Gaïa – mai 2015 – 448 pages
Babel – juin 2017 – 440 pages
traduit du suédois par Emmanuel Curtil
Titre original : Dimma över Darjeeling, 2013
Neuf mois après un voyage en Inde dont il avait cru revenir transformé à jamais, le Suédois Gorän Borg a déjà repris ses mauvaises habitudes : il s’empiffre à nouveau de glace Ben & Jerry’s en pestant contre ses collègues et en s’apitoyant sur son sort. Seule bouée de sauvetage psychologique : le mariage imminent de son ami indien Yogi, prétexte qui le mènera bientôt, au gré d’une série d’aventures plus rocambolesques les unes que les autres, jusqu’aux plantations brumeuses du Darjeeling et dans l’État du Sikkim. Dépaysement et bonne humeur garantis.
Auteur : Mikael Bergstrand est né à Malmö. Journaliste et écrivain, il a vécu et travaillé à New Delhi entre 2007 et 2011. Depuis, il vit en Suède. Après Les plus belles mains de Delhi, Dans la brume du Darjeeling est son second roman.
J’ai découvert ce lire grâce au Café Lecture de la Bibliothèque.Ce livre est la suite du premier roman de Mikael Bergstrand, « Les plus belles mains de Delhi », que je n’ai pas lu.
Cela fait neuf mois que Gorän Borg est rentré de son voyage en Inde. C’est un suédois quinquagénaire, divorcé, père de deux enfants, un peu dépressif. Il voit régulièrement une psychologue qui lui conseille de se faire des amis. Après une rencontre qu’il pensait intéressante et sympathique, Gorän décide d’anticiper son voyage en Inde, prévu pour assister au mariage de son ami Yogi.
Arrivé à New Delhi, Gôran découvre que le mariage a dû être repoussé… Le lecteur va alors, suivre les aventures épiques et rocambolesques de Gôran et Yogi, de la Capitale jusqu’au cœur de plantations de thé au Darjeeling. Gôran a vite fait d’oublier sa dépression, son ami étant toujours positif, même dans les difficultés, il garde toujours le sourire. C’est l’occasion de découvrir la société indienne, ses us et coutumes et l’ambiance du pays. Les deux amis sont très attachants et leurs péripéties pleines d’humour et d’amitié, les descriptions des paysages sont magnifiques. Une très belle découverte !
Extrait : (début du livre)
« Imaginez que vous êtes un petit lac de montagne. Que vos pensées sont des nuages qui passent au-dessus de vous. Laissez leur reflet glisser sur vous, ils ne laisseront aucune trace. »
J’adorais l’écouter parler. Elle avait une voix posée, apaisante quoique légèrement nasale.
« Puis arrêtez-vous et regardez les personnes qui vous entourent, sans aucun jugement de valeur. »
S’était-elle entraînée ou était-ce tout à fait naturel ?
« Imprégnez-vous des sons et des odeurs. »
Ah, les sons et les odeurs. Oui, les sons et les odeurs me manquaient terriblement. Les chants et leur musique entraînante, les effluves de nourriture et de cuisine. Parfois, il m’arrivait même de regretter la cacophonie assourdissante des klaxons et ces relents si caractéristiques d’égout et d’œuf pourri.
« C’est une question de présence, Göran. Vous devez être présent à la situation et aux gens qui vous entourent, votre esprit cessera alors de se perdre dans de lointaines errances. Entraînez-vous à cet exercice, et vous verrez que votre relation aux autres n’en sera que meilleure, plus profonde. Je ne vous demande pas de tout contrôler, bien sûr. Mais plutôt de… Göran ?
– Euh… Oui ?
– Est-ce que vous m’écoutez ?
– Euh, oui…
– Vous êtes où, là ?
– Euh… ici.
– Oui, je le vois bien. Mais votre esprit ?
– Euh… »
Lorsque l’on répète « euh » un certain nombre de fois, le borborygme finit par se transformer en un mot porteur de sens. Et dans la situation présente, tandis que j’étais mentalement absent de cette séance de méditation en pleine conscience menée par ma thérapeute cognitivo-comportementale au sourire désolé, je me rendis compte à quel point ce « euh » résumait remarquablement bien mon état d’esprit du moment : vague et froid. Comme un plat surgelé Findus.
« Vous êtes en Inde, c’est ça ? »