Le groupe – Jean-Philippe Blondel

9782330075521 Actes Sud Junior – mars 2017 – 125 pages

Quatrième de couverture :
« On a tous été très secoués. Par toutes les histoires. Les fausses. Les vraies. C’est comme si nous avions été projetés à l’intérieur d’un film très réaliste. Juliette et Camille s’essuyaient les yeux. Boris fixait le plafond pour contrer l’émotion. Mais le plus troublant, c’était Mme Grand. Alors, elle, toutes les digues ont lâché. Elle était carrément en PLS. C’est bizarre de voir un adulte pleurer ». Durant cinq mois, dix élèves de terminale et deux professeurs se réunissent une heure par semaine dans un monde clos pour écrire. Pour tous, c’est un grand saut dans l’inconnu. Les barrières tombent, ils seront tous au même niveau, à découvert. Un groupe à part.

Auteur : Jean-Philippe Blondel enseigne l’anglais dans un lycée près de Troyes. En parallèle de son oeuvre jeunesse, entièrement publiée chez Actes Sud junior, il est auteur en littérature générale aux éditions Buchet/Chastel (Un hiver à Paris et Mariages de saison). Chez Actes Sud junior, il signe Un endroit pour vivre, Au Rebond, (Re)Play !, Blog, Brise glace, Double Jeu et La Coloc.

Mon avis : (lu en octobre 2017)
Marion Grand, professeur de philosophie, propose à François Roussel, professeur d’anglais et écrivain, de monter un atelier d’écriture avec des élèves de terminale de leur lycée.
Ils seront dix élèves et deux profs, ils se réunirons une heure par semaine dans une salle, ils seront tous au même niveau. Le groupe va s’entraîner à écrire avec des contraintes. Il n’y aura ni conseils, ni jugement. A chaque séance, François propose des petits exercices qui amènera le groupe à réfléchir, à se raconter, à donner ses sentiments, ses interrogations…
Chaque chapitre est une séance d’atelier d’écriture, le lecteur découvre l’intitulé de l’exercice et quelques textes résultats. Au fil de l’histoire, on apprend à connaître les dix élèves : Léo, Émeline, Nina, Boris, Maxime, Juliette, Camille, Élisa, Valentine, Morgan et les deux profs : François et Marion. En effet, à travers l’écriture, chacun va se dévoiler, raconter sa vie de lycéen ou de profs.
Dans le prologue, l’auteur explique qu’il s’est inspiré d’une expérience avec ses élèves pour créer cette histoire. Mais où commence la fiction et où s’arrête la vérité ?
J’ai beaucoup aimé ce roman polyphonique, les personnages sont attachants et touchants, cette découverte par l’intérieur d’un atelier d’écriture est intense et passionnante !

Extrait : (début du livre)
AVANT CETTE ANNÉE, je n’avais jamais mêlé mes deux professions – enseignant et romancier. Elles étaient deux tenues différentes que j’enfilais au moment opportun. Je pensais qu’il était impossible de les cumuler. Et puis en octobre dernier, un soir, alors que ma collègue de philosophie, Marion Grand, et moi prenions un café dans la salle des profs, après une journée particulièrement éprouvante, elle m’a demandé pourquoi je n’avais jamais organisé d’atelier d’écriture ici, dans cet établissement dans lequel j’enseigne depuis vingt ans. J’ai haussé les épaules, j’ai dit que cela m’avait déjà traversé l’esprit mais que je ne me sentais pas légitime. Elle m’a demandé d’y réfléchir. Pour les terminales. Les littéraires d’abord, bien sûr, mais pas seulement. Sur la base du volontariat. Une heure par semaine ou par quinzaine.
J’ai pensé que nous en resterions là.
Mais elle est revenue à la charge, Marion. Elle est têtue. Elle y tenait. Pour les élèves. Et pour elle, aussi. Parce qu’elle animerait cet atelier avec moi. Elle avait envie d’écrire, elle s’y mettait parfois, mais elle bloquait vite. Elle avait besoin d’un déclencheur, et elle avait décidé que ce déclencheur, ce serait moi. Nous. Un groupe. Une cohorte qui se retrouve pendant soixante minutes dans un coin du lycée, au calme, pour écrire. La proviseure avait trouvé l’idée formidable. Elle aurait voulu qu’on en fasse la publicité mais Marion avait expliqué que nous devions déjà nous assurer d’avoir un minimum de clients. Et puis, il valait peut-être mieux être discret, en fait. Les écrivains prennent mal la lumière. Et certains collègues pourraient mal réagir. Après tout, Marion et moi, nous n’étions pas enseignants de lettres. Eh oui, nous étions des sortes d’usurpateurs.
Toujours est-il que nous avons obtenu un financement en heures supplémentaires et le droit de nous réunir dans une pièce qui ne ressemblait pas à une salle de classe – moquette, tableaux aux murs, atmosphère chaleureuse et même une machine à café. Quand Marion m’a présenté le projet noir sur blanc, j’ai ironisé.
— Ne manquent plus que les participants, alors !
Elle a répliqué qu’elle en faisait son affaire.
Avant même que Marion ne parle du projet aux élèves dont elle avait la charge et moi aux miens, je savais que j’allais accepter. J’ignorais où nous allions. Mais oui, je voulais bien être le capitaine.

Déjà lu du même auteur :

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5317 Et rester vivant replay (Re)play  brise_glace Brise glace

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109646121 Mariages de saison

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