NIL – avril 2009 – 396 pages
10/18 – janvier 2011 – 416 pages
Audiolib – novembre 2011 – 8h17 – Lu par Cachou Kirsch et 4 comédiens
traduit de l’américain par Aline Azoulay
Titre original : The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society, 2008
Présentation de l’éditeur
Janvier 1946. Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale et Juliet, jeune écrivaine anglaise, est à la recherche du sujet de son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d’un inconnu, un natif de l’île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre son monde et celui de ses amis – un monde insoupçonné, délicieusement excentrique. Celui d’un club de lecture créé pendant la guerre pour échapper aux foudres d’une patrouille allemande un soir où, bravant le couvre-feu, ses membres venaient de déguster un cochon grillé (et une tourte aux épluchures de patates…) délices bien évidemment strictement prohibés par l’occupant. Jamais à court d’imagination, le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates déborde de charme, de drôlerie, de tendresse, d’humanité Juliet est conquise. Peu à peu, elle élargit sa correspondance avec plusieurs membres du Cercle et même d’autres habitants de Guernesey , découvrant l’histoire de l’île, les goûts (littéraires et autres) de chacun, l’impact de l’Occupation allemande sur leurs vies… Jusqu’au jour où elle comprend qu’elle tient avec le Cercle le sujet de son prochain roman. Alors elle répond à l’invitation chaleureuse de ses nouveaux amis et se rend à Guernesey. Ce qu’elle va trouver là-bas changera sa vie à jamais.
Auteur : Mary Ann Shaffer est née en 1934 en Virginie-Occidentale. C’est lors d’un séjour à Londres, en 1976, qu’elle commence à s’intéresser à Guernesey. Sur un coup de tête, elle prend l’avion pour gagner cette petite île oubliée où elle reste coincée à cause d’un épais brouillard. Elle se plonge alors dans un ouvrage sur Jersey qu’elle dévore : ainsi naît fascination pour les îles anglo-normandes. Des années plus tard, encouragée à écrire un livre par son propre cercle littéraire, Mary Ann Shaffer pense naturellement à Guernesey. Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates est son premier roman, écrit avec sa nièce, Annie Barrows, elle-même auteur de livres pour enfants. Mary Ann Shaffer est malheureusement décédée en février 2008 peu de temps après avoir su que son livre allait être publié et traduit en plusieurs langues.
Mon avis : (relecture en août 2018)
C’est après avoir été voir le film adapté de ce livre que j’ai eu envie de relire ce livre.
C’est un roman épistolaire avec Juliet Ashton est une journaliste londonienne en recherche d’un sujet pour un prochain article, elle échange avec ses amis Sidney et Sophie Stark. Un jour, elle reçoit une lettre de Dawsey Adams, habitant de l’île de Guernesey, il a en sa possession un livre de Charles Lamb ayant appartenu à Juliet et où figurait son adresse. Dawsey se présente en tant que membre du « Cercle littéraire des Amateurs d’épluchures de patates », cela intrigue Juliet et un échange de lettres aura lieu entre eux, puis avec Isola Pribby et Amelia Maugery, membres également du Cercle littéraire. Pour le lecteur, c’est surtout l’occasion de découvrir l’histoire de l’Île de Guernesey durant la Seconde Guerre Mondiale, occupée par les Allemands, elle est coupée de la Grande-Bretagne, une partie de la population a quitté l’Île, en particulier les enfants et le ravitaillement y est très difficile d’où la création d’une tourte aux épluchures de patates qui sera à l’origine du fameux Cercle littéraire…
J’ai trouvé l’adaptation cinématographique du livre réussite, elle garde parfaitement l’esprit du livre et en bonus nous avons les magnifiques paysages de Guernesey !
Extrait : (début du livre)
8 janvier 1946
Mr. Sidney Stark, Éditeur
Stephens & Stark Ltd.
21 St. James Place
Londres SW1
Angleterre
Cher Sidney,
Susan Scott est une perle. Nous avons vendu plus de quarante exemplaires du livre, ce qui est plutôt réjouissant, mais le plus merveilleux, de mon point de vue, a été la partie ravitaillement, Susan nous a déniché des tickets de rationnement pour du sucre glace et de vrais œufs afin de nous confectionner des meringues. Si tous ses déjeuners littéraires atteignent ces sommets, je suis partante pour une tournée dans tout le pays. Penses-tu qu’un somptueux bonus l’encouragerait à nous trouver du beurre ? Essayons, tu n’auras qu’à déduire la somme de mes droits d’auteur.
À présent, les mauvaises nouvelles. Tu m’as demandé si mon nouveau livre progressait. Non, Sidney, il ne progresse pas.
Les Faiblesses anglaises s’annonçaient pourtant si prometteuses. Après tout, on devrait pouvoir écrire des tartines sur la société anglaise pour dénoncer la glorification du Lapinou anglais. J’ai exhumé une photo du Syndicat des exterminateurs de nuisibles, défilant dans Oxford Street avec des pancartes « À bas Beatrix Potter ! ». Mais que peut-on ajouter à cela ? Rien. Rien du tout.
Je n’ai plus envie d’écrire ce livre. Je n’ai plus ni la tête ni le cœur à l’écrire. Aussi chère que m’a été (et m’est encore) Izzy Bickerstaff, je ne veux plus rien écrire sous ce nom. Je ne veux plus être considérée comme une journaliste humoriste. Je suis consciente que faire rire – ou au moins glousser – les lecteurs en temps de guerre n’était pas un mince exploit, mais c’est terminé. J’ai le sentiment d’avoir perdu le sens des proportions ces derniers temps, et Dieu sait qu’on ne peut rien écrire de drôle sans cela.
En attendant, je suis très heureuse que Stephens & Stark gagne de l’argent avec Izzy Bickerstaff s’en va-t-en guerre. Le fiasco de ma biographie d’Anne Brontë me pèse moins sur la conscience.
Merci pour tout,
Affectueusement,
Juliet