prévenus, je vous envoie quelqu’un.
Les deux policiers patientaient devant la porte du vieil homme en compagnie de sa voisine Birgitta. Le premier avait une énorme bedaine et le second, beaucoup plus jeune, était si maigre qu’il flottait dans son uniforme. Tous deux formaient un couple un peu comique. Plus expérimenté, le plus âgé avait souvent dû faire appel à un serrurier pour pénétrer chez des gens. La police devait régulièrement s’assurer que tout allait bien chez des gens qui n’avaient pas de famille et avaient échappé à la vigilance des services sociaux. Omar, le serrurier, cousin du policier obèse, ouvrait les portes en un tournemain.
Ils se donnèrent l’accolade quand ce dernier arriva. Omar força sans difficulté la serrure.
Déjà lu du même auteur :
La Cité des jarres
La Femme en vert
La Voix
L’Homme du lac
Hiver Arctique
Hypothermie
La rivière noire
Bettý
La muraille de lave
Etranges rivages